L'histoire nous dira si les blogueurs deviendront un phénomène
sociologique d'importance. Pour l'instant, nous n'en sommes qu'aux
débuts de ce mode d'expression. Difficile de saisir si nous aurons une
petite place dans l'histoire sociologique de l'humanité. Permettez-moi
d'en douter, mais on ne sait jamais. Quoiqu'il en soit, certains
analysent déjà l'influence exercée par certains blogueurs sur la
population du Québec, tel que nous l'apprenait plus tôt cette semaine mon idole Keeg.ca.
Afin
de contribuer à défricher un peu plus cet univers du blog québécois,
voici ma vision personnelle du phénomène et des différents types de
blogs rencontrés sur la blogosphère ou insipidosphère (c'est selon). Un
exemple de blogueur représentant chaque type est joint à la description.
Le blogueur d'eau douce
(50% des blogueurs): Cette catégorie rassemble plusieurs blogueurs sans
tenir compte du style d'écriture adopté. Il s'agit d'une catégorie qui
rassemble ceux qui se lancent dans l'aventure du blog sans avoir évalué
préalablement s'ils avaient assez de substance pour fournir pendant
quelques semaines ou quelques mois. Il aurait peut-être fallu se poser
la question plus en profondeur au lieu de perdre de précieuses heures à
comprendre le fonctionnement d'un site d'hébergement. À tout le moins,
il aurait été adéquat d'avoir un intérêt pour l'écriture remontant plus
loin qu'à la découverte de la Célibataire Urbaine en se disant qu'elle
est donc bonne et que vous aussi, pourquoi pas, vous seriez capables de
faire croire à la province que votre vie est trépidante.
Le contemplatif (Virge):
Le contemplatif est un blogueur pacifique qui décrit les plus petits
moments de sa vie avec admiration et tendresse. Il est capable de
s'émouvoir d'un rien, de voir la magie dans un bouleau, un érable ou une
escapade sans trop d'importance. D'une attitude généralement positive
et pleine d'espoir, le contemplatif semble croire en la nature humaine
et n'a aucun ennemi connu sur la blogosphère.
Le banal (Keeg):
Le banal n'hésite pas à énumérer le contenu de ses journées d'heure en
heure, sans jamais se poser la question à savoir si ses écrits allaient
être intéressants pour les autres ou pour lui-même, dans quelques mois,
au moment de retourner lire ses archives. Le banal bénéficiant d'un
"exposure" suffisant peut résulter en un type hybride, soit le
banal-poseur. Alors que le banal lu par peu de gens ne sera jamais qu'un
banal-anonyme, comme bon nombre de blogueurs de ce type (qui ne seront
jamais que des blogueurs d'eau douce).
Le volubile (Pupuce24):
Le volubile doit s'exprimer. Il sort se faire bronzer dehors et voit
des bourdons: il doit s'exprimer. Il a arraché du vieux tapis de sa
maison, il doit s'exprimer. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que 5 ou 6
messages soient publiés sur son blog à chaque jour.
L'éditorialiste (Qu'on se le dise en rose
): Ce blogueur traite des sujets d'actualité à la manière d'un
éditorialiste. Sa couleur personnelle réside dans les quelques
commentaires qui sont glissés dans son analyse de la situation. Se
penchant sur des grandes questions philosophiques, politiques ou
sociologiques, sa destiné est de n'être que peu lu et commenté étant
donné que les blogueurs préfèrent majoritaiement se repaître dans les
banalités du quotidien d'autrui.
Le caustique (moi-même):
Le caustique est un blogueur utilisant la moquerie et la satire,
parfois à tort, parfois à raison. Son pire cauchemar est de devenir un
blogueur comme tous les autres, c'est-à-dire mièvre et sans intérêt. Il
préfère déplaire que de laisser indifférent. Certains l'aiment,
plusieurs le détestent ou à tout le moins, ne l'apprécient pas. Mieux
vaut susciter une impression négative que pas d'impression du tout. Au
moins, on existe? Le caustique tente ici de vous faire comprendre sa
mentalité.
Le dysfonctionnel ( ) : Afin d'éviter
la réception de commentaires anonymes et haineux de la part de ce type
de blogueur, aucun lien relatif au dysfonctionnel n'est présenté. Ce
type comprend le blogueur haineux, le borderline-pédophile, le
maniaco-dépressif et tous ceux qui tiennent un blog à jour pour faire
sortir toute la pourriture et le moisi qu'ils ont par en dedans. Ces
blogueurs dépassent fréquemment les limites du bon goût. Beaucoup plus
souvent que le méchant caustique.
Le poseur (La ville s'endormait):
Le poseur prend plaisir à faire montre de ses qualités, de ses
connaissances ou de son savoir-faire. Le poseur s'aime. Le poseur aime
mentionner qu'il s'aime. Et lorsque des lecteurs manifestent un certain
dérangement par rapport aux excès de narcissisme du poseur, ce dernier
explose en exprimant son découragement par rapport au manque de
discernement des lecteurs qui ne savent pas reconnaitre l'humour (là où
il n'y en a PAS...).
Vous reconnaissez-vous là-dedans?
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