vendredi 29 décembre 2006

Récapitulation de l'année 2006

Ayant une facilité déconcertante pour me projeter dans le futur, je suis capable de me visualiser assez clairement, en l'an 2066, dans mon hospice. Entre deux bouchées de biscuits soda, il m'arrivera assurément de contempler intérieurement mon passé. Et puisque je serai possiblement au seuil de la démence à cet âge là, je prévois ici le coup en relatant les grands moments de ce qui se sera passé au cours de cette année qui s'achèvera dans un peu plus de 48 heures.
 
L'année 2006 a commencé avec un changement de boulot. Je me rappelle ce jour du 9 janvier 2006 lorsque je suis passé à deux doigts de vomir à plusieurs reprises à la vue répétée d'un de mes nouveaux collègues (un être puant, malpropre et complètement inutile pour la fonction publique) qui avait les narines toutes croûtées de morve séchée. Je sais que ça doit être la 3ème fois que j'en fais mention sur ce blog, mais ce fut probablement la vision la plus dégueulasse de toute ma carrière, passée et à venir, au sein de la fonction publique. 
 
Même mon futur alzheimer ne devrait pas venir à bout de ce souvenir inqualifiable.
Je me rappelle ensuite m'être dit très vite qu'il n'y avait pas d'ambiance dans ce bureau là, et que je n'allais pas y rester éternellement.
 
Je me rappelle Audray, quoique ça ne me dérangerait pas que l'alzheimer m'enlève ce souvenir de la seule fille qui m'aura fait de la peine en 2006. Je hais cette idée d'avoir aimé une fille qui ne m'aura pas aimé.
 
Je me rappelle avoir fait la connaissance de Xavier et m'être dit qu'un enfant comme ça, ça va dans une cage.
 
Je me rappelle cet été comme musicien de rue, et particulièrement cette première soirée où j'étais si terrifié que je me suis emmené 2 bières que j'ai bues dans le cimetière anglais pour être moins angoissé. Je me rappelle ensuite avoir eu souvent l'impression d'être une véritable travailleuse sociale à l'écoute des itinérants qui erraient sur la rue St-Jean, en train de cuver leurs King Cans de Old Milwaukee. Je me rappelle les petits enfants qui me regardaient et qui trippaient, les gens qui me pitchaient leur monnaie indésirable (cents noires) et ceux qui arrêtaient pour chanter avec moi ou me regarder avec le sourire. Je me rappelle surtout avoir trouvé que c'était mon plus bel été depuis très longtemps..
 
Je me rappelle ma rencontre du 4ème type du 12 juillet. L'histoire que j'ai relatée constitue assurément mon aventure la plus percutante de tout ce blog.
 
Je me rappelle le terrassement réalisé promptement et efficacement chez nous en août, ainsi que la verdure de mon terrain battant haut la main celle de mes voisins (me procurant ainsi fierté et notoriété). Toujours dans la catégorie "aménagement de son chez-soi", je me rappelle l'assemblage de mon cabanon, qui allait toutefois basculer deux mois plus tard lors d'une journée particulièrement venteuse.
 
Je me rappelle les mois d'octobre et de novembre qui ont compensé pour le vide quasi-total du reste de l'année 2006, au niveau de la séduction.
 
Je me rappelle ce mois de novembre où je suis retourné d'où j'étais parti en janvier 2006. Je me rappelle ma joie incommensurable de réaliser qu'en moins d'une semaine, au moins 10 fois plus de personnes m'avaient adressé la parole qu'en 10 mois au sein de mon bureau précédent.
 
Finalement, je me rappelle avoir constaté que ce blog avait des impacts très positifs sur mon moral (et peut-être sur le vôtre aussi?). J'ai beaucoup apprécié le tenir à jour et vous partager certaines de mes expériences. Bien que certains textes m'apparaissent franchement ennuyants avec le recul, il y en a d'autres dont je suis très fier. C'est probablement à partir de la moitié de l'année 2006 que j'ai écrit mes meilleurs textes ici.
 
C'est ici que se termine pour moi l'année 2006.

dimanche 17 décembre 2006

Week-end night life

L'année achève. C'est le temps de rentabiliser ses fins de semaine au maximum... 
 
Vendredi au Turf
 
Ce vendredi, je me suis rendu au Bar Le Turf, à Québec.
 
J'étais particulièrement en forme pour établir le contact avec les étrangers puisque j'adressai la parole à quelques inconnus, dont un dans les toilettes qui était particulièrement expressif. Bien que son débit de niaiseries fusse particulièrement élevé, c'était un garçon sympathique et volubile (un peu trop). Je lui fis part du fait que j'étais avec deux autres garçons et que nous étions tous célibataires. Avait-il des amies célibataires avec lui? Oui, mais ces dernières étaient, semble t-il, très difficiles.
 
Nous allâmes les rejoindre quelques minutes plus tard. Les dites amies n'étaient absolument pas amenchées pour être difficiles. Nous les ignorâmes avec brio, car des filles difficiles sans charisme ne méritent que cela. Un gars me demanda d'où je connaissais le chef de la bande. Comme je trouvais que "j'ai pissé à côté de lui dans les chiottes" était une version drabe et un peu grossière, je lui ai dit que c'était une relation de longue date...
 
