vendredi 29 juin 2007

L'horaire d'un artiste de rue

Afin de vous montrer à quoi ressemble une soirée comme musicien de rue à Québec, voici le déroulement de ma soirée d'hier. Les heures avancées sont approximatives puisque vous comprendrez que jamais je ne pourrais interpréter une chanson de façon satisfaisante en regardant mon bras gauche avec attention...

16h45: Je sors du bureau, direction Subway pour souper avant d'aller jouer de la musique;
17h-17h20: Je consomme mon sous-marin puis je quitte en direction du Vieux-Québec;
17h40: Je trouve un stationnement sur la rue St-Olivier, un peu plus bas que la rue St-Jean;
17h45: En chemin vers mon spot habituel, je tombe face à mon pote Kent que je n'avais pas vu depuis le mois d'octobre dernier. À voir son accoutrement style designer italien très tendance, j'en déduis qu'il s'est trouvé une job comme avocat. Il m'annonce que c'est effectivement le cas et qu'il a même sa permanence. Nous nous mettons à jour sur nos évolutions respectives. Je vois à son visage un certain mépris, ou à tout le moins un dédain, pour mon statut de musicien de rue (attitude qui cadre parfaitement avec la profession d'avocat);
18h: La discussion se termine et j'arrive à mon spot préféré. Horreur, l'emplacement est occupé par un violonneux portant le bandeau. Je passe devant lui en éprouvant une certaine hostilité. Je poursuis mon chemin jusqu'à l'autre spot déterminé par la ville de Québec, situé juste en avant de l'épicerie Inter-Marché (quelques centaines de mètres plus loin);
18h05: J'arrive au spot, qui est libre, et je m'installe;
18h15-18h30: Après quelques chansons interprétées (qui semblent toutes laisser les passants indifférents), je finis par recevoir un premier don d'importance. Un couple qui sortait de l'épicerie me donne 3$. Je suis content de voir que même si cet emplacement m'apparaît peu prometteur, j'ai au moins battu mon record plancher de 1,75$ l'année dernière;
19h-19h30: Une jeune femme de 18-20 ans avec une jupe à ras-la-touffe et un petit gilet pas très chaud vient s'asseoir sur le banc à côté de moi pour fumer une cigarette. Elle grelotte comme la petite vendeuse d'allumettes. Considérant son habillement et son attitude, je me dis que le Wolfpack sévit toujours dans la ville de Québec. J'apprendrai toutefois qu'elle est caissière à l'épicerie juste en arrière de moi. Avant de partir, elle me dit que je chante vraiment bien et me donne quelques pièces de 10 cents en spécifiant que c'est tout ce qu'elle a. Vous, est-ce que ça vous arrive de sortir de chez vous avec seulement 30 cents dans les poches?
19h30 environ: Mon ancien voisin, Sylvain, passe devant moi avec 2 amis. Il me demande ce que je fais là et déduit probablement la réponse avant même que je n'ouvre la bouche. Je lui demande à mon tour s'il s'en va prendre de la drogue au carré D'Youville. Il me répond qu'il s'en va voir un show de Réal Béland au Grand Théâtre. Avant de partir, il s'informe de l'état de mon cabanon et me donne lui aussi 15 ou 20 cents en me disant que c'est tout ce qu'il a dans ses poches. Je suis abasourdi de voir que tant de gens ne trainent que des pièces de 5 cents ou de 10 cents sur eux;
19h50: C'est assez! J'ai fait le tour de mon répertoire, ça doit faire au moins 30 minutes que je n'ai pas reçu de don d'importance (i.e. plus de 1$ de la part d'une seule personne). Je fais un décompte rapide des sommes amassées. J'arrive environ à 12$. C'est ordinaire, mais j'aurai franchi la barre psychologique des 10$ (qui indique si une soirée a été pourrie ou non).

Peu mémorable. Mais y'avait-il quelque chose d'exceptionnel à la télé que j'aie pu manquer hier soir?

mercredi 20 juin 2007

L'itinérant trop loquace qui avait tué environ 515 000 personnes

J'étais soulagé une fois de plus en constatant que mon spot habituel était libre en ce mardi soir où la chaleur était accablante.

Sitôt que j'ai posé ma guitare et pris place sur ma petite chaise pliante, un passant s'est arrêté pour me demander quel genre de musique je jouais.

