dimanche 30 décembre 2012

La fois où j'ai saigné dans la main d'un gars

Une autre des conséquences de l'oeuvre du temps, c'est que je suis maintenant sensible au froid avec quelques gerçures qui m'apparaissent sur le corps lorsque le temps froid arrive. Ainsi, j'ai les jointures qui deviennent sèches, puis croûtées, puis on dirait que j'ai les jointures d'une personne de 80 ans qui se biodégrade. Ça fait pas vraiment mal, mais c'est pas chic.

Ça avait pas de conséquence fâcheuse jusqu'à mon party de bureau.

J'y jasais avec un gars que je ne connaissais pas. On discutait comme ça pis on a décidé de se présenter. Ça fait que je lui ai serré la main. Pour ensuite me rendre compte que je m'étais mis à saigner des jointures.

Comble de la bad luck et du malaise, le gars s'est regardé la main pour réaliser que je lui avais saigné dessus. Il est parti tout de suite après, si je me souviens bien. Il a dû capoter et se garrocher dans une salle de bain pour se laver les mains.

Moi en tout cas, je capoterais en criss si un gars que je connaissais pas 5 minutes plus tôt m'avait saigné dans la main.

J'ai déjà fait bonne et mauvaise première impression. Mais là, c'était dans une toute autre catégorie de première impression.

vendredi 28 décembre 2012

Question de trajectoire

C’est particulier de se regarder vieillir. 

Par le passé, ça se passait uniquement dans ma tête, par exemple en me disant "Mon Dieu, j'ai 27 ans pis j'ai rien accompli de ma vie". Mais depuis deux ou trois ans, ça se passe aussi dans mon miroir: j’ai remarqué que les années commencent  à paraitre sur mon corps, notamment avec mon début de bedaine et mes nombreux cheveux gris qui semblent se multiplier à une vitesse exponentielle. 

C’est aussi particulier de regarder les autres vieillir. Comme les membres de sa famille, son chum/sa blonde ou les amis d'enfance...

Le jour de Noël, j’ai reçu un coup de fil de mon ami d’enfance. Lui et moi, on se connait depuis qu’on est bébés, ce qui fait en sorte que notre relation est spéciale et qu’on se fait un devoir de la faire durer.

Quand on était jeunes, on était déjà différents : lui sportif, manuel et fils de parents aisés, moi intellectuel et fils de parents de classe moyenne. On s’entendait quand même bien tous les deux et on jouait souvent ensemble. Quand il est déménagé, vers l’adolescence, on a gardé contact. On n’était plus voisins mais on habitait à une quinzaine de kilomètres, ce qui n’était pas assez pour qu’on se perde de vue.  

À partir du moment où il a été en âge d’avoir des jobs d’été, j’ai commencé à le voir beaucoup moins. En fait, je pense que je ne l’ai à peu près pas vu à chaque été depuis ses 16 ou 18 ans. Ses horaires étaient surchargés : il travaillait sur des jobs de terrassement et faisait du 60 heures par semaine en moyenne. Il travaillait tout le temps. Tout le temps. Tout le temps. C’est probablement à compter de cette époque que j’ai réalisé que pour lui, dans la liste des priorités, ex-aequo en position 1, 2, 3, 4 et 5, y’avait l’argent. En fait, je l’ai probablement pas conçu clairement à cette époque, mais ça s’est précisé au fil du temps, notamment avec toutes les anecdotes qui suivent…

Quelques années plus tard, il est parti étudier à Montréal. Pendant un an, il est resté avec ma sœur, dans son condo, en lui payant un loyer. À cette époque, il avait déjà une Acura et un Sea-Doo, mais quand venait le temps de payer ma sœur, il invoquait ne pas avoir l’argent et proposait de payer un peu plus tard. Ma sœur m’avait aussi dit qu’il ne se gênait pas pour boire sa bière à elle ou profiter de sa bouffe. Ça ne me surprenait pas parce que j’avais déjà remarqué que quelque chose clochait dans son rapport à l’argent. En deux mots, j’avais remarqué que c’était un gars avec plein de cash qui se décrivait ouvertement comme un gars sans le sou. 

Quand j’ai commencé à sortir avec Aimepé, elle habitait à Montréal. Un jour, mon ami nous avait offert de lifter Aimepé jusqu’à Québec à l’occasion puisque lui aussi venait à Québec durant les fins de semaine. Par politesse, elle lui avait écrit pour lui demander son tarif (on pensait que ça serait gratuit ou alors vraiment pas cher étant donné la façon dont il nous en avait parlé). Il avait répondu qu’il chargeait habituellement 20 ou 30$ par personne (je ne me rappelle plus du prix exact), ce qui était supérieur au prix d’Allo-Stop. Ce que j’envisageais être un privilège d’amitié était en fait une prime d’amitié pour lui. Aimepé n'a donc jamais recouru à ses services.

Un soir, on était sortis tous les deux. En arrivant au bar, pour se commander une bière, il se sort une poignée de change des poches et me dit que c’est tout ce qu’il a. Je pense qu’il n’avait pas plus que 5$ sur lui. Je sais pas trop s’il s’attendait à ce que je paye pour lui, mais ça m’a estomaqué de voir qu’il n’a jamais dit qu’il irait se retirer un peu d’argent au guichet. Je pense honnêtement qu’il s’attendait à ce que je paye pour lui.
Dans le même ordre d'idée, quelques années plus tard, on avait fait une sortie de couples ensemble et il était arrivé avec sa blonde, dans l’auto de sa blonde et lui avait demandé de payer sa bière.