"Ça remonte à belle lurette" mentai-je effrontément.
Il me demanda si je le connaissais à cause de l'impro au Cégep Garneau:
"Oui, c'est ça!" m'exclamai-je!
"Connais-tu tel gars? (qui faisait de l'impro lui aussi)"
"Non, c'était pas dans mes années... mais moi je faisais la roche!" (Et me voilà en train de mimer une roche pour me donner un peu de crédibilité).
"Pas sérieux man!!!!"
"Ben oui! Je faisais tout le temps la roche!!"
 
Je riai intérieurement avec éclat. Il était cependant temps de quitter ce rassemblement de gens sans intérêt.
En bon tombeur, Mike Boy nous intégra plus tard à deux filles avec qui nous passâmes le reste de la soirée sur la piste de danse. Une de ces dernières me présenta à 3 filles au hasard sur la piste de danse, me disant qu'elle allait "m'arranger ça" (pour mon célibat). En fait, elle m'arrangea ça en me faisant sentir comme un puissant repellant puisque toutes les filles qui me furent présentées ne restèrent que bien peu de temps à mes côtés. Une s'est même sauvée avant même que je ne puisse dire quoique ce soit. Jamais je n'eus une si piètre estime de mon charme personnel.
 
J'eus une fois de plus droit à la question "Pourquoi t'as pas de blonde?" de la part d'une de nos nouvelles amies, cette fois. Que répondre à cela? Je ne pus faire autrement que de lui répondre: "Pis toi, pourquoi t'as un chum?"
 
Samedi au pub de l'Université Laval
 
Après des mois sans faire de sortie en commun, samedi soir, je me suis rendu au Pub de l'Université avec Mathieu.
 
Première constatation: Le pub a changé et c'est pour le mieux. J'aime beaucoup le nouvel aménagement, on se sent beaucoup plus à l'aise et c'est plus aéré.
 
Quelques discussions ont lieu. Mathieu me fait part à maintes reprises de son découragement par rapport à mes interventions qu'il considère presque toujours comme étant déplacées et complètement débiles. Il me mentionne également que sa blonde lui a demandé quel était son but de sortir comme ça dans un bar. Comme si une sortie par 8 mois allait mettre en péril leur couple. Inutile de dire que j'eus un haut-le-coeur instantané en entendant cela. Ça doit être pour ça que je suis tout seul moi: parce que le jour où une fille va me dire qu'une activité par 8 mois avec un ami que je ne vois presque jamais est une activité de trop, ça se peut que je lui dise des choses disgracieuses.
 
Une fille que j'avais rencontré il y a quelques mois vint nous voir pour nous offrir de danser le latino. Je lui présentai Mathieu comme étant un excellent danseur (exagération totale). Je me dis que ça lui ferait assurément un peu de bien de se frotter sur une autre fille que sa blonde. D'ailleurs, ça leur ferait un excellent prétexte pour diminuer la fréquence à une sortie par 2 ans plutôt qu'une sortie par 8 mois tant son couple aura été menacé par quelques pas de danse.
 
Donc pendant qu'il dansait, je sirotais ma bière en regardant les écrans géants. Quelle belle image que celle des télévisions à haute définition. C'était le constat indéniable de ces instants de solitude.
 
Je remarquai bientôt qu'une jolie fille avait pris place toute seule autour du bar. Elle se trouvait à environ 5 mètres de moi et buvait sa budweiser en regardant un peu partout. Mathieu était de retour à côté de moi, mais j'avais besoin d'un peu d'oestrogène (bien que Mathieu ait des répliques empreintes d'une forte dose d'oestrogène à l'occasion). Je décidai donc d'aller lui parler, ne serait-ce que pour avoir quelque chose à raconter sur mon blog. Après un peu d'hésitation, je me lève et vais la voir:
 
Moi: "Salut, est-ce que t'es toute seule?"
Elle: "Oui"
Moi: "Ataboy! C'est quoi ton nom?"
Elle: "Jennifer"
Moi: "Moi c'est Patrick, jasons!"
 
Et voilà que débute une dynamique discussion. La fille est bien sympathique, elle semble allumée et intelligente. Elle fait un bac en géographie, domaine que j'ai moi-même particulièrement affectionné il y a de nombreuses années. Je lui mentionne que j'ai un blog et que je suis allé la voir dans le but de parler d'elle sur mon blog, pourquoi pas? En fait, y'a ça et ses beaux cheveux bouclés qui sont en cause. Bien que j'essaie d'être le plus agréable possible, je note que malgré sa gentillesse et ses sourires, son intérêt à mon endroit est modéré. Vous savez, quand une fille vous trouve de son goût, y'a des petits gestes qui ne mentent pas. Et ces derniers étaient absents. C'est correct, elle était bien cute, mais je ne ressentais pas le besoin absolu de rencontrer la génitrice de mes futurs enfants.
 
