jeudi 2 mai 2019

Un beau cadeau de la vie

À 2 semaines de mes 40 ans, me voilà chez le médecin, couché sur une civière, avec un boyau dans le cul. J'ai une coloscopie pour investiguer sur de petits inconvénients de nature anale.

Le médecine m'annonce en fin de rencontre que des tests supplémentaires semblent nécessaires. Selon lui, ça s'oriente vers la maladie de Crohn, maladie auto-immune qui ne se guérit pas. En gros, mon corps s'attaque lui-même, comme un cancer, mais en moins grave. Le problème est que ça ne guérit pas et qu'il faut souvent prendre de la médication qui affaiblit le système immunitaire... Donc on pogne n'importe quoi. Comme la grippe, la bronchite, la pneumonie, etc.

Je ne suis pas encore rendu là. J'ai encore des investigations à faire. Mais l'issue semble être soit une médication à vie, soit une intervention qui me retirera un bout d'intestin inflammé ce qui pourrait découler en un beau petit sac qui recevra mon caca. J'ai également plus de chances d'avoir le cancer de l'intestin que la moyenne des gens. J'imagine donc que j'aurai des coloscopies de façon plus fréquentes dans le futur.

Je trouvais important d'écrire cette page de ma petite histoire. Pour que plus tard, je réalise que j'avais jusqu'à cette date une belle vie sans trop de problèmes... ou bien que je voyais ça pire que ce sera réellement.

Un diagnostic, c'est étrange. Ça fait peur, mais dans le fond, c'est juste la confirmation d'un état qui est le nôtre depuis déjà un moment. Ce qui est bien avec les diagnostics et/ou les boyaux dans le cul, c'est que ça rend très très humble.

Je ne pense pas avoir besoin de dose d'humilité, mais je trouve quand même du positif dans le concept.

dimanche 17 février 2019

Du ménage sur Facebook

Il y a des gens qui sont amis avec 500 personnes sur Facebook. D’autres en ont un peu moins, mais ont tout de même gardé contact avec de vieux amis du primaire ou du secondaire qu’ils ne voient plus ou qu’ils voient sporadiquement, de façon non-amicale (en se croisant à l’épicerie,  par exemple). Y’a rien de mal là-dedans, mais c’est pas mon genre.
Je n’ai jamais été très bon pour garder mes amis très longtemps. Et je n’ai jamais accordé beaucoup d’importance au groupe des amis occasionnels (la deuxième couche d’amis, après le cercle rapproché de 3-4 personnes). J’ai passé ma vie à flusher du monde autour de moi. Très rarement en les flushant de façon officielle, à une date précise, mais plutôt en ne leur donnant plus vraiment de nouvelles (ce qui était bien souvent un échange de bons procédés puisque le dit ami ne me donnait généralement pas beaucoup de nouvelles lui non plus). Après plusieurs mois sans se parler, ou quelques années, si la personne me redonnait signe de vie, j’étais presque toujours peu intéressé à rétablir le contact. J’ai toujours vu ces approches comme une tentative d’électrochoc isolé pour raviver une relation moribonde. En vérité, je pense que la limite pour considérer quelqu’un comme notre ami, c’est de se voir au moins une fois par année (ce qui est déjà très peu) à moins que la personne n’habite très loin, bien entendu.
Ça, c’est quand on a des bons souvenirs et des moments forts avec quelqu’un. C’est donc applicable à une catégorie d’exception. La majorité de nos contacts Facebook n’entrent pas dans cette catégorie.  Ce sont des gens qui nous procurent des « Like », ce qui nous fait nous sentir bien. Même les gens pas trop superficiels aiment recevoir 30 « like » pour une photo d’eux et/ou de leur famille. On se sent intéressant ou beau ou spécial. Ce qui n’arrive pas beaucoup, ailleurs que sur Facebook.
Probablement que 90% de mes contacts Facebook sont des gens pour qui j’ai une opinion qui va de très favorable à neutre. Mais il y a toujours un petit pourcentage de gens pour qui notre opinion est plus basse que neutre.
Récemment, j’ai flushé quelques personnes de cette catégorie « en dessous de neutre » sur Facebook. Quelques unes de ces personnes ont déjà été presque mes amis mais ils n’ont jamais agit comme les vrais amis agissent (c’est-à-dire être fiable et ne pas être cheap au point d’être à la cenne). J’ai aussi flushé un cousin avec qui l’antipathie était trop présente depuis plusieurs années pour justifier qu’il puisse voir des photos de ma vie. Bref, j’ai flushé du monde qui n’ont pas vraiment de considération pour moi et qui ne m’aiment pas ou que je n’aime pas. Je suis conscient que la plupart des gens n’aiment pas tout le monde sur Facebook, mais je pense qu’à partir du moment où on a plus de mauvais que de bon à dire de quelqu’un (et que ceci s’applique aussi à l’autre personne), on devrait absolument flusher ces personnes de notre réseau Facebook. Sinon, à quoi ça sert? À entretenir illusoirement une vieille relation?
J’y reviens encore, mais la vie est courte et c’est impératif de se concentrer sur ce qui vaut la peine. Peu de gens veulent passer de 100 amis à 80 amis, mais quand c’est du monde que t’envoie secrètement chier dans ta tête, à quoi ça sert?  