Quand mon garçon est né, jamais il n’a manifesté le désir de le voir. Il était occupé à construire sa grosse maison de 500 000 ou 600 000$, à 15 km de chez nous. Ça a pris au moins 6 mois avant qu’on organise un souper, avec un peu de pression de ma part. Je me rappelle lui avoir dit que si ça continuait comme ça, mon gars allait marcher lorsqu'il allait le voir...

Ensuite, il est parti travailler dans l’ouest, laissant grosse maison et blonde enceinte à Québec. Son bébé est né pendant un de ses congés à Québec, puis il est reparti travailler dans l’ouest. Aujourd’hui, ça doit faire 2 ans qu’il travaille là-bas en revenant quelques jours par mois. 

Je comprends pas comment sa blonde peut accepter ça et comment lui-même peut vivre en paix avec sa conscience en passant à côté des premières années de vie de son bébé. 

Environ un an après la fin de la construction de leur grosse maison, lui et sa blonde ont vendu le tout pour s’acheter une autre plus grosse maison. Cette fois là, c’était une cabane de 700 000 ou 800 000$. Le genre de maison inaccessible pour 99% de la population. 

Récemment, ils ont vendu cette deuxième luxueuse demeure pour s’en acheter une autre qui n’est pas encore construite. En trois ou quatre ans, ils en étaient donc à leur troisième maison neuve. Quand je lui ai demandé pourquoi il déménageait encore, il m’a répondu qu’il n’aimait pas son terrain et qu’il ne voulait plus une maison avec la façade en pierre (!?!?!?!). C’était évidemment de la bullshit masquant son malaise de dire qu'il faisait ça exclusivement pour se faire encore plus d'argent dans son périple vers la richesse infinie.

Je me suis mis à trouver que ça allait vraiment trop loin. Ça avait aucun impact sur notre relation, mais je réalisais qu’il se sacrait de tout hormis l’argent. Tout ce qu’il voulait, c’était de faire toujours plus d’argent, d’avoir une maison toujours plus grosse pis de dépenser le moins possible.

Contrairement à ce qui s’est passé à la naissance de mon garçon, quand son bébé est né, il a pas perdu de temps : moins de deux semaines après sa naissance, il s’invitait chez nous avec elle. Je spécifie ici qu’il s’invite toujours chez nous ou chez mes parents et ne m’invite jamais chez lui. Il appelle et dit : « Qu’est-ce que tu fais, là? J’irais faire un tour chez vous! ». 

Normalement, ça me dérangerait pas de le recevoir, mais quand c’est toujours comme ça depuis au moins 10 ans, on fait le lien avec tout le reste et on se dit : « Pourquoi il m’invite pas chez lui? Parce qu’il veut pas avoir à m’offrir une bière ou quelque chose à manger? Parce qu’il veut pas monter le chauffage pour moi? ».

Ça fait que considérant le fait que j’avais de ses nouvelles 2 ou 3 fois par année et que seulement une de ces fois était pour m’offrir de se voir right now et chez nous, j’ai eu de moins en moins le goût d’accepter ses offres même si elles étaient très peu fréquentes. C’était pas du donnant-donnant. C’était du offrant-acceptant. Je m'attendais pas à ce qu'il me paye la traite, mais je m'attendais au moins à ce qu'il soit capable de m'inviter à prendre une bière chez lui, dans sa piaule à trois-quart de million de dollars. Mais c'est jamais arrivé.

Tout ça, c’est pas spécifique à notre relation. C’est spécifique à sa relation avec le monde en général. En d’autres mots, je ne pense pas qu’il soit plus cheap ou moins attentionné avec moi qu’avec qui que ce soit d’autre. Bref, je ne le prends pas personnel. Je pense juste que c’est un gars qui, avant de faire un pas, évalue si c’est rentable et surtout, à quel point c’est rentable. Et surtout, je pense qu’à peu près rien n’est important pour lui. Ni sa blonde, ni ses « amis » et j'ai même certains doutes sur son bébé. En fait, je précise que je le pense capable d'affection, mais le cash restera selon moi toujours devant tout le reste. Probablement que sa famille (parents et frères) est relativement importante pour lui, mais c’est une des dernières personnes que j’imaginerais en train de faire un cancer parce qu’il s’inquiète trop pour quelqu’un de son entourage.

C’est quand même un bon gars. Il m’appelle 3 ou 4 fois par année pour s’informer, mais c’est pas des grosses discussions de fond. Ça reste toujours en surface, tout va bien, tout est cool. Sa blonde nous a déjà dit qu’il était secret, qu’il parlait pas beaucoup. Je pense qu’il n’est pas capable de s’ouvrir. Je pense que son unique désir dans la vie est de s'accomplir matériellement. Je ne vois pas une pyramide de Maslow avec beaucoup de détails en lui.

Je trouve ça très plate de l'affirmer, mais c'est uniquement mon ami parce que c'est mon plus vieil ami. Mais maudit que j'aimerais dire le contraire.

