Que vous reste t-il de votre passé? Quand vous regardez en arrière,
quand vous contemplez vos années d'école secondaire, trouvez-vous
quelque chose de concret auquel vous pouvez vous rattacher aujourd'hui,
10, 15 ou 20 ans plus tard? Sûrement pas grand chose étant donné que
vous êtes, pour la plupart, des blogueurs (et que les blogueurs sont,
par définition, des gens esseulés depuis toujours)...
C'est un
peu mon cas, moi aussi. Quand je regarde mon entourage, qu'il remonte à
ma tendre enfance, mon passage à l'école primaire ou l'école secondaire,
je réalise toujours qu'il ne me reste bien peu d'amis de longue date.
Parmi ceux qui restent, la plupart sont encore dans ma périphérie pour
une question de nostalgie ou de souvenirs relatifs à une époque
lointaine dont je ne peux m'assurer qu'elle a bel et bien existée qu'en
leur compagnie. Le passé s'est envolé et parfois, je me dis que ce
n'était qu'un rêve qui n'a pas vraiment eu lieu.
Qu'est-ce qui me
reste de solide aujourd'hui? Vraiment pas grand chose. Je ne m'en
plains pas, car j'ai toujours cherché à me débarrasser de ce qui ne me
faisait pas avancer. Les relations inutiles qui ne servent qu'à tromper
notre ennui ne servent qu'à nous flouer et nous donner l'impression
qu'on n'est pas seul, mais en réalité, on l'est. Un peu de compagnie de
qualité serait parfois apprécié, mais on fait avec ce qu'on a, et à
choisir entre une réserve d'amis médiocres et limités et le fait
d'effectuer une sortie en solitaire, je choisirai toujours la seconde
option.
Tout récemment, je recevais un email de Nicolas, un ami
du secondaire, que j'avais connu très exactement en 1993. De notre
secondaire 3 à notre secondaire 5, nous avons été amis, bien qu'il
faisait partie d'une gang de basket-balleux avec lesquels je n'avais que
peu d'atomes crochus, et moi, j'avais quelques amis épars sans
appartenir à une gang quelconque. On s'est perdus de vue au cégep
puisqu'il est parti quelques années en Argentine et en Irlande (ou vice
versa) pour finalement aboutir à l'Université de Sherbrooke où il a fait
un bac puis un MBA en finances.
Je l'ai revu une dernière fois
en octobre ou en novembre 2004. Pour l'occasion, on avait décidé de
faire les choses en grand en sortant au très illustre Bar des Chûtes à
Charny, sur la rive-sud de Québec. Ce soir là, outre avoir eu énormément
de difficulté avec ma vision (j'allais réaliser à mon retour que
j'avais 2 verres de contact dans chaque oeil...!), je me rappelle avoir
vu ce garçon encore plus grand et encore plus maigre que moi (j'estime
sa stature à environ 6'6 et 140 livres) me raconter ses mésaventures aux
États-Unis lors d'un stage là-bas. J'ai rit de bon coeur en entendant
ses histoires complètement débiles qui faisaient contraste d'avec le bon
étudiant qu'il était lors de nos années au Collège (avec quelques
aventures un peu plus tumultueuses, comme moi, pour compenser pour notre
attitude généralement studieuse).
Nick me racontait qu'il
travaillait aux Bermudes depuis maintenant deux ans avec sa blonde. Il
m'invitait à aller passer des vacances chez lui ou encore à aller
prendre quelques bières ensemble lors de sa prochaine visite à Québec.
Nous essaierons de nous revoir, en tout cas, moi je ferai mon possible
pour être disponible. Car c'est en lisant son message que je me suis
rappelé qu'il ne me restait plus rien de mes cinq années passées au
Collège de Lévis.
Plus rien, sauf un gars à des milliers de kilomètres d'ici qui m'écrit après 2 ans et demi sans qu'on se soit vus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire