dimanche 29 mars 2020

Chronique de l'apocalypse (2)

Hier, je suis allé au Costco pour la deuxième fois depuis le début de la pandémie.

Bien des choses ont changé. À l'entrée, ils ont disposé des palettes vides pour faire un trajet au travers duquel un espace sécuritaire de 2 mètres est respecté entre les clients. Ils ont d'ailleurs mis du ruban rouge au sol pour indiquer l'emplacement requis par chaque client pour respecter les 2 mètres. Le sentier de palette fait en sorte que la file évite aux clients d'être trop près les uns des autres. C'est un peu bizarre, mais c'est quand même bien pensé et très sécuritaire (quoi qu'on ne se sent jamais totalement en sécurité quand on sort de la maison).

Une fois à l'intérieur, il y a une ambiance de fin du monde. Dans le sens qu'il règne un silence de mort et que tout le monde s'évite le plus possible. Quand on croise quelqu'un dans les allées, on longe le côté droit alors que l'autre client longe le côté gauche. On est tous des menaces les uns pour les autres.

Rendu à la caisse, on voit que Costco a installé des panneaux de plexiglas entre les caissières et les clients. Quand on scanne notre carte de membre de Costco, c'est à distance. La caissière se garde un bon 20 cm de distance entre son scanner et la carte qu'on tient dans nos mains. Le tapis roulant où on met notre bouffe est désinfecté entre chaque client! C'est très sécurisant de voir ça.

Ça, c'est chez Costco. Je ne suis pas allé ailleurs (Metro, IGA, Walmart, Maxi) mais j'imagine que les mesures de sécurité et d'hygiène sont moindres. En d'autres mots, malgré toutes les mesures en place, on ne se sent pas tant en sécurité chez Costco. Donc, qu'est-ce que ça peut être ailleurs, comme sentiment de sécurité?

Une fois rendu à la maison, on désinfecte tout. On passe des lingettes sur les boites de céréales, sur les pintes de lait, sur tout. Et j'en suis rendu à laver mes fruits à l'eau savonneuse, parce que certains disent qu'il faut maintenant considérer que nos aliments doivent être traités comme s'ils avaient été exposés à du jus de poulet cru.

jeudi 26 mars 2020

Chronique de l'apocalypse

Me voilà de retour en pleine tourmente pour partager à l'humanité mes sentiments en cette période ma foi fort trouble de pandémie mondiale liée au coronavirus (aussi appelé COVID-19 pour rendre le virus moins sympathique).

Il y a deux semaines, je revenais de Floride en plein au moment où le gouvernement a décrété un isolement de 14 jours pour toute personne rentrée de l'étranger. La veille, on apprenait par l'OMS que le phénomène était officiellement une pandémie mondiale. On avait aussi appris quelques jours plus tôt que Tom Hanks et sa femme avaient attrapé le coronavirus en Australie.

Depuis, à chaque jour, le bilan s'alourdit et les actions internationales prennent de l'ampleur.  À certains endroits, 5% des personnes atteintes décèdent de l'infection virulente. Les frontières sont fermées entre les pays, les parcs, piscines, bibliothèques, restaurants et écoles sont fermés. Les enfants sont en congé depuis la semaine de relâche et cette relâche se poursuivra vraisemblablement au moins jusqu'en septembre. 

Beaucoup de gens sont en télétravail. Dans ma rue, il y a des autos dans presque chaque entrée, les jours de semaine. On pratique la distanciation sociale, ce qui revient en quelque sorte à considérer chaque personne croisée dans la rue comme porteuse du virus potentiellement mortel. On nous rappelle quotidiennement de nous laver les mains, de ne pas porter nos mains à notre visage. 

En d'autres mots, on nous incite informellement à la paranoïa envers les gens et envers nos mains. C'est une bien étrange sensation. Et pour la première fois de l'histoire de l'humanité, c'est mondial. C'est en Amérique du Sud, en Amérique du Nord, en Europe, en Asie, en Océanie et en Afrique. 

Au moment d'écrire ces lignes, entre la moitié et le tiers de l'humanité est en confinement. C'est du jamais vu. Et c'est grâce à la Chine qu'on en est rendus là.

Je reviendrai donc probablement occasionnellement ici pour écrire mes chroniques de l'apocalypse. Parce que c'est ce qui s'approche le plus possible de l'apocalypse. Plus que la deuxième guerre mondiale, plus que la crise financière de 2008-2009. Tout le monde capote autour de la terre. Et moi, je capote pas, mais ça me rend quand même anxieux de voir l'extérieur au complet de la maison comme une menace potentielle.