Ça serait cool d'avoir un ami depuis 30 ans avec qui je ressens que les 30 années ont du poids.

dimanche 23 décembre 2012

Vous pouvez ben manger de la marde

"Adieu tout le monde, pas l'temps de niaiser! Demain, c'est l'apocalypse donc j'ai bien l'intention de ne pas me faire pogner par la fin du monde. Je vais faire comme Adolf Hitler en 1945: prendre une pilule de cyanure pis me tirer une balle dans la tête pour être certain de pas manquer ma shot en déjouant la fin du monde! PAS L'TEMPS DE NIAISER".

Vous trouvez pas ça drôle? Moi non plus. C'est pourtant ce que j'ai écrit sur le forum de la bourse ce 20 décembre. Pourquoi j'ai écrit ça? Parce que je pense que la plupart des gens de ce forum, bien que sympathiques, sont des branleurs. J'entends par là que ce sont des gens qui me paraissent pour la plupart dépourvus de punch et d'intérêt et qui ont le profil à se crosser devant leur ordinateur en regardant des cotations de bourse.

Ma définition d'une personne qui gagne à être connue étant maintenant "une personne avec qui j'aurais du fun à fumer du pot dans une boîte de pickup", je pense qu'à peu près personne de ce forum ne rentre là-dedans. Ces types ont, pour la plupart sinon la totalité, le côté droit du cerveau plus développé que la moyenne mais le côté gauche assurément atrophié.

Mon intervention déplacée m'a valu quelques commentaires pas nécessairement assassins mais qui me remettaient à ma place.On m'a dit qu'on aimait bien lire mon blog mais que j'étais capable de mieux. Que des jokes poches de suicide, ça avait pas sa place, etc.

Ouais, c'est vrai! Ce que j'ai écrit était con. Mais le problème c'est que des jokes poches, y'en a parfois pas mal sur ce blog. Des jokes poches écrites par du monde plate en plus. Des jokes vraiment plates là. On pogne quelqu'un au hasard dans la rue pis on le met devant ces jokes là pis la personne se dit: "WHAT THE FUCK IS GOING ON? WHY ARE THESE PEOPLE LAUGHING SO MUCH? DO THOSE PEOPLE FUCK GIRLS?"


L'élément où je pense que j'ai le goût de me dire à moi-même: "Ferme donc ta yeule", c'est que mon commentaire a été écrit sur le site d'une autre personne. Ça avait probablement pas sa place sur mon propre blog, mais certainement pas ailleurs.

Bref:

1- Si vous aimez pas ce que j'écris, vous avez le droit, mais si vous me dites que je suis capable de mieux, soyez vous-même capables d'écrire des choses intéressantes. Si ce n'est pas le cas, évitez la mention "capable de faire mieux".
2- De la marde, j'en ai écrite en masse par le passé.
3- De la marde, je vais continuer d'en écrire même si vous voulez jouer aux censeurs avec moi. Mais effectivement, j'en écrirai pas trop ailleurs. Chez moi, je vais en écrire autant que je veux par exemple. Si vous êtes pas contents, faites baisser mes stats. Anyway, elles sont déjà basses pas mal donc mon sentiment de célébrité ne devrait pas être trop affecté.
4- Je me censure déjà en criss depuis 6 mois. J'ai coupé 50% de mes sujets d'intervention ce qui me procure une certaine frustration. Personne va venir restreindre ce qui me reste.

ÇA FAIT QU'AU LIEU DE PASSER UN JOYEUX NOËL, MANGEZ TOUTE DE LA MARDE.

MÊME CEUX QUI ONT RIEN À VOIR DANS CETTE HISTOIRE.

vendredi 21 décembre 2012

Ma 4ème fin du monde

Quand j’étais petit, même si c’était sur le déclin, on parlait encore de la guerre froide. Peut-être que j’avais des voisins trop fans de Rambo et autres films du genre, mais il y avait quand même une possible menace russe. Je me rappelle avoir regardé le ciel et m’être imaginé que des avions russes allaient domper une bombe nucléaire sur la rive-sud de Québec. Mes notions géo-politiques étaient plutôt limitées à l’époque. Ça devait donc avoir lieu vers le milieu des années 80.

Après ça, à mon souvenir, y’a plus rien eu de spécial jusqu’au 31 décembre 1999, veille du jour où le monde allait possiblement basculer dans le chaos et les ténèbres à cause du bug de l’an 2000. On était tous certains que quelque chose d’au moins un peu spécial allait se passer au moment où les dates d’ordinateurs allaient passer de 99 à 00. Finalement, il s’est à peu près rien passé. Personne n’est mort à ma connaissance. Ça a été tout un flop. Sur une échelle de 100, je m’attendais à ce que ça soit spectaculaire à 30 mais ça l’a été à 0.

Après ça, y’a eu le SRAS et la grippe aviaire à quelques années d’intervalle. Disons approximativement entre 2007 et 2010. On parlait du début d’une pandémie grave qui avait le potentiel d’exterminer un pourcentage significatif de la population terrestre. Tout dépendait des sources consultées mais on semblait pouvoir raisonnablement s’attendre à ce qu’au moins 10% de la population soit menacée. Finalement, y’a eu genre 200 morts sur toute la planète. Un autre flop vraiment décevant.