Justification
 
Vous savez, un jour, j'ai écouté un vieux film de 1941 qui s'appelle Citizen Kane. Dans ce film, un vieux monsieur raconte que lors de sa jeunesse, il a vu une superbe jeune femme dans le métro. Il n'a pas osé l'approcher, ne sachant trop quoi lui dire. En sortant du métro, il s'est reviré et a vu la jeune femme le regarder et lui faire le plus beau des sourires. Le jeune homme est devenu adulte, puis homme mûr, puis vieillard. Mais au travers des âges, il n'a jamais oublié ce visage souriant. La potentielle femme de sa vie qui s'était révélée à lui quelques instants trop tard ne l'avait jamais quitté de tout le reste de sa vie. Comme un boulet silencieux qu'on traine en mémoire à chaque jour où on pense à ce qui manque pour qu'on soit heureux...
 
J'ai trouvé cette scène très triste. Ça m'a fait prendre conscience que de tous temps, les occasions manquées ont fait partie de l'histoire des gens. C'est évident hein? Mais qui en a vraiment pris conscience? Les portes entre-ouvertes méritent d'être poussées, même si c'est pour déboucher sur une pièce vide. Au moins, on en aura eu le coeur net.

mercredi 13 décembre 2006

La spatio-temporelle selon Mike Boy

Aujourd'hui, je dinais avec un ami du bureau. Habituellement, ces dîners sont la source de multiples récits relatifs à son rythme effréné de masturbation, dans le style: "Je te mens pas Pat, dimanche passé, je pense que j'ai rien que fait ça de ma journée... Je me suis levé pour déjeuner, mais j'avais tellement le goût que je suis retourné me coucher pour me branler. Après ça, je me suis levé pour essayer de faire de quoi, mais l'envie revenait toujours... Ça a fini que j'ai rien fait d'autre que ça de mon dimanche..."
Mais aujourd'hui, le côté animal de mon compagnon a été laissé de côté pour laisser place à un physicien des plus étonnants.
 
Je me dois de retranscrire notre conversation afin que vous puissiez bien comprendre::
 
Mike boy: "Toi, tu dois trouver tes soirées longues dans ta maison..."
Pat: "Ben je vois pas en quoi c'est plus long dans une maison que dans un appartement!?"
Mike Boy: "Ben c'est comme un poisson dans un aquarium, le temps passe vite car il a rien à faire!"
Pat: "!?!?!?! Je suis pas sûr de comprendre le lien entre l'espace et la vitesse d'écoulement du temps là!!"
Mike Boy: "Ben oui, moi quand je vais chez mes parents, c'est long, je vais dans le salon, c'est long, je vais dans le sous-sol, c'est long, je vais dans ma chambre, c'est long... Y'a comme plus de pièces pour trouver le temps long!"
Pat: "Ahaha ok, je pense que je commence à comprendre! Plus y'a de pièces, plus t'as l'occasion de te rendre compte qu'il n'y a rien à faire nulle part! Alors que dans un 2 et demi, c'est normal de trouver ça plate parce qu'ya pas beaucoup d'endroits à visiter!"
Mike Boy: "Exactement!"
 
Et c'est ainsi qu'un laborieux exercice de spatio-temporelle eut lieu autour d'une table, d'une cafétéria, d'un bureau quelconque. Nous en sortimes grandis. Et vous aussi d'ailleurs.
 
Nous reviendrons assurément aux branlettes.
 
N.B. Mike Boy est un lecteur assidû de ce blog, rendez-lui hommage!

lundi 11 décembre 2006

La mort suspendue


Je disais souvent à mon prof d'escalade que mon but, en suivant le cours, était de gravir des parois enneigées en bedaine, comme Sylvester Stallone dans "Falaise dans la mort". Je me trouvais bien drôle et lui aussi. Ça me procurait un sentiment de plaisir, puisqu'à défaut d'être bon grimpeur, j'étais au moins bon blagueur.
 
Toujours est-il que suite à mes allusions répétées à ce film, mon prof m'a recommandé quelque chose de beaucoup plus crédible. Il s'agissait de "Touching the Void" (VF: La mort suspendue) qui raconte l'histoire vécue de deux jeunes britanniques de 21 et 25 ans partis gravir une montagne de 6300 mètres, dans les Andes, au Pérou, en 1985. Il me disait que c'était comme dans la vraie vie, et que c'était un excellent film qui méritait d'être vu.
 
Je suis donc allé me louer ce film, afin d'occuper mon dimanche après-midi.
 
Voici un petit résumé de l'histoire. Vous allez voir, c'est pas mal enlevant:
 
Tout commence par une présentation de nos deux grimpeurs. Ils font la narration de l'histoire pendant que 2 grimpeurs-acteurs reconstituent l'histoire à l'écran. Ça commence sans trop niaiser. L'escalade débute dans les 5 premières minutes du film. La montée se déroule assez bien. Les deux alpinistes réussissent à se rendre au sommet en trois jours, même si le tout s'avère périlleux.
 
Toutefois, lors de la descente, un des deux alpinistes fait une très mauvaise chute et se casse une jambe. Quand je dis "casser", je dis que le tibia du gars a remonté dans sa jambe et est venu fracasser la rotule (ayoye tabarnac!) ce qui fit en sorte qu'il se retrouvait, pour ainsi dire, unijambiste.
 
