Suite à Mike Boy, Norbert et Nabuchodonosor, j'introduis aujourd'hui, avec beaucoup de retard, un nouveau personnage de ma vie professionnelle
Reportons nous quelque part à l'automne 2006, à la cafétéria du bureau...
Moi: Check Mike, la fille là-bas, elle est vraiment hot! C'est mon idéal féminin!
Mike: Qui ça? La fille avec les cheveux noirs?
Moi: Oui, elle est vraiment trop hot, c'est vraiment mon top 1 de tout le bureau...
Mike: Es-tu sérieux?
Moi: Quoi tu la trouves pas belle???
Mike: Voyons toi, elle est ben ordinaire...
Moi: Ben là, c'est pas un tas de marde quand même!
Mike: Oui.
Et c'est ainsi que, depuis ce temps, nous appelons mon idéal féminin du bureau : "Tas de marde".
Comme son nom l'indique, Penetrator s'adresse d'abord et avant tout aux jeunes enfants.
vendredi 21 septembre 2007
lundi 30 juillet 2007
Déloger des quêteux
La rue St-Jean était assez peu animée ce dimanche soir. J'étais arrivé
vers 18h et déjà, selon le nombre restreint de passants, j'évaluais que
la soirée allait être peu payante... Mais parfois, on est surpris de la
tournure des événements, il est donc toujours permis d'espérer.
Je m'installe et débute mes prestations. Je pense être assez en forme ce soir là. Pas mal plus en forme que le maigre résultat obtenu me donnera l'impression d'avoir été. C'est ça le risque de l'argent reçu, ça devient tellement une preuve d'appréciation que lorsqu'on n'en reçoit pas beaucoup, on le prend quasiment personnel.
Vers 19h, le tit-coune musicien de rue (que je méprise le plus parmi tous mes confrères, même plus que le monsieur mêlé qui chante "Le petit train du Nord" sur la terrasse Dufferin) est arrivé et a pris place à côté de moi. Il voulait prendre le spot. Je lui ai dit de revenir vers 19h30 et que j'allais lui laisser la place à ce moment là.
Comme il n'y a pas grand chose de plus tenace qu'une mouche à marde, il est bel et bien revenu vers 19h28 pour quérir l'endroit convoité. J'ai donc ramassé mes affaires. Et même si j'avais reçu très peu d'argent, il faisait beau et j'avais le goût de continuer. Ainsi, j'ai poursuivi mon chemin jusqu'aux portes St-Jean pour voir si ce spot qu'on dit très payant était libre.
Arrivé là-bas, je vois qu'un genre de clown qui se met à bouger lorsqu'on lui donne de l'argent est à l'endroit désigné par la ville. Je suis un peu confus à la vue de ce clown qui est dans un spot désigné comme étant pour les musiciens de rue. Mais comme je n'ai pas ma carte des spots avec moi pour me confirmer mon impression et que le gars a plusieurs passants autour de lui, je décide de lui sacrer la paix et de revenir sur mes pas, pour aller à l'autre emplacement, devant l'Inter-Marché.
Je m'asseois et sors ma guitare. Trois filles sont assises sur un banc à moins de 5 mètres de moi. La plus dégueulasse des trois vient me voir et un sympathique dialogue débute:
Grosse quêteuse sale: "Hey tu vas pas commencer à jouer de la guitare là?"
Moi: "Ben oui"
Grosse quêteuse sale: "Ben là, on est en train de quêter nous autres!"
Moi: "Avez-vous payé pour ça? Avez-vous un permis?"
Grosse crisse de quêteuse sale: "Oui on a mis de l'argent dans le parcomètre de l'autre bord de la rue..."
Moi: "Ben oui c'est ça, regarde moi j'ai payé un permis pis tous les autres spots sont pris ça fait que je me place ici..."
Grosse crisse de quêteuse sale: "Osti que t'es con".
Moi: probablement quelque chose comme "Hey toé calisse! R'garde, vas quêter ailleurs, toi tu peux aller n'importe où, moi c'est réglementé mon affaire"
Grosse crisse parlant avec son amie itinérante sale et percée partout: "Osti qu'il est con, blablablabla"
Moi: "R'garde osti, si t'avais eu une attitude un peu moins cave peut-être que je te l'aurais laissé 15 minutes de plus le spot, mais t'es tellement innocente que je commence tu suite!"
Échange de regards assassins de part et d'autre
La grosse criss de marginale sale et son amie finissent par sacrer le camp en marmonnant quelques injures que je leur renvoie avec hargne et mépris.
Et évidemment, après une discussion comme ça, même si la fille sacre son camp, ça coupe mon mood ben raide. Déjà que j'ai à peu près juste 4 piastres dans mon étui, faut que je m'ostine avec un détritus humain qui quête (alors que tous les criss de commerces du coin cherchent du personnel).
Je ne jouerai que 20 ou 30 minutes de plus, le temps de me faire un 25 cents de plus. Puis je ramasserai mes affaires et crisserai mon camp, me disant que c'était une des pires soirées de ma carrière de musicien de rue.
Je repasse devant ti-coune qui a pris mon spot plus tôt dans la soirée. Je suis saisi d'un fou rire à sa vue puisqu'il se balance vigoureusement la tête de gauche à droite et de haut en bas, comme un véritable cocainomane fini, en jouant ses chansons. Même s'il a fait son 45 minutes et que je le méprise assez pour retourner réclamer l'endroit juste pour l'écoeurer un peu, c'est assez pour moi. Trop de gens désagréables ou méprisables et pas assez d'argent en cette soirée pourtant chaude et confortable.
Je retourne chez moi en maudissant le taux de change, unique bouc-émissaire de mon malheur. Je fais mon décompte: 4,89$.
Ma deuxième pire soirée à vie à Québec, en 3 ans.
Je m'installe et débute mes prestations. Je pense être assez en forme ce soir là. Pas mal plus en forme que le maigre résultat obtenu me donnera l'impression d'avoir été. C'est ça le risque de l'argent reçu, ça devient tellement une preuve d'appréciation que lorsqu'on n'en reçoit pas beaucoup, on le prend quasiment personnel.
Vers 19h, le tit-coune musicien de rue (que je méprise le plus parmi tous mes confrères, même plus que le monsieur mêlé qui chante "Le petit train du Nord" sur la terrasse Dufferin) est arrivé et a pris place à côté de moi. Il voulait prendre le spot. Je lui ai dit de revenir vers 19h30 et que j'allais lui laisser la place à ce moment là.
Comme il n'y a pas grand chose de plus tenace qu'une mouche à marde, il est bel et bien revenu vers 19h28 pour quérir l'endroit convoité. J'ai donc ramassé mes affaires. Et même si j'avais reçu très peu d'argent, il faisait beau et j'avais le goût de continuer. Ainsi, j'ai poursuivi mon chemin jusqu'aux portes St-Jean pour voir si ce spot qu'on dit très payant était libre.
Arrivé là-bas, je vois qu'un genre de clown qui se met à bouger lorsqu'on lui donne de l'argent est à l'endroit désigné par la ville. Je suis un peu confus à la vue de ce clown qui est dans un spot désigné comme étant pour les musiciens de rue. Mais comme je n'ai pas ma carte des spots avec moi pour me confirmer mon impression et que le gars a plusieurs passants autour de lui, je décide de lui sacrer la paix et de revenir sur mes pas, pour aller à l'autre emplacement, devant l'Inter-Marché.
Je m'asseois et sors ma guitare. Trois filles sont assises sur un banc à moins de 5 mètres de moi. La plus dégueulasse des trois vient me voir et un sympathique dialogue débute:
Grosse quêteuse sale: "Hey tu vas pas commencer à jouer de la guitare là?"
Moi: "Ben oui"
Grosse quêteuse sale: "Ben là, on est en train de quêter nous autres!"
Moi: "Avez-vous payé pour ça? Avez-vous un permis?"
Grosse crisse de quêteuse sale: "Oui on a mis de l'argent dans le parcomètre de l'autre bord de la rue..."
Moi: "Ben oui c'est ça, regarde moi j'ai payé un permis pis tous les autres spots sont pris ça fait que je me place ici..."
Grosse crisse de quêteuse sale: "Osti que t'es con".
Moi: probablement quelque chose comme "Hey toé calisse! R'garde, vas quêter ailleurs, toi tu peux aller n'importe où, moi c'est réglementé mon affaire"
Grosse crisse parlant avec son amie itinérante sale et percée partout: "Osti qu'il est con, blablablabla"
Moi: "R'garde osti, si t'avais eu une attitude un peu moins cave peut-être que je te l'aurais laissé 15 minutes de plus le spot, mais t'es tellement innocente que je commence tu suite!"
Échange de regards assassins de part et d'autre
La grosse criss de marginale sale et son amie finissent par sacrer le camp en marmonnant quelques injures que je leur renvoie avec hargne et mépris.
Et évidemment, après une discussion comme ça, même si la fille sacre son camp, ça coupe mon mood ben raide. Déjà que j'ai à peu près juste 4 piastres dans mon étui, faut que je m'ostine avec un détritus humain qui quête (alors que tous les criss de commerces du coin cherchent du personnel).
Je ne jouerai que 20 ou 30 minutes de plus, le temps de me faire un 25 cents de plus. Puis je ramasserai mes affaires et crisserai mon camp, me disant que c'était une des pires soirées de ma carrière de musicien de rue.
Je repasse devant ti-coune qui a pris mon spot plus tôt dans la soirée. Je suis saisi d'un fou rire à sa vue puisqu'il se balance vigoureusement la tête de gauche à droite et de haut en bas, comme un véritable cocainomane fini, en jouant ses chansons. Même s'il a fait son 45 minutes et que je le méprise assez pour retourner réclamer l'endroit juste pour l'écoeurer un peu, c'est assez pour moi. Trop de gens désagréables ou méprisables et pas assez d'argent en cette soirée pourtant chaude et confortable.
Je retourne chez moi en maudissant le taux de change, unique bouc-émissaire de mon malheur. Je fais mon décompte: 4,89$.
Ma deuxième pire soirée à vie à Québec, en 3 ans.
samedi 28 juillet 2007
Sending our an SOS
Étiez-vous là en 1983, lors de la dernière tournée de The Police?
Pas moi. Je n'avais que 4 ans à l'époque et j'écoutais principalement mes disques de Passe-Partout ou de Goldorak dans ce temps-là. Ce n'est que vers le début des années 90 que j'ai commencé à bien connaître et surtout apprécier ce groupe. Je me rappelle toutes les cassettes VHS et même BETA sur lesquelles j'avais enregistré plusieurs vidéos qui passaient à Musique Plus. Je me rappelle surtout que ces cassettes là, je les ai écoutées des dizaines de fois en me disant que cette musique là était vraiment hallucinante...
Un peu plus tard, j'ai commencé à jouer de la guitare en pratiquant la chanson "Message in a bottle" (que j'écoutais régulièrement sur mes cassettes audio et vidéo). J'ai trippé à fond sur un paquet de leurs chansons, écoutant leur coffret rassemblant toutes les chansons enregistrées par le groupe de 1977 à 1986. À mon avis, même sans être un fan du groupe, on ne peut pas faire autrement que de les placer dans le top 10 des plus grands groupes de tous les temps (Beatles, Rolling Stones, Led Zeppelin, Pink Floyd, U2, Genesis, Queen, ... The Police est probablement en 8 ou 9ème position).
Ceci étant dit, jeudi le 26 juillet 2007, par une très chaude journée d'été où la température était de 37 degrés celcius avec le facteur humidex, je me suis rendu au Centre Bell. J'allais enfin me servir de mon billet de spectacle, plus de 5 mois après l'achat.
Nous arrivons vers 19h au Centre Bell. On prend place à nos sièges situés dans les loges (bancs rouges), à une hauteur moyenne, mais presque à l'autre extrémité de l'aréna (bref, en face de la scène). En attendant le début du spectacle, Patachou et moi discutons de tout et de rien. On entend des gens commander de la bière et on apprend que le coût de deux bières est de 18,50$. Parlez-moi d'une marge de profit raisonnable. Comme le fait remarquer Patachou, à ce prix là, tu fais attention pour pas la vomir, ta bière...
Vers 19h30, le groupe Fiction Plane (assurant la première partie) monte en scène. Le groupe est mené par Joe Sumner, le fils de Sting. J'étais très curieux de voir (et d'entendre) ce groupe bien que je savais que c'était plutôt alternatif comme musique.
Ce fut intéressant pour les 2 ou 3 premières chansons. Après coup, ça devint assez vite ennuyant, voire emmerdant. Surtout que le groupe avait la mauvaise habitude d'étirer certaines des ses chansons de façon abusive. Particulièrement le bout où le chanteur n'a cessé de dire "Fuck yourself and fuck your cigarette" pendant au moins 3 minutes. Si je me souviens bien, la foule du Centre Bell a éjaculé en choeur en entendant ces "Fuck", comme quoi il n'y a rien de mieux qu'un mot vulgaire pour animer une foule.
Après 45 ou 60 minutes, nous étions débarrassés de ce groupe qui ne passera probablement jamais à l'histoire.
Vers 20h45, avec la chanson "Get up, Stand up" de Bob Marley qui jouait en trame de fond, le groupe The Police est entré en scène sous des applaudissements excessivement chaleureux de la part de la foule. On aurait vraiment dit que 20 000 personnes attendaient le groupe depuis 25 ans.
Le guitariste (Andy Summers) a, dès son entrée en scène, commencé à jouer les notes de "Message in a bottle". Je capotais. J'étais dans la même pièce que Sting! Je ne suis vraiment pas du type groupie, étant un garçon plutôt désillusionné et cynique par rapport à bien des choses qui constituent l'humanité. Mais là, j'étais à peut-être 100 mètres de Sting. J'étais dans un genre d'état second, comme un gars qui a écouté "Message in a bottle" depuis 15 ans sans jamais s'en tanner. Et surtout, comme un gars qui connait presque tout de l'histoire du groupe et de leurs chansons.
J'ai crié toutes les paroles de presque toutes les tounes du spectacle. J'ai vraiment trippé pendant la partie "Regatta de blanc" incorporée à "Can't stand losing you". Je me rappelais les vidéos des années 70 ou Sting hurlait "iyoooo iyééééé, iyé yo!" et je criais autant que lui. C'était capoté en sacrament, j'avais quasiment l'impression de reprendre le temps perdu des 25 dernières années.
Les moments les plus marquants pour moi ont été ceux où je me suis rendu compte que pratiquement toute la foule du Centre Bell chantait avec le groupe. Entre-autres, j'ai capoté pendant "Walking on the moon" (qui n'est vraiment pas ma chanson préférée) lorsque tout le monde chantait "iyooo iyooo yo yo yo" en accompagnement. Avec la lumière bleuetée qui donnait une impression de pleine lune, c'était complètement débile. Même impression pendant "Wrapped around your finger", qui n'est pas non plus une de mes chansons préférées, mais que j'ai adorée en version Live. Le batteur (Stewart Copeland) avait un kit de percussion vraiment génial qui a beaucoup ajouté à cette chanson.
Les moments les plus faibles ont, à mon avis, été les chansons "When the world is running down, you make the best of what's still around", "Driven to tears" et "The bed's too big without you". J'apprécie ces chansons lorsque je les écoute, mais ces pièces sont assez peu connues et étaient beaucoup trop étirées. On aurait dit que le groupe mettait l'accent sur les morceaux les moins connus et les moins appréciés, en prolongeant par des solos pas très bien exécutés de la part d'Andy Summers (qui est un bon guitariste pour le rythmique mais qui est par contre très limité pour les solos). La chanson "The bed's too big without you" manquait particulièrement de dynamisme à mon avis et a beaucoup trop été étirée. J'aime cette chanson, mais en version live, dans les années 70 comme en 2007, elle n'a jamais été bonne.
Mais je chiale pour chialer. Car aucun moment du spectacle n'a été ennuyant ou franchement mauvais. Et quand le groupe est revenu avec "Every little thing she does is magic" après quelques chansons moins accrochantes, la foule était vraiment enflammée. La version modifiée de la chanson avec une intro à la guitare était vraiment géniale. Toute la foule (ou presque) a chanté. Et moi j'ai crié les paroles jusqu'à la fin, jusqu'à en perdre la voix.
Au final, ils auront joué tous leurs succès, excepté "Spirits in the material world".
On n'était peut-être plus en 1979 avec leur énergie presque sans limites, mais pour des gars de 55 à 64 ans, ils rockaient en tabarnac.
Grâce à tous ces gens qui trainent un cellulaire ayant la fonction vidéo, je suis en mesure de vous partager:
Les meilleurs moments:
Message in a bottle
Walking on the moon
Wrapped around your finger
Every little thing she does is magic
Can't stand losing you / Regatta de blanc (pour les vrais fans de longue date)
King of pain
Every breath you take
Les moins bons moments:
Driven to tears
When the world is running down, you make the best of what's still around
The bed's too big without you
Pas moi. Je n'avais que 4 ans à l'époque et j'écoutais principalement mes disques de Passe-Partout ou de Goldorak dans ce temps-là. Ce n'est que vers le début des années 90 que j'ai commencé à bien connaître et surtout apprécier ce groupe. Je me rappelle toutes les cassettes VHS et même BETA sur lesquelles j'avais enregistré plusieurs vidéos qui passaient à Musique Plus. Je me rappelle surtout que ces cassettes là, je les ai écoutées des dizaines de fois en me disant que cette musique là était vraiment hallucinante...
Un peu plus tard, j'ai commencé à jouer de la guitare en pratiquant la chanson "Message in a bottle" (que j'écoutais régulièrement sur mes cassettes audio et vidéo). J'ai trippé à fond sur un paquet de leurs chansons, écoutant leur coffret rassemblant toutes les chansons enregistrées par le groupe de 1977 à 1986. À mon avis, même sans être un fan du groupe, on ne peut pas faire autrement que de les placer dans le top 10 des plus grands groupes de tous les temps (Beatles, Rolling Stones, Led Zeppelin, Pink Floyd, U2, Genesis, Queen, ... The Police est probablement en 8 ou 9ème position).
