dimanche 27 septembre 2015

Les joies de la paternité

Ça m'arrive souvent d'être blasé. Ça m'arrive depuis que j'ai 10-12 ans. Peut-être même plus. Je me rappelle qu'en 6ème année, j'étais écoeuré de tout le monde dans ma classe et j'avais hâte de changer de ville au secondaire pour tomber sur du nouveau monde.

25 années ont passé et rien n'a changé. En fait, ça a changé à certains égards parce que quand je suis blasé, c'est pas nécessairement à propos d'un entourage. C'est rendu relatif à la vie en général.

J'ai déjà écrit là-dessus. Y'a rien de nouveau. Je suis fait comme ça. Y'a des gens qui ont un trouble de l'attention, d'autres qui parlent pour rien dire. Moi, j'aime pas la vie. Pas dans le sens que je veux mourir. Dans le sens que je fais pas confiance en la vie et que je trouverai probablement toujours que la vie est dépourvue de sens. Mais au moins, j'en suis conscient, c'est ce qui me distingue des dépressifs.

Enfin, voilà 6 ans aujourd'hui, un petit garçon entrait dans ma vie. Je me rappelle que je trouvais ça stupide d'entendre les gens dire: "Un enfant, ça change une vie!" comme si j'allais complètement changer de cap avec un flot.

Les gens semblaient vraiment sous-entendre ça alors malgré les années qui ont passé, je leur donnerai pas raison sur le fond. Mais je leur donnerai raison par rapport à mon appréciation de la vie. 

Oui, je suis encore blasé à propos de la vie. Parfois je le suis en criss. Je le suis probablement plus que je ne l'ai jamais été de ma vie. Mais mon gars est la seule personne sur terre qui ne me gosse jamais. En fait, des fois je suis un peu à bout et j'ai besoin d'un break. Mais aucun trait de sa personnalité ne me gosse. C'est beaucoup pour moi. Parce que moi, je toffe pas le monde très longtemps autour de moi, sauf quelques exceptions.

Mon gars m'apporte beaucoup. C'est une des seules personnes sur qui je pose les yeux et où je trouve de l'espoir.

vendredi 11 septembre 2015

Rencontre de parents

Qui dit septembre dit rentrée, qui dit rentrée dit rencontres de parents et qui dit rencontre de parents dit désillusion.

Je dis tout ça avec relativement peu d'expérience derrière la cravate car mon gars n'est qu'en première année. Mais à date, le système scolaire m'a pas vraiment ravi.

La rencontre des parents avait lieu cette semaine. Comme en maternelle, ça se passait dans la classe, assis sur la chaise de notre enfant, assis à son pupitre, collé sur d'autres parents. Première des choses: quand on mesure plus de 6 pieds, c'est vraiment pas confortable de s'asseoir sur une chaise pour enfant de 5 ans pendant 1h30. OK, c'est pas de la faute à personne, mais faut que la rencontre soit intéressante en maudit pour que ça compense pour l'inconfort fessier et dorsal.

La rencontre a servi à nous présenter les profs d'éducation physique, d'anglais, les gens du Service de garde et tout le reste du personnel lié à nos enfants. Ce bout là, c'était pas si pire.

Mais la prof de mon gars, ça c'était une autre histoire.

On parle d'une madame dans la cinquantaine qui parle sur le bout de la langue, qui a un peu une allure de sorcière, qui est pas charismatique pantoute et qui est vraiment pas claire dans ses explications. En fait, la rencontre visait à faire le tour de tous les cahiers utilisés par nos enfants en première année. On prend le cahier d'écriture une minute, on regarde 2-3 pages (qu'on a à peine le temps de comprendre) pis on change pour le cahier de mathématiques qu'on regarde aussi une minute avant de sauter à une autre affaire cachée dans le pupitre de nos enfants, et ainsi de suite pendant un bon bout de temps. Au travers de tout ça, la prof nous parle de plein de trucs, genre "les sons amoureux" ou ben la stratégie de lecture pour bien comprendre un texte. Me semble que ça aurait été tellement plus clair de nous résumer ces 500 explications sur une feuille pis de nous la remettre pour qu'on suive en même temps qu'elle parle et, surtout, qu'on ait un aide-mémoire pour la maison.