Aujourd’hui, c’est le 21 décembre 2012, date de l’inversion prévue des pôles et de la fin du monde selon le calendrier maya. Encore une fois, ça semble être un rendez-vous manqué. Comme beaucoup, j’aurais aimé qu’il se passe quelque chose de spécial, histoire de mettre du punch dans ma vie. Ce coup-ci, je m’attendais à 0 sur 100 dans l'échelle des événements marquants d'une vie mais j’espérais secrètement au moins atteindre 30 sur 100. Nouvelle déception.

La race humaine est vraiment plus insignifiante qu’elle ne le croit. On pense mériter ou valoir des calamités et des désastres tissés de la main de Dieu. Mais on est ignorés coup sur coup par les forces suprêmes et on continue notre petite vie sur notre petite planète perdue au milieu d’un univers infini qui n’a rien à branler de nous. 

On n'est vraiment RIEN.

jeudi 20 décembre 2012

Atteinte à la vie privée

Mon père et son cousin ont chacun reçu une mise en demeure de payer 6 800$ (soit 13 600$ au total) à leur voisin de chalet sous motif qu’ils l’auraient regardé et photographié grâce à une caméra sur trépied pendant que des travaux avaient lieu sur le terrain du dit voisin. Or, bien que mon père et son cousin aient regardé les travaux, mon père n’avait pas de trépied à caméra mais bien un trépied d’arpentage. 

Évidemment, avec cette nouvelle aventure, on vient de franchir un pas de plus sur la route de la folie humaine. 

À une époque où l’intimidation est à la mode, cette tentative de poursuite pourrait se résumer à « Mes tabarnacs, parlez moi plus pis regardez moi-même pas parce que je vais vous poursuivre pour atteinte à ma vie privée (ou tout autre motif invoqué avec la certitude et l'assurance d'un ancien avocat qui sait comment beurrer épais) ».

Comme la lettre proposait à mon père de prendre une entente de paiement, je lui ai suggéré d’offrir à son cher voisin des versements répartis sur 6800 ans. Mon père a eu l’air de trouver l’idée bonne, il a même eu l'idée d'ajouter une clause de début des versements en 2020. 

Rendu où c’est rendu, est-ce que c'est déplacé de dire des conneries comme ça? Est-ce qu’un juge pourrait trouver que l’attitude de mon père est déplacée dans un contexte où il se fait harceler, intimider et poursuivre pour des osties de connerie de la part d’un vieux criss d’alcoolique sale qui déjoue sa solitude en poursuivant tout le monde autour de lui?

lundi 17 décembre 2012

Éditorial de marde sur les armes à feu

On a Guy Turcotte et les américains ont le gars qui a tué une vingtaine d’enfants de 5-6 ans dans une école la semaine dernière. 

On n’est pas mieux les uns que les autres, peu importe les statistiques sorties par certains journalistes. On est chacun cave à notre façon. Oh oui, on est des enfoirés à égalité. Mais c'est tellement plus facile de dire que les autres sont plus caves que nous. Comme c'est facile d'haïr les Canadiens de Montréal quand on est à Québec pis de dire que tout ce qui vient de Montréal est de la criss de marde. C'est ça l'histoire de l'humanité: c'est haïr son voisin par instinct de tribu. 

Plusieurs dénoncent l’accès aux armes à feux aux États-Unis. C'est pas fou, mais c'est certainement pas la seule variable à considérer. C’est vrai que le droit constitutionnel de posséder une arme à feu apparait exagéré pour les gens de l'extérieur. On dirait que c’est un droit fondamental, au même titre que le droit de vote. Je suis pas spécialiste de la constitution, mais j’ai l’impression que c’est comparable. 

Le deuxième amendement se lit comme suit: 
« Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un État libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé. »

Ça revient à dire que le droit de posséder une arme vise à ce que l'État ne puisse désarmer le peuple pour lui imposer des règles par l'intermédiaire d'une milice. C'est quand même pas fou. C'est anti-tyrannique comme amendement.

Est-ce que c’est un signe de barbarie comme le prétendraient à mots couverts certains journalistes de Cyberpresse? Je sais pas, mais si on veut dénoncer la barbarie, on a la totalité de l'Afrique à défiler et une bonne partie du reste du monde à faire avant d'arriver aux États-Unis.

L'homme est un loup pour l'homme, partout. J’aurais de la misère à condamner la société américaine quand ma propre société m’apparait aussi dysfonctionnelle. Pour moi, c'est pas pire de vivre dans une société où on peut s'acheter un gun au coin de la rue qu'une société qui libère après même pas 4 ans de tôle un gars qui a décapité ses deux enfants en ayant pris la peine de les revirer de bord pour les poignarder des deux côtés.

On vit dans une maison de verre ce qui implique qu'on ne peut lancer de pierre aux autres. Guy Turcotte et le tireur-fou-autiste-américain sont des aberrations de la race humaine. Les juges devraient les qualifier comme ça: une erreur dans le parcours de l'humanité. Comme un nid de poule qui doit être bouché. Vous êtes un trop gros nid de poule, vous nuisez au trafic. Vous devriez être bouchés. 