En montagne, une blessure, ça signifie presque inévitablement la mort. On ne peut pas grimper (ou descendre) des parois horizontales quand on n'a qu'une jambe sur laquelle reposer ou se pousser. Ça prend 4 membres opérationnels. Malgré tout, l'alpiniste indemne décide de tenter d'aider son compagnon à regagner le sol. Ça ne fonctionne pas comme prévu et lors d'une descente sur une pente, notre unijambiste se retrouve bientôt suspendu au-dessus du vide (la pente qu'il dévalait s'est terminée par un précipice). L'autre alpiniste n'a finalement d'autre choix que de couper la corde pour ne pas chuter lui aussi (bref, il devait se dire: "c'est lui ou c'est nous deux").
 
La suite de l'histoire raconte comment l'alpiniste qui a coupé la corde réussit à redescendre et surtout comment l'autre alpiniste blessé, tombé dans une crevasse, réussit à s'en sortir. Malgré sa chute de 45 mètres, il réussit à sortir de la crevasse, puis à redescendre le reste de la montagne en se servant presque exclusivement de ses deux bras pour se tirer! C'est complètement débile, se tirer pendant des kilomètres, uniquement par ses deux bras. On le voit être complètement déshydraté alors qu'il y a tout plein de neige autour de lui (de la neige, ça n'hydrate pas tant que ça à ce qu'il parait), on le voit aussi se pisser dessus et aimer ça à cause du peu de chaleur que ça procure.
 
Le film est donc tragique bien qu'un moment soit assez amusant: dans un moment de désespoir, une toune disco que l'alpniste blessé déteste commence à lui revenir en tête. Puis, ça se met à jouer en "repeat" pendant des heures, dans sa tête... Il en vient à se dire qu'il va mourir sur cet air qu'il déteste tant!
 
Le gars a perdu le tiers de son poids pendant ces quelques jours. Et au moment où il était le plus désespéré, il réussit à regagner le camp de base où son ami, par chance, est toujours présent.
 
C'est probablement un des films les plus marquants que j'ai vu. Ça m'a un peu fait penser à "The Shawshank Redemption", bien que ce soit totalement dans un autre contexte. Mais les deux films ont ceci de commun que ce sont deux incroyables leçons de persévérance et de courage. De plus, c'est tourné dans un style très neutre, quasiment un documentaire, ou plutôt une reconstitution de ce qui a pu se passer. Les paysages sont écoeurants et il n'y a rien qui paraisse romancé. Je vous le recommande vivement, même si l'escalade ne vous intéresse pas du tout. C'est très émouvant de voir comment le gars réussit à atteindre son but et se fixant de petits objectifs, et surtout, de le voir dire à son ami qu'à sa place, il aurait aussi coupé la corde.
 
Louez-vous ça! Vous ne pourrez pas le regretter. Et comme je ne fais jamais de chronique vidéo ici, si je prends la peine de le faire, c'est que ça vaut la peine!
 
De mon côté, l'escalade, je laisse ça de côté. Je trouve que c'est un sport super excitant, mais un peu débile. Quand tu te divertis en laissant ta vie entre les mains de quelqu'un d'autre, je pense que tu cours un peu après le trouble. En tout cas, moi j'aime mieux mourir par ma faute que par celle de quelqu'un d'autre...

samedi 9 décembre 2006

Mon party de bureau des fêtes

C'était ce soir qu'avait lieu mon 5ème party de bureau des fêtes. Ça se déroulait à l'Hotel Plaza de Ste-Foy.
Comme d'habitude, je suis arrivé un des premiers. Pour occuper mon temps en solitaire, je décidai de m'imprégner de l'odeur de chlore qui se dégageait fortement de la piscine sur laquelle donnait une petite section à côté de la salle du party. Je patientai ainsi, avec pour seule compagnie le bruit des baigneurs 10 mètres plus bas, une bonne demie-heure avant l'arrivée de quelques connaissances. S'ensuivirent des discussions amusantes, mais rien de trop déstabilisant et de mémorable.
 
Le cocktail et le souper se déroulèrent également sans trop de heurts et d'adrénaline. La bouteille de Trapiche était à 30$, l'ambiance était correcte, mais je me sentais un peu submergé. Dans le sens, qu'il y avait un peu trop de monde à mon goût, on était plus serrés qu'à l'accoutumée, c'était plus bruyant et les lumières étaient moins tamisées que les années précédentes. Bref, je n'étais pas à mon aise autant que par les années passées. Par contre, les filles du bureau étaient particulièrement séduisantes, je ne suis pas le seul à en avoir fait la remarque...
 
Pendant le souper, nous avons dû commander 5-6 bouteilles de Trapiche pour 6 personnes. En plus de mes 3 verres de mousseux, et de mon flasque de Jack Daniels, mettons que l'alcool était au rendez-vous. Malheureusement, mes compagnons de l'année dernière m'ont faussé compagnie pour le Jack Daniels, j'ai donc dû recruter 3 nouveaux amis pour venir à bout de ces 200 ml de plaisir.
 
Un des faits saillants de la soirée fut sans doute l'ouverture de la piste de danse par Amélie et moi-même. C'est vraiment cool de connaitre quelqu'un d'assez game pour aller danser tout seul sur une vaste piste de danse, devant quelques centaines de personnes trop gênées pour y aller en premier. Amélie est de plus une cavalière modèle. Je l'ai fait swinger comme une championne.
 
Malheureusement, la piste de danse s'est remplie très vite. Nous avons créé un effet d'entrainement monstre, si bien que c'était compact un peu trop à mon goût après quelques minutes. J'ai tout de même toffé un bon moment car il fallait faire descendre tout l'alcool ingurgité et le souper 4 ou 5 services...
 
