L'année achève. C'est le temps de rentabiliser ses fins de semaine au maximum...
Vendredi au Turf
Ce vendredi, je me suis rendu au Bar Le Turf, à Québec.
J'étais
particulièrement en forme pour établir le contact avec les étrangers
puisque j'adressai la parole à quelques inconnus, dont un dans les
toilettes qui était particulièrement expressif. Bien que son débit de
niaiseries fusse particulièrement élevé, c'était un garçon sympathique
et volubile (un peu trop). Je lui fis part du fait que j'étais avec
deux autres garçons et que nous étions tous célibataires. Avait-il des
amies célibataires avec lui? Oui, mais ces dernières étaient, semble
t-il, très difficiles.
Nous
allâmes les rejoindre quelques minutes plus tard. Les dites amies
n'étaient absolument pas amenchées pour être difficiles. Nous les
ignorâmes avec brio, car des filles difficiles sans charisme ne
méritent que cela. Un gars me demanda d'où je connaissais le chef de la
bande. Comme je trouvais que "j'ai pissé à côté de lui dans les
chiottes" était une version drabe et un peu grossière, je lui ai dit
que c'était une relation de longue date...
"Ça remonte à belle lurette" mentai-je effrontément.
Il me demanda si je le connaissais à cause de l'impro au Cégep Garneau:
"Oui, c'est ça!" m'exclamai-je!
"Connais-tu tel gars? (qui faisait de l'impro lui aussi)"
"Non,
c'était pas dans mes années... mais moi je faisais la roche!" (Et me
voilà en train de mimer une roche pour me donner un peu de
crédibilité).
"Pas sérieux man!!!!"
"Ben oui! Je faisais tout le temps la roche!!"
Je riai intérieurement avec éclat. Il était cependant temps de quitter ce rassemblement de gens sans intérêt.
En
bon tombeur, Mike Boy nous intégra plus tard à deux filles avec qui
nous passâmes le reste de la soirée sur la piste de danse. Une de ces
dernières me présenta à 3 filles au hasard sur la piste de danse, me
disant qu'elle allait "m'arranger ça" (pour mon célibat). En fait, elle
m'arrangea ça en me faisant sentir comme un puissant repellant puisque
toutes les filles qui me furent présentées ne restèrent que bien peu
de temps à mes côtés. Une s'est même sauvée avant même que je ne puisse
dire quoique ce soit. Jamais je n'eus une si piètre estime de mon
charme personnel.
J'eus
une fois de plus droit à la question "Pourquoi t'as pas de blonde?" de
la part d'une de nos nouvelles amies, cette fois. Que répondre à cela?
Je ne pus faire autrement que de lui répondre: "Pis toi, pourquoi t'as
un chum?"
Samedi au pub de l'Université Laval
Après des mois sans faire de sortie en commun, samedi soir, je me suis rendu au Pub de l'Université avec Mathieu.
Première
constatation: Le pub a changé et c'est pour le mieux. J'aime beaucoup
le nouvel aménagement, on se sent beaucoup plus à l'aise et c'est plus
aéré.
Quelques
discussions ont lieu. Mathieu me fait part à maintes reprises de son
découragement par rapport à mes interventions qu'il considère presque
toujours comme étant déplacées et complètement débiles. Il me mentionne
également que sa blonde lui a demandé quel était son but de sortir
comme ça dans un bar. Comme si une sortie par 8 mois allait mettre en
péril leur couple. Inutile de dire que j'eus un haut-le-coeur
instantané en entendant cela. Ça doit être pour ça que je suis tout
seul moi: parce que le jour où une fille va me dire qu'une activité par
8 mois avec un ami que je ne vois presque jamais est une activité de
trop, ça se peut que je lui dise des choses disgracieuses.
Une
fille que j'avais rencontré il y a quelques mois vint nous voir pour
nous offrir de danser le latino. Je lui présentai Mathieu comme étant
un excellent danseur (exagération totale). Je me dis que ça lui ferait
assurément un peu de bien de se frotter sur une autre fille que sa
blonde. D'ailleurs, ça leur ferait un excellent prétexte pour diminuer
la fréquence à une sortie par 2 ans plutôt qu'une sortie par 8 mois
tant son couple aura été menacé par quelques pas de danse.
Donc
pendant qu'il dansait, je sirotais ma bière en regardant les écrans
géants. Quelle belle image que celle des télévisions à haute
définition. C'était le constat indéniable de ces instants de solitude.
Je
remarquai bientôt qu'une jolie fille avait pris place toute seule
autour du bar. Elle se trouvait à environ 5 mètres de moi et buvait sa
budweiser en regardant un peu partout. Mathieu était de retour à côté
de moi, mais j'avais besoin d'un peu d'oestrogène (bien que Mathieu ait
des répliques empreintes d'une forte dose d'oestrogène à l'occasion).
Je décidai donc d'aller lui parler, ne serait-ce que pour avoir quelque
chose à raconter sur mon blog. Après un peu d'hésitation, je me lève
et vais la voir:
Moi: "Salut, est-ce que t'es toute seule?"
Elle: "Oui"
Moi: "Ataboy! C'est quoi ton nom?"
Elle: "Jennifer"
Moi: "Moi c'est Patrick, jasons!"
Et
voilà que débute une dynamique discussion. La fille est bien
sympathique, elle semble allumée et intelligente. Elle fait un bac en
géographie, domaine que j'ai moi-même particulièrement affectionné il y
a de nombreuses années. Je lui mentionne que j'ai un blog et que je
suis allé la voir dans le but de parler d'elle sur mon blog, pourquoi
pas? En fait, y'a ça et ses beaux cheveux bouclés qui sont en cause.
Bien que j'essaie d'être le plus agréable possible, je note que malgré
sa gentillesse et ses sourires, son intérêt à mon endroit est modéré.
Vous savez, quand une fille vous trouve de son goût, y'a des petits
gestes qui ne mentent pas. Et ces derniers étaient absents. C'est
correct, elle était bien cute, mais je ne ressentais pas le besoin
absolu de rencontrer la génitrice de mes futurs enfants.
Justification
Vous
savez, un jour, j'ai écouté un vieux film de 1941 qui s'appelle
Citizen Kane. Dans ce film, un vieux monsieur raconte que lors de sa
jeunesse, il a vu une superbe jeune femme dans le métro. Il n'a pas osé
l'approcher, ne sachant trop quoi lui dire. En sortant du métro, il
s'est reviré et a vu la jeune femme le regarder et lui faire le plus
beau des sourires. Le jeune homme est devenu adulte, puis homme mûr,
puis vieillard. Mais au travers des âges, il n'a jamais oublié ce
visage souriant. La potentielle femme de sa vie qui s'était révélée à
lui quelques instants trop tard ne l'avait jamais quitté de tout le
reste de sa vie. Comme un boulet silencieux qu'on traine en mémoire à
chaque jour où on pense à ce qui manque pour qu'on soit heureux...
J'ai
trouvé cette scène très triste. Ça m'a fait prendre conscience que de
tous temps, les occasions manquées ont fait partie de l'histoire des
gens. C'est évident hein? Mais qui en a vraiment pris conscience? Les
portes entre-ouvertes méritent d'être poussées, même si c'est pour
déboucher sur une pièce vide. Au moins, on en aura eu le coeur net.
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