C'est pas la première fois que j'en parle mais ma vision se concrétise d'année en année et se fige de plus en plus: notre occident, plus particulièrement notre Québec (puisque c'est l'endroit que je connais le mieux), est devenu une société de droits et non de responsabilités. Selon moi, on devrait accorder de grandes libertés individuelles, mais parallèlement, les grandes responsabilités qui vont avec. En d’autres mots, si t’as le droit d’acheter un gun, t’as le sérieux devoir de t’en servir intelligemment. Autrement, à la moindre faute commise mettant la vie des gens ou même des animaux de compagnie en péril, des peines sévères seront appliquées. Tout d'abord, la perte définitive de son droit et ensuite, selon la gravité de la faute, l'emprisonnement à vie ou la peine de mort. 

Le Québec ou les États-Unis? Je choisis encore une fois l'entre-deux. L'Ontario mettons.

mercredi 12 décembre 2012

Jean-Thomas Jobin

La première fois où on m'a comparé à Jean-Thomas Jobin, c'était aux Voûtes de Napoléon en 2004. Je m'en rappelle parce que c'était le père de mon amie AMK qui m'avait dit ça dans ce bar, peu longtemps avant qu'AMK ne déménage à Ottawa. À l'époque, je ne connaissais aucunement cet humoriste ça fait que j'avais aucune putain d'idée de la portée de la comparaison. Je me rappelle que j'étais un peu inquiet à l'idée de savoir si c'était une bonne nouvelle ou pas. Rendu chez moi, je suis allé sur mon 286 pis j'ai tapé son nom dans le DOS 3.0 pour essayer de voir sa face.

Le temps a passé et peu d'autres personnes m'ont fait la même remarque. Mais, étrangement, plus les années passaient, plus les comparaisons affluaient. Une estimation grossière me porterait à affirmer que de 2004 à 2008, on m'a comparé à Jean-Thomas Jobin 10 fois alors que de 2008 à 2012, on a dû me comparer à lui 20 fois. J'ai malheureusement pas de statistiques sous la main, si jamais quelqu'un désirait s'intéresser à la démarche scientifique derrière mon affirmation.

Hier, ça a atteint des proportions sans précédent (ce qui a aidé grandement à mes statistiques 2008-2012). Si je compte bien, 6 personnes m'ont comparé à lui à l'intérieur d'une ou deux heures: une concurrente, deux artistes, la fille qui passait le rouleau pour enlever le poil sur le linge des concurrents, le producteur pis l'animateur qui m'a dit que la ressemblance était troublante. Y'en a peut-être même d'autres. Et je pense que sur ces 6 personnes, au moins quatre m'ont dit que je lui ressemblais sans avoir entendu l'avis des autres. Ça fait que c'était assez capoté. En fait, c'était too much. J'avais l'impression d'être un usurpateur alors que j'ai JAMAIS essayé de lui ressembler physiquement, vestimentairement ou psychologiquement.

Je resterai évasif sur les circonstances car le parfum de l'anonymat m'enivre. Mais j'aimerais revenir sur une vedette rencontrée : Mélanie Maynard. Comme la majorité des Québécois, je m'en sacrais de Mélanie Maynard. La fille a l'air gentille, mais c'est pas Marc Labrèche. On peut pas tripper sur elle pis être fasciné par cette fille là. On peut pas dire: "Hey! Y'a une nouvelle émission animée par Mélanie Maynard, faut pas que je manque ça!"

Mais après l'avoir rencontrée, je peux dire que cette fille là est smatte en crisse. Elle est vraiment sympathique et facile d'approche. Elle est capable de déconner, mais n'a aucune malice. Je pense qu'elle m'a trouvé pas mal sympathique aussi. Et quand je lui ai dit qu'elle avait été mon coup de coeur de la journée, elle a eu l'air complètement foudroyée par mes propos pis je pense que j'aurais pu la faire pleurer si j'avais continué comme ça. En tout cas, tout ce qu'il faut retenir, c'est que c'était pour moi une fille ordinaire mais que je l'ai trouvée très attachante pis que je l'aurais ajouté sur Facebook si ça avait pas pu paraitre groupie.

Finalement, je pensais que ça serait de la marde mais tout le monde a été super sympathique. Autant les « personnalités » que le personnel technique. Le perchiste était super smatte. Il me passait le micro au travers du linge pis on jasait un peu. Le "superviseur de plateau" (ou quelque chose du genre) était ben smatte aussi et c'était le cousin de Paul Piché. Je lui ai raconté que j'avais parlé au téléphone avec son cousin y'a 10 ans pis que je l'avais pas vraiment trouvé sympathique (époque où Paul Piché se cherchait des compagnons pour se rendre jusqu'à Québec en vélo pour sauver les rivières). Il a pris un peu sa défense au début mais a fini par m'avouer que ça le surprenait pas...

Ça fait que tout le monde a été ben correct, voire même très sympathique. 

C'est quasiment plate un texte où on chiale pas plus que ça...

lundi 10 décembre 2012

Fébrilité

Je commence à en avoir mon casque en tabarnac de l'année 2012. Y'est temps que ça finisse. En fait, y'est surtout temps que j'aie quelques jours de congé pour me pogner le cul, aller au cinéma pour écouter Lincoln ou Le Hobbitt ou n'importe quel osti de film de marde en autant que je sois en congé.

