Une chose
 que la société essaie de nous faire croire, c’est « chacun son métier 
et les poules seront bien gardées » (ou quelque chose du genre qui 
rime).
J’y crois
 pas. Particulièrement dans le domaine des services financiers où je 
dirais plutôt « chacun son métier et vous vous ferez fourrer ».
Je ne 
pense pas nécessairement que les gens qui travaillent dans la finance 
sont des gens malhonnêtes mais beaucoup sont assurément des cruchons. 
J’ai quelques bons exemples en tête : quand j’ai acheté ma maison, la 
conseillère de la caisse pop (pas la caissière mais bien une conseillère
 avec un bureau à elle) ne savait pas trop comment fonctionnaient les 
régimes d’accès à la propriété (RAP), ce qui est pourtant une mesure 
bien connue et publicisé en masse, notamment chez Desjardins.
Ensuite, à
 la Banque Royale comme à la Banque TD, à chaque fois où je suis allé 
faire un dépôt pour le REEE de mon garçon, ça a été compliqué comme le 
criss. Ça prenait une heure pis je sortais de là en ayant l'impression que j'allais pas recevoir mes subventions du fédéral et du provincial (les deux
 paliers de gouvernement ajoutent un pourcentage de notre mise de fond 
dans le REEE). J’avais chaque fois raison parce que tout avait été fait 
tout croche et il me fallait retourner à la banque encore au moins une 
heure pour que les subventions soient correctement demandées. Bref, je 
perdais 2 heures de ma vie pour déposer 100 piasses.
Je me 
rappelle aussi de l’époque où je faisais faire mes rapports d’impôt par 
le même bureau que mes parents. Une année en particulier, des détails 
importants avaient été oubliés dans la déclaration de ma mère ou la 
mienne, ce qui avait impliqué un retour d’impôt inférieur à ce qui 
devait être reçu. 
Ces événements m'ont fait prendre conscience qu'on n'est jamais si bien servi que par soi-même. Aussi, ça m’a 
fait prendre conscience qu’avec un peu de curiosité et un accès à 
Internet, on peut devenir meilleur que bien des gens considérés comme 
experts dans un domaine. Ou, en d’autres mots, mangez de la marde, je 
vais garder mes poules moi-même. 
C’est 
probablement pour ça, en partie, que j’ai commencé à investir à la 
bourse. Ça me tentait pas d’être mal conseillé par un ti-coune qui 
connait rien et qui me montre des graphiques de fonds communs de placement sans 
savoir de quoi il parle. Et surtout, ça m'écoeurait de laisser mon cash à la caisse pop pour 1% d’intérêt par 
année.
Voilà 
environ quatre ans et demi que j’investis en bourse. Je
 fais des bons coups, j’en fais des mauvais. L'un dans l'autre, le positif l'emporte sur le négatif. Au final, ma situation 
s’améliore et je pense qu’à la retraite, je devrais être pas trop mal 
amenché et capable de me payer du bon temps. 
Je suis 
capable d’identifier une entreprise trop chère ou une bulle. Dans le fond, tout revient à comparer une évaluation 
actuelle à une moyenne historique. Et une fois qu’on a compris 
qu’acheter une entreprise à 50 fois les profits, c’est comme acheter un 
shack à patates frites qui fait 1000$ de profits par année pour 50 000$ (50 ans pour que l'investissement devienne rentable si les profits n'évoluent pas et surtout, s'il n'y a aucune inflation),
 on réalise qu’ya une limite à ne pas dépasser dans le montant qu’on 
veut payer pour une compagnie. C’est ça qui s’est passé en l’an 2000 
avec les compagnies d’informatique. Les gens payaient les actions de Cisco, Intel, Oracle et Microsoft pour 100 fois les profits annuels de la compagnie. Ces 
compagnies avaient beau être prometteuses, leur prix était devenu 
complètement déconnecté de la réalité.
Si la 
bourse était résumée en des exemples aussi simples, les gens en auraient
 moins peur et sauraient un peu mieux de quoi il est question. Choisir une bonne compagnie qui oeuvre dans un domaine essentiel de la vie, peu ou pas endettée et pas trop chère. On peut se tromper à l'occasion, mais on devrait bien faire sur le long terme. 
Maintenant,
 où en suis-je exactement? J’ai eu par le passé un nombre variable 
d’entreprises dans mon portefeuille:  en mai 2011, j’avais 7 entreprises 
en portefeuille (elles ont toutes été vendues depuis). En décembre 2011,
 j’avais 12 entreprises en portefeuille. Quinze mois plus tard, j’ai 15 
entreprises en portefeuille. J’ai convenu avec moi-même que c’était le 
nombre de compagnies maximal (et probablement minimal aussi) auquel je 
voulais m’en tenir. Environ 60% de mes investissements sont faits aux 
États-Unis, le reste au Canada. Les secteurs sont variés : informatique 
(Apple, Oracle, Constellation Software), consommation discrétionnaire de
 produits cheaps (Dollar Tree, Ross Stores) ou de luxe (Coach), Moteurs 
diesel (Cummins), Pièces d’auto (Advance Auto Parts), Santé (United 
Therapeutics, Paladin), Services de consultation (CGI), hébergement 
(Horizon Northern Logistics), etc. La plupart de mes compagnies ne sont 
pas trop sensibles à l’économie, ce qui fait en sorte qu’une récession 
n’aura pas un impact aussi important que pour la moyenne des entreprises 
(Dollar Tree et Couche-Tard sont très stables alors que Cummins est plus sensible à l’état de l’économie puisque le secteur de la 
construction (moteurs diesel) est directement impacté par l'état de l’économie.
Ce qui 
est bien, quand on suit 15 compagnies sur le long terme, c’est qu’on 
apprend à connaitre leur trajectoire normale. On apprend à connaitre leur valeur moyenne et à
 savoir si le prix actuel est en-dessous ou au-dessus de ce qu’il 
devrait être. C’est en faisant ses premiers achats que c’est 
plus compliqué. On ne sait pas trop si on arrive au bon moment vu qu’on 
n’a pas regardé la compagnie évoluer depuis une période de temps déterminée.
Chose 
étonnante, en appliquant mes critères assez rigoureux, 33% de mes 
compagnies proviennent du Québec. Eh oui, 5 entreprises sur 15 ont leur 
siège social au Québec. C’est pas mal. Et il y aurait d’autres choix qui
 pourraient entrer là-dedans : Metro, le Canadien National, 
Quincaillerie Richelieu, Stella-Jones, Dollarama, Transforce, Gildan, 
Brault et Martineau, Saputo… Ça fait une assez bonne liste pour une 
économie que je méprise habituellement de par sa trop grande dépendance 
au gouvernement. 
Voici mon portefeuille en date du 1er mars 2013
US
Apple : 16%
Dollar Tree : 8,6%
United Therapeutics : 7,2%
Advance Auto Parts : 6,9%
Coach : 6%
Cummins : 5,8%
Ross Stores : 5,8%
Oracle : 5,2%
CAN
MTY Food Group : 7,7%
Constellation Software : 6%
Couche-Tard : 5,3%
Laboratoires Paladin : 4,9%
Hélicoptères Nouvelle-Zélande : 4,7%
Horizon Northern Logistics : 4,6%
CGI : 4%
Argent en attente d'être placé : 1,2%
Tu es sans doute déjà plus expert que le conseiller de ta banque!
RépondreSupprimerC'est pas difficile à battre... Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.
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