samedi 22 juillet 2006

Le By the Fireplace 2006

Depuis un bon moment déjà, les diverses fêtes dispersées au cours de l'année ont perdu leur signification pour moi: Noel, Pâques, l'Halloween, la fête du travail et le Yom Kippour sont maintenant, en mon coeur, des journées sans intérêt. 
 
Par contre, j'attends toujours avec impatience le By The Fireplace. Cet événement a été créé à l'été 2003, dans le but de souligner le 5ème anniversaire de ma première année comme animateur de terrain de jeu ainsi que pour revoir certains jeunes que j'avais plus appréciés lors de mes deux étés comme animateur.
C'était donc hier qu'avait lieu la quatrième édition du By The Fireplace. Pour l'occasion, l'invitation avait été lancée à plusieurs personnes. Une bonne quinzaine en tout. Là-dessus, 9 personnes ont répondu à l'appel: Marc-André, Charles, Benoit, Joannie, Laurie, Anne, Julie, Andréann et Mathieu (qui était l'autre ex-animateur des 10 ans, en 1998, à mes côtés). Je souligne avec beaucoup de déception l'absence de Martin qui semblait plutôt désintéressé par l'activité. Le noyau a perdu quelques pépins comme dirait Charles.
 
Quoiqu'il en soit, le premier arrivé, comme à l'accoutumée, a été Charles, vers 20h20. Nous avons passé les 30 minutes suivantes à essayer d'allumer le feu avec un publi-sac qui traînait chez mes parents. L'expérience fut longue et ardue, mais nous arrivâmes à nos fins avec beauoup de persévérance.
 
Après une heure et demie seuls, Charles et moi, nous pensions que l'événement allait être le plus pathétique By The Fireplace de l'histoire. Mais juste au moment où nous nous apprétions à nous jeter tour à tour dans le feu, Andréann est arrivée. Suivie bientôt de Julie, Anne et Joannie.
 
Ensuite, Benoit fit une arrivée remarquée en vélo et alla serrer la pince de chaque personne présente. Quelle digne arrivée! Sans doute le moment le plus grâcieux de la soirée.
 
Pour la suite, c'est un peu confus dans ma tête (maudite boisson). Laurie, Mathieu et Marc-André sont arrivés, mais je ne sais plus trop dans quel ordre.
 
J'ai distribué le T-Shirt à ceux qui m'en avaient fait la demande. Pour la modique somme de 20$, nous avions un authentique FRUIT OF THE LOOM aux couleurs de l'édition 2006 du By the fireplace! Espérons qu'il résistera aux lavages...
 
Nous tentâmes de composer une chanson. Le titre m'a été inspiré lors de notre promenade, Benoit et moi, pour aller chercher Martin chez lui (sans succès). Je lui ai dit: Hey j'ai un bon titre pour la toune de cette année. Ça pourrait être "Heureux d'être un garçon". Nous avons donc imposé le titre aux autres.
Les quelques paroles qui ont été composées, avant de laisser tomber pour je ne sais trop quelle raison (je crois que j'étais trop saoul...) ont été les suivantes:
 
Je suis heureux d'être un garçon
Je n'ai pas besoin de laver mes calecons
Je suis inhygiénique
Je suis un chanteur dyslexique
Les mots se bousculent dans ma tête
les conjugaisons font la fête...
(PAS DE SUITE... mais ces vers ont beaucoup de potentiel à mon avis).
 
Plus tard, on fait une fois de plus la pyramide humaine. Mathieu a cependant mal cadré les photos. Quel piètre photographe. Heureusement, il allait payer un peu plus tard pour ses déplorables talents artistiques.
J'organisai un tirage avec la collaboration de Charles. Je dis aux gens présents que je faisais tirer quelque chose de vraiment cool, mais que je gardais le secret. Il fallait que tous les gens embarquent dès le départ, sans savoir de quoi il s'agissait. La question lancée fut: Quelle est la capitale de la Norvège? Mathieu fut le seul à risquer une réponse. Avec Oslo, il venait de se mériter une LANGUE DE PORC.
 