Ceci étant dit, jeudi le 26 juillet 2007, par une très chaude journée d'été où la température était de 37 degrés celcius avec le facteur humidex, je me suis rendu au Centre Bell. J'allais enfin me servir de mon billet de spectacle, plus de 5 mois après l'achat.
Nous arrivons vers 19h au Centre Bell. On prend place à nos sièges situés dans les loges (bancs rouges), à une hauteur moyenne, mais presque à l'autre extrémité de l'aréna (bref, en face de la scène). En attendant le début du spectacle, Patachou et moi discutons de tout et de rien. On entend des gens commander de la bière et on apprend que le coût de deux bières est de 18,50$. Parlez-moi d'une marge de profit raisonnable. Comme le fait remarquer Patachou, à ce prix là, tu fais attention pour pas la vomir, ta bière...
Vers 19h30, le groupe Fiction Plane (assurant la première partie) monte en scène. Le groupe est mené par Joe Sumner, le fils de Sting. J'étais très curieux de voir (et d'entendre) ce groupe bien que je savais que c'était plutôt alternatif comme musique.
Ce fut intéressant pour les 2 ou 3 premières chansons. Après coup, ça devint assez vite ennuyant, voire emmerdant. Surtout que le groupe avait la mauvaise habitude d'étirer certaines des ses chansons de façon abusive. Particulièrement le bout où le chanteur n'a cessé de dire "Fuck yourself and fuck your cigarette" pendant au moins 3 minutes. Si je me souviens bien, la foule du Centre Bell a éjaculé en choeur en entendant ces "Fuck", comme quoi il n'y a rien de mieux qu'un mot vulgaire pour animer une foule.
Après 45 ou 60 minutes, nous étions débarrassés de ce groupe qui ne passera probablement jamais à l'histoire.
Vers 20h45, avec la chanson "Get up, Stand up" de Bob Marley qui jouait en trame de fond, le groupe The Police est entré en scène sous des applaudissements excessivement chaleureux de la part de la foule. On aurait vraiment dit que 20 000 personnes attendaient le groupe depuis 25 ans.
Le guitariste (Andy Summers) a, dès son entrée en scène, commencé à jouer les notes de "Message in a bottle". Je capotais. J'étais dans la même pièce que Sting! Je ne suis vraiment pas du type groupie, étant un garçon plutôt désillusionné et cynique par rapport à bien des choses qui constituent l'humanité. Mais là, j'étais à peut-être 100 mètres de Sting. J'étais dans un genre d'état second, comme un gars qui a écouté "Message in a bottle" depuis 15 ans sans jamais s'en tanner. Et surtout, comme un gars qui connait presque tout de l'histoire du groupe et de leurs chansons.
J'ai crié toutes les paroles de presque toutes les tounes du spectacle. J'ai vraiment trippé pendant la partie "Regatta de blanc" incorporée à "Can't stand losing you". Je me rappelais les vidéos des années 70 ou Sting hurlait "iyoooo iyééééé, iyé yo!" et je criais autant que lui. C'était capoté en sacrament, j'avais quasiment l'impression de reprendre le temps perdu des 25 dernières années.
Les moments les plus marquants pour moi ont été ceux où je me suis rendu compte que pratiquement toute la foule du Centre Bell chantait avec le groupe. Entre-autres, j'ai capoté pendant "Walking on the moon" (qui n'est vraiment pas ma chanson préférée) lorsque tout le monde chantait "iyooo iyooo yo yo yo" en accompagnement. Avec la lumière bleuetée qui donnait une impression de pleine lune, c'était complètement débile. Même impression pendant "Wrapped around your finger", qui n'est pas non plus une de mes chansons préférées, mais que j'ai adorée en version Live. Le batteur (Stewart Copeland) avait un kit de percussion vraiment génial qui a beaucoup ajouté à cette chanson.
Les moments les plus faibles ont, à mon avis, été les chansons "When the world is running down, you make the best of what's still around", "Driven to tears" et "The bed's too big without you". J'apprécie ces chansons lorsque je les écoute, mais ces pièces sont assez peu connues et étaient beaucoup trop étirées. On aurait dit que le groupe mettait l'accent sur les morceaux les moins connus et les moins appréciés, en prolongeant par des solos pas très bien exécutés de la part d'Andy Summers (qui est un bon guitariste pour le rythmique mais qui est par contre très limité pour les solos). La chanson "The bed's too big without you" manquait particulièrement de dynamisme à mon avis et a beaucoup trop été étirée. J'aime cette chanson, mais en version live, dans les années 70 comme en 2007, elle n'a jamais été bonne.
Mais je chiale pour chialer. Car aucun moment du spectacle n'a été ennuyant ou franchement mauvais. Et quand le groupe est revenu avec "Every little thing she does is magic" après quelques chansons moins accrochantes, la foule était vraiment enflammée. La version modifiée de la chanson avec une intro à la guitare était vraiment géniale. Toute la foule (ou presque) a chanté. Et moi j'ai crié les paroles jusqu'à la fin, jusqu'à en perdre la voix.
Au final, ils auront joué tous leurs succès, excepté "Spirits in the material world".
On n'était peut-être plus en 1979 avec leur énergie presque sans limites, mais pour des gars de 55 à 64 ans, ils rockaient en tabarnac.
Grâce à tous ces gens qui trainent un cellulaire ayant la fonction vidéo, je suis en mesure de vous partager:
Les meilleurs moments:
Message in a bottle
Walking on the moon
Wrapped around your finger
Every little thing she does is magic
Can't stand losing you / Regatta de blanc (pour les vrais fans de longue date)
King of pain
Every breath you take
Les moins bons moments:
Driven to tears
When the world is running down, you make the best of what's still around
The bed's too big without you
mercredi 18 juillet 2007
Musique et suicide
Hier soir, je me suis à nouveau rendu à Québec pour jouer un peu de
musique. Comme mon sous-marin Subway m'avait coûté 8,19$, je me devais
de récolter au moins cette somme pour rentrer dans mes frais.
Arrivé sur place, je vois que le guitariste de flamenco (qui m'avait serré la pince en mai) est à mon spot habituel. Je lui demande poliment s'il en a encore pour longtemps. Il me répond qu'il devrait partir dans 15 minutes. Je profite de ce léger délai pour me diriger vers le cimetière anglais, juste en arrière, pour accorder ma guitare. Je passe donc les 15 prochaines minutes dans ce lieu étrange. Après l'accord de ma guitare, j'ai un peu de temps libre pour contempler la décrépitude humaine dans toute sa splendeur: un gars est couché en dessous d'un banc de parc à 17h30. Il doit être complètement défoncé au crack ou à l'héroine. C'est de toute beauté. Dans un autre coin du cimetière, un gars est en train de remettre ses culottes et de remonter son zipper. Vient-il de pisser dans le cimetière?
Je suis donc là, debout, à regarder tout ce monde là autour et à me demander dans quelle dimension je suis rendu. Probablement qu'ils pensent que je suis un enquêteur de police déguisé en musicien de rue qui les étudie pour les inculper...
Heureusement, le guitariste de flamenco ramasse bientôt ses affaires et je me précipite vers le spot laissé libre, comme un vautour. Pendant qu'il ramasse ses affaires, j'en profite pour jaser un peu avec lui. Il est bien sympathique et il me parle de ses moyennes de récoltes. Ça semble ressembler pas mal à ce que je me fais moi aussi (10 ou 15$ en moyenne). Par contre, son plus gros billet reçu en est un de 20$ alors que pour ma part, mon plus gros don fut de 5$.
La soirée se déroule plutôt bien. Je me rends compte que ma nouvelle toune de Cat Stevens pogne pas mal chez les passants ("On the road to find out") et je me devrai de l'apprendre par coeur au lieu de répéter toujours les mêmes lignes à l'avenir. La soirée commence une fois de plus en puissance pour devenir comateuse après environ 30 minutes. Puis, après au moins une heure de tranquilité excessive, les passants recommencent à me donner un peu d'argent (ce fut sans contredit ma soirée où le nombre de dons - pas le montant total - fut le plus élevé depuis le début de la saison 2007).
Je terminerai ma soirée avec 16,25$ dont beaucoup de petite monnaie cette fois. Et j'aurai joué de 17h30 à 19h45 environ.
****************************
En revenant chez moi, ma mère m'a appelé pour m'annoncer que Maxime, mon ancien voisin de St-Rédempteur, s'était suicidé tout récemment. Pauvre Maxime. Je ne l'avais pas revu depuis des années, mais ça me peine de savoir qu'un jeune diplômé en ingénierie, qui venait de terminer son baccalauréat, ait décidé de s'évaporer comme ça dans le néant. Ce qui me trouble le plus, c'est qu'il était plus jeune que moi et que je gardais le souvenir du petit gars de 6 ou 7 ans qu'il était lorsqu'il est déménagé. Bref, pendant une partie de la soirée d'hier, j'ai eu l'image d'un garçon de 7 ans aux cheveux frisés qui décide de s'accrocher après une poutre de sa cave parce qu'il vient de réaliser toute l'étendue de l'absurdité de l'existence. Salut mon garçon.
Arrivé sur place, je vois que le guitariste de flamenco (qui m'avait serré la pince en mai) est à mon spot habituel. Je lui demande poliment s'il en a encore pour longtemps. Il me répond qu'il devrait partir dans 15 minutes. Je profite de ce léger délai pour me diriger vers le cimetière anglais, juste en arrière, pour accorder ma guitare. Je passe donc les 15 prochaines minutes dans ce lieu étrange. Après l'accord de ma guitare, j'ai un peu de temps libre pour contempler la décrépitude humaine dans toute sa splendeur: un gars est couché en dessous d'un banc de parc à 17h30. Il doit être complètement défoncé au crack ou à l'héroine. C'est de toute beauté. Dans un autre coin du cimetière, un gars est en train de remettre ses culottes et de remonter son zipper. Vient-il de pisser dans le cimetière?
Je suis donc là, debout, à regarder tout ce monde là autour et à me demander dans quelle dimension je suis rendu. Probablement qu'ils pensent que je suis un enquêteur de police déguisé en musicien de rue qui les étudie pour les inculper...
Heureusement, le guitariste de flamenco ramasse bientôt ses affaires et je me précipite vers le spot laissé libre, comme un vautour. Pendant qu'il ramasse ses affaires, j'en profite pour jaser un peu avec lui. Il est bien sympathique et il me parle de ses moyennes de récoltes. Ça semble ressembler pas mal à ce que je me fais moi aussi (10 ou 15$ en moyenne). Par contre, son plus gros billet reçu en est un de 20$ alors que pour ma part, mon plus gros don fut de 5$.
La soirée se déroule plutôt bien. Je me rends compte que ma nouvelle toune de Cat Stevens pogne pas mal chez les passants ("On the road to find out") et je me devrai de l'apprendre par coeur au lieu de répéter toujours les mêmes lignes à l'avenir. La soirée commence une fois de plus en puissance pour devenir comateuse après environ 30 minutes. Puis, après au moins une heure de tranquilité excessive, les passants recommencent à me donner un peu d'argent (ce fut sans contredit ma soirée où le nombre de dons - pas le montant total - fut le plus élevé depuis le début de la saison 2007).
Je terminerai ma soirée avec 16,25$ dont beaucoup de petite monnaie cette fois. Et j'aurai joué de 17h30 à 19h45 environ.
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En revenant chez moi, ma mère m'a appelé pour m'annoncer que Maxime, mon ancien voisin de St-Rédempteur, s'était suicidé tout récemment. Pauvre Maxime. Je ne l'avais pas revu depuis des années, mais ça me peine de savoir qu'un jeune diplômé en ingénierie, qui venait de terminer son baccalauréat, ait décidé de s'évaporer comme ça dans le néant. Ce qui me trouble le plus, c'est qu'il était plus jeune que moi et que je gardais le souvenir du petit gars de 6 ou 7 ans qu'il était lorsqu'il est déménagé. Bref, pendant une partie de la soirée d'hier, j'ai eu l'image d'un garçon de 7 ans aux cheveux frisés qui décide de s'accrocher après une poutre de sa cave parce qu'il vient de réaliser toute l'étendue de l'absurdité de l'existence. Salut mon garçon.
jeudi 12 juillet 2007
Assumer son rôle de parrain
Mardi soir, en revenant de ma soirée de musique à Québec, je suis passé
chez mes parents pour prendre Thomas, mon filleul de presque 6 ans. Il
venait passer la nuit chez moi et j'allais m'en occuper durant une
partie de la journée de mercredi, histoire de reserrer les liens
familiaux.
Pendant le court chemin qui séparait la maison familiale de ma demeure, Thomas m'a parlé de quelques trucs qui m'ont bien amusé et m'ont fait réaliser qu'il avait vieilli. Entre-autres, il m'a parlé de dents de bébé et de dents d'adulte. Il me demandait si à 12 ans, on avait toutes nos dents d'adulte. Je lui ai répondu que oui, selon moi. Je me demandais pourquoi il spécifiait précisément l'âge de 12 ans et j'ai appris tout de suite après que Cynthia, la soeur de son ami Patrick, avait 12 ans et qu'il la trouvait belle.
Plus tard, avant de se brosser les dents, il voulait savoir si mon amoureuse utilisait ma pâte à dents quand elle venait chez moi. Quand je lui ai répondu que oui, il a décidé de laisser tomber sa pâte à dents de spiderman pour prendre la mienne (celle de mon amoureuse surtout). Je trouvais ça pas mal drôle de voir son rapport avec les filles qu'il trouvait jolies. C'était détourné et délicat.
Puis, nous sommes allés nous coucher. Et pendant que j'étais couché à côté de lui dans le lit, je le regardais et je me suis mis à me sentir à sa place. Je me revoyais à presque 6 ans, à commencer à prendre conscience de plein de choses, à réfléchir par moi-même et à me poser plein de question sur la vie en général. Et c'est là, entre 22h et 22h30, que le temps qui passe m'a explosé en pleine face (juste avant d'écrire mon dernier résumé de soirée musicale à Québec).
Surtout parce que Thomas me ressemble beaucoup quand j'étais petit. Je me sentais donc comme si j'étais couché dans le même lit que moi-même, 22 ans plus tôt. Est-ce que Thomas allait marcher dans les mêmes traces que moi? Est-ce qu'il allait arriver à la même place que moi dans 22 ans? Est-ce que je méritais vraiment d'être considéré comme un modèle pour un petit gars de 6 ans qui parle de son "mononcle" comme étant un adulte qui tient les rênes de son existence et fait telle ou telle affaire qui mérite d'être racontée à ses petits amis? Bref, j'étais troublé de me rendre compte, une fois de plus, que le temps qui passe ne nous rendra jamais vraiment exceptionnels, même si c'est l'impression qu'on a quand on est petits.
Et le lendemain, lorsque je nous ai fait un bon milk-shake avec de la crème glacée et des fruits, toutes ces questions là s'étaient envolées. Parce qu'on ne se pose jamais autant de questions à la lumière du jour.
Pendant le court chemin qui séparait la maison familiale de ma demeure, Thomas m'a parlé de quelques trucs qui m'ont bien amusé et m'ont fait réaliser qu'il avait vieilli. Entre-autres, il m'a parlé de dents de bébé et de dents d'adulte. Il me demandait si à 12 ans, on avait toutes nos dents d'adulte. Je lui ai répondu que oui, selon moi. Je me demandais pourquoi il spécifiait précisément l'âge de 12 ans et j'ai appris tout de suite après que Cynthia, la soeur de son ami Patrick, avait 12 ans et qu'il la trouvait belle.
Plus tard, avant de se brosser les dents, il voulait savoir si mon amoureuse utilisait ma pâte à dents quand elle venait chez moi. Quand je lui ai répondu que oui, il a décidé de laisser tomber sa pâte à dents de spiderman pour prendre la mienne (celle de mon amoureuse surtout). Je trouvais ça pas mal drôle de voir son rapport avec les filles qu'il trouvait jolies. C'était détourné et délicat.
Puis, nous sommes allés nous coucher. Et pendant que j'étais couché à côté de lui dans le lit, je le regardais et je me suis mis à me sentir à sa place. Je me revoyais à presque 6 ans, à commencer à prendre conscience de plein de choses, à réfléchir par moi-même et à me poser plein de question sur la vie en général. Et c'est là, entre 22h et 22h30, que le temps qui passe m'a explosé en pleine face (juste avant d'écrire mon dernier résumé de soirée musicale à Québec).
Surtout parce que Thomas me ressemble beaucoup quand j'étais petit. Je me sentais donc comme si j'étais couché dans le même lit que moi-même, 22 ans plus tôt. Est-ce que Thomas allait marcher dans les mêmes traces que moi? Est-ce qu'il allait arriver à la même place que moi dans 22 ans? Est-ce que je méritais vraiment d'être considéré comme un modèle pour un petit gars de 6 ans qui parle de son "mononcle" comme étant un adulte qui tient les rênes de son existence et fait telle ou telle affaire qui mérite d'être racontée à ses petits amis? Bref, j'étais troublé de me rendre compte, une fois de plus, que le temps qui passe ne nous rendra jamais vraiment exceptionnels, même si c'est l'impression qu'on a quand on est petits.
Et le lendemain, lorsque je nous ai fait un bon milk-shake avec de la crème glacée et des fruits, toutes ces questions là s'étaient envolées. Parce qu'on ne se pose jamais autant de questions à la lumière du jour.
mardi 3 juillet 2007
Le dernier mongo de Rimouski
Une des grandes règles de la vie est que si on obtient 3 passagers avec
Allo-Stop, il y en aura au moins un qui sera asocial, dysfonctionnel ou
pire: mongo. Lundi après-midi, je mentionnais d'ailleurs cette théorie
personnelle à mon premier passager, tout juste avant d'en prendre un
deuxième à un dépanneur de Rimouski.
En arrivant au dit dépanneur, je vois un gars qui semble attendre son lift. C'est mon homme. C'est Denis (histoire de donner une idée à certains d'entre vous, le type ressemble étrangement à Gharl - sans vouloir lui manquer de respect). Il a l'air correct, mais dès qu'il ouvre la bouche, je me rends compte qu'il y a quelque chose qui cloche. Il bégaye fortement et ne semble s'en aller nulle part avec ses interventions du genre: "Heeeeeeeey, le ga-ga-ga-gars qui qui est aaaaaassis en avant c'est tu ton ton ton ton ami?" (il me dit ça en riant et sur un ton bizarre, comme s'il voulait sous-entendre que c'était mon ami gai... ?) Je lui mentionne que c'est un autre passager d'Allo-Stop et qu'on va en prendre un troisième à Trois-Pistoles. Il embarque et je suis à la fois satisfait et malheureux de constater que ma théorie a été validée moins de 2 minutes après l'avoir énoncée.
Premières discussions de convenance du style: "Qu'est-ce que tu fais dans la vie toi mon Denis?"
Il me répond qu'il est sur le chômage et qu'il a une personnalité de type artistique. Je lui demande de préciser les arts qu'il affectionne: peinture, musique, poésie? Il me dit qu'il est du type chanteur. Je ressens immédiatement de gros doutes sur la véracité de sa réponse.
Comme bien d'autres fois avec ce type de personne, une fois qu'on a entâmé la discussion, ça n'arrête plus. Donc, s'exprimant fortement, bégayant, s'esclaffant sans raison, le gars me raconte un peu son existence. Je comprends très vite que ça ne s'en va nulle part et comme ce nouvel ami n'arrête pas de jaser de façon très sonore et décousue, je finis par dire que c'est très intéressant tout ça et je monte le volume de mon disque de GOWAN à assez fort volume. Quoi de mieux que la chanson "Strange Animal" pour étouffer le bruit d'un mongo qui délire?
Denis met alors son walkman sur ses oreilles et commence à écouter à très fort volume de la musique qui s'apparente aux Wilson Philipps ou à un quelconque autre groupe de musique préconisant les harmonies vocales féminines sur de la musique pop. Nous avons la paix.
Pour le reste du voyage, quelques interventions sporadiques de Denis eurent lieu. La plus représentative des troubles de ce garçon survint lorsque nous vîmes une pancarte annonçant Trois-Pistoles et Rivière-du-Loup.
Denis s'écria alors: "AHAHAHAHAHA TROIS-PISTOLES AHAHAHAHAHAHA.... PIS RIVIÈRE-DU-LOUP AHAHAHAHAHA". Je me tourne alors vers lui et lui dit: "Quessé qu'ya? Tu trouves ça drôle ces noms là?" Il me répond de façon assez confuse que sa soeur a déjà sorti avec un gars de Trois-Pistoles qui s'appelait Georges Foisy (ou quelque chose du genre), qu'il avait fait quelque chose de pas correct à sa soeur et qu'il ressemblait à un Paul, sur une pochette de disque quelconque. Il me précise qu'il surnomme le Georges en question "Le gros Paul" étant donné cette ressemblance, et qu'il allait me montrer sa maison une fois rendu à Trois-Pistoles. Je remonte le son de la radio.
En prenant le troisième passager à Trois-Pistoles, Denis lui adresse la parole en lui demandant s'il a déjà entendu parler de sa soeur qui est supposément connue à Trois-Pistoles. Le dernier passager répond par la négative. Dans mon rétroviseur, je croise les yeux du nouveau passager qui semble avoir réalisé lui aussi que quelques écrous sont mal ajustés dans la cervelle de notre ami. Comme Denis a reparti son greatest hits des Wilson Philipps (ou autre), le nouveau passager me rassure en me disant que tout est sous contrôle à l'arrière du véhicule.
Soudainement, Denis arrête son walkman qui jouait à tue-tête et s'écrie: "HEY HEY HEY regarde là-bas, regardes la maison grise et beige! Regardes! Regardes! Regardes! C'est elle la maison du gros Paul ahahahahahahaha! Je le dis à tout le monde pis j'espère qu'un jour y'a quelqu'un qui va lui règler son compte ahahahahaha!" (ajoutez du bégaiement ainsi que l'excitation d'un enfant de 5 ans là-dedans). Devant tant de débilité, je dis quelque chose comme "Ah bon" et je remonte le son de la radio.
Le reste du parcours se déroula sans problèmes. L'absence de discussion entre les passagers empêcha sans doute Denis de se mêler à un échange verbal quelconque.
Et le nom de Denis s'ajoute maintenant à celui de Martin et celui de Catherine comme étant des gens dont le transport nécessiterait une charge supérieure à 10$.
En arrivant au dit dépanneur, je vois un gars qui semble attendre son lift. C'est mon homme. C'est Denis (histoire de donner une idée à certains d'entre vous, le type ressemble étrangement à Gharl - sans vouloir lui manquer de respect). Il a l'air correct, mais dès qu'il ouvre la bouche, je me rends compte qu'il y a quelque chose qui cloche. Il bégaye fortement et ne semble s'en aller nulle part avec ses interventions du genre: "Heeeeeeeey, le ga-ga-ga-gars qui qui est aaaaaassis en avant c'est tu ton ton ton ton ami?" (il me dit ça en riant et sur un ton bizarre, comme s'il voulait sous-entendre que c'était mon ami gai... ?) Je lui mentionne que c'est un autre passager d'Allo-Stop et qu'on va en prendre un troisième à Trois-Pistoles. Il embarque et je suis à la fois satisfait et malheureux de constater que ma théorie a été validée moins de 2 minutes après l'avoir énoncée.
Premières discussions de convenance du style: "Qu'est-ce que tu fais dans la vie toi mon Denis?"
Il me répond qu'il est sur le chômage et qu'il a une personnalité de type artistique. Je lui demande de préciser les arts qu'il affectionne: peinture, musique, poésie? Il me dit qu'il est du type chanteur. Je ressens immédiatement de gros doutes sur la véracité de sa réponse.
Comme bien d'autres fois avec ce type de personne, une fois qu'on a entâmé la discussion, ça n'arrête plus. Donc, s'exprimant fortement, bégayant, s'esclaffant sans raison, le gars me raconte un peu son existence. Je comprends très vite que ça ne s'en va nulle part et comme ce nouvel ami n'arrête pas de jaser de façon très sonore et décousue, je finis par dire que c'est très intéressant tout ça et je monte le volume de mon disque de GOWAN à assez fort volume. Quoi de mieux que la chanson "Strange Animal" pour étouffer le bruit d'un mongo qui délire?
Denis met alors son walkman sur ses oreilles et commence à écouter à très fort volume de la musique qui s'apparente aux Wilson Philipps ou à un quelconque autre groupe de musique préconisant les harmonies vocales féminines sur de la musique pop. Nous avons la paix.
Pour le reste du voyage, quelques interventions sporadiques de Denis eurent lieu. La plus représentative des troubles de ce garçon survint lorsque nous vîmes une pancarte annonçant Trois-Pistoles et Rivière-du-Loup.
Denis s'écria alors: "AHAHAHAHAHA TROIS-PISTOLES AHAHAHAHAHAHA.... PIS RIVIÈRE-DU-LOUP AHAHAHAHAHA". Je me tourne alors vers lui et lui dit: "Quessé qu'ya? Tu trouves ça drôle ces noms là?" Il me répond de façon assez confuse que sa soeur a déjà sorti avec un gars de Trois-Pistoles qui s'appelait Georges Foisy (ou quelque chose du genre), qu'il avait fait quelque chose de pas correct à sa soeur et qu'il ressemblait à un Paul, sur une pochette de disque quelconque. Il me précise qu'il surnomme le Georges en question "Le gros Paul" étant donné cette ressemblance, et qu'il allait me montrer sa maison une fois rendu à Trois-Pistoles. Je remonte le son de la radio.
En prenant le troisième passager à Trois-Pistoles, Denis lui adresse la parole en lui demandant s'il a déjà entendu parler de sa soeur qui est supposément connue à Trois-Pistoles. Le dernier passager répond par la négative. Dans mon rétroviseur, je croise les yeux du nouveau passager qui semble avoir réalisé lui aussi que quelques écrous sont mal ajustés dans la cervelle de notre ami. Comme Denis a reparti son greatest hits des Wilson Philipps (ou autre), le nouveau passager me rassure en me disant que tout est sous contrôle à l'arrière du véhicule.
Soudainement, Denis arrête son walkman qui jouait à tue-tête et s'écrie: "HEY HEY HEY regarde là-bas, regardes la maison grise et beige! Regardes! Regardes! Regardes! C'est elle la maison du gros Paul ahahahahahahaha! Je le dis à tout le monde pis j'espère qu'un jour y'a quelqu'un qui va lui règler son compte ahahahahaha!" (ajoutez du bégaiement ainsi que l'excitation d'un enfant de 5 ans là-dedans). Devant tant de débilité, je dis quelque chose comme "Ah bon" et je remonte le son de la radio.
Le reste du parcours se déroula sans problèmes. L'absence de discussion entre les passagers empêcha sans doute Denis de se mêler à un échange verbal quelconque.
Et le nom de Denis s'ajoute maintenant à celui de Martin et celui de Catherine comme étant des gens dont le transport nécessiterait une charge supérieure à 10$.
vendredi 29 juin 2007
L'horaire d'un artiste de rue
Afin de vous montrer à quoi ressemble une soirée comme musicien de rue à
Québec, voici le déroulement de ma soirée d'hier. Les heures avancées
sont approximatives puisque vous comprendrez que jamais je ne pourrais
interpréter une chanson de façon satisfaisante en regardant mon bras
gauche avec attention...
16h45: Je sors du bureau, direction Subway pour souper avant d'aller jouer de la musique;
17h-17h20: Je consomme mon sous-marin puis je quitte en direction du Vieux-Québec;
17h40: Je trouve un stationnement sur la rue St-Olivier, un peu plus bas que la rue St-Jean;
17h45: En chemin vers mon spot habituel, je tombe face à mon pote Kent que je n'avais pas vu depuis le mois d'octobre dernier. À voir son accoutrement style designer italien très tendance, j'en déduis qu'il s'est trouvé une job comme avocat. Il m'annonce que c'est effectivement le cas et qu'il a même sa permanence. Nous nous mettons à jour sur nos évolutions respectives. Je vois à son visage un certain mépris, ou à tout le moins un dédain, pour mon statut de musicien de rue (attitude qui cadre parfaitement avec la profession d'avocat);
18h: La discussion se termine et j'arrive à mon spot préféré. Horreur, l'emplacement est occupé par un violonneux portant le bandeau. Je passe devant lui en éprouvant une certaine hostilité. Je poursuis mon chemin jusqu'à l'autre spot déterminé par la ville de Québec, situé juste en avant de l'épicerie Inter-Marché (quelques centaines de mètres plus loin);
18h05: J'arrive au spot, qui est libre, et je m'installe;
18h15-18h30: Après quelques chansons interprétées (qui semblent toutes laisser les passants indifférents), je finis par recevoir un premier don d'importance. Un couple qui sortait de l'épicerie me donne 3$. Je suis content de voir que même si cet emplacement m'apparaît peu prometteur, j'ai au moins battu mon record plancher de 1,75$ l'année dernière;
19h-19h30: Une jeune femme de 18-20 ans avec une jupe à ras-la-touffe et un petit gilet pas très chaud vient s'asseoir sur le banc à côté de moi pour fumer une cigarette. Elle grelotte comme la petite vendeuse d'allumettes. Considérant son habillement et son attitude, je me dis que le Wolfpack sévit toujours dans la ville de Québec. J'apprendrai toutefois qu'elle est caissière à l'épicerie juste en arrière de moi. Avant de partir, elle me dit que je chante vraiment bien et me donne quelques pièces de 10 cents en spécifiant que c'est tout ce qu'elle a. Vous, est-ce que ça vous arrive de sortir de chez vous avec seulement 30 cents dans les poches?
19h30 environ: Mon ancien voisin, Sylvain, passe devant moi avec 2 amis. Il me demande ce que je fais là et déduit probablement la réponse avant même que je n'ouvre la bouche. Je lui demande à mon tour s'il s'en va prendre de la drogue au carré D'Youville. Il me répond qu'il s'en va voir un show de Réal Béland au Grand Théâtre. Avant de partir, il s'informe de l'état de mon cabanon et me donne lui aussi 15 ou 20 cents en me disant que c'est tout ce qu'il a dans ses poches. Je suis abasourdi de voir que tant de gens ne trainent que des pièces de 5 cents ou de 10 cents sur eux;
19h50: C'est assez! J'ai fait le tour de mon répertoire, ça doit faire au moins 30 minutes que je n'ai pas reçu de don d'importance (i.e. plus de 1$ de la part d'une seule personne). Je fais un décompte rapide des sommes amassées. J'arrive environ à 12$. C'est ordinaire, mais j'aurai franchi la barre psychologique des 10$ (qui indique si une soirée a été pourrie ou non).
Peu mémorable. Mais y'avait-il quelque chose d'exceptionnel à la télé que j'aie pu manquer hier soir?
16h45: Je sors du bureau, direction Subway pour souper avant d'aller jouer de la musique;
17h-17h20: Je consomme mon sous-marin puis je quitte en direction du Vieux-Québec;
17h40: Je trouve un stationnement sur la rue St-Olivier, un peu plus bas que la rue St-Jean;
17h45: En chemin vers mon spot habituel, je tombe face à mon pote Kent que je n'avais pas vu depuis le mois d'octobre dernier. À voir son accoutrement style designer italien très tendance, j'en déduis qu'il s'est trouvé une job comme avocat. Il m'annonce que c'est effectivement le cas et qu'il a même sa permanence. Nous nous mettons à jour sur nos évolutions respectives. Je vois à son visage un certain mépris, ou à tout le moins un dédain, pour mon statut de musicien de rue (attitude qui cadre parfaitement avec la profession d'avocat);
18h: La discussion se termine et j'arrive à mon spot préféré. Horreur, l'emplacement est occupé par un violonneux portant le bandeau. Je passe devant lui en éprouvant une certaine hostilité. Je poursuis mon chemin jusqu'à l'autre spot déterminé par la ville de Québec, situé juste en avant de l'épicerie Inter-Marché (quelques centaines de mètres plus loin);
18h05: J'arrive au spot, qui est libre, et je m'installe;
18h15-18h30: Après quelques chansons interprétées (qui semblent toutes laisser les passants indifférents), je finis par recevoir un premier don d'importance. Un couple qui sortait de l'épicerie me donne 3$. Je suis content de voir que même si cet emplacement m'apparaît peu prometteur, j'ai au moins battu mon record plancher de 1,75$ l'année dernière;
19h-19h30: Une jeune femme de 18-20 ans avec une jupe à ras-la-touffe et un petit gilet pas très chaud vient s'asseoir sur le banc à côté de moi pour fumer une cigarette. Elle grelotte comme la petite vendeuse d'allumettes. Considérant son habillement et son attitude, je me dis que le Wolfpack sévit toujours dans la ville de Québec. J'apprendrai toutefois qu'elle est caissière à l'épicerie juste en arrière de moi. Avant de partir, elle me dit que je chante vraiment bien et me donne quelques pièces de 10 cents en spécifiant que c'est tout ce qu'elle a. Vous, est-ce que ça vous arrive de sortir de chez vous avec seulement 30 cents dans les poches?
19h30 environ: Mon ancien voisin, Sylvain, passe devant moi avec 2 amis. Il me demande ce que je fais là et déduit probablement la réponse avant même que je n'ouvre la bouche. Je lui demande à mon tour s'il s'en va prendre de la drogue au carré D'Youville. Il me répond qu'il s'en va voir un show de Réal Béland au Grand Théâtre. Avant de partir, il s'informe de l'état de mon cabanon et me donne lui aussi 15 ou 20 cents en me disant que c'est tout ce qu'il a dans ses poches. Je suis abasourdi de voir que tant de gens ne trainent que des pièces de 5 cents ou de 10 cents sur eux;
19h50: C'est assez! J'ai fait le tour de mon répertoire, ça doit faire au moins 30 minutes que je n'ai pas reçu de don d'importance (i.e. plus de 1$ de la part d'une seule personne). Je fais un décompte rapide des sommes amassées. J'arrive environ à 12$. C'est ordinaire, mais j'aurai franchi la barre psychologique des 10$ (qui indique si une soirée a été pourrie ou non).
Peu mémorable. Mais y'avait-il quelque chose d'exceptionnel à la télé que j'aie pu manquer hier soir?
mercredi 20 juin 2007
L'itinérant trop loquace qui avait tué environ 515 000 personnes
J'étais soulagé une fois de plus en constatant que mon spot habituel
était libre en ce mardi soir où la chaleur était accablante.
Sitôt que j'ai posé ma guitare et pris place sur ma petite chaise pliante, un passant s'est arrêté pour me demander quel genre de musique je jouais.
Le type en question avait le regard un peu perdu. Un T-Shirt défraichi pas très propre, des culottes courtes à peine adéquates pour aller magasiner chez Wal-Mart et d'importantes éraflures sur les jambes. Il semblait un peu gelé, ou alors chaud, ou encore sur les médicaments... tel un blogueur dépressif.
À sa question, je réponds comme à l'habitude que je joue du Pink Floyd, REM et Cat Stevens.
Il me dit que Cat Stevens c'est ben trippant. Ouin. C'est bon, mais trippant, je sais pas trop? Comme le gars a l'air d'avoir abusé de la drogue pendant une bonne partie de sa vie, je ne m'obstine pas avec lui sur la définition de "trippant". Il me dit qu'il a déjà été musicien mais qu'il avait été blessé (tel que ses jambes le prouvaient avec les grandes éraflures qui me semblaient toutefois récentes?) et qu'il n'en jouait plus.
Des histoires qui tiennent pas debout et qui manquent de détails, c'est chose fréquente chez le musicien de rue qui se fait prendre à discuter avec certains étranges passants de la rue St-Jean. La stratégie est de ne pas trop poser de questions ou de ne pas relancer la personne. En plus de tout ça, j'essaie habituellement d'embarquer encore plus que la personne dans un univers parallèle. Ça marche assez bien en général. Je pourrais citer comme exemple cette fois l'année dernière où un vieil ivrogne particulièrement agressant me harcelait pour m'emprunter ma guitare avec ses gros doigts sales. Je lui ai répondu que je devais aller rejoindre ma femme et mes enfants et que j'avais pas le temps de lui prêter mon instrument. Comme il ne lâchait pas en me disant :"AWEILLE LÀ, juste 2 minutes, prêtes moi la ta guitare!", je me suis mis à lui faire des moves de rap sur la toune "Fight for your rights" des Beasties Boys qui jouait quelque part en arrière-plan. Le gars a perdu tous ses moyens et a fini par me sacrer patience.