Peut-être une heure plus tard après le début de la danse, une nouvelle connaissance du bureau et moi-même décidons d'aller faire un tour aux autres partys qui ont lieu à l'hôtel. On nous a dit qu'un party de médecine, un party d'une banque quelconque et un autre party ont lieu en même temps que le nôtre. Nous décidons donc de partir à l'aventure pour voir s'il y a un peu plus de stimulations ailleurs.
 
Nous aboutissons dans un party du bloc opératoire de l'Hopital Laval. La salle est assez petite, mais il y a tout de même une bonne quinzaine de personnes sur la piste de danse, la grande majorité étant des filles (nous apprendrons plus tard qu'il s'agissait d'inhalothérapeutes). Mon acolyte et moi prenons place au milieu des danseuses. Ce dernier est presque aussitôt assailli par une fille, puis une autre (c'est un beau bonhomme de 22 ans qui pogne solidement). De mon côté, c'est un peu moins instantané, mais il y en a tout de même 2 ou 3 qui viennent à ma rencontre. Une, entre autres, qui s'appelle Josée et que je trouve particulièrement attirante.
 
Une de ses amies ne cesse de me pousser vers Josée, ou de me ramener en me tirant par la cravate, lorsque je m'éloigne moindrement de celle-ci. Je me dis: "Tiens donc, encore une autre qui trouve que j'ai l'air d'un osti de bon gars pour son amie célibataire!" Malheureusement, après un premier contact que je qualifierais de gagnant et une offre de faire connaissance ailleurs, genre autour d'une collation quelconque, ma dulcinée s'en va danser avec un autre gars (même si elle semblait bien intéressée à danser en ma compagnie au début!?!?!). Je me dis mentalement FUCK THE WORLD! Et pendant ce temps, mon camarade est en business avec sa fille. Celle-ci est vraiment accrochée. Mon camarade l'est beaucoup moins, ça doit être de même quand c'est trop facile de se pogner une fille, tu deviens blasé et tu te dis qu'yen a 3-4 autres qui t'attendent ailleurs de toute façon... Toujours est-il que j'apprends bientôt que Josée est célibataire mais a 32-33 ans et 2 flots qu'elle a une semaine sur deux. Finalement, c'est rien qu'une bonne chose qu'elle ne m'ait pas trop tourné autour puisque sa famille bien établie contribue à créer chez moi un effet de répulsion instantané. J'ai quand même le coeur brisé de voir une fille qui semblait intéressée pendant quelques instants aller danser avec un autre gars par après. Mais je le répète, FUCK THE WORLD.
 
Le moment le plus mystérieux de la soirée eu lieu lorsqu'une femme d'environ 40 ans passa à côté de moi pendant que j'étais assis tranquillement à relaxer, près de la piste de danse. Elle met ses deux mains sur mon visage et se place à 30 cm de mon visage pour me parler. Elle me dit: "Toi Patrick, ça fait pas longtemps que t'es revenu (au bureau) hein?" et là je dis que non. On ne se parle pas vraiment beaucoup plus, mais elle reste les deux mains comme ça sur mon visage pendant peut-être 30 secondes. À un moment donné, je lui demande si on se connait et elle me répond qu'elle est dans le Club Social et qu'elle s'appelle je ne sais plus trop quoi...?? Elle finit par partir sur la piste de danse rejoindre ses ami(e)s et je ne comprends absolument pas d'où cette femme sort et pourquoi elle a ressentie le besoin de me mettre les mains dans la face telle une Marie-Madeleine contemplant le visage du Christ lors d'une de ses chutes, sur le chemin de sa crucifixion. Comme je n'ai jamais vue cette femme auparavant, je mets ça sur le compte de la magie des fêtes.
 
Vers 2h30 du matin, écoeuré, voyant bien que le peak de la soirée est passé depuis longtemps, je criss mon camp au vestiaire, ramasser mon manteau. Jean-Philippe me voit et vient me traiter d'osti de chien sale d'être en train de partir sans être allé le saluer. Il me menace de venir écrire sur mon blog que je suis un osti de prétentieux (voir texte d'il y a environ 2 semaines sur lequel je mentionnais détester me faire traiter de prétentieux)! Vas-y mon JP, SALIS MA RÉPUTATION pour te venger de la photo que je mets de toi ici et sur laquelle tu as l'air d'un motherfucker!
 
La soirée se termine lorsque je ramène Jannick chez elle, à Sillery. Cette dernière me quête éhonteusement un lift. Je n'ai d'autre choix que d'accepter, car Jannick est une gentille fille et m'a quand même invité quelques fois chez elle. Même si on s'ostine régulièrement, c'est toujours de l'ostinage semi-amical. C'est une étrange relation en fait... On se pogne un peu, mais on a pas mal de respect l'un pour l'autre. Vraiment c'est une bien bizarre relation. Donc, en chemin, j'oriente la discussion vers des sujets plus intéressants que les habituels "Ouin, y fait pas beau sur la route à soir, blablablabla..."
 
