lundi 14 mars 2011

Le bar des never-was

Samedi soir, 20h40, station Sherbrooke du métro de Montréal. Un itinérant est en train de se nettoyer les orteils avec quelque chose qui a l'air d'être de l'alcool. J'imagine que la gangrène est en train de pogner là-dedans.

Des genres de latinos louchent se tiennent près de la sortie.

Je suis à des années lumières de ma ville propre et j'attends Sophia Mascara et l'ancien blogueur qui s'appelait le Célibataire Endurci (maintenant Blanco). On est sensés se réunir pour virer une grosse brosse.

Vers 21h15, tout le monde est réuni et les présentations sont faites (avec Blanco qu'on n'avait jamais rencontré). On chemine alors vers Le P'tit bar, endroit situé près du métro qui a préalablement été suggéré par Sophia. Il parait que c'est une toute petite place. Ça semble idéal pour s'entendre en buvant nos pichets de bière.

On arrive bien vite à l'endroit situé presque en face du carré St-Louis (parc où les gens vont se piquer en plein-air à Montréal) et l'endroit a l'air pas si mal. Un client me dit que je ressemble comme deux gouttes d'eau à Jean-Thomas Jobin, ce qui était pas arrivé depuis un bout de temps. On boit notre bière pis on jase, pis c'est le fun. Avec un peu de pression, Blanco finit par nous parler de ses exploits sexuels. Malheureusement, c'est un coït interrompu car un show commence bientôt et ça se passe drette à côté de nous. Genre que la claviériste est à un mètre de moi. On essaie de continuer à jaser mais on se fait demander de fermer nos yeules par un des gars qui semble très impliqué dans la place. Je comprends alors que l'endroit est majoritairement fréquenté par des artistes "never-was" (une couple de coches en-dessous de "has-been") qui doivent passer pas mal de leur temps libre dans le parc d'en face en composant des poèmes sans queue ni tête en fumant du pot pis en écoutant du Harmonium sur leur Walk-Man à vinyles.

La moyenne d'âge est facilement de 55 ans. Les monsieurs de la table d'en face ont tous l'air de planer en écoutant les tounes inconnues chantées par un trio de madames inconnues et bizarres.

Malgré tout, c'est le genre d'endroit et le genre de clientèle où on peut jaser avec tout le monde. D'ailleurs, à l'entracte, on s'en va dehors et on jase avec quelques clients édentés en fumant les cigarettes de Sophia. Plusieurs photos sont prises dehors dont une avec un de ces types qui grimpe sur mes épaules à ma demande (ça prouve qu'ils étaient cools quand même). Blanco semble bien content d'assister à une de mes discussions de bullshittage au cours de laquelle je m'invente un nom et une vie comme je le fais à peu près à chaque fois où je sors dans les bars. Ce soir là, je suis Pierrot de Québec. Quand le nom Pierrot passe bien dans les présentations, on peut habituellement aller assez loin dans la fantaisie.

Ça fait qu'on a eu bien du fun. Même Blanco, gars de 31 ans n'ayant selon ses propres dires presque jamais pris de boisson de sa vie s'est retrouvé saoul, l'articulation laborieuse en notre compagnie. Trois pichets, trois blogueurs, un bar miteux qui se vaut la note de 7 sur 10 sur l'échelle miteux (10 étant le plus miteux).

Et si jamais le FLQ revient à la mode, je recommande chaudement à la GRC d'aller enquêter dans ce bar là.

dimanche 27 février 2011

Histoire sans punch

Vendredi soir, Mike Boy et moi, on se rend à un endroit qui nous est complètement inconnu et qui s'appelle le Largo, dans la basse-ville. On y va pour profiter d'un coupon donnant droit à deux apéros gratis. Arrivé sur place, je reste figé devant la vitre d'entrée. C'est pas pantoute le type d'endroit auquel je m'attendais. C'est pas mal chic, on dirait un restaurant pour gens huppés qui ne sont admis que s'ils ont une (ou peut-être même des) BMW. C'est pas là que la soirée va lever, d'ailleurs un duo vient de commencer à jouer du jazz. On se commande des rhums and coke, on les aspire et on repart vite fait. Où est-ce qu'on pourrait bien trouver un peu d'action? En attendant de trouver, on se rend au dépanneur le plus près pour s'acheter un six-pack de bière pour se faire un fond sur la route d'un bar intéressant.

On marche jusqu'à la barberie. La place est paquetée ben raide, impossible de s'asseoir où que ce soit. On s'en va dans les toilettes pour boire notre deuxième cannette d'une série de trois chacun. Je commence et laisse ensuite ma place dans les chiottes à Mike boy. Je le laisse ingurgiter le précieux liquide à son rythme et m'en vais l'attendre à l'entrée. Surprise: je tombe face à face avec deux policiers qui jasent avec un serveur. Oh oh, je viens de commettre un geste répréhensible et Mike boy est en plein délit. Mais vu que les policiers sont juste en avant de moi, je veux pas éveiller leurs soupçons en retournant aux toilettes. Y vont ben penser que je vais avertir mon chum qui sniffe une ligne sur la bol ou bien qui est en train de réaliser une transaction de cristal meth. Je reste donc là en me disant qu'il serait quand même bon de leur piquer une jasette pour éviter qu'un d'entre eux décide d'aller faire un tour aux toilettes. De toute façon, ça tombe bien: on a frette pis on sait plus où aller. Quoi de mieux qu'un policier pour savoir où passer la soirée?

Je vais dire au policier que je suis pas du coin (vrai si on considère que le coin se limite au quartier) et qu'on cherche une place où y'a de l'action. Il est bien sympathique et suggère le boudoir. Mike Boy sort des chiottes et se joint à la discussion. En sortant du bar, les policiers nous offrent de nous emmener au boudoir si on accepte de s'asseoir sur le banc de plastique à l'arrière (c'est un banc en plastique en arrière des chars de police, en tout cas, en arrière de cette auto là c'était ça). C'est pas super confortable mais c'est très cool! On a un taxi gratis pis on vit 5 minutes de feeling de bandit qui vient de se faire ramasser par la police sans l'angoisse d'avoir un dossier criminel. Les policiers nous laissent juste en avant du boudoir. On capote tous les deux parce que les policiers étaient super smattes et qu'en plus, on s'est assis en arrière d'un char de police pour la première fois de notre vie. La preuve est faite, le porc du Québec est vraiment excellent!

AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA LOLLLLL!

Enfin, peu importe ce qui va se passer dans le reste de notre soirée, on vient de vivre le peak. C'est un peu plate par contre, parce que la soirée est jeune et qu'on réalise qu'on peut pas faire autrement que déjà être sur la pente descendante.

Le reste de la soirée se déroule sans anecdote très intéressante. Le punch de l'histoire sans punch, c'est ma joke sur le porc du Québec. Ah ouin, y'a un gars chaud au boudoir qui m'a dit que j'étais pareil comme Ken, le chum de Barbie. Méchant compliment je pense, mais le gars était ben chaud alors ça compte pas. Pis les 2-3 filles à qui on a parlé m'ont vraiment pas donné l'impression que je ressemblais à Ken. Peut-être plus à Kenny, le petit bonhomme qui faisait du skate sans ses jambes.

Mais peu importe, cette histoire devait être écrite pour me rappeler le soir où je me suis fait lifter par la police.