Mais pour revenir à mon cas de ce soir, je voyais que le gars cherchait la compagnie de quelqu'un en mon genre et je savais bien que plus je l'écouterais, plus il me parlerait. Je finirais la soirée à l'écouter me parler de sa vision de la musique et de la vie sans jamais avoir le temps de jouer quoique ce soit.
Je lui ai donc demandé s'il jouait des tounes des "Talking Heads" quand il était musicien. Pour ceux qui ne connaissent pas ce groupe, je spécifie qu'il s'agit d'un groupe très populaire vers la fin des années 70 et le début des années 80. Leur musique est très particulière et nécessite plusieurs écoutes avant de l'apprécier. Mettons que c'est un des groupes de musique populaires dont le son se reproduit le moins facilement, à mon avis. C'est pourquoi je lui ai demandé s'il en jouait: Pour le fucker solidement et le mélanger au point de le voir perdre l'équilibre puis s'effondrer sur le sol.
Malheureusement (ou heureusement), le gars en question connaissait les Talking Heads. Il me dit qu'il les avait vus en première partie de The Police en 1984 à Montréal. S'ensuivit une passionante discussion sur ces supposés shows ayant regroupé The Police, Talking Heads, Simple Minds et Stevie Ray Vaughn.
Je le complimentai sur sa mémoire car il y allait de détails pas mal précis pour un spectacle remontant à environ 23 ans. Il me répondit que sa mémoire l'avait pas mal aidé... Elle lui avait même permis de ne pas se ramasser en prison. Et mieux encore, elle lui avait permis d'en envoyer d'autres en prison.
Et là, le délire commença pour de vrai. Il me parla vaguement de l'armée, qu'il aimait pas l'armée américaine et anglaise (en me tapant sur l'épaule) mais qu'il appréciait l'armée canadienne et que depuis qu'il était là-dedans, il avait tué 515 000 personnes. Je lui dis: "Wow, mais c'est la population de la région de Québec ça!" et il me répondit que c'était effectivement le cas, plus ou moins 15 000 personnes.
Mais c'était pas tout, ces palpitantes discussions sur les génocides ou holocaustes commis de son propre chef. Il fallait que je me mette à la tâche. Je lui dis donc que j'allais accorder ma guitare et je lui proposai de repasser un peu plus tard pour qu'on chante ensemble une bonne chanson de rock and roll. Il me répondit à ma grande joie qu'il n'allait pas repasser et sacra enfin son camp en me lançant "Yours to discover", tel une plaque automobile ontarienne.
Je commençai enfin à jouer en entâmant mon habituelle "Pigs on the wing". Miracle, trois passants me pitchent 2$ chacun à 2 secondes d'intervalle chacun. C'est mon début de performance le plus lucratif en 3 ans de musique de rue.
Malheureusement, le départ est aussi prometteur que l'avenir est ténébreux. Ainsi, je passerai la prochaine heure à jouer pour moi-même et quelques rares passants. Car le ciel était devenu gris, et peu de gens passaient. Seul rayon de soleil, un passant s'arrêta sur place pendant que je jouais une vieille toune de Pink Floyd peu connue ("Your possible past", j'ai quelques fois fait mention ici de cette chanson auparavant). Il écouta de dos quelques instants puis vint me voir en me disant: "I haven't heard that song for a long time!" et me remis quelques sous en souriant.
Je serai toujours excessivement plus heureux de recevoir 50 cents de quelqu'un qui se rappelle d'une vieille chanson de 25 ans presque oubliée que de quelqu'un qui me lance 2$ ou 5$ en continuant son chemin sans m'accorder trop d'attention. Et ces vieilles tounes de Pink Floyd sur l'album The Final Cut, c'est spécial pour les vrais fans, même si je dois avoir l'air d'un gros puriste plein de marde en disant ça.
Puis, soudain, la pluie s'est mise à tomber.
Je compris alors qu'il n'y avait pas beaucoup de passants parce que tout le monde avait consulté la météo avant de se rendre dans le Vieux-Québec, sauf moi. Je rangeai ma guitare et ma voix éraillée pour revenir à la maison.
Résultat: 12,34$ en 1h30 de musique.
Sitôt que j'ai posé ma guitare et pris place sur ma petite chaise pliante, un passant s'est arrêté pour me demander quel genre de musique je jouais.
Le type en question avait le regard un peu perdu. Un T-Shirt défraichi pas très propre, des culottes courtes à peine adéquates pour aller magasiner chez Wal-Mart et d'importantes éraflures sur les jambes. Il semblait un peu gelé, ou alors chaud, ou encore sur les médicaments... tel un blogueur dépressif.
À sa question, je réponds comme à l'habitude que je joue du Pink Floyd, REM et Cat Stevens.
Il me dit que Cat Stevens c'est ben trippant. Ouin. C'est bon, mais trippant, je sais pas trop? Comme le gars a l'air d'avoir abusé de la drogue pendant une bonne partie de sa vie, je ne m'obstine pas avec lui sur la définition de "trippant". Il me dit qu'il a déjà été musicien mais qu'il avait été blessé (tel que ses jambes le prouvaient avec les grandes éraflures qui me semblaient toutefois récentes?) et qu'il n'en jouait plus.
Des histoires qui tiennent pas debout et qui manquent de détails, c'est chose fréquente chez le musicien de rue qui se fait prendre à discuter avec certains étranges passants de la rue St-Jean. La stratégie est de ne pas trop poser de questions ou de ne pas relancer la personne. En plus de tout ça, j'essaie habituellement d'embarquer encore plus que la personne dans un univers parallèle. Ça marche assez bien en général. Je pourrais citer comme exemple cette fois l'année dernière où un vieil ivrogne particulièrement agressant me harcelait pour m'emprunter ma guitare avec ses gros doigts sales. Je lui ai répondu que je devais aller rejoindre ma femme et mes enfants et que j'avais pas le temps de lui prêter mon instrument. Comme il ne lâchait pas en me disant :"AWEILLE LÀ, juste 2 minutes, prêtes moi la ta guitare!", je me suis mis à lui faire des moves de rap sur la toune "Fight for your rights" des Beasties Boys qui jouait quelque part en arrière-plan. Le gars a perdu tous ses moyens et a fini par me sacrer patience.
Mais pour revenir à mon cas de ce soir, je voyais que le gars cherchait la compagnie de quelqu'un en mon genre et je savais bien que plus je l'écouterais, plus il me parlerait. Je finirais la soirée à l'écouter me parler de sa vision de la musique et de la vie sans jamais avoir le temps de jouer quoique ce soit.
Je lui ai donc demandé s'il jouait des tounes des "Talking Heads" quand il était musicien. Pour ceux qui ne connaissent pas ce groupe, je spécifie qu'il s'agit d'un groupe très populaire vers la fin des années 70 et le début des années 80. Leur musique est très particulière et nécessite plusieurs écoutes avant de l'apprécier. Mettons que c'est un des groupes de musique populaires dont le son se reproduit le moins facilement, à mon avis. C'est pourquoi je lui ai demandé s'il en jouait: Pour le fucker solidement et le mélanger au point de le voir perdre l'équilibre puis s'effondrer sur le sol.
Malheureusement (ou heureusement), le gars en question connaissait les Talking Heads. Il me dit qu'il les avait vus en première partie de The Police en 1984 à Montréal. S'ensuivit une passionante discussion sur ces supposés shows ayant regroupé The Police, Talking Heads, Simple Minds et Stevie Ray Vaughn.
Je le complimentai sur sa mémoire car il y allait de détails pas mal précis pour un spectacle remontant à environ 23 ans. Il me répondit que sa mémoire l'avait pas mal aidé... Elle lui avait même permis de ne pas se ramasser en prison. Et mieux encore, elle lui avait permis d'en envoyer d'autres en prison.
Et là, le délire commença pour de vrai. Il me parla vaguement de l'armée, qu'il aimait pas l'armée américaine et anglaise (en me tapant sur l'épaule) mais qu'il appréciait l'armée canadienne et que depuis qu'il était là-dedans, il avait tué 515 000 personnes. Je lui dis: "Wow, mais c'est la population de la région de Québec ça!" et il me répondit que c'était effectivement le cas, plus ou moins 15 000 personnes.
Mais c'était pas tout, ces palpitantes discussions sur les génocides ou holocaustes commis de son propre chef. Il fallait que je me mette à la tâche. Je lui dis donc que j'allais accorder ma guitare et je lui proposai de repasser un peu plus tard pour qu'on chante ensemble une bonne chanson de rock and roll. Il me répondit à ma grande joie qu'il n'allait pas repasser et sacra enfin son camp en me lançant "Yours to discover", tel une plaque automobile ontarienne.
Je commençai enfin à jouer en entâmant mon habituelle "Pigs on the wing". Miracle, trois passants me pitchent 2$ chacun à 2 secondes d'intervalle chacun. C'est mon début de performance le plus lucratif en 3 ans de musique de rue.
Malheureusement, le départ est aussi prometteur que l'avenir est ténébreux. Ainsi, je passerai la prochaine heure à jouer pour moi-même et quelques rares passants. Car le ciel était devenu gris, et peu de gens passaient. Seul rayon de soleil, un passant s'arrêta sur place pendant que je jouais une vieille toune de Pink Floyd peu connue ("Your possible past", j'ai quelques fois fait mention ici de cette chanson auparavant). Il écouta de dos quelques instants puis vint me voir en me disant: "I haven't heard that song for a long time!" et me remis quelques sous en souriant.
Je serai toujours excessivement plus heureux de recevoir 50 cents de quelqu'un qui se rappelle d'une vieille chanson de 25 ans presque oubliée que de quelqu'un qui me lance 2$ ou 5$ en continuant son chemin sans m'accorder trop d'attention. Et ces vieilles tounes de Pink Floyd sur l'album The Final Cut, c'est spécial pour les vrais fans, même si je dois avoir l'air d'un gros puriste plein de marde en disant ça.
Puis, soudain, la pluie s'est mise à tomber.
Je compris alors qu'il n'y avait pas beaucoup de passants parce que tout le monde avait consulté la météo avant de se rendre dans le Vieux-Québec, sauf moi. Je rangeai ma guitare et ma voix éraillée pour revenir à la maison.
Résultat: 12,34$ en 1h30 de musique.
lundi 11 juin 2007
L'illumination
Jusqu'à tout récemment, je me disais que vers la fin de la vingtaine,
une évolution intelligente impliquait de se ranger, de mener une vie
raisonnable et idéalement, d'avoir des enfants.
Puis, lors d'un souper, la fin de semaine dernière, j'ai rencontré les "bébés-maisons", une gang d'amies à ma conjointe. Ce club sélect regroupe 3 filles qui sont toutes mariées, possèdent une maison et ont un ou des enfants.
J'étais stimulé à l'idée d'aller à ce souper, d'abord parce qu'on était sensé y manger des hot-dogs, mais aussi parce que je savais que j'allais entrer dans une autre dimension: une dimension paralèlle (ou peut-être même perpendiculaire) où les réalités de la maternité avaient éclipsé tout le reste de ce qui constitue l'existence. Je me disais que ça allait être une excellente occasion pour moi de tenter de désarçonner des gens trop sérieux.
Malgré mes grandes espérances, je n'ai pas réussi à dire grand chose. J'étais avec des gens qui se connaissaient tous depuis au moins 10, sinon 15 ans et dont l'attention était portée quasi exclusivement vers les enfants, malgré le fait qu'il y avait un grand terrain pour que ces derniers jouent en sécurité, à la vue des parents.
J'étais avec 6 adultes qui n'avaient d'yeux que pour les 5 enfants présents.
Comme le contact était plus ou moins aisé et que c'est toujours plus facile avec les enfants, je suis allé jouer dans le carré de sable avec deux petits garçons de 3 ans. Ensuite, je leur ai lancé le freesbie et j'ai joué au basketball pour finalement être appelé pour le souper.
Et c'est là que j'ai vu la dynamique de vie de famille dans toute sa splendeur. Outre la surveillance continuelle des enfants, je voyais des pères qui ne parlaient pas trop, qui avaient l'air de cheminer tranquillement vers la mort sans trop se poser de questions. Pendant ce temps, leurs blondes discutaient d'allaitement, de trayeuses à lait, de contractions et d'un paquet d'autres affaires dont personne n'a rien à foutre (malgré mon grand négativisme par rapport à l'humanité en général, je crois qu'une majorité de mères n'en ont rien à branler de jaser d'allaitement ou de contractions pendant des heures...)
C'est là que j'ai eu une illumination. Mon opinion comme quoi il serait dramatique de ne pas avoir d'enfants s'est effondrée, comme le World Trade Center percuté par un avion détourné par des talibans.
Je me suis rappelé que notre cerveau n'était utilisé qu'à 5 ou 10%. Et je me suis dit que de voir la proportion descendre à 2 ou 3% serait dramatique.
Puis, lors d'un souper, la fin de semaine dernière, j'ai rencontré les "bébés-maisons", une gang d'amies à ma conjointe. Ce club sélect regroupe 3 filles qui sont toutes mariées, possèdent une maison et ont un ou des enfants.
J'étais stimulé à l'idée d'aller à ce souper, d'abord parce qu'on était sensé y manger des hot-dogs, mais aussi parce que je savais que j'allais entrer dans une autre dimension: une dimension paralèlle (ou peut-être même perpendiculaire) où les réalités de la maternité avaient éclipsé tout le reste de ce qui constitue l'existence. Je me disais que ça allait être une excellente occasion pour moi de tenter de désarçonner des gens trop sérieux.
Malgré mes grandes espérances, je n'ai pas réussi à dire grand chose. J'étais avec des gens qui se connaissaient tous depuis au moins 10, sinon 15 ans et dont l'attention était portée quasi exclusivement vers les enfants, malgré le fait qu'il y avait un grand terrain pour que ces derniers jouent en sécurité, à la vue des parents.
J'étais avec 6 adultes qui n'avaient d'yeux que pour les 5 enfants présents.
Comme le contact était plus ou moins aisé et que c'est toujours plus facile avec les enfants, je suis allé jouer dans le carré de sable avec deux petits garçons de 3 ans. Ensuite, je leur ai lancé le freesbie et j'ai joué au basketball pour finalement être appelé pour le souper.
Et c'est là que j'ai vu la dynamique de vie de famille dans toute sa splendeur. Outre la surveillance continuelle des enfants, je voyais des pères qui ne parlaient pas trop, qui avaient l'air de cheminer tranquillement vers la mort sans trop se poser de questions. Pendant ce temps, leurs blondes discutaient d'allaitement, de trayeuses à lait, de contractions et d'un paquet d'autres affaires dont personne n'a rien à foutre (malgré mon grand négativisme par rapport à l'humanité en général, je crois qu'une majorité de mères n'en ont rien à branler de jaser d'allaitement ou de contractions pendant des heures...)
C'est là que j'ai eu une illumination. Mon opinion comme quoi il serait dramatique de ne pas avoir d'enfants s'est effondrée, comme le World Trade Center percuté par un avion détourné par des talibans.
Je me suis rappelé que notre cerveau n'était utilisé qu'à 5 ou 10%. Et je me suis dit que de voir la proportion descendre à 2 ou 3% serait dramatique.
17 commentaires:
- parisian cowboy a dit…
-
"notre cerveau n'est utilisé qu'à 4 ou 5%".... et encore, faut voir pour quoi ces 4 % sont utilisés !
- 11 juin 2007 12:37
- La Patachou a dit…
-
Voilà! Moi je me dis que c'est toujours un désastre de voir ça et c'est
probablement une des raison du pourquoi la maternité ne me fait pas
tripper. Je trouve que ça devient un trip égo-centrique. Tu te trompes
par contre sur l'intérêt de parler de l'allaitement et de tout ces
machins: oui ça intéresse pleins de femmes, mais elles oublient que
c'est pas toujours intéressant pour les autres!
Avoir des enfants il me semble que c'est l'accomplissement d'un couple et c'est ÇA qui est beau! Au moins, j'ai vu que mon homme était stimulant et serait vraiment un bon papa!
- 11 juin 2007 13:25
- Véronique a dit…
-
Peut-être suis-je complétement naïve, mais j'ai l'impression que les
personnes qui sont absorbées par leurs flots et ne voient qu'eux, sont
les mêmes personnes qui étaient absorbées jadis par leur chien ou les
rabais au La Baie.
J'ai l'impression que ce n'est pas une fatalité de devenir plate (ou du moins redondant) en ayant des enfants.
J'ai l'impression que je vais être différente. J'ai l'impression que je suis capable de cerner mon "auditoire", moi.
Peut-être que je suis naïve aussi.
- 11 juin 2007 17:12
- Gooba a dit…
-
Oh là là, le blastage sur la maternité!!! Vous y allez fort!!
Un trip égocentrique?? Avoir des enfants, c'est tout le contraire. C'est comprendre en quelques instants le don de soi dans toute sa splendeur.
Il est vrai que certains parents ne savent pas parler d'autres choses que des enfants. Mais il faut un peu être dans le bain pour comprendre à quel point les enfants changent une vie.
Attendez que ça vous arrive, j'ai bien hâte de vous voir aller! ;-)
- 11 juin 2007 17:28
- la marâtre a dit…
-
Jamais j'aurais cru t'entendre dire, ou pire écrire, que ce n'était pas
le but ultime de ta vie d'avoir des enfants, et ce, sensiblement au même
âge que tes parents t'ont eu...
Tu m'étonneras toujours!:)
- 11 juin 2007 18:54
- Cyrano a dit…
-
Avec tout le bordel qu'on fout dans notre monde et notre égocentrisme
exacerbé, je me dis que ce serait le bouttt si nous n'accomplissions
même pas notre devoir biologique.
