C'était ce soir qu'avait lieu mon 5ème party de bureau des fêtes. Ça se déroulait à l'Hotel Plaza de Ste-Foy.
Comme
d'habitude, je suis arrivé un des premiers. Pour occuper mon temps en
solitaire, je décidai de m'imprégner de l'odeur de chlore qui se
dégageait fortement de la piscine sur laquelle donnait une petite
section à côté de la salle du party. Je patientai ainsi, avec pour
seule compagnie le bruit des baigneurs 10 mètres plus bas, une bonne
demie-heure avant l'arrivée de quelques connaissances. S'ensuivirent
des discussions amusantes, mais rien de trop déstabilisant et de
mémorable.
Le
cocktail et le souper se déroulèrent également sans trop de heurts et
d'adrénaline. La bouteille de Trapiche était à 30$, l'ambiance était
correcte, mais je me sentais un peu submergé. Dans le sens, qu'il y
avait un peu trop de monde à mon goût, on était plus serrés qu'à
l'accoutumée, c'était plus bruyant et les lumières étaient moins
tamisées que les années précédentes. Bref, je n'étais pas à mon aise
autant que par les années passées. Par contre, les filles du bureau
étaient particulièrement séduisantes, je ne suis pas le seul à en avoir
fait la remarque...
Pendant
le souper, nous avons dû commander 5-6 bouteilles de Trapiche pour 6
personnes. En plus de mes 3 verres de mousseux, et de mon flasque de
Jack Daniels, mettons que l'alcool était au rendez-vous.
Malheureusement, mes compagnons de l'année dernière m'ont faussé
compagnie pour le Jack Daniels, j'ai donc dû recruter 3 nouveaux amis
pour venir à bout de ces 200 ml de plaisir.
Un
des faits saillants de la soirée fut sans doute l'ouverture de la
piste de danse par Amélie et moi-même. C'est vraiment cool de connaitre
quelqu'un d'assez game pour aller danser tout seul sur une vaste piste
de danse, devant quelques centaines de personnes trop gênées pour y
aller en premier. Amélie est de plus une cavalière modèle. Je l'ai fait
swinger comme une championne.
Malheureusement,
la piste de danse s'est remplie très vite. Nous avons créé un effet
d'entrainement monstre, si bien que c'était compact un peu trop à mon
goût après quelques minutes. J'ai tout de même toffé un bon moment car
il fallait faire descendre tout l'alcool ingurgité et le souper 4 ou 5
services...
Peut-être
une heure plus tard après le début de la danse, une nouvelle
connaissance du bureau et moi-même décidons d'aller faire un tour aux
autres partys qui ont lieu à l'hôtel. On nous a dit qu'un party de
médecine, un party d'une banque quelconque et un autre party ont lieu
en même temps que le nôtre. Nous décidons donc de partir à l'aventure
pour voir s'il y a un peu plus de stimulations ailleurs.
Nous
aboutissons dans un party du bloc opératoire de l'Hopital Laval. La
salle est assez petite, mais il y a tout de même une bonne quinzaine de
personnes sur la piste de danse, la grande majorité étant des filles
(nous apprendrons plus tard qu'il s'agissait d'inhalothérapeutes). Mon
acolyte et moi prenons place au milieu des danseuses. Ce dernier est
presque aussitôt assailli par une fille, puis une autre (c'est un beau
bonhomme de 22 ans qui pogne solidement). De mon côté, c'est un peu
moins instantané, mais il y en a tout de même 2 ou 3 qui viennent à ma
rencontre. Une, entre autres, qui s'appelle Josée et que je trouve
particulièrement attirante.
Une
de ses amies ne cesse de me pousser vers Josée, ou de me ramener en me
tirant par la cravate, lorsque je m'éloigne moindrement de celle-ci.
Je me dis: "Tiens donc, encore une autre qui trouve que j'ai l'air d'un
osti de bon gars pour son amie célibataire!" Malheureusement, après un
premier contact que je qualifierais de gagnant et une offre de faire
connaissance ailleurs, genre autour d'une collation quelconque, ma
dulcinée s'en va danser avec un autre gars (même si elle semblait bien
intéressée à danser en ma compagnie au début!?!?!). Je me dis
mentalement FUCK THE WORLD! Et pendant ce temps, mon camarade est en
business avec sa fille. Celle-ci est vraiment accrochée. Mon camarade
l'est beaucoup moins, ça doit être de même quand c'est trop facile de
se pogner une fille, tu deviens blasé et tu te dis qu'yen a 3-4 autres
qui t'attendent ailleurs de toute façon... Toujours est-il que
j'apprends bientôt que Josée est célibataire mais a 32-33 ans et 2
flots qu'elle a une semaine sur deux. Finalement, c'est rien qu'une
bonne chose qu'elle ne m'ait pas trop tourné autour puisque sa famille
bien établie contribue à créer chez moi un effet de répulsion
instantané. J'ai quand même le coeur brisé de voir une fille qui
semblait intéressée pendant quelques instants aller danser avec un autre
gars par après. Mais je le répète, FUCK THE WORLD.