dimanche 3 février 2019

Le travel hacking

Je suis devenu un "Travel Hacker" depuis un an. Qu'est-ce qu'on entend par là? 

Les travel hackers sont des gens qui se servent des promotions de cartes de crédit pour financer leur voyage. Ça peut donner quelque chose de très intéressant si on s'organise un peu. 

Pour bien illustrer, voici ce à quoi devrait ressembler mon voyage estival en Alaska, pour 4 personnes:

Billets d'avion: 1100$ pour 4 personnes (au lieu de 4500$ grâce à des points Aeroplan). À noter qu'avec Aeroplan, 25 000 points permettent d'aller n'importe où en Amérique du nord. Et le tarif est le même entre l'Alaska et n'importe quel autre vol long-courrier beaucoup plus standard. Donc aller en Floride coûte le même nombre de points que d'aller en Alaska. 

Hôtels: Environ 800$ au lieu de 2500$ (pour des hôtels de bonne qualité, mais même ce qui est d'assez ordinaire qualité coûte très cher en Alaska). Avec deux cartes Amex SPG, on peut aller chercher 5 nuits gratuites dans des hotels Marriott contre des frais de 120$ par carte de crédit. C'est pas gratuit, mais 240$ contre 300$ la nuit (donc 1500$ au total), ça vaut la peine. Et deux cartes Mastercard Best Western permettent d'avoir des points pour une nuit gratuite (environ 250$ la nuit en Alaska). Ça fait qu'on est à 2000$ d'économie avec ces hôtels. 

Évidemment, l'économie est relative à une dépense. C'est pas de l'argent gagné en faisant l'épicerie. Donc, il faut dépenser quand même substantiellement pour s'en tirer avec une économie intéressante. 

Mais je réalise que j'irais probablement jamais en Alaska sans ces économies. On parle au bas mot d'un voyage à 8000$ pour 4 personnes si tout était payé au plein prix. Donc, ces promotions de cartes de crédit permettent d'avoir accès à des endroits où on irait pas autrement. 

Notons en conclusion que j'ai un petit côté excessif qui fait que je suis rendu avec 6 cartes de crédit. S'agit de faire un peu de ménage après quelques mois. 


Hypocondrie

Plus le temps avance, plus je deviens hypocondriaque. Chaque petit symptôme inhabituel me fait habituellement penser que je suis en train de développer un cancer. Faut dire qu’en cherchant à peu près n’importe quel symptôme sur Internet, on trouve habituellement quelque chose qui nous mène au cancer.
Récemment, j’avais des crampes qui me semblaient musculo-squelettiques. Ça n’avait pas l’air de venir d’un organe en particulier parce que je sentais pas de douleur en un point précis. Mais c’était pas mal tannant, surtout en position assise.
Ça fait que je me suis présenté à l’urgence un jour de tempête et, après m’être fait semi-chicaner par la médecin qui m’a pris en charge (je la dérangeais avec un problème pas urgent lors d’une tempête alors qu’ils n’étaient que 3 médecins de garde… mais il n’y avait que 5 patients dans l’urgence), j’ai eu droit aux questions habituelles pour écarter tout risque de cancer colo-rectal. J’ai eu des prises de sang et des rayons X. Pis tout était beau.
La médecin m’a dit d’essayer de couper les produits laitiers pendant 2 semaines. Et si ça faisait rien, d’essayer de couper le gluten pendant 2 semaines.
J’y croyais pas, parce que du gluten et des produits laitiers (surtout les produits laitiers), j’en mange allègrement depuis la tendre enfance.
Mais, contre toute attente, après 4-5 jours d’arrêt de consommation de produits laitiers, je n’avais plus aucun symptôme. Peut-être était-ce simplement psycho-somatique, mais peut-être ai-je vraiment développé une intolérance tardive aux produits laitiers.
Donc, me voilà soulagé de voir que mon cancer est parti. Par contre, je trouve que ma vie est vraiment rendue plate, car mes plottées de yogourt et mon bol de céréales le matin étaient des incontournables, comme le paquet de cigarettes l'est pour l'amateur de loto-poker. 