Le refus de la paternité ou de la maternité est la forme achevée du nihilisme contemporain. Si on va au bout de ce refus, et si on est honnête, il faut mettre fin à ses propres jours. Ça m'apparaît logique. Faut être drôlement prétentieux pour croire qu'on peut vivre pour soi-même, comme si on en valait vraiment la peine.
- 11 juin 2007 20:34
- Tangerine a dit…
-
Je pense que c'est normal de 'penser bébé' quand on a les deux mains
dedans, quand les enfants sont petits. Mais ça ne dure qu'un temps.
Ensuite on reprend possession de sa vie.
- 11 juin 2007 21:47
- Num a dit…
-
Je ne "trip" pas bébés même si j'aimerais vraiment en avoir un jour.
Là où je ne suis vraiment pas d'accord c'est quand tu dis que c'est égocentrique.
Quoi de plus égocentrique que de ne pas vouloir d'enfants pour vivre sa petite vie replié sur soi-même ??
- 12 juin 2007 03:18
- Cricri a dit…
- Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
- 12 juin 2007 08:53
- Cricri a dit…
-
Je ne crois pas que ce soit égocentrique de vouloir des enfants. À la
base il y a le désir réel de continuité de soi, de prendre soin,
d'aimer.
Par contre, ce que je vois de plus en plus (quand on a pas d'enfant on voit les problèmes de ceux qui en ont de manière détachée et lucide puisqu'on ne se sent pas impliqué émotivement) ce sont des femmes qui, arrivées à la mi quarantaine ont envie de crisser tout ça là parce que leur ados presque devenus adultes ont changés tellement de comportement que cela ne cadre plus (consciement ou inconsciement) avec l'image qu'elles se faisaient dans leur tête !
Il n'est pas rare de voir des femmes qui alors deviennent comme frustrées de constater qu'elles ont quasi perdu leur vie à élever des enfants alors que ceux ci sont devenus ingrats, indépendants et tout...Ça je trouve que c'est égocentrique, au sens où ca prouve que malgré elles les femmes portent le désir secret que leurs enfants deviennent ce qu'elles souhaitent elles!....c'est somme toute de la projection.
Dailleurs, combien de femmes auraient des enfants si elles savaient d'avance que ces derniers ne tourneraient absolument pas comme elles le veulent ?...honnêtement, pas beaucoup je pense...
Une mère de cinquante ans me disait dernièrement qu'elle avait réalisé que même les discussions enfantine des débuts avec d'autres mères (le mien a marché plus tôt que le tien, il a fait des dents avant l'temps, etc etc) étaient une preuve qu'elle souhaitait se réaliser elle dans l'fond, au travers des enfants.....
Cette mère n'est pas déçue de sa fille, bien au contraire, elle l'éduque bien et a pour elle un amour inconditionnel de mère. Mais là, après 50 ans, elle commence à peine à réaliser ses rêves, à vivre, et voilà que ça lui fait se poser une question fondamentale : Pourquoi dans l'fond j'ai voulu des enfants ? Pour souhaiter me réaliser à travers eux ? Ou pour leur donner la vie point à la ligne et ils en feront ce qu'il voudront ?
Enfin, j'arrête...on pourrait en parler des jours et des jours....
La vie n'a pas voulu que j'ai des enfants. J'ai donc dû réaliser que l'on ne vient pas au monde pour systématiquement avoir des enfants soi-même. La vie doit être plus que ça...et honnêtement à 40 ans je ne le regrette plus du tout.
Mais ça faut pas le dire trop fort, parce que dans notre société, ne pas avoir d'enfant (par choix ou non) c'est être sans coeur...
- 12 juin 2007 08:58
- La Patachou a dit…
-
Quand je dis égocentriqu (et là égo- centrique) c'est pas le fait que
c'est égoïste d'avoir des enfants, parce que c'est vraiment le
contraire. C'est que ces filles qui ne se centre que sur leurs enfants
et les enrobes trop, empêches les petits de voir autour. Exemple: mon
amie qui laisse son flot courir et découvrir, qui le fait garder une
fois de temps en temps (pour comme elle me le dit: ne pas oublier son
couple) a un petit qui va vers les gens, qui est curieux, se laisse
prendre et joue avec les adultes et les enfants. Une autre qui ne fait
que surveiller son flot, est toujours à l'attrapper avant qu'il n'arrive
peut-être quelque chose, etc a des enfants qui pleurent, ne vont pas
vers les autres, etc.
J'ai beaucoup d'ami(es) qui ont des enfants; certains me donnent vraiment le goût d'en avoir, mais d'autres me rendent presque stériles juste à les voir aller. Les enfants c'est la plus belle chose au monde parce qu'ils pensent différemment. C'est les adultes qui devraient prendre exemple sur eux et non le contraire.
- 12 juin 2007 09:21
- Hikeman a dit…
-
je pense que le fait d'avoir des enfants est avant tout un choix
personnel mais il faudrait cesser de démonifié ceux qui refusent d'en
avoir. Personnellement je regarde ce que fait la race humaine fait à la
planète et je me dit qu'un tel exemple de bêtise humaine est une
symphonie dissonnante que je ne peux offrir à quelqu'un alors pourquoi
le ferai-je en mettant un enfant au monde.
je préfère donc garder mes gènes pour moi, éviter les discussions sur l'allaitement et vivre ma vie
- 12 juin 2007 10:20
- petite fraise a dit…
-
J'adore cette phrase: "je voyais des pères (...) qui avaient l'air de
cheminer tranquillement vers la mort sans trop se poser de questions."
Génial.
Sinon, je pense que avoir des enfants est une responsabilité que peu maîtrise. Aussi, il faut une certaine maturité et connaissance pour élever des enfants... De plus, l'important n'est pas ce que l'enfant accomplit, mais le fait qu'il devienne un adulte heureux. En cela, si j'ai des enfants, je pourrai dire que j'ai accompli ma tâche de mère... et je crois qu'il ne faut pas sacrifier ses rêves pour ses enfants... mais plutôt les intégrer à ceux-ci. De manière à devenir un exemple d'être accompli et heureux...
- 12 juin 2007 22:37
- bibco a dit…
-
Eh que c'est drôle, un blog sur les gens qui sont probébégaga vs les bébépaspourmoi.
Est-ce que ça se pourrait tout simplement que les gens qui se fréquentent aient tout naturellement des atômes crochus, des goûts communs et une attitude face à la vie un peu semblable? Pourquoi s'étonner que leur bébé trip soit identique? De là à en faire l'exemple humanitaire de parents sans frontières c'est oublier qu'il y a d'autres façons de vivre la maternité et la paternité. Vivre et laissez vivre, mais surtout donner la vie, autrement qui va pousser nos chaises roulantes hein? Non mais sérieux, c'est un choix personnel de la donner cette vie ou non, mais surtout, s.v.p., ne me sortez pas l'excuse de l'égocentricité des parents...à ce compte, les sans enfants le seraient tout autant. Soyons simplement heureux de pouvoir choisir en toute liberté et assumons!
- 12 juin 2007 22:39
- Le Voyou du Bayou a dit…
-
Avec ce texte, j'ai jamais eu l'intention de susciter un débat "Avoir des enfants VS ne pas en vouloir".
Je voulais seulement illustrer une tranche de vie qui m'a prouvé qu'avoir des enfants n'était pas toujours bénéfique pour la personnalité d'une personne donnée. C'est tout! Mais tant mieux si ça suscite des réflexions et que j'ai surtout pas récolté d'ostis de commentaires de merde tels que "LOL" ou "Quel bon texte" ou n'importe quelle autre criss de connerie du genre que certains se plaisent à écrire sur un paquet de blogs simplement pour s'attirer des visiteurs en retour.
Bref, je vous aime même si je ne comprends pas toujours où vous voulez en venir.
- 12 juin 2007 22:46
- L'Indécise a dit…
-
C'est vrai que parfois, sous certains angles, avoir des enfants
pourraient être comparer au fait de vouloir s'acheter un chien. Genre,
pour mettre du piquant dans sa vie, pour s'oublier, pour s'obliger à
s'occuper de quelqu'un, pour se faire croire de l'importance de notre
vie...
Pourtant, je suis sûre qu'il y a plus. Ton poste m'a fait réfléchir..!
- 13 juin 2007 10:44
samedi 2 juin 2007
45Nord - 1er juin
Hier soir, je me suis rendu à la rencontre de blogueurs de la région de
Québec qu'on appelle "45 Nord". Une fois de plus, le tout se déroulait
au bar L'inox, situé non loin du Vieux Port de Québec.
J'arrive aux environs de 9h et, comme l'heure de début de l'activité est fixée à 20h et que les blogueurs sont selon moi des gens ponctuels et couche-tôt, je m'attends à être un des derniers arrivés.
Je reconnais bientôt Gharl accompagné de 2 garçons (Rémi Prévost et Le Lecteur ) dans un recoin du bar. Comme il n'y a que 3 personnes discutant sagement, je me dis que cette rencontre est un échec cuisant. Mais au moment même où j'arrive, Mary prend également place à la table. Quelques discussions démarrent pendant que je me dirige vers le bar pour commander un pichet. En attendant ma commande, une Virginie au look de gitane arrive dans le bar. Si vous avez fait le décompte jusqu'ici, vous noterez que les présences ont doublé en moins de 10 minutes. L'avenir apparait soudainement radieux et les blogueurs sont finalement moins ponctuels que ce que j'estimais.
Comme nous sommes disposés en rond autour d'une table et que nous sommes en bas nombre, une seule discussion a lieu à la fois. Ça parle un peu de politique, un peu de téléséries, on jase même de l'émission Ramdam à un moment donné, ce qui rend l'effet de mon pichet encore plus soporifique. Il faudra des stimulations à court terme car je risque de devenir végétatif avant longtemps...
Je prends donc l'appareil numérique à Virginie et je me mets à faire des petits vidéos mettant en vedette chacune des personnes présentes. Je pose donc des questions plus ou moins pertinentes à chacun afin de les challenger et de leur donner l'impression qu'il est en train de se passer quelque chose de vraiment mémorable.
Après au moins 30 ou 45 minutes à 6 personnes, arrivent Gab, Vanheu, Laura, Cath, Nick et même Pupuce et son chum. Wow, quel spectaculaire revirement de situation. La moyenne d'âge vient de dropper à 15 ans, mais nous sommes nombreux et nous avons soudainement un vibrant sentiment d'appartenance au monde des blogs.
Horripilé, horripilé horripilé. Vanheu critique le vocabulaire que j'utilise sur mon blog. Il dit que j'utilise trop souvent le mot horripilé. Il tassera quelques fois la main de devant sa bouche (comme vous pouvez voir sur la photo d'accueil de son blog) pour dire des grossièretés ou des réflexions déplacées, tout au long de la soirée. Vanheu est un être mesquin et vulgaire.
À 1h30 du matin environ, ça suffit, je m'en vais me coucher.
J'arrive aux environs de 9h et, comme l'heure de début de l'activité est fixée à 20h et que les blogueurs sont selon moi des gens ponctuels et couche-tôt, je m'attends à être un des derniers arrivés.
Je reconnais bientôt Gharl accompagné de 2 garçons (Rémi Prévost et Le Lecteur ) dans un recoin du bar. Comme il n'y a que 3 personnes discutant sagement, je me dis que cette rencontre est un échec cuisant. Mais au moment même où j'arrive, Mary prend également place à la table. Quelques discussions démarrent pendant que je me dirige vers le bar pour commander un pichet. En attendant ma commande, une Virginie au look de gitane arrive dans le bar. Si vous avez fait le décompte jusqu'ici, vous noterez que les présences ont doublé en moins de 10 minutes. L'avenir apparait soudainement radieux et les blogueurs sont finalement moins ponctuels que ce que j'estimais.
Comme nous sommes disposés en rond autour d'une table et que nous sommes en bas nombre, une seule discussion a lieu à la fois. Ça parle un peu de politique, un peu de téléséries, on jase même de l'émission Ramdam à un moment donné, ce qui rend l'effet de mon pichet encore plus soporifique. Il faudra des stimulations à court terme car je risque de devenir végétatif avant longtemps...
Je prends donc l'appareil numérique à Virginie et je me mets à faire des petits vidéos mettant en vedette chacune des personnes présentes. Je pose donc des questions plus ou moins pertinentes à chacun afin de les challenger et de leur donner l'impression qu'il est en train de se passer quelque chose de vraiment mémorable.
Après au moins 30 ou 45 minutes à 6 personnes, arrivent Gab, Vanheu, Laura, Cath, Nick et même Pupuce et son chum. Wow, quel spectaculaire revirement de situation. La moyenne d'âge vient de dropper à 15 ans, mais nous sommes nombreux et nous avons soudainement un vibrant sentiment d'appartenance au monde des blogs.
Horripilé, horripilé horripilé. Vanheu critique le vocabulaire que j'utilise sur mon blog. Il dit que j'utilise trop souvent le mot horripilé. Il tassera quelques fois la main de devant sa bouche (comme vous pouvez voir sur la photo d'accueil de son blog) pour dire des grossièretés ou des réflexions déplacées, tout au long de la soirée. Vanheu est un être mesquin et vulgaire.
À 1h30 du matin environ, ça suffit, je m'en vais me coucher.
jeudi 24 mai 2007
Étude sociologique concernant les blogueurs
L'histoire nous dira si les blogueurs deviendront un phénomène
sociologique d'importance. Pour l'instant, nous n'en sommes qu'aux
débuts de ce mode d'expression. Difficile de saisir si nous aurons une
petite place dans l'histoire sociologique de l'humanité. Permettez-moi
d'en douter, mais on ne sait jamais. Quoiqu'il en soit, certains
analysent déjà l'influence exercée par certains blogueurs sur la
population du Québec, tel que nous l'apprenait plus tôt cette semaine mon idole Keeg.ca.
Afin de contribuer à défricher un peu plus cet univers du blog québécois, voici ma vision personnelle du phénomène et des différents types de blogs rencontrés sur la blogosphère ou insipidosphère (c'est selon). Un exemple de blogueur représentant chaque type est joint à la description.
Le blogueur d'eau douce (50% des blogueurs): Cette catégorie rassemble plusieurs blogueurs sans tenir compte du style d'écriture adopté. Il s'agit d'une catégorie qui rassemble ceux qui se lancent dans l'aventure du blog sans avoir évalué préalablement s'ils avaient assez de substance pour fournir pendant quelques semaines ou quelques mois. Il aurait peut-être fallu se poser la question plus en profondeur au lieu de perdre de précieuses heures à comprendre le fonctionnement d'un site d'hébergement. À tout le moins, il aurait été adéquat d'avoir un intérêt pour l'écriture remontant plus loin qu'à la découverte de la Célibataire Urbaine en se disant qu'elle est donc bonne et que vous aussi, pourquoi pas, vous seriez capables de faire croire à la province que votre vie est trépidante.
Le contemplatif (Virge): Le contemplatif est un blogueur pacifique qui décrit les plus petits moments de sa vie avec admiration et tendresse. Il est capable de s'émouvoir d'un rien, de voir la magie dans un bouleau, un érable ou une escapade sans trop d'importance. D'une attitude généralement positive et pleine d'espoir, le contemplatif semble croire en la nature humaine et n'a aucun ennemi connu sur la blogosphère.
Le banal (Keeg): Le banal n'hésite pas à énumérer le contenu de ses journées d'heure en heure, sans jamais se poser la question à savoir si ses écrits allaient être intéressants pour les autres ou pour lui-même, dans quelques mois, au moment de retourner lire ses archives. Le banal bénéficiant d'un "exposure" suffisant peut résulter en un type hybride, soit le banal-poseur. Alors que le banal lu par peu de gens ne sera jamais qu'un banal-anonyme, comme bon nombre de blogueurs de ce type (qui ne seront jamais que des blogueurs d'eau douce).
Le volubile (Pupuce24): Le volubile doit s'exprimer. Il sort se faire bronzer dehors et voit des bourdons: il doit s'exprimer. Il a arraché du vieux tapis de sa maison, il doit s'exprimer. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que 5 ou 6 messages soient publiés sur son blog à chaque jour.
L'éditorialiste (Qu'on se le dise en rose ): Ce blogueur traite des sujets d'actualité à la manière d'un éditorialiste. Sa couleur personnelle réside dans les quelques commentaires qui sont glissés dans son analyse de la situation. Se penchant sur des grandes questions philosophiques, politiques ou sociologiques, sa destiné est de n'être que peu lu et commenté étant donné que les blogueurs préfèrent majoritaiement se repaître dans les banalités du quotidien d'autrui.
Le caustique (moi-même): Le caustique est un blogueur utilisant la moquerie et la satire, parfois à tort, parfois à raison. Son pire cauchemar est de devenir un blogueur comme tous les autres, c'est-à-dire mièvre et sans intérêt. Il préfère déplaire que de laisser indifférent. Certains l'aiment, plusieurs le détestent ou à tout le moins, ne l'apprécient pas. Mieux vaut susciter une impression négative que pas d'impression du tout. Au moins, on existe? Le caustique tente ici de vous faire comprendre sa mentalité.
Le dysfonctionnel ( ) : Afin d'éviter la réception de commentaires anonymes et haineux de la part de ce type de blogueur, aucun lien relatif au dysfonctionnel n'est présenté. Ce type comprend le blogueur haineux, le borderline-pédophile, le maniaco-dépressif et tous ceux qui tiennent un blog à jour pour faire sortir toute la pourriture et le moisi qu'ils ont par en dedans. Ces blogueurs dépassent fréquemment les limites du bon goût. Beaucoup plus souvent que le méchant caustique.
Le poseur (La ville s'endormait): Le poseur prend plaisir à faire montre de ses qualités, de ses connaissances ou de son savoir-faire. Le poseur s'aime. Le poseur aime mentionner qu'il s'aime. Et lorsque des lecteurs manifestent un certain dérangement par rapport aux excès de narcissisme du poseur, ce dernier explose en exprimant son découragement par rapport au manque de discernement des lecteurs qui ne savent pas reconnaitre l'humour (là où il n'y en a PAS...).