Le type en question avait le regard un peu perdu. Un T-Shirt défraichi pas très propre, des culottes courtes à peine adéquates pour aller magasiner chez Wal-Mart et d'importantes éraflures sur les jambes. Il semblait un peu gelé, ou alors chaud, ou encore sur les médicaments... tel un blogueur dépressif.

À sa question, je réponds comme à l'habitude que je joue du Pink Floyd, REM et Cat Stevens.

Il me dit que Cat Stevens c'est ben trippant. Ouin. C'est bon, mais trippant, je sais pas trop? Comme le gars a l'air d'avoir abusé de la drogue pendant une bonne partie de sa vie, je ne m'obstine pas avec lui sur la définition de "trippant". Il me dit qu'il a déjà été musicien mais qu'il avait été blessé (tel que ses jambes le prouvaient avec les grandes éraflures qui me semblaient toutefois récentes?) et qu'il n'en jouait plus.

Des histoires qui tiennent pas debout et qui manquent de détails, c'est chose fréquente chez le musicien de rue qui se fait prendre à discuter avec certains étranges passants de la rue St-Jean. La stratégie est de ne pas trop poser de questions ou de ne pas relancer la personne. En plus de tout ça, j'essaie habituellement d'embarquer encore plus que la personne dans un univers parallèle. Ça marche assez bien en général. Je pourrais citer comme exemple cette fois l'année dernière où un vieil ivrogne particulièrement agressant me harcelait pour m'emprunter ma guitare avec ses gros doigts sales. Je lui ai répondu que je devais aller rejoindre ma femme et mes enfants et que j'avais pas le temps de lui prêter mon instrument. Comme il ne lâchait pas en me disant :"AWEILLE LÀ, juste 2 minutes, prêtes moi la ta guitare!", je me suis mis à lui faire des moves de rap sur la toune "Fight for your rights" des Beasties Boys qui jouait quelque part en arrière-plan. Le gars a perdu tous ses moyens et a fini par me sacrer patience.

Mais pour revenir à mon cas de ce soir, je voyais que le gars cherchait la compagnie de quelqu'un en mon genre et je savais bien que plus je l'écouterais, plus il me parlerait. Je finirais la soirée à l'écouter me parler de sa vision de la musique et de la vie sans jamais avoir le temps de jouer quoique ce soit.

Je lui ai donc demandé s'il jouait des tounes des "Talking Heads" quand il était musicien. Pour ceux qui ne connaissent pas ce groupe, je spécifie qu'il s'agit d'un groupe très populaire vers la fin des années 70 et le début des années 80. Leur musique est très particulière et nécessite plusieurs écoutes avant de l'apprécier. Mettons que c'est un des groupes de musique populaires dont le son se reproduit le moins facilement, à mon avis. C'est pourquoi je lui ai demandé s'il en jouait: Pour le fucker solidement et le mélanger au point de le voir perdre l'équilibre puis s'effondrer sur le sol.

Malheureusement (ou heureusement), le gars en question connaissait les Talking Heads. Il me dit qu'il les avait vus en première partie de The Police en 1984 à Montréal. S'ensuivit une passionante discussion sur ces supposés shows ayant regroupé The Police, Talking Heads, Simple Minds et Stevie Ray Vaughn.

Je le complimentai sur sa mémoire car il y allait de détails pas mal précis pour un spectacle remontant à environ 23 ans. Il me répondit que sa mémoire l'avait pas mal aidé... Elle lui avait même permis de ne pas se ramasser en prison. Et mieux encore, elle lui avait permis d'en envoyer d'autres en prison.

Et là, le délire commença pour de vrai. Il me parla vaguement de l'armée, qu'il aimait pas l'armée américaine et anglaise (en me tapant sur l'épaule) mais qu'il appréciait l'armée canadienne et que depuis qu'il était là-dedans, il avait tué 515 000 personnes. Je lui dis: "Wow, mais c'est la population de la région de Québec ça!" et il me répondit que c'était effectivement le cas, plus ou moins 15 000 personnes.

Mais c'était pas tout, ces palpitantes discussions sur les génocides ou holocaustes commis de son propre chef. Il fallait que je me mette à la tâche. Je lui dis donc que j'allais accorder ma guitare et je lui proposai de repasser un peu plus tard pour qu'on chante ensemble une bonne chanson de rock and roll. Il me répondit à ma grande joie qu'il n'allait pas repasser et sacra enfin son camp en me lançant "Yours to discover", tel une plaque automobile ontarienne.

