mercredi 14 septembre 2005

I won't back down

Je voudrais parler un peu d'Émilie.
 
Ça me consterne depuis quelques temps. Je vais bientôt couper les liens pour toujours avec elle. Je n'attends qu'elle me réécrive une dernière fois (ça devrait approcher, selon mes calculs), un de ses petits emails candides et désinvoltes, pour lui répondre que je suis excessivement déçu d'en faire le constat, mais notre relation n'est pas l'ombre de ce que j'aurais espéré et qu'on se ment à nous-même si on pense que ça s'en va à quelque part.
 
Je suis sorti avec elle il y a environ un an (octobre-novembre 2004). Ce fut une de mes plus brèves relations, mais assurément la plus intense de toutes. En Émilie, je trouvais à peu près tout ce que je cherchais chez quelqu'un du sexe opposé: une belle fille, excessivement intelligente et cultivée, déniaisée, très simple, dynamique et sympathique. Je me rappelle lui avoir dit quelques fois que c'était la première fille pour laquelle je ne voyais pas de "oui mais" de toute ma vie (exemple: "Elle est ben belle, oui mais, elle a pas grand chose à dire"... ou vice versa).
 
J'ai été conscient dès les premiers instants de la rareté et de la valeur d'une personne comme elle, moi qui est habituellement plutôt avare d'éloges envers les gens...
 
Pour une série de raisons que je n'énumèrerai pas, ça s'est terminé par une belle journée de la fin novembre. Je n'ai pas pleuré, je ne me suis pas morfondu, mais j'ai été excessivement déçu et je le suis encore aujourd'hui. Le sentiment persiste parce qu'elle a voulu garder le contact, mais de façon tellement... innocente (dans le sens de faire comme si tout allait bien et qu'il n'y avait jamais rien eu de négatif entre nous, tout en écrivant des petits messages superficiels styles "Tout va bien mais j'ai mal aux pieds car j'ai trop marché!"). J'aurais espéré quelque chose de plus substantiel, de plus "tu n'es plus dans ma vie, mais tu es quelqu'un avec qui j'aime jaser de tout et de rien, donc restons de bons amis." Quand ça s'est mis à me prendre 2 semaines ou un mois pour lui réponde (parce que la rupture était fraiche et je n'avais pas le coeur à écrire que tout va bien à quelqu'un qui venait de me domper), elle a égalisé le délai. Les échanges (superficiels) ont pris la fréquence d'un message par mois ou par deux mois.
 
Très, très décevant...
 
Pas parce que je suis toujours en amour (ce qui est passé est passé et si elle n'était pas heureuse avec moi, aurais-je été plus avancé?), mais simplement parce qu'une personnalité comme ça combiné au charme qu'elle avait, c'est excessivement rare. C'est comme avoir à trouver à nouveau un trèfle à quatre feuilles: on ne sait pas trop combien de temps ça va nous prendre, mais on est certains qu'on en a pour un bon bout de temps, et peut-être même toute sa vie, avant de trouver l'équivalent.
 
Comment pourrais-je me contenter de moins maintenant que j'ai connu ça? Comme le dirait Tom Petty dans sa toune du même nom : "I won't back down". Et c'est peut-être ce titre de toune qui me rend la vie si pénible... Si seulement j'étais capable de tomber éperduement en amour avec n'importe qui comme bien des gens. 
 
Mais ça me prendrait une sérieuse lobotomie pour ça.

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