Vous reconnaissez-vous là-dedans?
Afin de contribuer à défricher un peu plus cet univers du blog québécois, voici ma vision personnelle du phénomène et des différents types de blogs rencontrés sur la blogosphère ou insipidosphère (c'est selon). Un exemple de blogueur représentant chaque type est joint à la description.
Le blogueur d'eau douce (50% des blogueurs): Cette catégorie rassemble plusieurs blogueurs sans tenir compte du style d'écriture adopté. Il s'agit d'une catégorie qui rassemble ceux qui se lancent dans l'aventure du blog sans avoir évalué préalablement s'ils avaient assez de substance pour fournir pendant quelques semaines ou quelques mois. Il aurait peut-être fallu se poser la question plus en profondeur au lieu de perdre de précieuses heures à comprendre le fonctionnement d'un site d'hébergement. À tout le moins, il aurait été adéquat d'avoir un intérêt pour l'écriture remontant plus loin qu'à la découverte de la Célibataire Urbaine en se disant qu'elle est donc bonne et que vous aussi, pourquoi pas, vous seriez capables de faire croire à la province que votre vie est trépidante.
Le contemplatif (Virge): Le contemplatif est un blogueur pacifique qui décrit les plus petits moments de sa vie avec admiration et tendresse. Il est capable de s'émouvoir d'un rien, de voir la magie dans un bouleau, un érable ou une escapade sans trop d'importance. D'une attitude généralement positive et pleine d'espoir, le contemplatif semble croire en la nature humaine et n'a aucun ennemi connu sur la blogosphère.
Le banal (Keeg): Le banal n'hésite pas à énumérer le contenu de ses journées d'heure en heure, sans jamais se poser la question à savoir si ses écrits allaient être intéressants pour les autres ou pour lui-même, dans quelques mois, au moment de retourner lire ses archives. Le banal bénéficiant d'un "exposure" suffisant peut résulter en un type hybride, soit le banal-poseur. Alors que le banal lu par peu de gens ne sera jamais qu'un banal-anonyme, comme bon nombre de blogueurs de ce type (qui ne seront jamais que des blogueurs d'eau douce).
Le volubile (Pupuce24): Le volubile doit s'exprimer. Il sort se faire bronzer dehors et voit des bourdons: il doit s'exprimer. Il a arraché du vieux tapis de sa maison, il doit s'exprimer. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que 5 ou 6 messages soient publiés sur son blog à chaque jour.
L'éditorialiste (Qu'on se le dise en rose ): Ce blogueur traite des sujets d'actualité à la manière d'un éditorialiste. Sa couleur personnelle réside dans les quelques commentaires qui sont glissés dans son analyse de la situation. Se penchant sur des grandes questions philosophiques, politiques ou sociologiques, sa destiné est de n'être que peu lu et commenté étant donné que les blogueurs préfèrent majoritaiement se repaître dans les banalités du quotidien d'autrui.
Le caustique (moi-même): Le caustique est un blogueur utilisant la moquerie et la satire, parfois à tort, parfois à raison. Son pire cauchemar est de devenir un blogueur comme tous les autres, c'est-à-dire mièvre et sans intérêt. Il préfère déplaire que de laisser indifférent. Certains l'aiment, plusieurs le détestent ou à tout le moins, ne l'apprécient pas. Mieux vaut susciter une impression négative que pas d'impression du tout. Au moins, on existe? Le caustique tente ici de vous faire comprendre sa mentalité.
Le dysfonctionnel ( ) : Afin d'éviter la réception de commentaires anonymes et haineux de la part de ce type de blogueur, aucun lien relatif au dysfonctionnel n'est présenté. Ce type comprend le blogueur haineux, le borderline-pédophile, le maniaco-dépressif et tous ceux qui tiennent un blog à jour pour faire sortir toute la pourriture et le moisi qu'ils ont par en dedans. Ces blogueurs dépassent fréquemment les limites du bon goût. Beaucoup plus souvent que le méchant caustique.
Le poseur (La ville s'endormait): Le poseur prend plaisir à faire montre de ses qualités, de ses connaissances ou de son savoir-faire. Le poseur s'aime. Le poseur aime mentionner qu'il s'aime. Et lorsque des lecteurs manifestent un certain dérangement par rapport aux excès de narcissisme du poseur, ce dernier explose en exprimant son découragement par rapport au manque de discernement des lecteurs qui ne savent pas reconnaitre l'humour (là où il n'y en a PAS...).
Vous reconnaissez-vous là-dedans?
jeudi 17 mai 2007
La réponse de mon ami Marcel
Vous vous rappelez mon message adressé à Marcel Leboeuf en avril dernier?
Non?
Voici un petit raffraichissement:
-----Message d'origine-----
De : Patrick [mailto:pb1979@hotmail.com]
Envoyé : 3 avril 2007 16:16
À : info@marcel.ca
Objet : Commentaires d'un fan parmi tant d'autres
Bonjour Marcel, Je suis un jeune homme de presque 28 ans, habitant Lévis. Je travaille pour la fonction publique provinciale depuis tout près de 5 ans. Je me dois d'avouer qu'il m'arrive souvent de constater avec effroi que ma vie y a perdu toute sa saveur. Au fil du temps, je me suis senti ternir de plus en plus, pour finalement avoir l'impression d'avoir pris la teinte de mes paravents.
Et que dire de mes collègues... Une horde de baby-boomers, laids, encroûtés et ankylosés par une vie à se tourner les pouces en ayant l'impression d'être utiles pour la société. Chaque jour qui passe me fait constater que la motivation n'est définitivement pas le dénominateur commun à la fonction publique. En fait, l'espérance de la retraite est l'unique motivation chez la plupart de ces fonctionnaires condamnés à une mort précoce suite une inutile carrière passée à respirer de la crasse provenant des paravents les entourant.
Tu sais Marcel, quand je pense à toi, je me sens à des années lumières de la fonction publique. La fougue de tes rôles, comme celle du sympathique concierge dans Chop Suey, ou encore celle de l'autoritaire Directeur d'école de Virginie me permettent d'échapper quelques instants à la morosité du quotidien. C'est un de mes rares échappatoires quand je me sens écrasé par la lourdeur de mon quotidien.
La question que je me pose est la suivante: T'arrive t-il de présenter ta conférence sur la motivation à des groupes de fonctionnaires? Je crois que cette formation "La passion selon Marcel" serait grandement bénéfique pour bon nombre de fonctionnaires. Surtout quand on sait que l'immense majorité, sinon la totalité de ces fonctionnaires cheminent vers le travail d'un pas pesant, tous les matins.
Merci de ton attention et continue d'être un porteur d'espoir.
Patrick
*****************************
Eh bien hier, le 15 mai, j'ai reçu le plus beau cadeau d'anniversaire que la vie ne pouvait pas me faire. Oui, mesdames et messieurs, j'ai reçu une réponse écrite de la part de Marcel Leboeuf. J'étais tout excité, car vous savez, moi quand j'ouvre ma boite Hotmail, c'est presque exclusivement de la marde qui s'y trouve. Et pour une première fois depuis belle lurette, je voyais un prénom québécois avec un sujet de message en français. C'était suffisant pour qu'un bienfaisant frisson de plaisir ne secoue mon corps...
*********************
Je dois avouer que j'ai été ébranlé par la profondeur des propos tenus par Marcel. On peut voir que son chemin de Compostelle l'a véritablement empli de sagesse. Moi qui ne comprenait pas pourquoi ma vie passée à me bercer sur ma fucking rocking chair en regardant le mur était si ennuyante, je comprenais maintenant qu'une passion était l'épice qui manquait dans le potage insipide qu'était mon quotidien.
En vérité, je vous le dis, achetez-vous une guitare et la lourdeur de l'existence vous paraitra bien plus supportable. - Marcel Leboeuf Chapitre 3 Verset 8
Ceci étant dit, j'aurai atteint mon but de créer le contact avec une autre vedette. Vous vous rappellerez d'ailleurs peut-être que:
En juin 2006, j'écrivais à Lulu Hughes (voir archives) sans réponse de sa part.
En janvier 2007, j'écrivais à Jean-Thomas Jobin avec une réponse de sa part.
En avril 2007, j'écrivais à Marcel Leboeuf avec une réponse de sa part.
Mes tentatives de contact avec les superstars du showbusiness québécois obtiennent un bon taux de réponse (66%). C'est donc empli de confiance en mes capacités que je vous demande:
À qui devrais-je maintenant écrire?
Non?
Voici un petit raffraichissement:
-----Message d'origine-----
De : Patrick [mailto:pb1979@hotmail.com]
Envoyé : 3 avril 2007 16:16
À : info@marcel.ca
Objet : Commentaires d'un fan parmi tant d'autres
Bonjour Marcel, Je suis un jeune homme de presque 28 ans, habitant Lévis. Je travaille pour la fonction publique provinciale depuis tout près de 5 ans. Je me dois d'avouer qu'il m'arrive souvent de constater avec effroi que ma vie y a perdu toute sa saveur. Au fil du temps, je me suis senti ternir de plus en plus, pour finalement avoir l'impression d'avoir pris la teinte de mes paravents.
Et que dire de mes collègues... Une horde de baby-boomers, laids, encroûtés et ankylosés par une vie à se tourner les pouces en ayant l'impression d'être utiles pour la société. Chaque jour qui passe me fait constater que la motivation n'est définitivement pas le dénominateur commun à la fonction publique. En fait, l'espérance de la retraite est l'unique motivation chez la plupart de ces fonctionnaires condamnés à une mort précoce suite une inutile carrière passée à respirer de la crasse provenant des paravents les entourant.
Tu sais Marcel, quand je pense à toi, je me sens à des années lumières de la fonction publique. La fougue de tes rôles, comme celle du sympathique concierge dans Chop Suey, ou encore celle de l'autoritaire Directeur d'école de Virginie me permettent d'échapper quelques instants à la morosité du quotidien. C'est un de mes rares échappatoires quand je me sens écrasé par la lourdeur de mon quotidien.
La question que je me pose est la suivante: T'arrive t-il de présenter ta conférence sur la motivation à des groupes de fonctionnaires? Je crois que cette formation "La passion selon Marcel" serait grandement bénéfique pour bon nombre de fonctionnaires. Surtout quand on sait que l'immense majorité, sinon la totalité de ces fonctionnaires cheminent vers le travail d'un pas pesant, tous les matins.
Merci de ton attention et continue d'être un porteur d'espoir.
Patrick
*****************************
Eh bien hier, le 15 mai, j'ai reçu le plus beau cadeau d'anniversaire que la vie ne pouvait pas me faire. Oui, mesdames et messieurs, j'ai reçu une réponse écrite de la part de Marcel Leboeuf. J'étais tout excité, car vous savez, moi quand j'ouvre ma boite Hotmail, c'est presque exclusivement de la marde qui s'y trouve. Et pour une première fois depuis belle lurette, je voyais un prénom québécois avec un sujet de message en français. C'était suffisant pour qu'un bienfaisant frisson de plaisir ne secoue mon corps...
J'ai bien aimé la lecture de ton courriel et il est vrai que pour beaucoup de gens la retraite reste leur seuls but! Et pourtant la vie peu être tellement belle pour tout le monde.Pour ce qui est des conférences corporatives c'est ce que je fais le plus et pour plus d'information tu as juste à consulter : Jean-Claude Pitre Les productions Marleb Inc mailto:Incconference@marcel.ca www.marcel.ca 514-231-6159 Trouve-toi une passion et tu verras la vie d'une autre manière. Bonne fin de journée Marcel Leboeuf |
*********************
Je dois avouer que j'ai été ébranlé par la profondeur des propos tenus par Marcel. On peut voir que son chemin de Compostelle l'a véritablement empli de sagesse. Moi qui ne comprenait pas pourquoi ma vie passée à me bercer sur ma fucking rocking chair en regardant le mur était si ennuyante, je comprenais maintenant qu'une passion était l'épice qui manquait dans le potage insipide qu'était mon quotidien.
En vérité, je vous le dis, achetez-vous une guitare et la lourdeur de l'existence vous paraitra bien plus supportable. - Marcel Leboeuf Chapitre 3 Verset 8
Ceci étant dit, j'aurai atteint mon but de créer le contact avec une autre vedette. Vous vous rappellerez d'ailleurs peut-être que:
En juin 2006, j'écrivais à Lulu Hughes (voir archives) sans réponse de sa part.
En janvier 2007, j'écrivais à Jean-Thomas Jobin avec une réponse de sa part.
En avril 2007, j'écrivais à Marcel Leboeuf avec une réponse de sa part.
Mes tentatives de contact avec les superstars du showbusiness québécois obtiennent un bon taux de réponse (66%). C'est donc empli de confiance en mes capacités que je vous demande:
À qui devrais-je maintenant écrire?
mercredi 16 mai 2007
28 ans
Grâce à la magie du blog, je peux me rappeler que l'année dernière,
j'écrivais que mes 26 ans se terminaient en mangeant des raisins et en
flattant mon minou.
Grâce à la magie de Blogspot, je peux maintenant devancer la date d'écriture de ce texte, comme si j'avais rédigé le tout à minuit, le 16 mai, au lieu des 22h30 du 15 mai...
Cette année, j'aurai passé la dernière soirée de mes 27 ans à creuser une tranchée entre le terrain de mon voisin et le mien pour éventuellement y planter une haie de cèdres. Puis, j'aurai parlé au téléphone, pour finalement finir la soirée en mangeant un sac de chips devant les nouvelles de 22h avec l'anchorwoman gouine, Sophie Thibeault.
C'est donc en cet exécrable 16 mai 2007 - pour lequel on annonce une température de 3 degrés celcius avec de fortes bourrasques et peut-être même de la neige - que je célèbre mon 28ème anniversaire de naissance. Une bien triste température pour un si gentil garçon.
Mais au juste, qu'est-ce que c'est 28 ans?
C'est 10 ans d'expérience dans la majorité. Et qu'est-ce qu'on peut en dire de la majorité?
On peut en dire que le bonheur ne vient pas avec le droit de sortir dans les bars, quitte à briser tous les rêves des ados qui ont si hâte de sortir légalement dans les bars sans avoir à se bricoler de fausses cartes. Le bonheur est aujourd'hui les amis, s.v.p. prenez en conscience. Sinon je vais continuer à mépriser plein de monde pis je suis tanné là. Tanné des gens qui ne réalisent pas les évidences pendant que la vie avance.
Car oui, le temps passe. Et 1979 est une année de plus en plus éloignée...
Grâce à la magie de Blogspot, je peux maintenant devancer la date d'écriture de ce texte, comme si j'avais rédigé le tout à minuit, le 16 mai, au lieu des 22h30 du 15 mai...
Cette année, j'aurai passé la dernière soirée de mes 27 ans à creuser une tranchée entre le terrain de mon voisin et le mien pour éventuellement y planter une haie de cèdres. Puis, j'aurai parlé au téléphone, pour finalement finir la soirée en mangeant un sac de chips devant les nouvelles de 22h avec l'anchorwoman gouine, Sophie Thibeault.
C'est donc en cet exécrable 16 mai 2007 - pour lequel on annonce une température de 3 degrés celcius avec de fortes bourrasques et peut-être même de la neige - que je célèbre mon 28ème anniversaire de naissance. Une bien triste température pour un si gentil garçon.
Mais au juste, qu'est-ce que c'est 28 ans?
C'est 10 ans d'expérience dans la majorité. Et qu'est-ce qu'on peut en dire de la majorité?
On peut en dire que le bonheur ne vient pas avec le droit de sortir dans les bars, quitte à briser tous les rêves des ados qui ont si hâte de sortir légalement dans les bars sans avoir à se bricoler de fausses cartes. Le bonheur est aujourd'hui les amis, s.v.p. prenez en conscience. Sinon je vais continuer à mépriser plein de monde pis je suis tanné là. Tanné des gens qui ne réalisent pas les évidences pendant que la vie avance.
Car oui, le temps passe. Et 1979 est une année de plus en plus éloignée...
lundi 14 mai 2007
Réflexions éparses
J'étais en train d'essayer de composer un texte sur mon blog lorsque je
me suis dit: "Tiens tiens, je vais prendre une photo de moi de dos pour
que les gens saisissent ce que ça pourrait être de venir me porter une
tisane pendant que je taponne sur mon ordinateur". Je réaliserai par le
fait même le rêve de plusieurs, particulièrement certains blogueurs aux
orientations sexuelles ambigues (Numérologue, Keeg, l'ex-barman
prétentieux qui fait son gars viril à tour de bras mais qui mène
probablement une double-vie en dehors de son blog, et plusieurs
autres...).
Vous savez, très bientôt, j'aurai 28 ans. Ayant fait ma crise existentielle à l'âge de 17 ou 18 ans (Y'a t-il un Dieu dans l'Univers? Est-ce que mon âme va s'éteindre avec moi? Qu'est-ce que je vais faire dans la vie? Vais-je vivre assez vieux pour continuer à me poser de pareilles questions?) je ne m'assaille plus un million de questions obsédantes relatives au fait de vieillir. Non, je vis assez bien avec ça, de toute façon, jamais je ne retournerais en arrière, sauf peut-être pour m'inciter à rester chez moi, le soir où je me suis fracassé le crâne sur un mur en jouant au hockey cosom.
Présentement, à quelques heures d'un autre vieillissement, je contemple mon passé. Je me demande ce que certains vieux amis sont devenus? Je me demande pourquoi je n'ai pas eu de conventum de 10ème anniversaire de fin d'études secondaire? Je me demande pourquoi j'ai eu 13 commentaires pour mon dernier texte alors que c'était si peu constructif comme écrits? Je me demande si je vais réussir à faire fonctionner mon logiciel Cubase pour enfin recommencer à composer de la musique après plusieurs mois d'inactivité? Je me demande si le fossé entre ma soeur et moi va continuer de s'agrandir comme c'est le cas depuis qu'elle est avec un garçon que je méprise et que je ne considère pas assez bien pour elle. Je me demande l'espérance de vie de mon minou qui aura bientôt 10 ans? Je me demande si les deux-tiers restant de ma vie passeront aussi vite que le premier tiers? Je me demande si ma prochaine table de patio va durer plus longtemps que celle qui a explosé en fin de semaine dernière? Et je me demande où sont passés les vrais rebelles?