Comme Mathieu était trop chicken pour manger la langue au complet, tout le monde a dû mettre la main à la pâte pour qu'il n'y ait pas de gaspillage. Ainsi, la langue de porc a fait le tour et tout le monde a dû prendre une bouchée. Mes impressions, malgré mon état d'alcoolisme avancé, étaient que ça goûtait le steak haché cru mariné dans le vinaigre (bien que je n'aie jamais mangé de steak haché cru). Pas super trippant à manger, mais il faut ce qu'il faut pour faire des expériences mémorables.
 
Honnêtement, pour le reste, je ne me rappelle pas de grand chose. On a jasé pas mal, on a mangé des saucisses que j'avais achetées à l'épicerie. On s'est regardés avec nos T-Shirt du By The Fireplace et on s'est trouvés beaux... Bien entendu, les garçons ont pissé maintes fois, ce qui a donné lieu à quelques événements cocasses qui se doivent de demeurer confidentiels, pour ne pas enlever trop de crédbilité à notre événement.
La première personne à quitter fut Andréann. Nous la saluons, mais Benoit, en bon gentleman lui dit: "Décalisse... Aweille DÉCALISSE!" Ahahaha, un des moments les plus crampants de la soirée à mon avis, bien que c'est assurément plus drôle quand on n'est pas dans la peau de la personne à qui s'adresse la formule.
 
C'est vers 1h30 que les dernières personnes présentes (Marc-André, Charles et Laurie) ont quitté.
Et aujourd'hui, j'étais complètement décrissé. Même si je ne pense pas avoir bu beaucoup plus de 6-7 bières pendant la soirée, j'ai été totalement incapable de faire quoique ce soit avant 17h. J'ai été confiné à mon lit, chez mes parents, dans un état végétatif. Pas facile!
 
Bien que le By The Fireplace 2005 ait été supérieur, à mon avis, j'ai été bien content du déroulement de la soirée. Il y avait plus d'oestrogène que de testostérone autour du feu, et ça paraissait un peu, mais tout le monde a été agréable et tout le monde a fait son effort pour participer au concours de rot et à la dégustation commune de langue de porc.
 
Une mention d'honneur pour Benoit qui a, je l'apprends à 19h50 aujourd'hui, apporté deux 1.18 L de bière. Quel exemple pour nous tous! (malheureusement, une bonne partie du deuxième 1.18 a été versée sur le feu, pour l'éteindre...)
 
Vous pourrez voir dans l'album "By the fireplace", quelques unes des photos qui ont été prises hier soir.

vendredi 21 juillet 2006

Ma sixième soirée en tant que musicien enregistré

Message reçu jeudi le 20 juillet AM
De: Sébastien
À: Patrick
Si tu vas à Qc ce soir je t'accompagnerait... au pire tu peux venir souper chez moi (BBQ & beer as we can say rock & roll) et ensuite on fonce au traversier avec nos 2 mandolines, hasta pronto l'chacalot
*******************
18h45: le téléphone, c'est Sébastien. Il me dit qu'il est toujours partant pour aller jouer à Québec. Ok mon pote, prenons le traversier de 20h, car je risque une sérieuse contravention si je pense me rendre à Lévis pour le traversier de 19h. On se déguise-tu ce soir? Yes! On s'habille en crottés ok? As-tu un bandeau de Rambo pour me mettre dans le front? Je checke ça! Ok, check it out...!
Je passe prendre Sébastien chez lui, à Lévis. On est pressé pas mal, mais on réussi quand même à prendre le traversier de 20h, en courant. On se part un beau jam sur les réserves à gilet de sauvetage. Les marins d'eau douce que sont les passagers semblent intéressés, particulièrement une petite fille de 2-3 ans assise juste à côté de moi, et son père qui semble connaitre et apprécier toutes les tounes que nous faisons.
Arrivés à Québec, on se dirige vers le Parc des canons. C'est pas mal tranquille. Après 5 minutes, on s'en va à notre spot de l'année dernière, dans les escaliers, près du Château Frontenac. Étant donné ma vaste expérience de musicien de rue, je pars le bal en vitesse. Sébastien est mollo pas mal ce soir. Je ne dois m'en remettre qu'à moi-même pour que ça décolle.
 
