Je voudrais parler un peu d'Émilie.
Ça me
consterne depuis quelques temps. Je vais bientôt couper les liens pour
toujours avec elle. Je n'attends qu'elle me réécrive une dernière fois
(ça devrait approcher, selon mes calculs), un de ses petits emails
candides et désinvoltes, pour lui répondre que je suis excessivement
déçu d'en faire le constat, mais notre relation n'est pas l'ombre de ce
que j'aurais espéré et qu'on se ment à nous-même si on pense que ça
s'en va à quelque part.
Je suis sorti avec
elle il y a environ un an (octobre-novembre 2004). Ce fut une de mes
plus brèves relations, mais assurément la plus intense de toutes. En
Émilie, je trouvais à peu près tout ce que je cherchais chez quelqu'un
du sexe opposé: une belle fille, excessivement intelligente et
cultivée, déniaisée, très simple, dynamique et sympathique. Je me
rappelle lui avoir dit quelques fois que c'était la première fille pour
laquelle je ne voyais pas de "oui mais" de toute ma vie (exemple:
"Elle est ben belle, oui mais, elle a pas grand chose à dire"... ou
vice versa).
J'ai été conscient dès les
premiers instants de la rareté et de la valeur d'une personne comme
elle, moi qui est habituellement plutôt avare d'éloges envers les
gens...
Pour une série de raisons que je
n'énumèrerai pas, ça s'est terminé par une belle journée de la fin
novembre. Je n'ai pas pleuré, je ne me suis pas morfondu, mais j'ai été
excessivement déçu et je le suis encore aujourd'hui. Le sentiment
persiste parce qu'elle a voulu garder le contact, mais de façon
tellement... innocente (dans le sens de faire comme si tout allait bien
et qu'il n'y avait jamais rien eu de négatif entre nous, tout en
écrivant des petits messages superficiels styles "Tout va bien mais
j'ai mal aux pieds car j'ai trop marché!"). J'aurais espéré quelque
chose de plus substantiel, de plus "tu n'es plus dans ma vie, mais tu
es quelqu'un avec qui j'aime jaser de tout et de rien, donc restons de
bons amis." Quand ça s'est mis à me prendre 2 semaines ou un mois pour
lui réponde (parce que la rupture était fraiche et je n'avais pas le
coeur à écrire que tout va bien à quelqu'un qui venait de me domper),
elle a égalisé le délai. Les échanges (superficiels) ont pris la
fréquence d'un message par mois ou par deux mois.
Très, très décevant...
Pas
parce que je suis toujours en amour (ce qui est passé est passé et si
elle n'était pas heureuse avec moi, aurais-je été plus avancé?), mais
simplement parce qu'une personnalité comme ça combiné au charme qu'elle
avait, c'est excessivement rare. C'est comme avoir à trouver à nouveau
un trèfle à quatre feuilles: on ne sait pas trop combien de temps ça
va nous prendre, mais on est certains qu'on en a pour un bon bout de
temps, et peut-être même toute sa vie, avant de trouver l'équivalent.
Comment
pourrais-je me contenter de moins maintenant que j'ai connu ça? Comme
le dirait Tom Petty dans sa toune du même nom : "I won't back down". Et
c'est peut-être ce titre de toune qui me rend la vie si pénible... Si
seulement j'étais capable de tomber éperduement en amour avec n'importe
qui comme bien des gens.
Mais ça me prendrait une sérieuse lobotomie pour ça.
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