mardi 5 décembre 2006

L'utilité tardive d'un cours complémentaire pris au cégep

C'est bien connu que lorsqu'un garçon célibataire arrive dans un nouveau milieu de travail, il s'empresse d'observer les ressources féminines autour de lui. Un milieu de travail sans stimulation est un milieu moribond.
 
Ça s'est adonné que, dans mon secteur, mon regard a été accroché par quelques représentantes du sexe opposé. Plus particulièrement par une jolie fille qui s'est avéré être d'origine outre-atlantique. Comme la fille me semblait être de mon âge et posséder un charme certain, il me fallait établir le contact afin de ne pas laisser les années passer en me disant qu'un jour, je ferais quelque chose (et que je ne ferais finalement rien).
 
Près de quatre semaines avaient passé depuis mon entrée en fonction et je savais que plus j'attendrais, plus le premier contact serait laborieux... Mais un bon midi, alors que je faisais innocemment la file pour faire chauffer mon lunch, la fille est venue se placer juste en arrière de moi. Je savais que c'était le Bon Dieu qui l'avait mise sur mon chemin et que c'aurait été péché de ne rien tenter. Je me suis donc lancé, avec le léger malaise du gars qui attendait son occasion depuis un certain moment:
 
Moi: "Est-ce que t'es russe?"
Elle: "Oui"
Moi: "Ztravstvouyetyé!" (ce qui veut dire bonjour en russe)
Elle: "Ztravstvouyetyé"
Moi: "J'ai pris un cours de russe jadis, c'est le fun, ça peut enfin servir!"
Elle (visage décontenancé): "Pourquoi?"
Moi: "Ben c'était au cégep, ils me l'ont donné parce que c'était mon 6ème choix j'imagine..."
Elle: "Ah ok!"
Moi: "Maya padrouga, chto eta takoyé..." (mon amie, qu'est-ce que c'est?)
Elle (traduisant ce que je dis): "Qu'est-ce que c'est"
Moi: "Oups, je pensais que je t'avais demandé ton nom!"
Elle: "Kak tebya zavout" (Quel est ton nom?)
Moi: "Ah oui, c'est ça que je voulais dire!"
 
Et elle me dit ensuite que dans les films de terroristes, les gens qui parlent russe disent souvent n'importe quoi et que leurs dialogues ne veulent habituellement rien dire. Je lui parle d'Orange Mécanique et des quelques mots russes qui y sont prononcés... Le film ne lui dit rien.
 
Malheureusement, un repas réchauffé ne cuit jamais bien longtemps. Ainsi, nos lunchs sont bientôt prêts dans les micro-ondes. On se salue amicalement, et ça se termine ainsi.
 
Depuis ce mémorable contact autour d'un micro-ondes, je l'ai revue deux ou trois fois, sans que ce soit approprié pour entâmer une discussion. À chaque fois, elle m'a tout de même fait un beau sourire sympathique, ce qui me laisse croire que je n'ai pas eu l'air trop con. Ce ne sont pas quelques sourires qui vont me faire me lancer dans les grandes envolées romantico-juvéniles comme seul le célibataire poche est capable d'en faire (faut bien mériter son surnom...). Mais il en demeure que ça a contribué à ajouter un petit quelque chose à mon environnement de travail, au moins au même titre que les savoureux strudels aux cerises de la machine distributrice.
 
Quitte à en faire mon idée fixe, je n'aurai pas attendu d'avoir un diagnostic de bactérie mangeuse de chair dans le mollet pour me dire "j'aurais donc dû agir pendant que j'étais en bonne santé et que j'avais mes deux jambes, osti de criss!". D'ailleurs, à ce sujet, n'oubliez jamais qu'il est toujours plus difficile de séduire le sexe opposé avec un membre en moins. Agissez maintenant!

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