Grosso modo, j'ai trouvé que la prof de mon gars avait un air débile. Ça m'a été confirmé lorsqu'à la fin de la rencontre, quelqu'un a demandé ce qu'on ramenait à la maison et ce qu'on laissait dans le pupitre de nos enfants.

La prof a répondu quelque chose comme: "Ce document là, vous pouvez l'emmener. Celui là pis celui là, c'est intéressant, pis celui là c'est bon aussi. Celui là vous pouvez le laisser ici, pis celui là aussi...." Bref, on a même pas eu de réponse précise à une question simple (en quoi le terme "intéressant" nous signifie quoi que ce soit quant à la destination d'un objet?). Si des adultes de 35-40 ans comprennent pas les explications d'une prof, qu'est-ce que ça va être pour des enfants de 6-7 ans?

Je me permets ici d'être inquiet.

mercredi 2 septembre 2015

Le canyon de l'antilope

Antelope Canyon a été la grande déception de mon périple dans l'ouest américain. Mes attentes étaient à leur top et j'ai eu droit à une escapade de merde, dans des pick-ups loadés de touristes jusqu'à une crevasse encore plus loadée de touristes.

Entrée de Antelope Canyon. Ça parait pas tant que ça sur cette photo là, mais y'a des touristes partout, stie.



Comble de la grosse marde, les guides étaient des indiens Navajo un peu baveux sur les bords qui n'avaient aucun autre souhait que de remplir la grotte de touristes pour faire le plus de cash possible avec leur saint territoire si pur.

Pour 48$ US, on a pu visiter le "canyon" pendant environ une heure en se faisant pousser dans le cul sans arrêt par le groupe en arrière de nous. Notre guide nous pressait toujours de prendre plein plein plein de photos des crevasses au plafond en nous disant que telle crevasse représentait King Kong, que telle autre représentait Thomas Jefferson et que telle autre représentait un autre héros de bande dessinée quelconque. Ça finissait plus. Avec un criss de gros bat, c'est clair que n'importe qui aurait pu inventer de pareilles sornettes en regardant le haut de la caverne. On a émis l'hypothèse que les Najavo se rendaient une fois de temps en temps fumer une couple de joints dans la caverne en inventant des faces dans la falaise et en riant des touristes qui allaient croire leurs conneries de gars gelés.

Vue de l'intérieur d'Antelope Canyon quand on regarde en l'air. Ce trou devait avoir un nom particulier que je n'ai pas retenu.

La cerise sur le sundae, c'est que le guide nous proposait avec insistance de prendre notre appareil photo pour prendre les photos à notre place pour que ça aille plus vite et que les photos soient meilleures. À la fin de la promenade, on a même croisé des québécois super satisfaits de leur excursion qui nous ont dit qu'ils avaient beaucoup aimé le fait que le guide prenne les photos à leur place. Quelle bande d'andouilles.

On était tellement écoeurés de se faire pousser dans le cul qu'on a réagi de deux façons:

Mon pote était en tabarnac de se faire pousser dans le cul, alors il est devenu plutôt bête avec le personnel qui le pressait.

Pour ma part, je trouvais ça tellement ridicule de prendre 100 photos en mode mitraillette que j'ai eu le goût de prendre des photos ridicules. Par exemple, moi avec un caillou dans les mains. Ou bien la sortie de la caverne qui donnait sur un champ. Ou bien n'importe quelle autre putain de connerie qui me faisait oublier pendant quelques secondes que je vivais de la grosse pression dans un endroit où ça serait juste naturel d'être tranquille.

