samedi 1 décembre 2012

Trois bars pour essayer d'accomoder deux gars qui ont pas pantoute les mêmes goûts

Hier soir, je suis sorti avec Dave pour la première fois depuis un sacré bout de temps. Dave était malade. Il avait le streptocoque, une genre d'amygdalite pis 2-3 autres affaires en même temps. Comme il était sur les antibiotiques, il m'a dit qu'il était pas supposé de boire. Il s'est quand même pointé chez moi avec son rhum, son red bull pis son pepsi pour se faire un fond avant de sortir.

Comme il était magané, je me suis dit que c'était le moment idéal pour sortir avec lui dans un pub ou un bar sans piste de danse. Depuis le temps où je le connais, je pense qu'on n'est jamais sortis ensemble dans autre chose qu'une discothèque. Lui, ce qu'il aime faire, c'est se pitcher sur la piste de danse pis se frotter la bite contre des filles. Moi, ce que j'aime, c'est sortir dans les bars pis jaser au hasard avec le monde, idéalement pour dire le plus de niaiseries possible.

Mais bref, avec son état de santé, ça me semblait être le moment idéal pour une première: on allait sortir ensemble au Sacrilège.

Sur la route, Dave me raconte ses conquêtes pis le fait que c'est toutes des folles. Il me parle en particulier d'une fille qu'il avait rencontrée et fourrée à quelques reprises mais qui fermait jamais sa yeule. Par exemple, un soir, ils avaient écouté un film de requins (style Jaws) pis tout au long du film, la fille arrêtait pas de poser des questions sur les requins: "Ça vit tu dans l'eau douce ou dans l'eau salée?" "Y'en a tu par ici?" "Ça a tu beaucoup faim un requin?", "Pourquoi c'est méchant un requin?" et ainsi de suite jusqu'à l'infini. À la fin du film, la fille aurait même braillé parce que le requin avait mangé tous les personnages du film.

Avec le récit de toutes ces aventures, nous étions maintenant rendus au Sacrilège.


Le Sacrilège
Le Sacrilège, c'est rendu mon bar depuis un an ou deux. C'est donc un endroit qui devient un peu routinier pour moi. Mais comme c'est l'endroit où j'ai le plus de fun et où le monde est le plus smatte, ça me dérange rarement d'y retourner. Préalablement à notre entrée dans le bar, j'avais averti Dave qu'il s'agissait d'un bar un peu plus "artiste". Genre avec des étudiants en philosophie, en musique ou en littérature. Les gars aux gros bras sont pas à leur place, contrairement à la majorité des autres bars. Dave m'a dit que pour faciliter son intégration, sa profession pour la soirée allait être sculpteur. Plus précisément sculpteur de glace pour le carnaval de Québec. Ok good, on y va comme ça.

On pénètre donc dans le bar et c'est assez compacté. Je réalise vite que Dave trippe pas sur la place. La raison en est fort simple: absence de piste de danse et groupes généralement rassemblés autour de tables. Que faire pour divertir mon compagnon? Ah regardes là, y'a une madame qui est toute seule. Es-tu game d'aller la cruiser. Il me répond: "Fais-le!" avec son ton de nigger qui dit "Do it!".

Je vais donc m'asseoir à côté de la dite dame qui, je croyais, avait environ 50 ans. Rendu à côté d'elle, j'ai plutôt l'impression qu'elle a 60 ans. On se met à jaser et je réalise qu'elle a un assez fort accent qui m'est inconnu. Elle m'apprend qu'elle vient de la Finlande, qu'il fait froid ici et là-bas, blablablabla. À voir l'intérêt qu'elle met dans la discussion, je réalise qu'elle est probablement ouverte à fourrer avec un gars qui a 25-30 ans de moins qu'elle. Histoire d'intégrer Dave qui se tient à l'écart, je le présente comme mon ami sculpteur. Elle me répond que son ancien copain était sculpteur. J'ajoute ensuite que Dave fait des portraits nus. Elle répond qu'elle a déjà servi de modèle nu. Sibole, cette madame va aussi vite que mon imagination.

Elle me raconte qu'elle disait à la blague à un ami qu'elle voulait un copain pour Noël. En plein mode de cruising des sexagénaires, je lui réponds que Dave et moi aussi on veut une copine pour Noël. Mais là, Dave en peut plus. Il se tient encore à l'écart et me jette des regards insistants qui veulent dire "On crisse tu notre camp là?". Ça fait que je mets mon manteau. La madame m'interrompt et me dit: "Hé! Tu voulais pas une copine pour Noël?". "Oui oui, c'est juste qu'on a des amis qui nous cherchent" répondis-je. "On va les chercher pis on revient".

Nous ne sommes bien entendu jamais revenus.

Les Voûtes de Napoléon

Depuis quelques années, je déteste les bars de chansonniers. C'est bizarre à dire étant donné ma qualité de musicien de rue occasionnel. Mais les chansonniers dans les bars, ça me gosse. Le problème principal, c'est leur choix de tounes. C'est toujours les mêmes chansons qui reviennent et souvent, on donne dans les chansons kétaines que tout le monde aime fredonner comme "Coeur de loup", "Femme libérée", "Les yeux du coeur", etc... Le deuxième problème, c'est l'hystérie de la foule, principalement celle des filles. Ça fait que je trippe pas vraiment sur mon expérience de ce soir là, d'autant plus qu'une fille arrête pas de me harceler avec mon capuchon de veste: à chaque fois où elle passe à côté de moi, elle me le renverse sur la tête. Avant de partir, une de ses amies me dit que mon "agresseure" me trouve très "sex", et je me demande si je me fais pas niaiser par son amie aussi. Mais bon, peut-être que le renversage de capuchon est un mode de séduction pour certaines personnes étant trop malhabiles pour avoir une approche plus classique. Bref, même si je trippe pas pantoute sur cette heure aux Voûtes, je pense quand même que le monde y est plus sympathique et abordable que dans le bar vers où on se dirige ensuite.

Le Dagobert

En fait, le problème du Dagobert, c'est pas nécessairement que le monde y est pas sympathique. C'est que le monde vit dans une autre dimension que moi. Sur la piste de danse, la moyenne d'âge est de 20 ans. Soyons cru: les filles ont pour la plupart l'air de petites plottes. Pour leur part, les gars, particulièrement les noirs, passent directement de la première à la cinquième vitesse en se mettant à se frotter la graine contre le cul des filles à compter de 2h ou 2h30 du matin. Rendu à 3h, on dirait que 3 filles sur 4 (aucune exagération) sont en train de frencher avec un gars sur la piste de danse versus une sur 20 quelques heures auparavant. C'est comme une orgie avec un peu de retenue. J'ai déjà entendu des filles dire que ça les insultait de se faire frotter le derrière par un gars bandé. Eh bien mesdames, si on se fie sur cet échantillon du Dagobert, on serait tenté de dire que vous êtes à côté des tendances.

Ça fait que siboire, je suis resté là presque jusqu'à 3h du matin pour accompagner mon chum chasseur de plottes.

1 commentaire:

  1. Je suis allé au Sacrilège une couple de fois aussi. C'est vrai que c'est une belle place et pis je suis tellement d'accord avec toi au sujet des bars de chansonniers. Maudit que c'est plate aller là!

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