Pat: "Me trouves tu séduisant?"
Jannick: "Pourquoi tu veux savoir ça haaaa!!"
Pat: "Aweille réponds sti, me trouves tu séduisant!!!"
Jannick: "Peut-être"
Pat: "Estie de calisse, me trouves tu séduisant oui ou non? Si c'est non dis-le, mais dis de quoi de précis, sacrament!! Je le sais que t'as un chum pis que t'es pas intéressée, je veux juste savoir si c'est oui ou non!!"
Jannick: "La séduction c'est de plusieurs niveaux... Pis au niveau relationnel, toi pis moi ça marche pas pantoute, c'est comme si t'étais connecté sur le FM pis moi sur le AM"
Pat: "Ouin mais mettons que tu pourrais faire des flots avec moi, le ferais-tu?"
Jannick: "À un niveau intellectuel pis à un niveau physique, oui, mais à un niveau relationnel, non pas pantoute. Tu cherches toujours le trouble on dirait, tu t'ostines, t'es entêté, pis ça m'énarve en calisse!"
Pat: "C'est toé qui capote pour rien ostie, je m'ostine même pas, je niaise pis toi tu prends tout au sérieux! Tu catches juste pas que je suis pas sérieux!! (ce qui est très vrai d'ailleurs)"
 
Et croyez le ou non, cette discussion se déroule pratiquement en même temps que Jannick me prend une main et me fait craquer doucement les doigts pendant que je conduis. Elle change ma main sur le volant et prend mon autre main pour me faire craquer les autres doigts. C'est assurément un des instants de conduite les plus "twilight zone" de toute mon existence.
 
Avant de débarquer, nous regardons ensemble les photos que j'ai prises pendant la soirée. Nous en venons à la conclusion que nous sommes tous les deux assez peu photogéniques mais plein de charme en personne. Ça se termine avec quelques becs d'amitié, et la conclusion que nous nous aimons bien, même si notre ratio ostinage/discussion est plutôt élevé.
 
À 4h du matin, je conclus ce texte. Bonne nuit!

mardi 5 décembre 2006

L'utilité tardive d'un cours complémentaire pris au cégep

C'est bien connu que lorsqu'un garçon célibataire arrive dans un nouveau milieu de travail, il s'empresse d'observer les ressources féminines autour de lui. Un milieu de travail sans stimulation est un milieu moribond.
 
Ça s'est adonné que, dans mon secteur, mon regard a été accroché par quelques représentantes du sexe opposé. Plus particulièrement par une jolie fille qui s'est avéré être d'origine outre-atlantique. Comme la fille me semblait être de mon âge et posséder un charme certain, il me fallait établir le contact afin de ne pas laisser les années passer en me disant qu'un jour, je ferais quelque chose (et que je ne ferais finalement rien).
 
Près de quatre semaines avaient passé depuis mon entrée en fonction et je savais que plus j'attendrais, plus le premier contact serait laborieux... Mais un bon midi, alors que je faisais innocemment la file pour faire chauffer mon lunch, la fille est venue se placer juste en arrière de moi. Je savais que c'était le Bon Dieu qui l'avait mise sur mon chemin et que c'aurait été péché de ne rien tenter. Je me suis donc lancé, avec le léger malaise du gars qui attendait son occasion depuis un certain moment:
 
Moi: "Est-ce que t'es russe?"
Elle: "Oui"
Moi: "Ztravstvouyetyé!" (ce qui veut dire bonjour en russe)
Elle: "Ztravstvouyetyé"
Moi: "J'ai pris un cours de russe jadis, c'est le fun, ça peut enfin servir!"
Elle (visage décontenancé): "Pourquoi?"
Moi: "Ben c'était au cégep, ils me l'ont donné parce que c'était mon 6ème choix j'imagine..."
Elle: "Ah ok!"
Moi: "Maya padrouga, chto eta takoyé..." (mon amie, qu'est-ce que c'est?)
Elle (traduisant ce que je dis): "Qu'est-ce que c'est"
Moi: "Oups, je pensais que je t'avais demandé ton nom!"
Elle: "Kak tebya zavout" (Quel est ton nom?)
Moi: "Ah oui, c'est ça que je voulais dire!"
 
Et elle me dit ensuite que dans les films de terroristes, les gens qui parlent russe disent souvent n'importe quoi et que leurs dialogues ne veulent habituellement rien dire. Je lui parle d'Orange Mécanique et des quelques mots russes qui y sont prononcés... Le film ne lui dit rien.
 
Malheureusement, un repas réchauffé ne cuit jamais bien longtemps. Ainsi, nos lunchs sont bientôt prêts dans les micro-ondes. On se salue amicalement, et ça se termine ainsi.
 
Depuis ce mémorable contact autour d'un micro-ondes, je l'ai revue deux ou trois fois, sans que ce soit approprié pour entâmer une discussion. À chaque fois, elle m'a tout de même fait un beau sourire sympathique, ce qui me laisse croire que je n'ai pas eu l'air trop con. Ce ne sont pas quelques sourires qui vont me faire me lancer dans les grandes envolées romantico-juvéniles comme seul le célibataire poche est capable d'en faire (faut bien mériter son surnom...). Mais il en demeure que ça a contribué à ajouter un petit quelque chose à mon environnement de travail, au moins au même titre que les savoureux strudels aux cerises de la machine distributrice.
 