jeudi 10 janvier 2019

No regrets

Quelqu'un m'a récemment écrit que je dégageais l'allure d'un gars qui cherche constamment à avoir le moins de regrets possible dans sa vie.

Ça me semble une excellente description de ma personne. Tout comme le qualificatif "spécial" qu'on m'a déjà attribué à quelques reprises.

J'essaie de vivre ma vie de façon à écarter tout regret possible depuis des années. Je pense que c'est ainsi que tout le monde devrait vivre sa vie, parce que la vie est courte. Malheureusement, peu de gens savent ou veulent saisir les occasions qui se présentent à eux. Et, bien que les possibilités soient rarement infinies pour complètement réinventer sa vie, il y a toujours un angle d'attaque particulier qui peut être exploité, à tout moment.

Par exemple, si notre boulot nous emmerde, il faut simplement chercher ailleurs (ce que peu de gens font, car ils ont peur de l'inconnu). Si on est assez "game" pour regarder ailleurs mais que rien ne se présente à nous, on peut essayer de compenser temporairement la platitude de cette facette de notre vie par autre chose. Par exemple, en commencant à faire du parachute ou en partant explorer le Sahara. Si on a moins d'argent, on peut simplement s'inscrire dans une troupe de théâtre ou une chorale.  

C'est complètement fou de faire la proportion du temps dont on profite vraiment. Partons du fait qu'on dort en moyenne 33% du temps (8 heures sur 24 heures), qu'on passe probablement 2 heures à se déplacer aller-retour jusqu'au travail, qu'on fait le souper, le lavage, le ménage, les devoirs, les lunchs, le pelletage, la tonte de pelouse et ainsi de suite, il nous reste peut -être 10 ou 15% de notre temps dont on profite vraiment… pour écouter la télé, couché sur le divan.

Et, éventuellement, on a une blonde, des enfants, des parents vieillissants et tout ce monde a besoin de soutien ou d'écoute. Ce qui fait qu'on est moins libre de notre peu de temps disponible.
Les occasions ne repassent pas souvent. La plupart du temps, elles ne repassent jamais. Donc, si j'ai envie d'aller voir l'Antarctique et que je suis en mesure de le faire (côté temps et budget), je dois le faire. Si je vois un deal sur la maison de mes rêves après avoir cherché depuis des années quelque chose à la mesure de mon budget, il faut que je l'achète. Si j'ai une possibilité de promotion intéressante après avoir eu le même poste depuis 10 ans, faut que je saute sur l'occasion.

C'est comme ça que je vois la vie et c'est comme ça que j'encouragerais tout le monde à vivre sa vie. Sinon, tout n'est qu'un long fleuve tranquille dépourvu de moments forts. Et plus tard, on se rend compte que rien n'a distingué notre vie à 25 ans de notre vie à 40 ans.

Il faut que notre vie soit une histoire qui se raconte de façon intéressante. Je plains tous ces gens qui n'ont jamais rien fait de spécial. Peut-être qu'ils sont heureux comme ça, mais pour moi, c'est comme de se contenter de manger du spaghetti à tous les jours parce qu'on aime bien ça alors qu'il y a plein d'autres trucs qu'on aurait pu aimer si on avait essayé d'y goûter.

La vie est courte. Les gens vont et viennent dans notre vie. Ce qui implique qu’ultimement, on doit se prendre en main soi-même sans attendre après quiconque et quoi que ce soit.