samedi 25 juillet 2015

Le bout de la marde

En septembre 2007, j'écrivais le texte suivant sur mon défunt blog:

Reportons nous quelque part à l'automne 2006, à la cafétéria du bureau...

Moi: Check Mike, la fille là-bas, elle est vraiment hot! C'est mon idéal féminin!
Mike: Qui ça? La fille avec les cheveux noirs?
Moi: Oui, elle est vraiment trop hot, c'est vraiment mon top 1 de tout le bureau...
Mike: Es-tu sérieux?
Moi: Quoi tu la trouves pas belle???
Mike: Voyons toi, elle est ben ordinaire...
Moi: Ben là, c'est pas un tas de marde quand même!
Mike: Oui.

Et c'est ainsi que, depuis ce temps, nous appelons mon idéal féminin du bureau : "Tas de marde". 


***

Les années ont passé. J'ai quitté ce bureau. Ma vie sentimentale a été plutôt stable avec deux blondes depuis cette époque. Quant à Mike Boy, ça a été l'inverse: Il est resté à ce bureau et a eu une vie relationelle plus variable que la mienne.

Sa dernière relation a été un peu plus rock and roll. Pas rock and roll dans le sens de violence conjugale mais plutôt rock and roll pour les émotions de Mike Boy.

Je lui parlais sur Facebook tantôt et il m'a dit: "Devines qui j'ai commencé à fréquenter?"

J'ai fait 3-4 essais parmi ses anciennes aventures/blondes et je me suis gourré royalement. Parce que sa nouvelle fréquentation était nulle autre que "tas de marde".

J'écris ça et je me sens sale de qualifier ainsi la nouvelle conquête de mon pote. J'imagine d'ailleurs que c'est la dernière fois que j'utilise ce terme.

Je trouve ça assez hallucinant de voir que, 9 ans plus tard, y'a un match entre les deux. Merci archives de blog de me permettre de suivre l'évolution temporelle de nos vies.


jeudi 23 juillet 2015

The Def Leppard Story

Comme à peu près tout le monde de ma génération, j'ai été immergé dans les hits de Def Leppard à la fin des années 80. Ça fait que, même si je suis pas un méga-fan de la formation, j'aime quand même leurs grands succès et ça me rappelle l'époque où j'étais au primaire.

Récemment, je suis tombé sur un film sur Youtube qui s'appelle "The Def Leppard Story". C'est un film d'environ 1h30 qui raconte les début du groupe jusqu'au lancement d'Hysteria, le plus gros album de la formation en 1987 (l'album avec "Pour Some Sugar On Me" et plein d'autres hits qui jouent encore à la radio aujourd'hui).

Mettons les choses au clair en commençant: l'histoire de Def Leppard n'a rien de vraiment exceptionnel. Un paquet de groupes ont connu une histoire plus tragique ou plus tendue que Def Leppard: les Beatles, les Rolling Stones, The Who, Led Zeppelin, Pink Floyd, les Sex Pistols, etc... En fait, je pense qu'à peu près tous les grands groupes de musique ont connu des problèmes majeurs à un moment ou un autre. John Lennon s'est mis à sortir avec Yoko Ono et prendre de l'héroïne. Les Rolling Stones ont perdu Brian Jones, un de leur pilier, à cause de la drogue. The Who et Led Zeppelin ont perdu leur drummer qui prenait trop de drogue et/ou d'alcool. Le premier chanteur de Pink Floyd (Syd Barrett) est devenu fou et s'est fait virer du groupe. Et ainsi de suite à l'infini...

Voici les problèmes principaux de Def Leppard: À peu près tous les membres du groupe sont devenus alcooliques dans les années 80. Les gars étaient pas très âgés quand le groupe s'est fait connaitre vers 1981 (ils avaient tous entre 17 et 23 ans si je ne m'abuse). Ça fait qu'on avait pas mal affaire à des ados au début de leur carrière. La grande tragédie du groupe est reliée à l'accident d'auto du drummer le 31 décembre 1984. Alors que celui-ci chauffait son char sport en étant gelé et possiblement chaud en même temps, il a voulu faire une manoeuvre de dépassement dangereuse qui s'est soldée en plusieurs tonneaux. Un de ses bras a été sectionné net pendant l'accident.

Miraculeusement, les médecins lui ont recousu le bras. Malheureusement, comme Dieu n'existe probablement pas, les miracles n'existent probablement pas eux non plus. Ce qui fait que la gangrène a pogné dans son bras recousu et on a dû lui couper. Le film relate ensuite la réhabilitation du drummer qui a réussi à rejouer avec le groupe en jouant la partie d'un de ses bras avec un de ses pieds, grâce à divers gadgets électroniques.