Je commençai enfin à jouer en entâmant mon habituelle "Pigs on the wing". Miracle, trois passants me pitchent 2$ chacun à 2 secondes d'intervalle chacun. C'est mon début de performance le plus lucratif en 3 ans de musique de rue.

Malheureusement, le départ est aussi prometteur que l'avenir est ténébreux. Ainsi, je passerai la prochaine heure à jouer pour moi-même et quelques rares passants. Car le ciel était devenu gris, et peu de gens passaient. Seul rayon de soleil, un passant s'arrêta sur place pendant que je jouais une vieille toune de Pink Floyd peu connue ("Your possible past", j'ai quelques fois fait mention ici de cette chanson auparavant). Il écouta de dos quelques instants puis vint me voir en me disant: "I haven't heard that song for a long time!" et me remis quelques sous en souriant.

Je serai toujours excessivement plus heureux de recevoir 50 cents de quelqu'un qui se rappelle d'une vieille chanson de 25 ans presque oubliée que de quelqu'un qui me lance 2$ ou 5$ en continuant son chemin sans m'accorder trop d'attention. Et ces vieilles tounes de Pink Floyd sur l'album The Final Cut, c'est spécial pour les vrais fans, même si je dois avoir l'air d'un gros puriste plein de marde en disant ça.

Puis, soudain, la pluie s'est mise à tomber.

Je compris alors qu'il n'y avait pas beaucoup de passants parce que tout le monde avait consulté la météo avant de se rendre dans le Vieux-Québec, sauf moi. Je rangeai ma guitare et ma voix éraillée pour revenir à la maison.

Résultat: 12,34$ en 1h30 de musique.

lundi 11 juin 2007

L'illumination

Jusqu'à tout récemment, je me disais que vers la fin de la vingtaine, une évolution intelligente impliquait de se ranger, de mener une vie raisonnable et idéalement, d'avoir des enfants.

Puis, lors d'un souper, la fin de semaine dernière, j'ai rencontré les "bébés-maisons", une gang d'amies à ma conjointe. Ce club sélect regroupe 3 filles qui sont toutes mariées, possèdent une maison et ont un ou des enfants.

J'étais stimulé à l'idée d'aller à ce souper, d'abord parce qu'on était sensé y manger des hot-dogs, mais aussi parce que je savais que j'allais entrer dans une autre dimension: une dimension paralèlle (ou peut-être même perpendiculaire) où les réalités de la maternité avaient éclipsé tout le reste de ce qui constitue l'existence. Je me disais que ça allait être une excellente occasion pour moi de tenter de désarçonner des gens trop sérieux.

Malgré mes grandes espérances, je n'ai pas réussi à dire grand chose. J'étais avec des gens qui se connaissaient tous depuis au moins 10, sinon 15 ans et dont l'attention était portée quasi exclusivement vers les enfants, malgré le fait qu'il y avait un grand terrain pour que ces derniers jouent en sécurité, à la vue des parents.

J'étais avec 6 adultes qui n'avaient d'yeux que pour les 5 enfants présents.

Comme le contact était plus ou moins aisé et que c'est toujours plus facile avec les enfants, je suis allé jouer dans le carré de sable avec deux petits garçons de 3 ans. Ensuite, je leur ai lancé le freesbie et j'ai joué au basketball pour finalement être appelé pour le souper.

Et c'est là que j'ai vu la dynamique de vie de famille dans toute sa splendeur. Outre la surveillance continuelle des enfants, je voyais des pères qui ne parlaient pas trop, qui avaient l'air de cheminer tranquillement vers la mort sans trop se poser de questions. Pendant ce temps, leurs blondes discutaient d'allaitement, de trayeuses à lait, de contractions et d'un paquet d'autres affaires dont personne n'a rien à foutre (malgré mon grand négativisme par rapport à l'humanité en général, je crois qu'une majorité de mères n'en ont rien à branler de jaser d'allaitement ou de contractions pendant des heures...)

C'est là que j'ai eu une illumination. Mon opinion comme quoi il serait dramatique de ne pas avoir d'enfants s'est effondrée, comme le World Trade Center percuté par un avion détourné par des talibans.