Le
moment le plus mystérieux de la soirée eu lieu lorsqu'une femme
d'environ 40 ans passa à côté de moi pendant que j'étais assis
tranquillement à relaxer, près de la piste de danse. Elle met ses deux
mains sur mon visage et se place à 30 cm de mon visage pour me parler.
Elle me dit: "Toi Patrick, ça fait pas longtemps que t'es revenu (au
bureau) hein?" et là je dis que non. On ne se parle pas vraiment
beaucoup plus, mais elle reste les deux mains comme ça sur mon visage
pendant peut-être 30 secondes. À un moment donné, je lui demande si on
se connait et elle me répond qu'elle est dans le Club Social et qu'elle
s'appelle je ne sais plus trop quoi...?? Elle finit par partir sur la
piste de danse rejoindre ses ami(e)s et je ne comprends absolument pas
d'où cette femme sort et pourquoi elle a ressentie le besoin de me
mettre les mains dans la face telle une Marie-Madeleine contemplant le
visage du Christ lors d'une de ses chutes, sur le chemin de sa
crucifixion. Comme je n'ai jamais vue cette femme auparavant, je mets
ça sur le compte de la magie des fêtes.
Vers
2h30 du matin, écoeuré, voyant bien que le peak de la soirée est passé
depuis longtemps, je criss mon camp au vestiaire, ramasser mon
manteau. Jean-Philippe me voit et vient me traiter d'osti de chien sale
d'être en train de partir sans être allé le saluer. Il me menace de
venir écrire sur mon blog que je suis un osti de prétentieux (voir
texte d'il y a environ 2 semaines sur lequel je mentionnais détester me
faire traiter de prétentieux)! Vas-y mon JP, SALIS MA RÉPUTATION pour
te venger de la photo que je mets de toi ici et sur laquelle tu as
l'air d'un motherfucker!
La
soirée se termine lorsque je ramène Jannick chez elle, à Sillery.
Cette dernière me quête éhonteusement un lift. Je n'ai d'autre choix
que d'accepter, car Jannick est une gentille fille et m'a quand même
invité quelques fois chez elle. Même si on s'ostine régulièrement,
c'est toujours de l'ostinage semi-amical. C'est une étrange relation en
fait... On se pogne un peu, mais on a pas mal de respect l'un pour
l'autre. Vraiment c'est une bien bizarre relation. Donc, en chemin,
j'oriente la discussion vers des sujets plus intéressants que les
habituels "Ouin, y fait pas beau sur la route à soir, blablablabla..."
Pat: "Me trouves tu séduisant?"
Jannick: "Pourquoi tu veux savoir ça haaaa!!"
Pat: "Aweille réponds sti, me trouves tu séduisant!!!"
Jannick: "Peut-être"
Pat:
"Estie de calisse, me trouves tu séduisant oui ou non? Si c'est non
dis-le, mais dis de quoi de précis, sacrament!! Je le sais que t'as un
chum pis que t'es pas intéressée, je veux juste savoir si c'est oui ou
non!!"
Jannick: "La
séduction c'est de plusieurs niveaux... Pis au niveau relationnel, toi
pis moi ça marche pas pantoute, c'est comme si t'étais connecté sur le
FM pis moi sur le AM"
Pat: "Ouin mais mettons que tu pourrais faire des flots avec moi, le ferais-tu?"
Jannick:
"À un niveau intellectuel pis à un niveau physique, oui, mais à un
niveau relationnel, non pas pantoute. Tu cherches toujours le trouble
on dirait, tu t'ostines, t'es entêté, pis ça m'énarve en calisse!"
Pat:
"C'est toé qui capote pour rien ostie, je m'ostine même pas, je niaise
pis toi tu prends tout au sérieux! Tu catches juste pas que je suis
pas sérieux!! (ce qui est très vrai d'ailleurs)"
Et
croyez le ou non, cette discussion se déroule pratiquement en même
temps que Jannick me prend une main et me fait craquer doucement les
doigts pendant que je conduis. Elle change ma main sur le volant et
prend mon autre main pour me faire craquer les autres doigts. C'est
assurément un des instants de conduite les plus "twilight zone" de
toute mon existence.
Avant
de débarquer, nous regardons ensemble les photos que j'ai prises
pendant la soirée. Nous en venons à la conclusion que nous sommes tous
les deux assez peu photogéniques mais plein de charme en personne. Ça
se termine avec quelques becs d'amitié, et la conclusion que nous nous
aimons bien, même si notre ratio ostinage/discussion est plutôt élevé.
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