Tel que mentionné plus tôt, en trame de fond de tout le film, on voit que pas mal tout le groupe a des problèmes d'alcoolisme. Particulièrement les deux guitaristes. D'ailleurs, l'un d'eux a un soir un blackout total qui le mène à s'acheter une montre à 15 000 livres sans se rappeler de ce qu'il a fait le lendemain. Cet événement l'incite à arrêter de boire. Mais l'autre guitariste est en mode auto-destruction ce qui signifie qu'en 1991 (soit quelques années après ce qui est montré dans le film), on le retrouvera mort des suites d'un mélange d'alcool et de médicaments. Son décès est mentionné rapidement dans les crédits de fin du film, probablement pour ne pas inciter de jeunes fans à se suicider comme toutes les rock stars.

C'est un pas pire film qui vaut la peine d'être écouté si on aime Def Leppard et si on veut voir quelques conneries de musiciens qui connaissent du succès en bas âge. Il n'en demeure pas moins qu'une bonne partie de la musique de Def Leppard a relativement mal vieillie, comme bien des choses qui ont été faites dans les années 80. 



lundi 20 juillet 2015

Retour sur un commentaire reçu récemment

En réaction à mon texte précédent, j'ai reçu 2 commentaires négatifs, lesquels mentionnaient que j'écrivais des anecdotes d'adolescent et que c'était déplorable d'aborder les gens dans les bars pour leur dire des niaiseries. Voici intégralement le plus complet de ces commentaires:

Ouin moi aussi j'ai un peu de misère avec ces derniers billets de frasques alcoolisées. J'hésitait à le dire, de peur que tu diminues encore plus le nombre de billets, parce que normalement, j'aime vraiment te lire. Tu as une capacité amusante à mélanger un ton descriptif à de l'humour sarcastique et ça me fais beaucoup rire. Cependant, ça me déçoit un peu, quand je constate que tes loisirs comportent aussi d'aborder des étrangers spécifiquement pour les faire sentir mal ( référence au billet "une odeur de marde"). Mais bon, personne n'est ni noir ni blanc et je suis consciente qu'en tant qu'auteur bénévole, tu ne nous dois absolument rien. Mais c'est juste mon opinion. Je suis sûre que même dans ton quotidien tu vis plein de situations que tu taie ici (pour plusieurs raisons qu'on connait) et on dirait que dans ce qui reste, que tu veux aborder, t'es plus ou moins inspiré. Je veux pas écrire ça pour te décourager, parce que t'es le seul blogueur que je lis, mais j'aimerais ça que tu nous accorde plus d'attention, à nous, public silencieux et appréciatif duquel je fais partie. Allez, voyou du bayou, refait un peu surface! (Dans la mesure du possible)

Je suis assez d'accord avec ce qui est mentionné dans ce commentaire et je pense que l'auteure répond par elle-même assez bien à ce que je pourrais répliquer. Je vais quand même ajouter quelques éléments de réponse.

Pour ce qui est d'aborder les gens pour dire des niaiseries, ça fait des années que je le fais. Je crois que j'ai commencé à faire ça avant même d'avoir un blog, donc le fait de publier une anecdote n'est pas vraiment l'incitatif derrière l'agissement. D'ailleurs, depuis un an ou deux, j'ai passé sous silence un certain nombre de conneries effectuées lors de mes sorties (par lassitude sans doute). J'ajoute que ces événements sont souvent les moments les plus mémorables qui surviennent dans une année. Si j'avais à faire une liste des 10 moments les plus marquants des dernières années, sûrement que la majorité seraient relatifs à des gens bizarres rencontrés ou à des occasions suscitées par moi (et occasionnellement par des amis tels que Mike Boy). J'ajoute que j'ai très rarement été déplacé avec les gens dans les bars. L'objectif n'est généralement que de déstabiliser les gens avec des propos tels que "Tequila Heineken, pas l'temps de niaiser!" ou des questions bizarres mais pas méchantes. Je pense que généralement, je (on) surprend les gens, mais on ne les choque pas. On se serait fait envoyer chier pas mal plus souvent si on était vraiment déplacés.

C'est vrai que c'est moins "impliquant" pour moi de parler de ces conneries que du reste de ma vie. Par contre, je les trouve encore drôles mes conneries, même si ça peut sembler immature pour certains. J'avoue que boire comme un trou et vomir partout, c'était vraiment débile. Mais à la fréquence où ça m'arrive (une fois par 18 ans), je vis assez bien avec ça et j'ai pas trop de honte avec le fait de raconter ce que j'ai vécu.