Je me suis rappelé que notre cerveau n'était utilisé qu'à 5 ou 10%. Et je me suis dit que de voir la proportion descendre à 2 ou 3% serait dramatique.

17 commentaires:

parisian cowboy a dit…
"notre cerveau n'est utilisé qu'à 4 ou 5%".... et encore, faut voir pour quoi ces 4 % sont utilisés !
La Patachou a dit…
Voilà! Moi je me dis que c'est toujours un désastre de voir ça et c'est probablement une des raison du pourquoi la maternité ne me fait pas tripper. Je trouve que ça devient un trip égo-centrique. Tu te trompes par contre sur l'intérêt de parler de l'allaitement et de tout ces machins: oui ça intéresse pleins de femmes, mais elles oublient que c'est pas toujours intéressant pour les autres!

Avoir des enfants il me semble que c'est l'accomplissement d'un couple et c'est ÇA qui est beau! Au moins, j'ai vu que mon homme était stimulant et serait vraiment un bon papa!
Véronique a dit…
Peut-être suis-je complétement naïve, mais j'ai l'impression que les personnes qui sont absorbées par leurs flots et ne voient qu'eux, sont les mêmes personnes qui étaient absorbées jadis par leur chien ou les rabais au La Baie.

J'ai l'impression que ce n'est pas une fatalité de devenir plate (ou du moins redondant) en ayant des enfants.

J'ai l'impression que je vais être différente. J'ai l'impression que je suis capable de cerner mon "auditoire", moi.

Peut-être que je suis naïve aussi.
Gooba a dit…
Oh là là, le blastage sur la maternité!!! Vous y allez fort!!

Un trip égocentrique?? Avoir des enfants, c'est tout le contraire. C'est comprendre en quelques instants le don de soi dans toute sa splendeur.

Il est vrai que certains parents ne savent pas parler d'autres choses que des enfants. Mais il faut un peu être dans le bain pour comprendre à quel point les enfants changent une vie.

Attendez que ça vous arrive, j'ai bien hâte de vous voir aller! ;-)
la marâtre a dit…
Jamais j'aurais cru t'entendre dire, ou pire écrire, que ce n'était pas le but ultime de ta vie d'avoir des enfants, et ce, sensiblement au même âge que tes parents t'ont eu...
Tu m'étonneras toujours!:)
Cyrano a dit…
Avec tout le bordel qu'on fout dans notre monde et notre égocentrisme exacerbé, je me dis que ce serait le bouttt si nous n'accomplissions même pas notre devoir biologique.

Le refus de la paternité ou de la maternité est la forme achevée du nihilisme contemporain. Si on va au bout de ce refus, et si on est honnête, il faut mettre fin à ses propres jours. Ça m'apparaît logique. Faut être drôlement prétentieux pour croire qu'on peut vivre pour soi-même, comme si on en valait vraiment la peine.
Tangerine a dit…
Je pense que c'est normal de 'penser bébé' quand on a les deux mains dedans, quand les enfants sont petits. Mais ça ne dure qu'un temps. Ensuite on reprend possession de sa vie.
Num a dit…
Je ne "trip" pas bébés même si j'aimerais vraiment en avoir un jour.

Là où je ne suis vraiment pas d'accord c'est quand tu dis que c'est égocentrique.

Quoi de plus égocentrique que de ne pas vouloir d'enfants pour vivre sa petite vie replié sur soi-même ??
Cricri a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Cricri a dit…
Je ne crois pas que ce soit égocentrique de vouloir des enfants. À la base il y a le désir réel de continuité de soi, de prendre soin, d'aimer.

Par contre, ce que je vois de plus en plus (quand on a pas d'enfant on voit les problèmes de ceux qui en ont de manière détachée et lucide puisqu'on ne se sent pas impliqué émotivement) ce sont des femmes qui, arrivées à la mi quarantaine ont envie de crisser tout ça là parce que leur ados presque devenus adultes ont changés tellement de comportement que cela ne cadre plus (consciement ou inconsciement) avec l'image qu'elles se faisaient dans leur tête !

Il n'est pas rare de voir des femmes qui alors deviennent comme frustrées de constater qu'elles ont quasi perdu leur vie à élever des enfants alors que ceux ci sont devenus ingrats, indépendants et tout...Ça je trouve que c'est égocentrique, au sens où ca prouve que malgré elles les femmes portent le désir secret que leurs enfants deviennent ce qu'elles souhaitent elles!....c'est somme toute de la projection.