On fait plusieurs tounes. Sébastien essaye ses partitions et ça ne marche jamais beaucoup plus qu'une minute de temps. J'enchaine donc avec mes tounes que je maitrise au complet. Sébastien embarque et je me sens comme Roger Waters à la fin de Pink Floyd: il n'y a que moi qui a du matériel de qualité et je me dis que je ferais plus d'argent si j'étais tout seul. Pas besoin de splitter les profits. Quoiqu'il en soit, j'y mets tout ce que j'ai et je me rends compte que ça marche plutôt bien malgré mon accoutrement de parfait demeuré (camisole par-dessus mon gilet bleu).
 
Lorsqu'on entonne "Solsbury Hill" de Peter Gabriel, le cash se met littéralement à pleuvoir! Si bien que je décide d'expansionner la toune et de chanter 2 fois chaque couplet. C'est génial. Sébastien et moi filons le parfait bonheur avec tous les gueling gueling que font les 1$ et les 2$ qui revolent dans mon étui.
Juste avant de partir, on prend une photo avec un gars qui joue de la planche à laver. Pour l'occasion, on fait "Y'a pas grand chose dans le ciel à soir" de Paul Piché. Merci mon pote et bonsoir, on doit prendre le bateau de 10h.
 
On court jusqu'en bas, ce qui est assez délicat avec une guitare dans les mains. On arrive au traversier et on se rend compte qu'il est à 10h30! Ça nous laisse le temps pour aller prendre quelques photos avec feu Félix Leclerc à Place Royale.
 
Profits approximatifs ce soir: 30$, en une heure et demie! J'ai donné 7-8$ à Sébastien. Mes honoraires pour avoir passé les auditions et avoir payé le permis sont de 75% des bénéfices. C'est beaucoup, mais pas exagéré. Après tout, ce soir j'ai été à la source de 90% des tounes performées, et de pratiquement toutes celles où on a reçu de l'argent.

mercredi 12 juillet 2006

Ma rencontre du quatrième type

Hier soir, je suis parti vers Québec en prévision de jouer de la musique de 19h à 21h, puis d'aller rejoindre Dominic au bar le Charlotte, afin de faire un peu de karaoké en zone urbaine. 
 
Étant donné les stationnements plus rares que de la marde de pape, je me suis stationné très en retrait. Ce qui a fait en sorte que j'ai finalement choisi, à regret, de laisser tomber la guitare. Je me suis donc dirigé vers le Festival d'été, sans but précis, sinon que de rejoindre Dominic à 21h30, en avant du Charlotte. Comme il était 19h30, j'avais pas mal de temps à tuer...
 
J'errai donc ici et là, regardant les gens et buvant ma bouteille de pepsi remplie de bière (la tactique perdure, mais je rappelle que j'étais supposé jouer de la musique, donc n'allez pas penser que je traîne ma bière comme un robineux, en toute occasion). Ce fut une expérience assez peu mémorable.
 
Après ces quasi deux heures d'errance sans signification aucune, je trouvai Doum pas très loin du Charlotte. Nous allâmes boire un pichet à L'Ozone avant de nous diriger vers le Charlotte. Je donnai mon nom pour faire une toune au Karaoké et comme ils ne m'appelèrent jamais (la gang de criss de sales) et préférèrent passer trois fois le même gars en ligne, Dominic et moi décidâmes de sacrer notre camp du bar et de retourner chez nous pour oublier cette soirée peu concluante.
 
LA RENCONTRE DU QUATRIÈME TYPE
 
En m'en allant vers mon auto, sur la grande allée, je réfléchissais à ma soirée et je me disais que toutes mes belles anecdotes envisagées ne valaient absolument aucun texte sur mon blog. Je me suis donc dit que j'allais écrire un hommage à mon potager à partir des photos que j'avais prises de celui-ci cette semaine. Mais c'est toujours dans les moments où on ne s'attend à rien qu'il se passe quelque chose.
C'est ainsi que vers la moitié de mon chemin, je vis une fille de l'autre bord du chemin qui s'en allait en faisant du slalom sur le trottoir. Elle était seule et m'apparaissait plutôt cute de dos. J'ai donc traversé la rue en me disant que ça allait peut-être déboucher sur une discussion qui allait mettre un peu de pep dans cette soirée de maints plaisirs avortés.
 
