mercredi 14 septembre 2005

Un trèfle à quatre feuilles

Ma réponse envoyée à Émilie. Il y a environ 2 minutes. Ça m'a fait beaucoup de peine de peser sur "send", mais je n'avais plus le choix.
 
Chère Émilie,

Cette fois-ci, ça ne prendra pas un mois ou deux avant que je te réécrive.

J'écrivais justement à propos de toi ce matin, à certains lecteurs imaginaires. Je savais que ton délai de réponse arrivait à sa fin et que j'aurais un message de toi dans les prochains jours. Ça a tombé aujourd'hui même, ce qui prouve que je suis assez bien "plogué" sur l'inconscient collectif de l'humanité...

Pour résumer, je disais à peu près que t'avais été pour moi comme un trèfle à quatre feuilles dans un champ de pissenlits ou, au mieux, de trèfles à trois feuilles. Je ne sais pas si tu saisis tout ce que je veux dire par là, moi en tout cas, je vois très bien le poids de l'analogie. En fait, c'est tellement lourd de sens que c'en est épeurant, pour moi.

Je ne suis jamais resté accroché après aucune fille avec qui je suis sorti dans ma vie. Cette fois-ci n'y a pas fait exception. Mais l'idée de ta compagnie, la complémentarité, elle, j'y suis resté accroché et j'y resterai probablement longtemps accroché. Une personnalité qui fitte avec la mienne à ce point là, ça ne se présente pas à tous les coins de rue. Je me demande même si ça se présente dans le même code régional...

Tu me pardonneras, mais il n'y aura plus de suite, simplement parce que notre relation est devenue pour moi comme un chemin trop peu entretenu, ce qui n'est pas l'ombre de ce que j'aurais souhaité. Encore une fois, il n'y aura pas de reproches, car dans ce fantastique monde de l'internet, certaines choses ont pu être mal interprétées et donner l'impression que c'était moi qui n'avait pas d'intérêt à poursuivre quoique ce soit. Mais dis toi que parmi toutes les filles avec qui je suis sorti, tu es une des seules dont je ne me suis pas sacré par après. Et probablement la seule dont je me rappellerai toujours avec un pincement au coeur, en espérant pouvoir revivre quelque chose de comparable un jour. Tu es maintenant devenue une référence, un niveau difficile à atteindre mais que je chercherai toujours à égaliser...

J'espérerai toujours le mieux pour toi.

xxx

Patrick

Synchronicité

Croyez-le ou non, j'avais vu juste. C'est quasiment incroyable en fait, mais aujourd'hui même, Émilie m'a écrit. J'avais raison de réfléchir à ça ce matin hein? Voici le email en question. Vous verrez toute la candeur à laquelle je faisais référence. Ça me fait toujours aussi drôle de recevoir un email d'Émilie, même quand je vois qu'il y a aussi peu de révélation...
 
Hé, hé! Coucou vieille branche!
La vie est belle? La mienne toujours autant. Je suis moi aussi désolée du délai de réponse, mais j'ai pas vraiment de bonne excuse, je suis juste submergée de millions de trucs! Fidèle à moi-même, j'ai un horaire toujours aussi rempli même si j'ai moins de cours qu'avant, il y a quelque chose qu'il faut qu'on m'explique! Mais je m'amuse bien dans tout ça, c'est ce qui compte...

Or donc, mon été a été (eurk, horrible... une phrase qui avait si bien commencé!) des plus palpitants, mon stage m'a tellement apporté, j'ai pris du soleil, j'ai voyagé un peu (je suis allée dans ce pays qu'on appelle le Canada), j'ai profité de ma famille, de mon temps...
 
Je suis pas mal installée dans mon appart, ma petite soeur se cherche un job à temps partiel (2e acitivité principale après le sommeil). Je suis quand même fière de comment l'année commence pour moi, ça annonce du positif.
À part cela, ben j'attends de tes nouvelles et je visiterai ta maison quand bon te semblera!
 
Ciao
Emilie
XXXX
 
P.S.: Au lieu de se faire un souper ordinaire, on pourrait manger de la fondue au chocolat...

I won't back down

Je voudrais parler un peu d'Émilie.
 
Ça me consterne depuis quelques temps. Je vais bientôt couper les liens pour toujours avec elle. Je n'attends qu'elle me réécrive une dernière fois (ça devrait approcher, selon mes calculs), un de ses petits emails candides et désinvoltes, pour lui répondre que je suis excessivement déçu d'en faire le constat, mais notre relation n'est pas l'ombre de ce que j'aurais espéré et qu'on se ment à nous-même si on pense que ça s'en va à quelque part.
 
Je suis sorti avec elle il y a environ un an (octobre-novembre 2004). Ce fut une de mes plus brèves relations, mais assurément la plus intense de toutes. En Émilie, je trouvais à peu près tout ce que je cherchais chez quelqu'un du sexe opposé: une belle fille, excessivement intelligente et cultivée, déniaisée, très simple, dynamique et sympathique. Je me rappelle lui avoir dit quelques fois que c'était la première fille pour laquelle je ne voyais pas de "oui mais" de toute ma vie (exemple: "Elle est ben belle, oui mais, elle a pas grand chose à dire"... ou vice versa).
 
J'ai été conscient dès les premiers instants de la rareté et de la valeur d'une personne comme elle, moi qui est habituellement plutôt avare d'éloges envers les gens...
 
Pour une série de raisons que je n'énumèrerai pas, ça s'est terminé par une belle journée de la fin novembre. Je n'ai pas pleuré, je ne me suis pas morfondu, mais j'ai été excessivement déçu et je le suis encore aujourd'hui. Le sentiment persiste parce qu'elle a voulu garder le contact, mais de façon tellement... innocente (dans le sens de faire comme si tout allait bien et qu'il n'y avait jamais rien eu de négatif entre nous, tout en écrivant des petits messages superficiels styles "Tout va bien mais j'ai mal aux pieds car j'ai trop marché!"). J'aurais espéré quelque chose de plus substantiel, de plus "tu n'es plus dans ma vie, mais tu es quelqu'un avec qui j'aime jaser de tout et de rien, donc restons de bons amis." Quand ça s'est mis à me prendre 2 semaines ou un mois pour lui réponde (parce que la rupture était fraiche et je n'avais pas le coeur à écrire que tout va bien à quelqu'un qui venait de me domper), elle a égalisé le délai. Les échanges (superficiels) ont pris la fréquence d'un message par mois ou par deux mois.
 
Très, très décevant...
 
Pas parce que je suis toujours en amour (ce qui est passé est passé et si elle n'était pas heureuse avec moi, aurais-je été plus avancé?), mais simplement parce qu'une personnalité comme ça combiné au charme qu'elle avait, c'est excessivement rare. C'est comme avoir à trouver à nouveau un trèfle à quatre feuilles: on ne sait pas trop combien de temps ça va nous prendre, mais on est certains qu'on en a pour un bon bout de temps, et peut-être même toute sa vie, avant de trouver l'équivalent.
 
Comment pourrais-je me contenter de moins maintenant que j'ai connu ça? Comme le dirait Tom Petty dans sa toune du même nom : "I won't back down". Et c'est peut-être ce titre de toune qui me rend la vie si pénible... Si seulement j'étais capable de tomber éperduement en amour avec n'importe qui comme bien des gens. 
 
Mais ça me prendrait une sérieuse lobotomie pour ça.