Dailleurs, combien de femmes auraient des enfants si elles savaient d'avance que ces derniers ne tourneraient absolument pas comme elles le veulent ?...honnêtement, pas beaucoup je pense...

Une mère de cinquante ans me disait dernièrement qu'elle avait réalisé que même les discussions enfantine des débuts avec d'autres mères (le mien a marché plus tôt que le tien, il a fait des dents avant l'temps, etc etc) étaient une preuve qu'elle souhaitait se réaliser elle dans l'fond, au travers des enfants.....
Cette mère n'est pas déçue de sa fille, bien au contraire, elle l'éduque bien et a pour elle un amour inconditionnel de mère. Mais là, après 50 ans, elle commence à peine à réaliser ses rêves, à vivre, et voilà que ça lui fait se poser une question fondamentale : Pourquoi dans l'fond j'ai voulu des enfants ? Pour souhaiter me réaliser à travers eux ? Ou pour leur donner la vie point à la ligne et ils en feront ce qu'il voudront ?

Enfin, j'arrête...on pourrait en parler des jours et des jours....
La vie n'a pas voulu que j'ai des enfants. J'ai donc dû réaliser que l'on ne vient pas au monde pour systématiquement avoir des enfants soi-même. La vie doit être plus que ça...et honnêtement à 40 ans je ne le regrette plus du tout.

Mais ça faut pas le dire trop fort, parce que dans notre société, ne pas avoir d'enfant (par choix ou non) c'est être sans coeur...
La Patachou a dit…
Quand je dis égocentriqu (et là égo- centrique) c'est pas le fait que c'est égoïste d'avoir des enfants, parce que c'est vraiment le contraire. C'est que ces filles qui ne se centre que sur leurs enfants et les enrobes trop, empêches les petits de voir autour. Exemple: mon amie qui laisse son flot courir et découvrir, qui le fait garder une fois de temps en temps (pour comme elle me le dit: ne pas oublier son couple) a un petit qui va vers les gens, qui est curieux, se laisse prendre et joue avec les adultes et les enfants. Une autre qui ne fait que surveiller son flot, est toujours à l'attrapper avant qu'il n'arrive peut-être quelque chose, etc a des enfants qui pleurent, ne vont pas vers les autres, etc.

J'ai beaucoup d'ami(es) qui ont des enfants; certains me donnent vraiment le goût d'en avoir, mais d'autres me rendent presque stériles juste à les voir aller. Les enfants c'est la plus belle chose au monde parce qu'ils pensent différemment. C'est les adultes qui devraient prendre exemple sur eux et non le contraire.
Hikeman a dit…
je pense que le fait d'avoir des enfants est avant tout un choix personnel mais il faudrait cesser de démonifié ceux qui refusent d'en avoir. Personnellement je regarde ce que fait la race humaine fait à la planète et je me dit qu'un tel exemple de bêtise humaine est une symphonie dissonnante que je ne peux offrir à quelqu'un alors pourquoi le ferai-je en mettant un enfant au monde.

je préfère donc garder mes gènes pour moi, éviter les discussions sur l'allaitement et vivre ma vie
petite fraise a dit…
J'adore cette phrase: "je voyais des pères (...) qui avaient l'air de cheminer tranquillement vers la mort sans trop se poser de questions." Génial.

Sinon, je pense que avoir des enfants est une responsabilité que peu maîtrise. Aussi, il faut une certaine maturité et connaissance pour élever des enfants... De plus, l'important n'est pas ce que l'enfant accomplit, mais le fait qu'il devienne un adulte heureux. En cela, si j'ai des enfants, je pourrai dire que j'ai accompli ma tâche de mère... et je crois qu'il ne faut pas sacrifier ses rêves pour ses enfants... mais plutôt les intégrer à ceux-ci. De manière à devenir un exemple d'être accompli et heureux...
bibco a dit…
Eh que c'est drôle, un blog sur les gens qui sont probébégaga vs les bébépaspourmoi.
Est-ce que ça se pourrait tout simplement que les gens qui se fréquentent aient tout naturellement des atômes crochus, des goûts communs et une attitude face à la vie un peu semblable? Pourquoi s'étonner que leur bébé trip soit identique? De là à en faire l'exemple humanitaire de parents sans frontières c'est oublier qu'il y a d'autres façons de vivre la maternité et la paternité. Vivre et laissez vivre, mais surtout donner la vie, autrement qui va pousser nos chaises roulantes hein? Non mais sérieux, c'est un choix personnel de la donner cette vie ou non, mais surtout, s.v.p., ne me sortez pas l'excuse de l'égocentricité des parents...à ce compte, les sans enfants le seraient tout autant. Soyons simplement heureux de pouvoir choisir en toute liberté et assumons!
Le Voyou du Bayou a dit…
Avec ce texte, j'ai jamais eu l'intention de susciter un débat "Avoir des enfants VS ne pas en vouloir".