En arrivant derrière elle, je remarque qu'un de ses bras a une coulisse sang assez impressionante. C'est la parfaite entrée en matière et je lui dis: "Hey, ça va tu? Ton bras est plein de sang...!" Je vois alors que c'est une belle fille, habillée assez sexy (top blanc et jeans sexy). Elle me répond d'un air confus qu'elle ne s'en était pas rendu compte. On commence ainsi à jaser et elle me demande si je m'en vais sur la rue Cartier. Je lui réponds que oui (faux, mais bon, la soirée était jeune) et je continue mon chemin avec elle. Je lui propose d'aller boire une bière au bar le Turf pour faire plus ample connaissance. Elle accepte avec le sourire et semble bien contente de ma proposition. Yes sir.
 
Donc on rentre dans le bar, on s'asseoit à une table. On commande un pichet à deux. Elle me sort 5$ pour payer sa part (wow, sans que je dise quoique ce soit, alors que j'aurais pensé que j'allais tout payer moi-même). On commence à boire le pichet. Je lui dis d'aller se rincer le bras avec du savon pour ne pas que ça s'infecte. Elle y va d'un air candide et revient quelques instants plus tard avec un bras présentable et une petite blessure au bout du compte (ça avait fait une trainée de sang sur son bras pour je ne sais quelle raison). Elle semble toute heureuse et me dit: "Qu'est-ce que t'as envie de prendre de complètement fou que t'as jamais osé prendre?" Moi de répondre: "Pour la boisson tu parles? Je sais pas trop trop... J'ai pas vraiment de fantasme à ce niveau là, mais ça me dérange pas vraiment d'essayer quoique ce soit..." Elle part donc au bar, laissée à elle même. Elle revient s'asseoir un peu plus tard, les mains vides, et je me dis qu'elle a complètement oublié de commander en cours de route, même si le bar n'est qu'à 15 secondes de l'endroit où on est assis.
 
Finalement, la serveuse nous arrive avec deux drinks exotiques quelques minutes plus tard. Le genre de drink à coûter 7-8$ chaque. Wow, un cadeau d'une parfaite inconnue! C'est une première pour moi (je crois) dans un bar. Nous buvons donc notre drink en jasant de je ne sais plus trop quoi. On sort dehors car elle veut fumer une cigarette sur la terrasse. Je ne sais pas trop pourquoi, mais le sujet tombe sur les albums "The Wall" et "The Final Cut" de Pink Floyd, que la fille semble bien connaitre à mon grand étonnement. On commence à se rapprocher sur la terrasse puis en dedans de 4 ou 5 minutes on commence à frencher comme deux ados en rut. Elle me pogne bientôt la main et la met sur sa poitrine (DÉBUT D'UNE SÉRIEUSE ÉRECTION). Elle me dit quelques minutes plus tard qu'elle a envie de moi (ÉRECTION MAXIMALE). Que faire dans ce temps là? Il faut sacrer son camp du bar et battre le fer pendant qu'il est chaud! On part donc du bar, peut-être 20 minutes après y être arrivés et après avoir bu environ 10% de notre pichet de bière.
 
Dans toute sa confusion, elle me dit qu'elle habite à environ 15 minutes de marche du Turf. On se dirige donc vers la très floue destination, s'arrêtant fréquemment pour frencher et se taponner comme deux êtres n'ayant pas eu de sexe depuis une époque lointaine et oubliée. Bien que je trouve que la fille est vraiment perdue (dans tous les sens du terme, puisqu'on ne tourne même sur les bonnes rues pour retrouver son appartement), je trouve que ma soirée a pris une tournure assez cool merci.
 
On se ramasse dans un parking quelconque. La fille veut qu'on frenche et qu'on se taponne. Mais on est comme en dessous d'un gros spotlight et je trouve ça assez peu discret. Je lui propose donc une zone d'ombre, à l'écart. On s'y dirige. Et là mes amis, la rencontre du 4ème type ne se fait pas prier pour se dévêtir (bien que je l'aide tout de même un peu). Elle se retrouve flambant nue et moi, je demeure flambant habillé. Y'a beaucoup de taponnage et plusieurs invitations à m'aventurer dans ses zones les plus intimes. Mais même si j'ai mon condom de sécurité dans mon porte-monnaie et que je l'ouvre dans le but de m'exécuter, je finis par être totalement incapable d'honorer ma compagne.
 