Quand j'étais un petit garçon qui lisait le Je-me-petit-débrouille, je me disais que vieillir impliquait d'évoluer au travers de milliers de gens évolués, très intelligents, et surtout, que plusieurs de ces très évoluées personnes allaient m'accompagner tout au long de mon existence. Je me disais qu'avec ces grands penseurs qu'allaient être mes amis, les froides soirées d'hiver se dérouleraient auprès de la cheminée en buvant un bon Quick bien chaud. Nous en profiterions pour rire du passé, en nous remémorant les nombreuses bombes puantes que j'avais pitchées dans l'école en secondaire 5.
Mais ce que je ne savais pas, quand j'étais un tout petit garçon, c'est que vieillir, c'est avoir de plus en plus d'emprise sur soi-même, mais de moins en moins sur les autres. Mais c'est peut-être pour le mieux? Car tout le monde, ou presque, se sent mieux dans sa peau en vieillissant, au fur et à mesure que les gangs s'érodent et que notre entourage s'épure puis se volatilise.
Serait-ce une conclusion sur une note d'espoir? Aucune idée, à vous de me le dire...
Vous savez, très bientôt, j'aurai 28 ans. Ayant fait ma crise existentielle à l'âge de 17 ou 18 ans (Y'a t-il un Dieu dans l'Univers? Est-ce que mon âme va s'éteindre avec moi? Qu'est-ce que je vais faire dans la vie? Vais-je vivre assez vieux pour continuer à me poser de pareilles questions?) je ne m'assaille plus un million de questions obsédantes relatives au fait de vieillir. Non, je vis assez bien avec ça, de toute façon, jamais je ne retournerais en arrière, sauf peut-être pour m'inciter à rester chez moi, le soir où je me suis fracassé le crâne sur un mur en jouant au hockey cosom.
Présentement, à quelques heures d'un autre vieillissement, je contemple mon passé. Je me demande ce que certains vieux amis sont devenus? Je me demande pourquoi je n'ai pas eu de conventum de 10ème anniversaire de fin d'études secondaire? Je me demande pourquoi j'ai eu 13 commentaires pour mon dernier texte alors que c'était si peu constructif comme écrits? Je me demande si je vais réussir à faire fonctionner mon logiciel Cubase pour enfin recommencer à composer de la musique après plusieurs mois d'inactivité? Je me demande si le fossé entre ma soeur et moi va continuer de s'agrandir comme c'est le cas depuis qu'elle est avec un garçon que je méprise et que je ne considère pas assez bien pour elle. Je me demande l'espérance de vie de mon minou qui aura bientôt 10 ans? Je me demande si les deux-tiers restant de ma vie passeront aussi vite que le premier tiers? Je me demande si ma prochaine table de patio va durer plus longtemps que celle qui a explosé en fin de semaine dernière? Et je me demande où sont passés les vrais rebelles?
Quand j'étais un petit garçon qui lisait le Je-me-petit-débrouille, je me disais que vieillir impliquait d'évoluer au travers de milliers de gens évolués, très intelligents, et surtout, que plusieurs de ces très évoluées personnes allaient m'accompagner tout au long de mon existence. Je me disais qu'avec ces grands penseurs qu'allaient être mes amis, les froides soirées d'hiver se dérouleraient auprès de la cheminée en buvant un bon Quick bien chaud. Nous en profiterions pour rire du passé, en nous remémorant les nombreuses bombes puantes que j'avais pitchées dans l'école en secondaire 5.
Mais ce que je ne savais pas, quand j'étais un tout petit garçon, c'est que vieillir, c'est avoir de plus en plus d'emprise sur soi-même, mais de moins en moins sur les autres. Mais c'est peut-être pour le mieux? Car tout le monde, ou presque, se sent mieux dans sa peau en vieillissant, au fur et à mesure que les gangs s'érodent et que notre entourage s'épure puis se volatilise.
Serait-ce une conclusion sur une note d'espoir? Aucune idée, à vous de me le dire...
jeudi 10 mai 2007
Ma première soirée comme musicien de rue en 2007
Tel que prévu, je me suis rendu ce soir, pour une première fois en 2007,
sur la rue St-Jean pour faire un peu de rock and roll acoustique en
plein-air.
Il faisait beau, il faisait chaud (27 degrés celcius!), les gens semblaient de bonne humeur et je me disais que la rue St-Jean allait être animée, particulièrement dans le secteur du Tutto Gelato auquel je faisais face.
À 18h, c'est plutôt tranquille. Certains reviennent encore du boulot et la plupart des autres sont en train de souper chez eux en écoutant Pierre Jobin relater les faits divers du jour et Nathalie Clark faire étalage de la vaste étendue de ses connaissances météorologiques.
Moi, pendant ce temps là, j'étais en train d'accorder ma guitare sur mon petit banc en me demandant si j'allais me rappeller d'une seule chanson au complet sans lire mon cahier de partitions...
Comme pour l'année dernière, j'ai débuté avec "Pigs on the wing" de Pink Floyd. Pièce qui ne m'a jamais rapporté une cenne mais qui est bien plaisante à interpréter et qui permet de se mettre dans l'ambiance sans effectuer tout de suite une pièce plus connue, donc plus payante (qu'il est préférable de faire lorsqu'on est plus réchauffé). J'essaie d'être stratégique dans mon choix de tounes quand même.
Contrairement à ma première expérience de l'année dernière (voir: Les aventures de Pat à FIFONLAND dans les archives de juillet 2006), il n'y eut aucun événement vraiment marquant au cours de cette soirée. J'ai interprété mes chansons sans trop de gêne et je n'ai même pas eu à caler 2 bières pour vaincre mon angoisse. De toute façon, je n'ai plus d'ami qui habite dans le coin pour aller faire pipi chez eux. Je me dois donc d'être tendre avec ma vessie.
La toune la plus payante de la soirée aura été sans contredit "Basket Case" de Green Day. Pour le reste, il y aura eu de grands moments sans passants ou sans dons. J'aurai tout de même eu du plaisir bien que j'eusse été assez rouillé de plusieurs mois d'inactivité à la guitare.
Après moins d'une heure et demie de musique, j'avais la voix presque finie. Même chanter une toune de Cat Stevens m'était difficile. J'ai donc décidé de plier bagage, en considérant que cette soirée n'aura été qu'une occasion pour m'ajuster à la saison estivale 2007.
Magot récolté: 9,90$ en excluant les 3$ pitchés initialement par moi-même dans mon étui pour créer un effet d'entraînement. Je tiens à préciser que ce montant pour 1h30de musique ne correspond même pas au salaire minimum. Ainsi, j'enlèverai tout argument monétaire à ceux qui seraient tentés de me dire "t'as pas une job toi?".
Il faisait beau, il faisait chaud (27 degrés celcius!), les gens semblaient de bonne humeur et je me disais que la rue St-Jean allait être animée, particulièrement dans le secteur du Tutto Gelato auquel je faisais face.
À 18h, c'est plutôt tranquille. Certains reviennent encore du boulot et la plupart des autres sont en train de souper chez eux en écoutant Pierre Jobin relater les faits divers du jour et Nathalie Clark faire étalage de la vaste étendue de ses connaissances météorologiques.
Moi, pendant ce temps là, j'étais en train d'accorder ma guitare sur mon petit banc en me demandant si j'allais me rappeller d'une seule chanson au complet sans lire mon cahier de partitions...
Comme pour l'année dernière, j'ai débuté avec "Pigs on the wing" de Pink Floyd. Pièce qui ne m'a jamais rapporté une cenne mais qui est bien plaisante à interpréter et qui permet de se mettre dans l'ambiance sans effectuer tout de suite une pièce plus connue, donc plus payante (qu'il est préférable de faire lorsqu'on est plus réchauffé). J'essaie d'être stratégique dans mon choix de tounes quand même.
Contrairement à ma première expérience de l'année dernière (voir: Les aventures de Pat à FIFONLAND dans les archives de juillet 2006), il n'y eut aucun événement vraiment marquant au cours de cette soirée. J'ai interprété mes chansons sans trop de gêne et je n'ai même pas eu à caler 2 bières pour vaincre mon angoisse. De toute façon, je n'ai plus d'ami qui habite dans le coin pour aller faire pipi chez eux. Je me dois donc d'être tendre avec ma vessie.
La toune la plus payante de la soirée aura été sans contredit "Basket Case" de Green Day. Pour le reste, il y aura eu de grands moments sans passants ou sans dons. J'aurai tout de même eu du plaisir bien que j'eusse été assez rouillé de plusieurs mois d'inactivité à la guitare.
Après moins d'une heure et demie de musique, j'avais la voix presque finie. Même chanter une toune de Cat Stevens m'était difficile. J'ai donc décidé de plier bagage, en considérant que cette soirée n'aura été qu'une occasion pour m'ajuster à la saison estivale 2007.
Magot récolté: 9,90$ en excluant les 3$ pitchés initialement par moi-même dans mon étui pour créer un effet d'entraînement. Je tiens à préciser que ce montant pour 1h30de musique ne correspond même pas au salaire minimum. Ainsi, j'enlèverai tout argument monétaire à ceux qui seraient tentés de me dire "t'as pas une job toi?".
dimanche 6 mai 2007
Un autre phénomène issu d'Allo-Stop
Malgré ma définition de blogueur méchant et mesquin - prise au pied de
la lettre par certains - il m'arrive d'être un gentil garçon. À titre
d'exemple, lorsque j'offre mes services comme conducteur pour Allo-Stop,
j'essaie d'être sympathique et intéressant pour mes passagers.
Lors de mon dernier voyage Québec-Rimouski (il y a deux semaines), une passagère m'avait dit que j'étais vraiment cool et que ça faisait changement des conducteurs habituels d'Allo-Stop qui étaient souvent bizarres. Selon ses dires, certains sentaient l'encens, d'autres parlaient pendant des heures de trucs vraiment ennuyants tels que leurs collections de cartes de hockey. Ces détails m'apparaissaient plausibles, mais je réalisais par contre que certains passagers étaient tout aussi déconcertans en posant des questions comme : "Est-ce que c'est moi qui pue le swing?"...
Vendredi PM, 4 mai 2007, j'ai eu l'occasion d'offrir le transport à un autre de ces passagers de type "pas trop souvent s.v.p."
Le type en question se nomme Martin. Dès le premier contact, je me dis qu'il y a quelque chose qui cloche avec ce garçon qui a l'air d'un autiste ou, à tout le moins, d'un débile léger. Il semble tout de même pacifique et cordial et je me dis qu'il devrait fermer sa gueule puisqu'il me mentionne qu'il désire prendre place à l'arrière du véhicule pour faire un somme pendant le voyage.
Entre 16h et 19h, je réaliserai que le dit somme n'était pas si nécessaire. J'apprendrai tout d'abord que cet homme dans la mi-quarantaine fait carrière dans le domaine des gouttières. Deux de ses frères sont millionaires et ont fait fortune avec un concept révolutionnaire de gouttières. Étant donné qu'il fait appel à un transport cheap comme Allo-Stop (16$ pour les 300 km qui séparent Québec de Rimouski: 10$ pour moi, 6$ pour Allo-Stop) je me dis que le gars ne doit pas être fortuné, je lui demande donc pourquoi ses frères ne lui ont pas offert une bonne job dans leur compagnie. Il me répond qu'il a sa propre compagnie et que ses affairs marchent bien...
J'apprends également que sa famille réside dans la région de Rimouski, mais que lui travaille à Québec et ne retourne dans sa famille qu'une fois par mois. D'ailleurs, parlant de lieu de résidence, il me précise qu'il a acheté sa maison 20 000$ il y a 9 ans mais qu'il pourrait aujourd'hui la revendre 150 000$...??? Je lui demande si c'était un taudis. Il me répond que non, c'est au contraire une très belle maison de deux étages sur laquelle il n'a pas eu de rénovations majeures à faire. Je ne comprends absolument rien mais je décide de ne pas trop m'obstiner puisque ça ne donnerait assurément rien de le traiter de menteur et de le voir piquer une crise d'autiste (i.e. ouvrir la porte du char et se pitcher dehors).
J'apprends également que Martin a deux jeunes enfants qui ont 4 et 6 ans (je crois). Comme il avait mentionné précédemment qu'il ne retournait chez lui qu'une fois par mois, je lui mentionne ma surprise à savoir qu'il ne voit pas ses flots plus fréquemment. Il me répond qu'il est sur le chômage l'hiver et que ça compense.
Plus tard, j'apprends que sa famille lui tient à coeur, puisqu'il est en train de se faire un cinéma-maison d'une valeur de 10 000$ dans le sous-sol de sa maison. Considérant que ce garçon est bien trop idiot pour s'asseoir 2 heures de temps devant un film et comprendre le fil conducteur de l'histoire, je lui demande s'il écoute assez de films pour justifier un pareil achat. Il me dit que le cinéma-maison visera d'abord et avant-tout à permettre aux enfants de jouer au Playstation (ils ont 4 et 6 ans, what the fuck??) Comme si ce n'était pas assez, il ajoute qu'il vise à installer des sièges qui bougent pour maximiser le plaisir.
Ensuite, j'apprendrai tout au long de plusieurs longs monologues, sans répartie de ma part ou de celle d'un autre passager, que Martin s'est pris 20 000$ de REER ici, qu'il a d'autres investissements là, qu'il a fait un bon coup en achetant du plancher de bois franc au prix d'un plancher de bois flottant et un million d'autres détails du genre pour nous faire part de l'éclat de ses finances personnelles.
À un moment donné, exaspéré de l'entendre m'énumérer toutes ses possessions, tous ses investissements, toute l'étendue sa fortune, je lui dis: "En tout cas, je serai pas gêné en osti de te demander ton 10$ tantôt!".
Et malgré tous ces détails financiers plus incroyables les uns que les autres, notre acolyte prend allo-stop pour retourner chez lui. Malgré un 10 000$ en supposé fucking cinéma-maison et plusieurs milliers de dollars investis ailleurs, cet hurluberlu ne veut pas dépenser plus que 10$ pour retourner chez lui en utilisant Allo-Stop.
J'y ai repensé plusieurs fois tout au long de la fin de semaine, et franchement, je m'en veux de ne pas lui avoir dit de fermer sa gueule et que ses histoires ne tenaient pas debout. T'es rien qu'un criss de mongol qui fabule, Martin.
Au moins, avec tout ça, je peux ajouter de la précision dans l'ordonnancement des catégories de personnes les plus étranges que j'ai pu côtoyer de près dans ma vie :
3-Les employés baby-boomers de la fonction publique
2-Les passagers d'Allo-Stop
1-Les robineux de la rue St-Jean qui s'asseyaient à côté de moi lorsque j'étais musicien de rue l'été dernier
Lors de mon dernier voyage Québec-Rimouski (il y a deux semaines), une passagère m'avait dit que j'étais vraiment cool et que ça faisait changement des conducteurs habituels d'Allo-Stop qui étaient souvent bizarres. Selon ses dires, certains sentaient l'encens, d'autres parlaient pendant des heures de trucs vraiment ennuyants tels que leurs collections de cartes de hockey. Ces détails m'apparaissaient plausibles, mais je réalisais par contre que certains passagers étaient tout aussi déconcertans en posant des questions comme : "Est-ce que c'est moi qui pue le swing?"...
Vendredi PM, 4 mai 2007, j'ai eu l'occasion d'offrir le transport à un autre de ces passagers de type "pas trop souvent s.v.p."
Le type en question se nomme Martin. Dès le premier contact, je me dis qu'il y a quelque chose qui cloche avec ce garçon qui a l'air d'un autiste ou, à tout le moins, d'un débile léger. Il semble tout de même pacifique et cordial et je me dis qu'il devrait fermer sa gueule puisqu'il me mentionne qu'il désire prendre place à l'arrière du véhicule pour faire un somme pendant le voyage.
Entre 16h et 19h, je réaliserai que le dit somme n'était pas si nécessaire. J'apprendrai tout d'abord que cet homme dans la mi-quarantaine fait carrière dans le domaine des gouttières. Deux de ses frères sont millionaires et ont fait fortune avec un concept révolutionnaire de gouttières. Étant donné qu'il fait appel à un transport cheap comme Allo-Stop (16$ pour les 300 km qui séparent Québec de Rimouski: 10$ pour moi, 6$ pour Allo-Stop) je me dis que le gars ne doit pas être fortuné, je lui demande donc pourquoi ses frères ne lui ont pas offert une bonne job dans leur compagnie. Il me répond qu'il a sa propre compagnie et que ses affairs marchent bien...
J'apprends également que sa famille réside dans la région de Rimouski, mais que lui travaille à Québec et ne retourne dans sa famille qu'une fois par mois. D'ailleurs, parlant de lieu de résidence, il me précise qu'il a acheté sa maison 20 000$ il y a 9 ans mais qu'il pourrait aujourd'hui la revendre 150 000$...??? Je lui demande si c'était un taudis. Il me répond que non, c'est au contraire une très belle maison de deux étages sur laquelle il n'a pas eu de rénovations majeures à faire. Je ne comprends absolument rien mais je décide de ne pas trop m'obstiner puisque ça ne donnerait assurément rien de le traiter de menteur et de le voir piquer une crise d'autiste (i.e. ouvrir la porte du char et se pitcher dehors).
J'apprends également que Martin a deux jeunes enfants qui ont 4 et 6 ans (je crois). Comme il avait mentionné précédemment qu'il ne retournait chez lui qu'une fois par mois, je lui mentionne ma surprise à savoir qu'il ne voit pas ses flots plus fréquemment. Il me répond qu'il est sur le chômage l'hiver et que ça compense.