Quitte à en faire mon idée fixe, je n'aurai pas attendu d'avoir un diagnostic de bactérie mangeuse de chair dans le mollet pour me dire "j'aurais donc dû agir pendant que j'étais en bonne santé et que j'avais mes deux jambes, osti de criss!". D'ailleurs, à ce sujet, n'oubliez jamais qu'il est toujours plus difficile de séduire le sexe opposé avec un membre en moins. Agissez maintenant!

lundi 4 décembre 2006

Le bon gars que je suis

Dans son dernier commentaire, à propos de mon dernier texte, Tangerine disait: "Dire qu'il y a plein de filles qui cherchent un gars comme toi.!"
 
C'est gentil et flatteur. Mais ça m'a rappelée une soirée vécue récemment... Une autre de ces nombreuses fois où on a sous-entendu que j'étais un bon gars qui fitterait bien avec plein de filles absentes ou non-déclarées.
 
C'était un samedi soir de pognage de cul comme je les exècre. Afin de m'occuper, je suis planifié une petite sortie dans un bar avec un ami à moi et sa blonde cocue. Je dis cocue parce que mon pote l'a cocufiée à maintes reprises, dans le cadre d'études à l'extérieur de notre région. J'ai toujours pensé que ça te paraissait dans la face quand t'étais pas amoureux et que tu trompais allègrement ta blonde. Mais dans leur cas à eux, tout semble fonctionner plutôt bien et on dirait qu'elle en redemande. Ça me laisse songeur sur les tenants et les aboutissants d'une relation durable.
 
Je me dis donc que:
 
A -Il est bien meilleur comédien que moi
B -Sa blonde est une parfaite dinde (j'ai de l'estime pour elle, c'est donc difficile d'affirmer cela)
C -Sa blonde est dépendante affective
D -Nous vivons dans un monde où les crosseurs sont glorifiés
 
Mais revenons à nos moutons. Ce soir là, après quelques parties de billard et une moitié de pichet, la blonde de mon ami était bien chaude. Elle commence à me flatter un peu partout (au vu et au su de mon pote, bien entendu...) et me demande comment va ma vie sentimentale. Je lui réponds que ça va couçi couça. Rien de substantiel à raconter, que des atomes crochus qui décrochent bien rapidement. Et là, notre cocue, la bouche bien collée sur mon oreille, les seins bien plantés dans mon dos, commence à me dire qu'elle ne comprend pas que je sois tout seul. Qu'il y a plein de filles qui cherchent un bon gars comme moi... Je ne peux faire autrement que de lui répondre que je ne suis peut-être pas un si bon gars que ça (mettons quelque chose au clair si quelqu'un quelque part avait des doutes à ce sujet: mon niveau de bonté est très standard...)
 
Je finis par apprendre qu'elle me verrait avec une de ses amies qui habite à Montréal, qui sort avec un genre de crotté de 37 ans, et blablabla... Elle me dit que c'est une jolie fille, sympathique, dynamique, pas grosse, pas mince, avec des bons seins et tout le kit. Wow que de détails crus de la bouche d'une fille. Ça finit que je lui donne mon email pour qu'elle le donne à son amie qui devrait normalement me contacter prochainement. Je me dis que c'est le genre d'histoire que j'ai vécue plusieurs fois (la fois la plus pathétique étant ce printemps, dans un bar de Gatineau, lorsque j'ai donné mon numéro à une lointaine amie de Véro, rencontrée par hasard, qui avait, semble t-il, une amie célibataire dont je pourrais être le genre, dans le coin de Québec). Des filles qui trouvent donc que je suis un gentil garçon et que je serais parfait pour leur jolie amie malheureuse ou délaissée, il semble y en avoir à la pochetée.
Eh bien, vous l'aurez deviné, une fois de plus, ça n'a rien donné! Une discussion de bar, sur la bonté d'une personne et la potentielle connection avec une autre personne absente, ça a autant de valeur qu'un gros rot de bière. C'est juste moins grossier.

dimanche 3 décembre 2006

Réflexions sous un beau grand ciel bleu

Dimanche matin, 3 décembre 2006. Je suis couché dans mon lit, les stores ouvertes. Le ciel est beau, bleu, dégagé.
 
Outre le lavage du dimanche, je me demande quoi faire pour m'occuper et faire de cette journée une journée spéciale. Je dois avouer que mes fins de semaine sont généralement vides, ce qui m'ennuie à un degré variable selon les saisons. L'hiver, ça m'ennuie assurément plus que le printemps ou l'été, vous l'aurez deviné. Mais je me demande quels sont les gens qui ont des fins de semaine vraiment chargées, hormis ceux qui travaillent, ceux qui ont des enfants ou ceux qui pratiquent intensivement un sport? Comme je n'ai pas la possibilité ou pas le goût de faire partie d'aucune de ces catégories, je me dis que mon état d'oisiveté est incontournable...
 
Pour m'occuper, quoi de mieux qu'un peu d'écriture sur ce blog? Vous savez, depuis plusieurs jours, j'aurais le goût d'écrire plein de trucs ici (en fait j'ai plusieurs ébauches de textes non publiés, j'attends le bon moment pour les publier...), mais on dirait que soit que j'ai l'impression de radoter avec mes introspections ténébreuses qui reviennent toujours au même, soit que je suis bloqué par l'idée qu'un certain nombre de personnes qui me connaissent dans la vraie vie lisent ce blog.
 