Je sais que plusieurs de mes amis, particulièrement de mon ancien bureau, me traiteraient d'osti de looser en lisant ceci. Mais que voulez-vous, je suis très dédaigneux de la graine moi. Ça m'aurait pris au moins deux condoms un par-dessus l'autre pour m'exécuter avec une fille que je ne connais pas, qui est vigoureusement confuse, qui veut se faire honorer par un inconnu dans un parking, qui n'arrête pas de me dire que je suis super beau, qu'il faudrait que je sois toujours là (???) et un paquet d'autres affaires que je ne comprends pas. Bref, je me dis que le frenchage et le taponnage, c'est assez et que je me sentirais vraiment dégueulasse le lendemain de m'être introduit aussi rapidement en une inconnue dont je ne sais rien (le Ministère de la Santé et des Services Sociaux a fait une bonne job car je suis craintif sexuellement parlant).
 
Nous sommes donc restés là pendant je ne sais trop combien de temps. Elle a finit par se rhabiller et je lui ai proposé de se rendre jusqu'à mon auto pour la reconduire chez elle. C'était pas mal loin. Dire qu'au départ, le Turf était à environ 10 minutes de marche de mon auto... Ben là, on était rendus à presque 30 minutes de marche.
 
Je vais donc la reconduire chez elle et, comme elle m'a fait maintes fois part de son désir de me voir coucher avec elle, je me dis que j'aurai peut-être droit à un peu de taponnage supplémentaire avant de retourner chez moi. On retrouve son appart sans trop de problèmes. J'entre avec elle. Elle prend ses messages sur sa boîte vocale. Elle rappelle le gars qui a laissé un message et qui s'avère, je l'apprends, son ami moderne. Elle lui dit de venir chez elle (????). Elle se rend alors compte que je suis mieux de partir. Ouin. Je pense que c'est effectivement le cas. Je lui écris donc mon numéro sur un morceau de papier et je sacre mon camp après de passionnés frenchs et une poitrine découverte pour une je-ne-sais-combientième-fois.
 
Je reviens chez nous vers 3h ou 3h30 du matin en me disant que je viens de vivre le rêve de tout gars normalement constitué. Je me dis aussi que je vais avoir un osti de mal de tête le lendemain (aujourd'hui).
C'est pas si pire pour le mal de tête finalement, mais d'après moi, je ne me coucherai pas trop tard ce soir. Et je gage 5$ avec le petit Jésus que je n'aurai jamais plus de nouvelles de cette fille. Ce sera cependant assurément un souvenir marquant dans ma vie. Le genre d'histoire qui arrive seulement au moment où on s'y attend le moins et où on avait, deux jours auparavant, mentionné que notre engin était au repos depuis trop longtemps. Je m'excuse au Destin pour avoir dit qu'il nous sodomisait souvent.
 
Parfois, il ajoute pas mal de relief à notre existence...

mardi 4 juillet 2006

Les aventures de Pat à FIFONLAND

Comme je n'ai pas eu de nouvelles de Sébastien suite à mes maintes tentatives pour le rejoindre, je me suis résigné à tenter de jouer de la musique, pour la première fois de ma vie, seul à Québec.
Pour se lancer dans pareille aventure, il faut être idéalement a-) assez sûr de soi et b-) saoul et/ou gelé.
Comme je ne me drogue malheureusement pas, j'ai opté pour la solution astucieuse de verser deux bières dans une bouteille de pepsi. Les gens ne pouvaient y voir que du feu car c'est bien connu que les musiciens sont de grands amateurs de jus de pomme broûteux.
 