Je voulais seulement illustrer une tranche de vie qui m'a prouvé qu'avoir des enfants n'était pas toujours bénéfique pour la personnalité d'une personne donnée. C'est tout! Mais tant mieux si ça suscite des réflexions et que j'ai surtout pas récolté d'ostis de commentaires de merde tels que "LOL" ou "Quel bon texte" ou n'importe quelle autre criss de connerie du genre que certains se plaisent à écrire sur un paquet de blogs simplement pour s'attirer des visiteurs en retour.

Bref, je vous aime même si je ne comprends pas toujours où vous voulez en venir.
L'Indécise a dit…
C'est vrai que parfois, sous certains angles, avoir des enfants pourraient être comparer au fait de vouloir s'acheter un chien. Genre, pour mettre du piquant dans sa vie, pour s'oublier, pour s'obliger à s'occuper de quelqu'un, pour se faire croire de l'importance de notre vie...

Pourtant, je suis sûre qu'il y a plus. Ton poste m'a fait réfléchir..!

samedi 2 juin 2007

45Nord - 1er juin

Hier soir, je me suis rendu à la rencontre de blogueurs de la région de Québec qu'on appelle "45 Nord". Une fois de plus, le tout se déroulait au bar L'inox, situé non loin du Vieux Port de Québec.

J'arrive aux environs de 9h et, comme l'heure de début de l'activité est fixée à 20h et que les blogueurs sont selon moi des gens ponctuels et couche-tôt, je m'attends à être un des derniers arrivés.

Je reconnais bientôt Gharl accompagné de 2 garçons (Rémi Prévost et Le Lecteur ) dans un recoin du bar. Comme il n'y a que 3 personnes discutant sagement, je me dis que cette rencontre est un échec cuisant. Mais au moment même où j'arrive, Mary prend également place à la table. Quelques discussions démarrent pendant que je me dirige vers le bar pour commander un pichet. En attendant ma commande, une Virginie au look de gitane arrive dans le bar. Si vous avez fait le décompte jusqu'ici, vous noterez que les présences ont doublé en moins de 10 minutes. L'avenir apparait soudainement radieux et les blogueurs sont finalement moins ponctuels que ce que j'estimais.

Comme nous sommes disposés en rond autour d'une table et que nous sommes en bas nombre, une seule discussion a lieu à la fois. Ça parle un peu de politique, un peu de téléséries, on jase même de l'émission Ramdam à un moment donné, ce qui rend l'effet de mon pichet encore plus soporifique. Il faudra des stimulations à court terme car je risque de devenir végétatif avant longtemps...

Je prends donc l'appareil numérique à Virginie et je me mets à faire des petits vidéos mettant en vedette chacune des personnes présentes. Je pose donc des questions plus ou moins pertinentes à chacun afin de les challenger et de leur donner l'impression qu'il est en train de se passer quelque chose de vraiment mémorable.

Après au moins 30 ou 45 minutes à 6 personnes, arrivent Gab, Vanheu, Laura, Cath, Nick et même Pupuce et son chum. Wow, quel spectaculaire revirement de situation. La moyenne d'âge vient de dropper à 15 ans, mais nous sommes nombreux et nous avons soudainement un vibrant sentiment d'appartenance au monde des blogs.

Horripilé, horripilé horripilé. Vanheu critique le vocabulaire que j'utilise sur mon blog. Il dit que j'utilise trop souvent le mot horripilé. Il tassera quelques fois la main de devant sa bouche (comme vous pouvez voir sur la photo d'accueil de son blog) pour dire des grossièretés ou des réflexions déplacées, tout au long de la soirée. Vanheu est un être mesquin et vulgaire.

À 1h30 du matin environ, ça suffit, je m'en vais me coucher.