J'éprouve exactement la même sensation pour ma musique. J'ai l'impression de me répéter, de refaire des pièces qui sont une variante plus ou moins recherchée d'une autre pièce déjà faite auparavant. Bref, j'ai l'impression d'avoir fait le tour et de n'effectuer qu'un retour prévisible sur des sentiers déjà empruntés. 
 
C'est vraiment plate, c'est comme si j'étais arrivé au bout de ce que j'avais à offrir à l'humanité (je prends ça au sérieux hein?).
 
Et j'étais là, couché, tel un prestataire de l'assistance-emploi, à me demander quoi faire pour m'occuper, à me demander à quoi rimait mon existence. À être blasé de la vie à un point tel que je me disais que quoique je fasse, mon état ne pouvait à peu près pas évoluer à long terme. Oui, je pourrais m'acheter un banjo ou une flûte traversière, ça serait bien plaisant pendant quelques mois d'apprentissage, mais je finirais par avoir fait le tour là aussi. Quand même que je vendrais ma maison et que je crisserais ma routine là, pour partir à l'aventure, faire le tour du monde, je réaliserais bien vite que tout est partout pareil. Les paysages changent, mais l'être humain reste fondamentalement ennuyant partout où que l'on aille. J'en suis profondément persuadé et ça me désole. Il y a des gens étonnants et charismatiques, mais ils sont si rares que ce n'est pas en partant faire le chemin de Compostelle en Espagne qu'on a plus de chance de les trouver qu'à Place Laurier ou au Club Price.
 
Il n'y a véritablement qu'une seule chose en laquelle je crois de plus en plus avec les années, c'est la totale insignifiance de mon existence. Du petit tas de poussière puante en devenir que je représente. Et malgré tout ça, je suis mû par l'idée omniprésente que je me dois de rentabiliser au maximum chaque temps libre qui m'est offert. Parce qu'il n'y a que les idiots qui attendent un diagnostic de cancer du cerveau pour se mettre en marche.
 
Bref, j'éprouve le vif désir de bouger, avec la certitude que bouger ne changera rien.
 
Comment on pourrait appeler ça? Le désespoir? Humm non. N'ayant pas nécessairement le goût de me tirer une balle dans la tête, je n'irais pas jusqu'à utiliser ce terme là. Mais on dirait que je deviens un pourri d'existentialiste à la Jean-Paul Sartre ou à la Albert Camus, et ça me dégoûte. Car je ne veux rien avoir de commun avec des ostis de Français.
 
Sous un beau ciel bleu du début décembre, dans une banlieue de la rive-sud de Québec, j'avais l'impression, en vingt-sept années d'existence, d'avoir déjà fait le tour des surprises que pouvait offrir la vie.

vendredi 1 décembre 2006

Le secret de ma taille de guêpe

Afin de combattre ce sournois syndrôme de la page blanche duquel je semble atteint ces derniers temps, j'ai décidé de m'inspirer de Tangerine (voir texte du 1er décembre 2006).
 
Je fais référence à ce passage de son texte, en particulier:
 
"Certaines me demandent si je fais de l'aérobie pour garder ma taille. La réponse est non. Rien qu'à entretenir et dépoussiérer tous les nombreux bibelots qui ornent ma maison me demande plusieurs heures par semaine ."
 
Eh bien Tangerine, il semble que nous ayons les mêmes questions de notre entourage.
On me demande régulièrement comment je fais pour avoir un si attirant petit cul racing. Je ne sais que répondre, car je n'ai jamais fait d'efforts particuliers pour qu'il en soit ainsi. Je vous dirais que c'est d'abord et avant tout une question de gênes et que le fait de ne pas trop manger de poutine et de caramilks aide considérablement à ne pas devenir gras et flasque.
 
D'ailleurs, pas plus tard que ce matin, des collègues me demandaient comment je mesurais et combien je pesais. Je savais qu'avec mes 6'3 et 160 livres, j'allais susciter de vives réactions chez mes compagnons fonctionnaires inactifs et bedonnants. J'étais de loin le plus grand et le moins lourd de la bande, ce qui me cause toujours un certain malaise (alors que je devrais en fait être fier de mon métabolisme ultra-performant et capable de se débarasser de la marde qui circule dans mon organisme avec brio). Nous avons donc discuté du pourquoi de mon état et l'explication la plus logique que j'ai réussi à dire, c'est que c'était une question d'hérédité et sans doute d'attitude aussi.
 
Parce que je ne suis pas le genre de gars à marcher d'un pas lent, à avoir le dos courbé, à répondre "Ah ben coudonc, ah ben ouin... Ah ben c'est à peu près ça là, la réponse...", à manger un sac de chips au ketchup à chaque jour pair et à avoir le front graisseux et luisant. 
 
Je ne peux dire que le ménage soit le secret de mon succès. Comme je ne passe la balayeuse et ne lave mes planchers qu'une fois par mois environ (et peut-être même moins...), là n'est assurément pas la réponse. Donc on va dire que mes sympathiques parents et mon attitude de grand champion international de course y sont pour beaucoup. 
 
Voilà le secret d'un petit cul bien ferme.