J'ai longtemps hésité à aller voir le guide et à lui demander: "Mais où est la fameuse crevasse en forme d'Adolf Hitler? Je suis venu juste pour ça. SVP, montrez moi la crevasse en forme d'Adolf Hitler avec la petite moustache!". J'ai finalement jamais passé à l'action.


mardi 1 septembre 2015

Dans le désert

Au Québec, on a plein d'activités ordinaires qui coûtent cher: l'aquarium de Québec coûte 20 ou 30$ par personne pour voir des truites. Le biodôme coûte environ le même prix pour voir des mille-pattes. Les musées coûtent 15-20$ et parfois plus (notons ici que je n'ai vérifié aucun prix, mais le fait demeure que toutes ces activités coûtent toujours plus de 15$ par personne, si on n'a pas de coupon-rabais).

Eh bien, aux États-Unis, la plupart des parcs nationaux coûtent 15$ ou moins par personne et à ce prix, on se retrouve dans un lieu grandiose, bien entretenu et, bien entendu, pas cher. Par exemple, l'accès au Grand Canyon coûte 15$ par personne et c'est un des endroits les plus spectaculaires au monde. En plus de voir un endroit extraordinaire, on peut se promener dans des sentiers qui serpentent le canyon et descendent jusqu'à la rivière, au fin-fond. Si une entrée dans un musée vaut 20$, ce parc vaut au moins 200$ pour moi...

Je voudrais revenir sur quelques parcs visités. Pour aujourd'hui, ce sera la "Mohave National Preserve" en Californie. Un parc gratuit est très peu fréquenté.

Pour se rendre dans ce "parc" (je sais pas si c'est vraiment un parc, mais en tout cas, c'est un secteur protégé). Il faut rouler longtemps sur un chemin désert. Longtemps, c'est combien de temps? 30-45 minutes au minimum. Et le chemin est vraiment désert, on n'y croise à peu près personne et personne ne sous suit. En tout cas, nous, on n'a croisé qu'une ou deux autos pendant le chemin qui nous a mené aux sentiers qu'on voulait visiter.

Après cette route au milieu de nulle part, on a fini par trouver un poste d'accueil. On s'y rend et on voit que le poste d'accueil est vide pour cause de manque de personnel. On est complètement seuls. On n'entend rien. C'est le silence. En fait, tout ce qu'on entend c'est un "Ding" qui revient à répétition et qui, on le découvrira plus tard, est causé par l'attache d'un drapeau sur un mât. C'est limite épeurant comme situation parce que:

1- On est super loin de la civilisation;
2- On est pratiquement seuls (on a cependant vu quelques pickups dans un autre poste plus loin dans le parc, il semble donc y avoir au moins 4-5 autres êtres vivants à proximité, mais pas plus);
3- Il fait chaud, genre 35 degrés celcius;
4- On a vu des affiches disant que des tigres des montagnes avaient été vus dans les parages et c'était précisé: "in case of attack, fight back";
5- Le spot où on est nous donne l'impression que c'est rempli de nids de serpents;
6- Pourquoi ça fait tout le temps "ding"? Est-ce qu'il y a des fantômes dans ce coin?

L'endroit où on est arrivés pour stationner la voiture et où ça faisait "Ding" à intervalles réguliers

Comme on a fait pas mal de route pour se rendre là, qu'il y a quand même un téléphone de disponible à l'extérieur du poste d'accueil, qu'on a de l'eau et de la bouffe et qu'on est un peu courageux, on décide d'aller faire un sentier de marche pour voir de quoi ça à l'air. On se retrouve dans cet endroit.


C'est vraiment spectaculaire. On est entourés de gros rochers remplis de trous. Évidemment, on se demande si y'a pas un serpent où un tigre des montagnes qui va pas finir par sortir d'un trou pour nous sauter dessus.

Mais au final, on n'aura rien croisé du temps. Juste un petit lièvre qui aura foutu une sacré peur à mon compagnon en se réfugiant derrière une grosse roche devant nous. Je n'ai rien vu mais mon pote m'a dit qu'il y avait quelque chose de gros. Alors on a pitché plein de roches sur le rocher derrière lequel se cachait le petit lièvre. On a crié. Puis mon pote a sorti son canif pour s'approcher du rocher. Et c'est alors que le petit lièvre a décampé.

Ce fut la plus grande menace de notre périple dans le désert du Mohave.