Je suis écoeuré de me lever le matin, de prendre l'autobus, d'aller travailler. Le temps passe vite et mes journées arrêtent pas. La vie passe à côté de moi quand je reviens chez nous le soir en autobus. J'écoute mon lecteur MP3 en regardant la vie qui me dépasse de l'autre côté de la fenêtre. Bye bye la vie, tu vas plus vite que moi.

Au milieu de ce désert, un oasis se présente demain. Je m'en vais à Montréal pour enregistrer des émissions d'un quiz auquel je vais participer. Ça fait un méchant bout de temps que j'attends après ça: j'ai passé une audition en avril, on m'a annoncé en mai que j'avais été retenu pis là, c'est l'enregistrement plus de 6 mois plus tard.

J'ai comme un feeling que ça va être de la criss de grosse marde! C'est basé sur des arguments valables sur lesquels je reviendrai après coup. Pour le moment, je resterai officiellement neutre pis je dirai simplement que je suis quand même fébrile à l'idée qu'il se passe quelque chose de spécial dans ma vie. Bref, si c'est de la marde, ça va quand même être de la marde spéciale.

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Mais comment des gens font-ils pour tenir le coup au travers de l'existence en ne vivant aucun moment spécial ou en ayant des hobbys tels que des collections de roche?

jeudi 6 décembre 2012

Psycho-pop

En sortant de l'autobus, je jase souvent avec un gars qui habite dans ma rue, jusqu'à ce qu'on arrive à sa maison, environ 500 mètres plus loin. Le gars travaille dans les jeux vidéos et est ben smatte, bien qu'il faille aller le chercher pour établir une discussion. En d'autres mots, c'est pas le genre à t'ouvrir son coeur facilement.

Tantôt, vu qu'on avait rien à se dire et qu'on marchait côte à côte comme d'habitude, il s'est mis à me parler d'un article qu'il avait lu et qui avait changé sa vie, ou du moins, sa vision de la vie. Je m'attendais à un osti de gros punch. Genre "fourrez votre femme dans le cul au lieu de dans la plotte et voyez les effets à long terme". Tsé, rendu dans la trentaine, y'a plus ben ben de révélations qui font changer la vision du monde, à part si on a pas fait beaucoup d'introspection par le passé. Ça fait que pour qu'un gars qui me parait intelligent me dise ça, siboire, je me disais que ça allait être notre discussion la plus enrichissante à vie.

Après une introduction laborieuse, il m'apprend que l'article lu disait que la nouvelle tendance dans les jeux vidéos, c'était les récompenses. Genre que ton bonhomme réussit à faire telle patente, comme tuer un boss sans se faire toucher, ben t'as un bonus de 100 points, mettons. Même si c'est absolument non essentiel à la réussite du jeu vidéo, ça motive plein de gens à passer des heures à essayer d'atteindre cet objectif. Là, j'explique tout ça rapidement, mais ça lui a pris pas loin de 5 minutes avant d'en arriver là.

Et après, il m'annonce qu'il a réalisé que dans la vie, c'est la prise de conscience de ce qu'on a fait qui est importante. Genre que si tu fais une tâche pénible, comme passer la balayeuse, après coup, si tu prends quelques secondes pour te féliciter de de ton initiative, ça t'encourage à continuer. Mais si tu le fais trop souvent, ça perd tout son effet parce que ton conditionnement positif est rendu routinier.


Je sais pas s'il manque des détails relatifs à l'article que j'ai pas lu, mais honnêtement, cette discussion n'a absolument rien changé à ma vie. Et probablement à la vôtre non plus. C'était de la psycho-pop dans la lignée de "Qui a piqué mon fromage?", seulement en encore plus évident.

Ça fait que ça me fait plaisir de vous avoir fait perdre votre temps. Je me sens plus tout seul.

dimanche 2 décembre 2012

Nouvel échantillonnage afin d'apporter de l'eau au moulin de la théorie: Gardiennes = criss de folles

Parfois, je me dis que je suis cruel avec les gardiennes quand je dis que c'est toutes des criss de folles.

Mais quand j'ai l'occasion de repartir à la chasse aux gardiennes et que j'en visite une couple back to back, je reviens vite à mon constat: c'est vraiment presque toutes des criss de folles.

Voici le résumé de trois garderies visitées au cours des derniers jours:

Numéro 1: La fille est jeune et c'est probablement la plus belle gardienne d'enfants que j'ai vu à date. C'est quasiment une pitoune dans le début vingtaine. Malheureusement, son charisme est nul. En arrivant, elle ne nous serre même pas la main, ni ne se présente, ni ne dit rien de très chaleureux. On descend dans le sous-sol pour voir la garderie pis elle n'a toujours rien à dire. C'est juste nous qui posons les questions. Au niveau de la vente de soi pis du dynamisme, c'est une des pires gardiennes rencontrées. À peu près 10 minutes après notre arrivée, on repart déjà et je suis complètement débandé par rapport à l'attitude vedge de cette gardienne. Aimepé l'a trouvée quand même pas si mal mais moi, je suis estomaqué par autant de passivité et me dit qu'une fille de même peut pas être trop stimulante avec les enfants.

