dimanche 28 août 2005

Live in Quebec City (suite et fin)

Samedi soir, 27 août 2005. L'été achève, donc Sébastien et moi profitons de la chaude et belle soirée pour retourner à Québec, tenter d'arracher quelques pièces aux généreux touristes de la vieille Capitale. Je dois admettre que je crains grandement les avertissements puisque nous sommes un samedi soir et que la température est clémente. Malheureusement, comme les disponibilités de Sébastien étaient restreintes pour cette semaine, nous n'avions pas vraiment le choix pour la date retenue...
 
Nous arrivâmes donc à Québec vers 19h15-19h30. On s'installe à notre spot habituel sur la terrasse Dufferin et juste le temps d'accorder ma guitare et le violoncelliste situé une vingtaine de mètres plus loin vient nous voir pour nous "suggérer" de sacrer notre camp. Il nous demande pour voir nos permis, chose que nous n'avons évidemment pas. Il nous fait savoir que si on se fait pogner, l'amende pourrait être de 260 beaux dollars. On ne s'obstine pas trop, on ramasse nos affaires et on décide d'aller jouer dans un escalier non loin de là, mais toutefois plus tranquille et sans doute moins surveillé.
 
En chemin, nous faisons la très sage observation qu'à 260$ d'amende pour jouer de la musique en public, on serait aussi bien de tuer quelqu'un et de lui voler son portefeuille. Le "tip" serait plus élevé et l'amende moindre...
 
Nous nous installons donc dans les escaliers. Sébastien est encore particulièrement en forme pour dire et faire des niaiseries ce soir. Il a apporté son petit clavier cheap style 1988 qui permet de faire du "sampling" (dire quelque chose pendant 3-4 secondes et le clavier reproduit le bruit sous différentes tonalités). Il l'utilise de façon complètement déconcertante pendant quelques instants, le temps de me faire perdre complètement le fil de la toune que j'étais en train d'interpréter. Nous finissons par rassembler quelques fans, particulièrement lors de l'interprétation de "It's the end of the world as we know it" de REM. Un homme et sa petite famille nous écoutent passionnément. On m'a souvent critiqué pour mon chant plus ou moins agréable à entendre, mais je dois dire que j'interprète particulièrement bien les pièces de REM, qui cadrent très bien avec mon timbre de voix (et avec celui de Sébastien également). Nous interprétons également la très, très excellente "The Sidewinder sleeps tonight" qui est assurément ma chanson préférée "live" car elle est excessivement vivante et stimulante pour les cordes vocales. Les passants semblent enjoués de nos performances: plusieurs sourires et un nombre assez substantiel de pièces de monnaie en une relative courte période.
 
Et ce qui devait arriver arriva. Après peut-être une heure à jouer dans les escaliers, une petite bonne femme d'une vingtaine d'années vient nous demander si nous avons nos permis. On fait un peu les innocents (assez subtilement tout de même), mais encore là, on voit bien que ça ne sert à rien de protester ou de négocier. Aussi bien sacrer notre camp avant qu'elle n'appelle la police et qu'on se ramasse avec la superbe et très logique amende de 260$ (en fait, tant qu'à y'être, ouvrez nous donc un dossier criminel!). On ramasse donc notre maigre butin de 12-13$ et on dit bonsoir à Québec même s'il n'est que 21h15. Pas mal déçu, car ça prend toujours une période d'adaptation de 20-30 minutes avant d'être à l'aise et d'être en confiance. On venait de passer ce point là...
 
Prise du traversier, en route pour Lévis. Sébastien me dit qu'il est pas mal fatigué car il a travaillé toute la journée et qu'il retravaille demain à 6h. Je lui suggère tout de même d'aller faire un tour à la terrasse de Lévis pour voir s'il y a un peu d'action. Je débarque avec ma guitare, Sébastien avec son petit clavier que je trouve de plus en plus énervant avec ses sons vraiment cheaps qui ont le tour de gâcher nos tounes. On se promène donc ici et là et on finit par prendre place sans grand enthousiasme sur une table à pic-nique. Un étrange bohême qui étudiait sur la terrasse de Lévis vient nous voir. Il est nu pied et nous dit qu'il étudiait sa théorie musicale en ce samedi soir, sous un lampadaire de la terrasse. Il nous dit également qu'il joue du violon. On lui offre de se joindre à nous, ce qu'il s'empresse d'accepter. On le voit arriver quelques minutes plus tard avec son violon et on commence à jammer. Pas très longtemps après, un de ses amis avec sa guitare et un bébé en poussette se joint à nous. Vraiment pas très longtemps après ce bref moment, une fille, elle aussi nue pied, arrive avec un cornet de crème glacée et une caisse de bière de marque "Tremblay". Finalement, on apprend qu'ils sont tous trois colocs dans une genre de commune de 8 personnes située tout juste à côté du très populaire "Chocolat favori" de Lévis.
 
On commence donc à jammer. C'est plus ou moins concluant en commencant, mais le guitariste de la commune nous arrive avec quelques airs gitans qui sont fort inspirants. Lui, moi et Sébastien à la guitare ainsi que le violoniste, réussissons à créer de très beaux airs, simples mais excessivement mélodiques. Les regards échangés entre nous témoignaient d'une grande satisfaction face au résultat obtenu...
 
On jamme ainsi pendant un bon moment, en buvant une bonne petite Tremblay. J'échappe mon "doigt" pour faire du slide guitar par terre et j'assiste avec effroi à l'explosion de celui-ci (je croyais que c'était du plastique, mais c'était du verre, maudite marde!) Nous quittons vers les minuit et demi car nos nouveaux amis nous invitent à aller faire un petit tour chez eux. Nous acceptons, bien qu'il se fasse tard et que Sébastien soit en état semi-comateux. On arrive dans la commune, le violoniste se met à "blaster" du hasch sur le poèle. Sébastien et moi restons sages sur ce point (lui par fatigue, moi par désintérêt face à la chose). En fait, nous ne resterons là que quelques minutes, histoire de jaser un peu et de voir le lieu de résidence de ces vas-nus-pieds. Je pars toutefois en prenant leur numéro de téléphone au cas ou je ressentirais le besoin de voir une paire de pieds nus dans un horizon rapproché.
 
Québec, c'est terminé pour l'année, mais Lévis, ça devrait se reproduire quelques fois (en tout cas, j'en ai l'impression). Peut-être en étant entouré d'indigènes de la place...
Fin du plus long texte de mon blog.

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