C'est donc armé de ma guitare acoustique, de mon cahier de partitions, de mon 710 ml de Pepsi rempli de jus de pomme et de ma petite chaise pliante, que je me suis dirigé vers la rue St-Jean, downtown Quebec City. Pour les gens plus corrosifs comme moi, on peut aussi appeler cet endroit Fifonland étant donné la haute concentration de gais plus démonstratifs que n'importe quels hétérosexuels du coin. Connaissant les sommes astronomiques relatives au tourisme gai, je me suis dit que je pourrais bien récolter un magot substantiel provenant de la poche d'homos en rut à la vue de mon petit cul racing.
 
La destination précise était plus ou moins définie à l'origine, mais je savais que le coin du cimetière anglais était un choix éclairé. C'est donc là que je me suis arrêté, d'abord pour apprivoiser les lieux et boire quelques gorgées de jus pour me donner du courage. 
 
Et puis je me suis lancé. J'ai installé ma chaise et je me suis mis à faire quelques tounes de Pink Floyd. Ce fut assez gênant au départ. J'étais mal assuré et même en faisant des tounes calmes, j'avais de la misère à être convaincant. 
 
Mais vint une première poignée de petit change. En entendant le bruit que ça a fait dans mon étui, je me suis dit: "Ça y'est, je suis riche, je sacre ma job là et je fais plus rien que ça...". Mais en regardant plus attentivement dans mon étui, je ne vis qu'une multitude de 10 cents. J'en avais peut-être pour 1$ au total. Maudit, je vais encore avoir le porte monnaie qui pèse une tonne à cause d'une grande quantité de petite monnaie dont personne ne veut... Mais ne perdons pas courage mon ami, me dis-je, la soirée ne fait que commencer et j'ai encore tout plein de jus à boire pour me donner du pep et m'aider à délier les cordons de bourses diverses.
 
Après peut-être une quinzaine de minutes, je devins plus assuré. Le cash commençait à rentrer à un point tel que je voyais une retraite dorée luire à l'horizon. 
 
Je remarquai bientôt un quêteux qui s'était installé en face de moi, de l'autre bord de la rue (tout juste à côté du commerce de crème glacée 'Tutto Gelato" pour les plus connaissants du quartier). À chaque fois que des gens passaient près de lui, je le voyais leur adresser la parole en me pointant et en disant "Y'est bon hein!". Je me disais qu'il se servait de mes mélodies pour faire son approche de crotté qui veut du change pour s'acheter un speed stick ou encore une guenille pour se passer dans la face. Bof, pas de problèmes avec ça... Si les gens peuvent se mettre plus propre grâce à moi, c'est ben tant mieux.
 
Mais à un moment donné, après peut-être une demie-heure à le voir aller, je lui lance de mon bord de la rue: "Pis, les affaires sont bonnes?". Il traverse la rue et vient me voir en me nommant tous les groupes dont j'ai joué une toune. Il m'offre même de me payer une bière. Mais comme je ne bois que du jus de pomme et que je suis sur mon départ, je le remercie en lui disant que si un report est possible, j'accepterais volontiers une autre soirée. Il me dit que grâce à moi, ses affaires ont bien roulé ce soir. Par contre, il prend la peine de me spécifier que normalement, il vend de la poésie. Il me serre la pince deux fois et puis sacre son camp. Je me dis que je dois à tout prix me laver la main avant de me ronger les ongles par mégarde et contracter une maladie quelconque.
 
Je lève les feutres à mon tour quelques minutes plus tard, puisque la rue se vide tranquillement, et qu'après tout, on est lundi soir. Je ne sais pas trop combien j'ai d'argent mais ça fait gueling gueling dans mon étui.
Je me rends chez Amélie, une amie de mon ancien boulot qui habite non loin de là. Je fais le tour de son appart (jamais visité auparavant). Je lui offre de faire le décompte des sommes amassées et elle arrive à 7 ou 8$ et plusieurs cents. En bon samaritain, je lui offre toutes les cents noires, ce qu'elle refuse à prime abord. Mais en forcant un peu et en lui disant qu'après tout, elle les mérite bien, elle finit par cèder et ramasse le magot. 
 
Je retourne chez moi le coeur léger et assez content de ma soirée. Je crois que j'ai trouvé un bon spot. Pas très payant, mais amusant. En tout cas, ce soir, c'était l'atmosphère que je recherchais.