jeudi 27 avril 2006

La vingtaine

La vingtaine est la période de la médiocrité. C'est définitivement la décennie de la vie d'un être humain dans laquelle on devient limité et qu'on commence à régresser pour le restant de notre vie.
Les exemples fusent de toutes parts autour de moi. Je les retrouve partout, presque sans exception...
 
Ça donne des affaires comme:
 
Pat: "Es-tu libre samedi soir pour une sortie?"
Vieux pote: "Humm, j'ai rien de prévu me semble..."
Pat: "Excellent, j'ai quelque chose à te proposer..."
Vieux pote: "Ah c'est vrai j'avais oublié, j'ai un souper avec ma blonde samedi soir!"
Pat: "Comme à tous les soirs, non!?!?"
Vieux pote: "Oui, mais là c'est avec une bouteille de vin."
Pat: "............ (What the fuck!?!?!)"
 
Rien à ajouter. Mon entourage est médiocre, ma famille est médiocre (à l'exception de mes parents et de ma soeur que j'estimerai toujours je l'espère...) et je suis trop corrosif pour me considérer plus pur que qui que ce soit.

mardi 25 avril 2006

Le vieux criss de sale

Je dois vous parler de quelqu'un avec qui je travaille. Pour préserver son anonymat ainsi que me protéger contre d'éventuelles poursuites pour salissage de sa part, je l'appelerai "Le vieux criss de sale".
 
Notre acolyte est un homme qui se décrit comme étant dans la cinquantaine. Or, malgré son statut de quinquagénaire, il a l'air d'avoir au moins 15 ans de plus que mon père qui aura 60 ans dans les prochains mois.
 
À ma première journée ici, en janvier dernier, il est venu me voir 5 ou 6 fois pendant la journée pour remplir de la paperasse relative à mon entrée en fonction. J'ai eu envie de vomir toute la journée puisqu'il avait quelque chose de dégueulasse et de très apparent qui lui sortait de chaque narine. Je me suis dit que c'était soit un amas de poils blancs, soit des tubes ou soit de la morve séchée sur des poils de narines exagérément longs.
 
J'eus ma réponse le lendemain quand je vis que ses narines étaient propres...
 
Depuis cette affreuse révélation, je le vois presque quotidiennement se promener à pas lents, arpentant les corridors tel un atome perdu dans l'univers. Il fait le grand tour du secteur, regardant un peu partout, en marchant au moins deux fois plus lentement que quelqu'un qui marche d'un pas normal. Quand je passe à côté de lui, je retiens mon souffle pour ne pas respirer la "draft" puante qui le suit sur son passage.
 
Des fois, il vient s'accoter sur mes paravents sans que je ne le regarde ni que je ne l'invite. Je fais parfois semblant d'être occupé et de ne pas le voir (difficile de feinter pendant des heures puisque mon cubicule est vraiment pas très grand et il faudrait vraiment être aveugle pour pas se rendre compte de la présence de quelqu'un), mais il reste là pareil (TABARNAC!!) et cherche un sujet à aborder.
 
Y'a environ 2 mois, il s'est mis à me parler des pyramides en Égypte et de la découverte de sarcophages divers. Moi je m'en calisse éperduement des pyramides en Égypte. Donc je l'écoute poliement, sans trop le relancer parce que je sais que ça pourrait s'éterniser.
Quelques semaines plus tard, il est arrivé dans mon bureau avec quelques feuilles imprimées sur internet. Il m'a dit: "Aimes tu ça les avions toi?" J'ai répondu "non" en ajoutant que je ne connaissais rien là-dedans. Ben là il me dit que l'armée canadienne ou l'armée américaine avait commandé tel nombre de tels avions pour une telle somme de quelques milliards de dollars. Évidemment, je m'en calissais encore, mais vous savez, je suis tellement poli et cordial que je l'ai une fois de plus écouté poliement, en étant par contre totalement désintéressé.
 
Et des fois, il revient me voir comme ça, pour me dire: "Toujours pas de nouvelles des recherches sur les sarcophages!" comme si ça m'intéressait et que j'attendais après ça. Comme si je lui avais dit: "Hey, tu me tiendras au courant de ce qui se passe avec les pyramides hein!"
 
Et puis là tantôt, je posais une question à mon voisin, dans le cadre d'un de mes dossiers. On jasait pas de barbecue et de hot-dogs là, c'était professionnel et ça paraissait... Eh bien notre héros est surgit de nulle part, venant s'accoter sur mes paravents pour nous regarder jaser. Il avait une question complètement inutile qui aurait pu attendre, mais il fallait qu'il la pose à ce moment là et qu'il s'accote pendant 5 minutes sur les paravents en nous regardant jaser.
 
Une fois, j'étais aux toilettes, je me lavais les mains. Je le vis sortir des chiottes sans se laver les mains. Ça donne le goût de se ronger les ongles après lui avoir serré la main.
 
Dernièrement, je me lavais encore les mains aux toilettes. Je le vis entrer et venir se laver les mains, sans raison.
 
Encore plus récemment, je m'en allais dans un corridor, en arrière de lui. Je le vis rebrousser chemin pour revenir sur ses pas à environ 30 mètres de son bureau. Comme un gars qui marche pour marcher, en espérant tomber sur quelque chose à quelque part.
 
Il n'a vraiment rien à foutre ici. Il se promène partout, fait le tour des étages à pas de bébé en regardant à gauche et à droite. À un moment donné, il va faire une petite crotte sur un étage. Il ressort des toilettes sans se laver les mains. Il redescend 4-5 étages, le temps de beurrer les rampes d'escalier bien comme il faut. Il va ensuite se laver les mains à un autre étage. Après tant d'exercice, il a besoin d'un peu de repos. Il va donc voir quelqu'un pour lui parler d'avions et de pyramides. Une fois la discussion terminée, il poursuit sa marche aléatoire au travers du bureau. Quand il voit une discussion assez légère entre deux ou trois personnes plus abordables, il s'y incruste, pensant probablement qu'il pourrait y ajouter quelque chose d'intéressant. Et ainsi se déroule la vie de notre vieux criss de sale où chaque journée est d'une utilité plus que douteuse...

samedi 8 avril 2006

La pensée du jour

" Beaucoup d'êtres humains, à l'instant de leur mort, sont non seulement restés en deçà de leurs propres possibilités, mais surtout aussi loin en arrière de ce que d'autres hommes avaient, déjà de leur vivant, rendu conscient..."
 
-Carl Jung "Ma vie"
 
Ce cher Jung a réussi à phraser ce que je pense depuis belle lurette de l'humanité. Combien ont pris conscience que la vie est courte et qu'on ne peut se permettre de stagner et de se contenter de peu de stimulations cérébrales au cours de notre bref passage?
 
Juste d'y penser, ça me met en tabanac.Des milliers d'années d'évolution pour en arriver à un nombre incroyable de gens idiots qui préfèrent étendre leur race plutôt que de l'élever.
 
Carl Jung et Friedrich Nietzche: Deux êtres avec qui je me sens moins seul.