Plus tard, j'apprends que sa famille lui tient à coeur, puisqu'il est en train de se faire un cinéma-maison d'une valeur de 10 000$ dans le sous-sol de sa maison. Considérant que ce garçon est bien trop idiot pour s'asseoir 2 heures de temps devant un film et comprendre le fil conducteur de l'histoire, je lui demande s'il écoute assez de films pour justifier un pareil achat. Il me dit que le cinéma-maison visera d'abord et avant-tout à permettre aux enfants de jouer au Playstation (ils ont 4 et 6 ans, what the fuck??) Comme si ce n'était pas assez, il ajoute qu'il vise à installer des sièges qui bougent pour maximiser le plaisir.
Ensuite, j'apprendrai tout au long de plusieurs longs monologues, sans répartie de ma part ou de celle d'un autre passager, que Martin s'est pris 20 000$ de REER ici, qu'il a d'autres investissements là, qu'il a fait un bon coup en achetant du plancher de bois franc au prix d'un plancher de bois flottant et un million d'autres détails du genre pour nous faire part de l'éclat de ses finances personnelles.
À un moment donné, exaspéré de l'entendre m'énumérer toutes ses possessions, tous ses investissements, toute l'étendue sa fortune, je lui dis: "En tout cas, je serai pas gêné en osti de te demander ton 10$ tantôt!".
Et malgré tous ces détails financiers plus incroyables les uns que les autres, notre acolyte prend allo-stop pour retourner chez lui. Malgré un 10 000$ en supposé fucking cinéma-maison et plusieurs milliers de dollars investis ailleurs, cet hurluberlu ne veut pas dépenser plus que 10$ pour retourner chez lui en utilisant Allo-Stop.
J'y ai repensé plusieurs fois tout au long de la fin de semaine, et franchement, je m'en veux de ne pas lui avoir dit de fermer sa gueule et que ses histoires ne tenaient pas debout. T'es rien qu'un criss de mongol qui fabule, Martin.
Au moins, avec tout ça, je peux ajouter de la précision dans l'ordonnancement des catégories de personnes les plus étranges que j'ai pu côtoyer de près dans ma vie :
3-Les employés baby-boomers de la fonction publique
2-Les passagers d'Allo-Stop
1-Les robineux de la rue St-Jean qui s'asseyaient à côté de moi lorsque j'étais musicien de rue l'été dernier
mercredi 2 mai 2007
Ce qu'il reste de 5 années d'école secondaire
Que vous reste t-il de votre passé? Quand vous regardez en arrière,
quand vous contemplez vos années d'école secondaire, trouvez-vous
quelque chose de concret auquel vous pouvez vous rattacher aujourd'hui,
10, 15 ou 20 ans plus tard? Sûrement pas grand chose étant donné que
vous êtes, pour la plupart, des blogueurs (et que les blogueurs sont,
par définition, des gens esseulés depuis toujours)...
C'est un peu mon cas, moi aussi. Quand je regarde mon entourage, qu'il remonte à ma tendre enfance, mon passage à l'école primaire ou l'école secondaire, je réalise toujours qu'il ne me reste bien peu d'amis de longue date. Parmi ceux qui restent, la plupart sont encore dans ma périphérie pour une question de nostalgie ou de souvenirs relatifs à une époque lointaine dont je ne peux m'assurer qu'elle a bel et bien existée qu'en leur compagnie. Le passé s'est envolé et parfois, je me dis que ce n'était qu'un rêve qui n'a pas vraiment eu lieu.
Qu'est-ce qui me reste de solide aujourd'hui? Vraiment pas grand chose. Je ne m'en plains pas, car j'ai toujours cherché à me débarrasser de ce qui ne me faisait pas avancer. Les relations inutiles qui ne servent qu'à tromper notre ennui ne servent qu'à nous flouer et nous donner l'impression qu'on n'est pas seul, mais en réalité, on l'est. Un peu de compagnie de qualité serait parfois apprécié, mais on fait avec ce qu'on a, et à choisir entre une réserve d'amis médiocres et limités et le fait d'effectuer une sortie en solitaire, je choisirai toujours la seconde option.
Tout récemment, je recevais un email de Nicolas, un ami du secondaire, que j'avais connu très exactement en 1993. De notre secondaire 3 à notre secondaire 5, nous avons été amis, bien qu'il faisait partie d'une gang de basket-balleux avec lesquels je n'avais que peu d'atomes crochus, et moi, j'avais quelques amis épars sans appartenir à une gang quelconque. On s'est perdus de vue au cégep puisqu'il est parti quelques années en Argentine et en Irlande (ou vice versa) pour finalement aboutir à l'Université de Sherbrooke où il a fait un bac puis un MBA en finances.
Je l'ai revu une dernière fois en octobre ou en novembre 2004. Pour l'occasion, on avait décidé de faire les choses en grand en sortant au très illustre Bar des Chûtes à Charny, sur la rive-sud de Québec. Ce soir là, outre avoir eu énormément de difficulté avec ma vision (j'allais réaliser à mon retour que j'avais 2 verres de contact dans chaque oeil...!), je me rappelle avoir vu ce garçon encore plus grand et encore plus maigre que moi (j'estime sa stature à environ 6'6 et 140 livres) me raconter ses mésaventures aux États-Unis lors d'un stage là-bas. J'ai rit de bon coeur en entendant ses histoires complètement débiles qui faisaient contraste d'avec le bon étudiant qu'il était lors de nos années au Collège (avec quelques aventures un peu plus tumultueuses, comme moi, pour compenser pour notre attitude généralement studieuse).
Nick me racontait qu'il travaillait aux Bermudes depuis maintenant deux ans avec sa blonde. Il m'invitait à aller passer des vacances chez lui ou encore à aller prendre quelques bières ensemble lors de sa prochaine visite à Québec. Nous essaierons de nous revoir, en tout cas, moi je ferai mon possible pour être disponible. Car c'est en lisant son message que je me suis rappelé qu'il ne me restait plus rien de mes cinq années passées au Collège de Lévis.
Plus rien, sauf un gars à des milliers de kilomètres d'ici qui m'écrit après 2 ans et demi sans qu'on se soit vus.
C'est un peu mon cas, moi aussi. Quand je regarde mon entourage, qu'il remonte à ma tendre enfance, mon passage à l'école primaire ou l'école secondaire, je réalise toujours qu'il ne me reste bien peu d'amis de longue date. Parmi ceux qui restent, la plupart sont encore dans ma périphérie pour une question de nostalgie ou de souvenirs relatifs à une époque lointaine dont je ne peux m'assurer qu'elle a bel et bien existée qu'en leur compagnie. Le passé s'est envolé et parfois, je me dis que ce n'était qu'un rêve qui n'a pas vraiment eu lieu.
Qu'est-ce qui me reste de solide aujourd'hui? Vraiment pas grand chose. Je ne m'en plains pas, car j'ai toujours cherché à me débarrasser de ce qui ne me faisait pas avancer. Les relations inutiles qui ne servent qu'à tromper notre ennui ne servent qu'à nous flouer et nous donner l'impression qu'on n'est pas seul, mais en réalité, on l'est. Un peu de compagnie de qualité serait parfois apprécié, mais on fait avec ce qu'on a, et à choisir entre une réserve d'amis médiocres et limités et le fait d'effectuer une sortie en solitaire, je choisirai toujours la seconde option.
Tout récemment, je recevais un email de Nicolas, un ami du secondaire, que j'avais connu très exactement en 1993. De notre secondaire 3 à notre secondaire 5, nous avons été amis, bien qu'il faisait partie d'une gang de basket-balleux avec lesquels je n'avais que peu d'atomes crochus, et moi, j'avais quelques amis épars sans appartenir à une gang quelconque. On s'est perdus de vue au cégep puisqu'il est parti quelques années en Argentine et en Irlande (ou vice versa) pour finalement aboutir à l'Université de Sherbrooke où il a fait un bac puis un MBA en finances.
Je l'ai revu une dernière fois en octobre ou en novembre 2004. Pour l'occasion, on avait décidé de faire les choses en grand en sortant au très illustre Bar des Chûtes à Charny, sur la rive-sud de Québec. Ce soir là, outre avoir eu énormément de difficulté avec ma vision (j'allais réaliser à mon retour que j'avais 2 verres de contact dans chaque oeil...!), je me rappelle avoir vu ce garçon encore plus grand et encore plus maigre que moi (j'estime sa stature à environ 6'6 et 140 livres) me raconter ses mésaventures aux États-Unis lors d'un stage là-bas. J'ai rit de bon coeur en entendant ses histoires complètement débiles qui faisaient contraste d'avec le bon étudiant qu'il était lors de nos années au Collège (avec quelques aventures un peu plus tumultueuses, comme moi, pour compenser pour notre attitude généralement studieuse).
Nick me racontait qu'il travaillait aux Bermudes depuis maintenant deux ans avec sa blonde. Il m'invitait à aller passer des vacances chez lui ou encore à aller prendre quelques bières ensemble lors de sa prochaine visite à Québec. Nous essaierons de nous revoir, en tout cas, moi je ferai mon possible pour être disponible. Car c'est en lisant son message que je me suis rappelé qu'il ne me restait plus rien de mes cinq années passées au Collège de Lévis.
Plus rien, sauf un gars à des milliers de kilomètres d'ici qui m'écrit après 2 ans et demi sans qu'on se soit vus.
samedi 21 avril 2007
Histoire d'Allo-Stop
"Cette semaine, j'étais en tabarnac. Mon toit de cabanon a sacré le camp
par un soir de grand vent. Quand c'est arrivé, la meilleure chose que
je pouvais faire, c'est de downloader la chanson "Chante la ta chanson"
et l'écouter le plus de fois possible. Ça fait que je l'ai gravée pis
c'est ce qu'on va écouter maintenant."
Mes deux passagers riaient de bon coeur pendant que je racontais ce sombre récit mettant en vedette un cabanon cheap. Et lorsque les premières notes de la chanson ont commencé à se faire entendre, je me suis surpris à voir ma co-pilote claquer des doigts et mon passager d'en arrière sourire en semblant marquer la mesure de cet air égayant.
"Chante la ta chanson
la chanson de ton coeur, la chanson de ta vie
Chante la ta chanson
L'oiseau le fait, le vent le fait, l'enfant le fait aussi..."
Après avoir chanté tous les refrains de la chanson avec moi, ma co-pilote s'écria: "C'est Jean Lapointe qui chante ça!"
"Crime t'es bonne, c'est en plein ça!"(pour une floune de 19-20 ans, je trouvais effectivement qu'elle était bonne)
"Ben je suis allée au centre Jean Lapointe!" me répondit-elle.
J'appris, au fil de l'heure qui suivit, que cette passagère trainait un lourd passé derrière elle. En fait, la chanson la plus adéquate pour elle aurait probablement été "Déliquance" des Vilains Pingouins. D'ailleurs, lorsque je dépassai un gros camion en m'exclamant "C'est le fun dépasser un gros camion!", elle me dit qu'elle avait déjà fait une fugue dans un pareil engin et que ça avait été vraiment cool.
J'appris également qu'elle n'avait pas touché à la drogue chimique depuis 3 mois, mais qu'elle fumait quotidiennement son ou ses joints. Hugo, l'autre passager, lui dit qu'il vendait du pot et lui proposa de faire appel à son coloc pour s'approvisionner en drogue. Mon véhicule était devenu un lieu de transaction.
Comme j'étais supposément un chauffeur amusant avec mes répliques et mon choix musical, Cathou la droguée me dit que c'était la première fois qu'elle embarquait avec quelqu'un d'aussi cool. Les chauffeurs d'Allo-Stop sont souvent d'étranges phénomènes qui sentent l'encens ou qui parlent de leur collection de carte de hockey, me dit-elle. Je devenais chummy bien malgré moi avec cette jeune femme qui prenait de plus en plus ses aises.
Parce qu'après "Chante la ta chanson", elle me demanda si je connaissais l'artiste Mika (?). Je répondis que non, ne connaissant vraiment pas beaucoup la musique actuelle. Elle me proposa d'écouter son CD, sans doute plus ou moins intéressée par la musique qui jouait sur mon CD gravé. Et suite à cette offre, elle me demanda si je faisais des arrêts sur le chemin de Rimouski. Je répondis que non, mais comme elle me fit part qu'elle avait faim et qu'elle aimerait arrêter chez McDo à La Pocatière pour s'acheter un McFlurry aux Oréos, je décidai d'être cool et d'accepter. Après tout, cette jeune rebelle pourrait devenir agressive en chemin si je ne collaborais pas.
Comme elle trainait avec elle un petit poisson dans un sac d'eau, j'appris que son chum était un type étrange qui passait beaucoup de temps dans les animaleries à se magasiner des poissons voraces qui s'attaquaient et/ou se mangeaient entre eux. Elle m'affirma qu'elle était au départ horrifiée mais qu'elle avait pris goût à cette activité et trouvait maintenant le tout fort amusant. Comme le poisson n'avait pas de nom, je proposai à mes deux passagers de lui trouver un nom d'ici la fin du trajet. Après un peu de cogitation, nous nous en remimes à la radio en choisissant le premier prénom mentionné. Le hasard fit en sorte que Gaétan fut retenu.
À un moment donné, elle se tourna vers moi et me demanda: "Es-tu honnête?"
Embarrassé, je répondis "Euh, ben oui...?'"
Elle me demanda alors si c'était elle qui sentait le swing.
Me sentant les aisselles, je dis "Ben je pense pas que ce soit en tout cas (bien que je puai légèrement à cause de la chaleur qui régnait à l'intérieur de la voiture)".
Et elle ajouta "Je suis sûre que c'est moi, je me sens..."
Je ne m'obstinai point. Après tout, elle avait le profil pour puer.
J'avais voulu être un peu trop amical avec mes deux passagers et c'était là que ça m'avait mené.
Je les dompai à Rimouski, ne prenant pas la peine de prendre leurs numéros tel qu'ils me l'avaient suggéré (pour planifier ensemble mes prochains départs). Hugo me manquera, mais je crois que le reste de ma vie se déroulera très bien sans la proximité de Cathou.
Mes deux passagers riaient de bon coeur pendant que je racontais ce sombre récit mettant en vedette un cabanon cheap. Et lorsque les premières notes de la chanson ont commencé à se faire entendre, je me suis surpris à voir ma co-pilote claquer des doigts et mon passager d'en arrière sourire en semblant marquer la mesure de cet air égayant.
"Chante la ta chanson
la chanson de ton coeur, la chanson de ta vie
Chante la ta chanson
L'oiseau le fait, le vent le fait, l'enfant le fait aussi..."
Après avoir chanté tous les refrains de la chanson avec moi, ma co-pilote s'écria: "C'est Jean Lapointe qui chante ça!"
"Crime t'es bonne, c'est en plein ça!"(pour une floune de 19-20 ans, je trouvais effectivement qu'elle était bonne)
"Ben je suis allée au centre Jean Lapointe!" me répondit-elle.
J'appris, au fil de l'heure qui suivit, que cette passagère trainait un lourd passé derrière elle. En fait, la chanson la plus adéquate pour elle aurait probablement été "Déliquance" des Vilains Pingouins. D'ailleurs, lorsque je dépassai un gros camion en m'exclamant "C'est le fun dépasser un gros camion!", elle me dit qu'elle avait déjà fait une fugue dans un pareil engin et que ça avait été vraiment cool.
J'appris également qu'elle n'avait pas touché à la drogue chimique depuis 3 mois, mais qu'elle fumait quotidiennement son ou ses joints. Hugo, l'autre passager, lui dit qu'il vendait du pot et lui proposa de faire appel à son coloc pour s'approvisionner en drogue. Mon véhicule était devenu un lieu de transaction.
Comme j'étais supposément un chauffeur amusant avec mes répliques et mon choix musical, Cathou la droguée me dit que c'était la première fois qu'elle embarquait avec quelqu'un d'aussi cool. Les chauffeurs d'Allo-Stop sont souvent d'étranges phénomènes qui sentent l'encens ou qui parlent de leur collection de carte de hockey, me dit-elle. Je devenais chummy bien malgré moi avec cette jeune femme qui prenait de plus en plus ses aises.
Parce qu'après "Chante la ta chanson", elle me demanda si je connaissais l'artiste Mika (?). Je répondis que non, ne connaissant vraiment pas beaucoup la musique actuelle. Elle me proposa d'écouter son CD, sans doute plus ou moins intéressée par la musique qui jouait sur mon CD gravé. Et suite à cette offre, elle me demanda si je faisais des arrêts sur le chemin de Rimouski. Je répondis que non, mais comme elle me fit part qu'elle avait faim et qu'elle aimerait arrêter chez McDo à La Pocatière pour s'acheter un McFlurry aux Oréos, je décidai d'être cool et d'accepter. Après tout, cette jeune rebelle pourrait devenir agressive en chemin si je ne collaborais pas.
Comme elle trainait avec elle un petit poisson dans un sac d'eau, j'appris que son chum était un type étrange qui passait beaucoup de temps dans les animaleries à se magasiner des poissons voraces qui s'attaquaient et/ou se mangeaient entre eux. Elle m'affirma qu'elle était au départ horrifiée mais qu'elle avait pris goût à cette activité et trouvait maintenant le tout fort amusant. Comme le poisson n'avait pas de nom, je proposai à mes deux passagers de lui trouver un nom d'ici la fin du trajet. Après un peu de cogitation, nous nous en remimes à la radio en choisissant le premier prénom mentionné. Le hasard fit en sorte que Gaétan fut retenu.
À un moment donné, elle se tourna vers moi et me demanda: "Es-tu honnête?"
Embarrassé, je répondis "Euh, ben oui...?'"
Elle me demanda alors si c'était elle qui sentait le swing.
Me sentant les aisselles, je dis "Ben je pense pas que ce soit en tout cas (bien que je puai légèrement à cause de la chaleur qui régnait à l'intérieur de la voiture)".
Et elle ajouta "Je suis sûre que c'est moi, je me sens..."
Je ne m'obstinai point. Après tout, elle avait le profil pour puer.
J'avais voulu être un peu trop amical avec mes deux passagers et c'était là que ça m'avait mené.
Je les dompai à Rimouski, ne prenant pas la peine de prendre leurs numéros tel qu'ils me l'avaient suggéré (pour planifier ensemble mes prochains départs). Hugo me manquera, mais je crois que le reste de ma vie se déroulera très bien sans la proximité de Cathou.
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