Numéro 2: La gardienne est une grand-mère dans la cinquantaine ou peut-être même au début de la soixantaine. Sa garderie sent le propre et est super bien ordonnée. La madame est gentille et calme bien qu'ayant sans doute un certain caractère. Le seul point bizarre, c'est que lors de notre visite, elle garde son petit fils de moins d'un an qui dort sur le divan du salon. Pendant qu'elle nous emmène dans le sous-sol, elle laisse le bébé tout seul sur le divan pendant un bon 10 minutes. C'est sûr que le bébé bouge pas beaucoup mais quand même, au niveau de la prévention, c'est pas super top notch. C'est pas vraiment un exemple de criss de folle par exemple, parce qu'elle était en-haut de la moyenne pour tous les autres points.

Numéro 3: J'ai visité aujourd'hui même cette troisième gardienne et je pense que ça a été la pire folle que j'ai pu voir dans ma vie. La plupart des autres étaient des grosses BS mais celle-là avait l'air de sniffer de la coke.

Je cogne à la porte et je vois une fille gesticuler derrière la vitre. Elle m'ouvre et la discussion suivante débute:

Elle: AH!! J'AI ESSAYÉ DE T'APPELER MAIS JE TROUVAIS PAS TON NUMÉRO!! JE VIENS DE ME PLANTER UN CLOU DANS LE PIED!
Moi: Ok...!?
Elle: ME LAISSE TU JUSTE UN PEU DE TEMPS, UNE COUPLE D'HEURES POUR ARRANGER ÇA?!
Moi: Oui oui pas de problèmes, prends le temps qu'il faut...
Elle: AH MERCI T'ES FIN! JE TE JURE, JE VAIS TE RAPPELER, C'EST PAS POUR ME TROUVER UNE EXCUSE!
Moi: Ok, pas de problèmes.
Elle: AH PIS EN PASSANT, J'ADORE TA COUPE DE CHEVEUX!!!
Moi: Ok, merci!
Elle: EST-CE QUE JE PEUX PRENDRE TON NUMÉRO EN NOTE PIS TE RAPPELER?
Moi: Oui oui. (et je donne un faux numéro car cette fille est clairement trop folle).
Elle: PIS TON NOM?
Moi: (Je donne encore un faux nom)
Elle se penche et je vois sa craque de fesses en dessous de ses jogging. Parce que, comme bien d'autres, elle s'apprêtait à me recevoir en jogging et en vieux T-Shirt.
Elle: OK JE VAIS TE RAPPELER! OH QUE LUI (faisant référence à mon garçon qui est dans mes bras) Y VA AVOIR DU FUN ICI! TU VAS VOIR Y'A PAS DE RÈGLEMENTS ICI! QUAND ON VA PARLER, IL VA POUVOIR FAIRE TOUT CE QU'IL VEUT, IL PEUT TOUT GARROCHER PARTOUT! Y'A AUCUN RÈGLEMENT ICI!
Moi: OK!!!

N.B. Cette retranscription ne tient pas compte de la gestuelle excessive de cette gardienne qui, si elle ne prend pas de coke, est probablement schizophrène.

Dire que j'avais enlevé avec mes doigts toutes les crottes de nez séchées de mon gars avant de rentrer dans cette maison. Si c'était à refaire, je les aurais laissées là.

samedi 1 décembre 2012

Trois bars pour essayer d'accomoder deux gars qui ont pas pantoute les mêmes goûts

Hier soir, je suis sorti avec Dave pour la première fois depuis un sacré bout de temps. Dave était malade. Il avait le streptocoque, une genre d'amygdalite pis 2-3 autres affaires en même temps. Comme il était sur les antibiotiques, il m'a dit qu'il était pas supposé de boire. Il s'est quand même pointé chez moi avec son rhum, son red bull pis son pepsi pour se faire un fond avant de sortir.

Comme il était magané, je me suis dit que c'était le moment idéal pour sortir avec lui dans un pub ou un bar sans piste de danse. Depuis le temps où je le connais, je pense qu'on n'est jamais sortis ensemble dans autre chose qu'une discothèque. Lui, ce qu'il aime faire, c'est se pitcher sur la piste de danse pis se frotter la bite contre des filles. Moi, ce que j'aime, c'est sortir dans les bars pis jaser au hasard avec le monde, idéalement pour dire le plus de niaiseries possible.

Mais bref, avec son état de santé, ça me semblait être le moment idéal pour une première: on allait sortir ensemble au Sacrilège.

Sur la route, Dave me raconte ses conquêtes pis le fait que c'est toutes des folles. Il me parle en particulier d'une fille qu'il avait rencontrée et fourrée à quelques reprises mais qui fermait jamais sa yeule. Par exemple, un soir, ils avaient écouté un film de requins (style Jaws) pis tout au long du film, la fille arrêtait pas de poser des questions sur les requins: "Ça vit tu dans l'eau douce ou dans l'eau salée?" "Y'en a tu par ici?" "Ça a tu beaucoup faim un requin?", "Pourquoi c'est méchant un requin?" et ainsi de suite jusqu'à l'infini. À la fin du film, la fille aurait même braillé parce que le requin avait mangé tous les personnages du film.