Bientôt, il y a de bonnes chances pour que je revienne sur ce qui s'est passé depuis 3 ans dans ma vie. Le mauvais moment est terminé et je pense que je peux y revenir sans trop de crainte. Seulement, je ferai attention à ce que j'écris. Mais ce ne sera plus jamais comme avant, du moins pas tant que je n'aurai pas pris ma retraite.

Le Voyou est mort et ne reviendra probablement jamais. Du moins, pas tant que j'aurai beaucoup à perdre. Le fait est que plus les années avancent, plus j'ai à perdre. Savez-vous ce que c'est que de mal dormir parce qu'on a l'impression qu'on va perdre notre job? Moi, je le savais pas auparavant. Quand je l'ai vécu, je me suis dit que je voulais plus jamais vivre ça. Et dans cette optique, j'ai aucun putain de regret relatif au fait d'écrire des conneries d'adolescent plutôt que ce que mes frustrations profondes qui, bien qu'intéressantes et pouvant susciter l'indignation et même un courant de sympathie, pourraient m'apporter beaucoup plus de problèmes que de soulagement après publication. 

dimanche 12 juillet 2015

Le rince-cochon

Vers 17 ans, j'ai connu mes premières brosses. Probablement que ce fut la même chose pour bien des gens: on connaît pas ses limites alors on boit jusqu'à ce que ça ressorte. C'est ça une vraie brosse. Ça a l'air qu'ya des gens dans le Bas-du-Fleuve qui appellent ça des "rince-cochon".

J'ai d'ailleurs eu un épisode de rince-cochon particulièrement mémorable au défunt bar La relève de Ste-Foy.

Si je me souviens bien, j'avais 17 ou 18 ans à ce moment et j'étais accompagné d'un ou de deux amis. Une bière particulièrement mauvaise était en spécial ce soir là (la Dow je crois). On en a donc profité pour boire pas mal. Toujours ce même soir, j'avais inventé le "machine gun", une méthode consistant à boire deux bières en même temps.

Un de mes seuls souvenirs de la soirée est justement lié à l'utilisation de cette expression: je me revois encore dire à mon pote Christian, avec deux bouteilles de bière dans la bouche: "I'm a machine gun!!!".

Mon seul autre souvenir de la soirée à été lorsque mes parents sont venus me chercher alors que j'étais assis sur le trottoir du stationnement après avoir vomi un peu partout dans les toilettes du bar. J'ai passé une nuit romantique la tête accotée sur la toilette en ayant des spasmes d'intoxication et ma soeur m'a pris en charge quelques heures plus tard (probablement en revenant de sa sortie) en me déshabillant et en allant me porter dans mon lit.

*****

De nombreuses années plus tard, soit la semaine dernière, me voilà avec plusieurs amis du bureau dans un bar pour célébrer mon départ. Parce que j'ai trouvé une nouvelle job. Pis j'en suis fort heureux parce que j'ai enduré pas mal d'affaires au cours des 18 derniers mois. Plein d'affaires qui m'ont donné le goût de prendre ma retraite plus de 20 ans avant le temps.

Bref, je suis en mode "libération". Je veux que la soirée soit mémorable. À un moment donné,  je propose à trois personnes de m'accompagner dehors.

On s'en va à la SAQ non loin du bar et on achète de la vodka. On en boit le contenu à tour de rôle pendant qu'un d'entre nous grimpe dans les lampadaires de la rue St-Jean (vraiment haut là, genre 3-4 mètres de haut).

Je sais pas trop pourquoi, mais on décide ensuite d'acheter un Crown Royal pour nous quatre. On le boit encore dans la rue en disant des niaiseries aux passants et notre copain grimpeur continue de grimper un peu partout. J'ai aucune idée de la consommation d'alcool bue, mais on doit au moins se claque l'équivalent de 10 shooters chacun (sinon 20?) avec les bouteilles de vodka et de crown royal.

Puis, je me réveille le lendemain matin tout nu dans le lit de mon garçon.

Entre les deux  que s'est-il passé? Je ne me rappelle à peu près de rien.

On m'a raconté que je marchais tout croche, que j'ai rempli le lavabo des toilettes de vomi, que j'étais complètement kaputt, assis sur ma chaise pendant qu'un de mes potes me rentrait ses doigts mouillés de bave dans les oreilles.

Justement, ce pote en question a fini par appeler Aimepé pour qu'elle vienne me chercher. Mais elle ne pouvait pas parce que j'étais parti avec la seule auto que nous avons. Ça fait que mes parents sont venus me chercher et m'ont ramené à la maison sain et sauf aux environs de 23h30. Je ne me rappelle à peu près pas de ce retour à la maison, tout comme de l'heure qui l'a précédé. J'ai connu un black out total.

Ça a donc possiblement été le plus magistral rince-cochon de toute ma vie. Ceci, environ 18 ans après mes dernières expériences du genre.