Avec le récit de toutes ces aventures, nous étions maintenant rendus au Sacrilège.


Le Sacrilège
Le Sacrilège, c'est rendu mon bar depuis un an ou deux. C'est donc un endroit qui devient un peu routinier pour moi. Mais comme c'est l'endroit où j'ai le plus de fun et où le monde est le plus smatte, ça me dérange rarement d'y retourner. Préalablement à notre entrée dans le bar, j'avais averti Dave qu'il s'agissait d'un bar un peu plus "artiste". Genre avec des étudiants en philosophie, en musique ou en littérature. Les gars aux gros bras sont pas à leur place, contrairement à la majorité des autres bars. Dave m'a dit que pour faciliter son intégration, sa profession pour la soirée allait être sculpteur. Plus précisément sculpteur de glace pour le carnaval de Québec. Ok good, on y va comme ça.

On pénètre donc dans le bar et c'est assez compacté. Je réalise vite que Dave trippe pas sur la place. La raison en est fort simple: absence de piste de danse et groupes généralement rassemblés autour de tables. Que faire pour divertir mon compagnon? Ah regardes là, y'a une madame qui est toute seule. Es-tu game d'aller la cruiser. Il me répond: "Fais-le!" avec son ton de nigger qui dit "Do it!".

Je vais donc m'asseoir à côté de la dite dame qui, je croyais, avait environ 50 ans. Rendu à côté d'elle, j'ai plutôt l'impression qu'elle a 60 ans. On se met à jaser et je réalise qu'elle a un assez fort accent qui m'est inconnu. Elle m'apprend qu'elle vient de la Finlande, qu'il fait froid ici et là-bas, blablablabla. À voir l'intérêt qu'elle met dans la discussion, je réalise qu'elle est probablement ouverte à fourrer avec un gars qui a 25-30 ans de moins qu'elle. Histoire d'intégrer Dave qui se tient à l'écart, je le présente comme mon ami sculpteur. Elle me répond que son ancien copain était sculpteur. J'ajoute ensuite que Dave fait des portraits nus. Elle répond qu'elle a déjà servi de modèle nu. Sibole, cette madame va aussi vite que mon imagination.

Elle me raconte qu'elle disait à la blague à un ami qu'elle voulait un copain pour Noël. En plein mode de cruising des sexagénaires, je lui réponds que Dave et moi aussi on veut une copine pour Noël. Mais là, Dave en peut plus. Il se tient encore à l'écart et me jette des regards insistants qui veulent dire "On crisse tu notre camp là?". Ça fait que je mets mon manteau. La madame m'interrompt et me dit: "Hé! Tu voulais pas une copine pour Noël?". "Oui oui, c'est juste qu'on a des amis qui nous cherchent" répondis-je. "On va les chercher pis on revient".

Nous ne sommes bien entendu jamais revenus.

Les Voûtes de Napoléon

Depuis quelques années, je déteste les bars de chansonniers. C'est bizarre à dire étant donné ma qualité de musicien de rue occasionnel. Mais les chansonniers dans les bars, ça me gosse. Le problème principal, c'est leur choix de tounes. C'est toujours les mêmes chansons qui reviennent et souvent, on donne dans les chansons kétaines que tout le monde aime fredonner comme "Coeur de loup", "Femme libérée", "Les yeux du coeur", etc... Le deuxième problème, c'est l'hystérie de la foule, principalement celle des filles. Ça fait que je trippe pas vraiment sur mon expérience de ce soir là, d'autant plus qu'une fille arrête pas de me harceler avec mon capuchon de veste: à chaque fois où elle passe à côté de moi, elle me le renverse sur la tête. Avant de partir, une de ses amies me dit que mon "agresseure" me trouve très "sex", et je me demande si je me fais pas niaiser par son amie aussi. Mais bon, peut-être que le renversage de capuchon est un mode de séduction pour certaines personnes étant trop malhabiles pour avoir une approche plus classique. Bref, même si je trippe pas pantoute sur cette heure aux Voûtes, je pense quand même que le monde y est plus sympathique et abordable que dans le bar vers où on se dirige ensuite.

Le Dagobert

En fait, le problème du Dagobert, c'est pas nécessairement que le monde y est pas sympathique. C'est que le monde vit dans une autre dimension que moi. Sur la piste de danse, la moyenne d'âge est de 20 ans. Soyons cru: les filles ont pour la plupart l'air de petites plottes. Pour leur part, les gars, particulièrement les noirs, passent directement de la première à la cinquième vitesse en se mettant à se frotter la graine contre le cul des filles à compter de 2h ou 2h30 du matin. Rendu à 3h, on dirait que 3 filles sur 4 (aucune exagération) sont en train de frencher avec un gars sur la piste de danse versus une sur 20 quelques heures auparavant. C'est comme une orgie avec un peu de retenue. J'ai déjà entendu des filles dire que ça les insultait de se faire frotter le derrière par un gars bandé. Eh bien mesdames, si on se fie sur cet échantillon du Dagobert, on serait tenté de dire que vous êtes à côté des tendances.

Ça fait que siboire, je suis resté là presque jusqu'à 3h du matin pour accompagner mon chum chasseur de plottes.