samedi 30 mars 2013

Sept années avec Mike Boy

Voici une anecdote relativement banale dans laquelle Mike ne joue qu’un rôle silencieux. Pourtant, c'est un de mes bons souvenirs à ses côtés:

Ça se passe vers le mois de septembre 2012, à l'époque où les carrés rouges sont encore à la mode. Mike et moi, on marche sur la rue Cartier et on s’en va au Quartier de lune, ce bar que je qualifie de Beaugarte pour les pauvres. 

Sur la rue, tout juste en avant de nous, y'a une fille qui marche. Je lui demande où est le Quartier de marde. La fille répond qu’elle ne sait pas c’est où mais que le Quartier de lune est par en avant. Je sais pas exactement comment le reste de la discussion s’enchaine parce que je suis un peu saoul, je crois. La fille a un foulard dans le cou et je lui demande si elle a un carré rouge. Elle me répond "oui, pourquoi?" et je lui dit que c’est évident parce qu’ya que des carrés rouges qui peuvent se mettre un foulard dans le cou (en septembre). S’ensuit une discussion qui ressemble à ceci :

« Belle généralisation ça d’associer les carrés rouges aux foulards! »

« Ben j’avais quand même raison. Anyway vous autres, les carrés rouges, vous êtes du monde super smatte, c’est juste que vous avez des osties de convictions de marde! À part ça, je gage que t’as voté pour Québec solidaire ou pour Option Nationale à cause de Catherine Dorion pis son vidéo qui a tellement ému de monde avec son ti bébé… »

« Pis toi, je gage que t’as voté pour la CAQ pis leurs politiques démagogues! »

« Oui mais j’en suis pas fier. Surtout à cause du gros criss de Gaétan Barrette »

« Qui a été battu dans son comté! »

« Oui, gros tas de marde! »

Même si je l’ai un peu agressée, je pense que la fille me trouvait ben cool. La preuve, c’est que quand on est arrivés au Quartier de marde et qu'elle a voulu poursuivre son chemin, elle s’est approchée pour me donner deux becs. Je m'attendais pas pantoute à ça et j'ai dit: « Wo là, quessé tu fais là! ».
Mike a absolument rien fait dans cette histoire, mais il m’a pas breaké et il est pas embarqué pour en rajouter. J’en connais qui m’auraient interrompu à la partie « osties de convictions de marde » pour me dire de me calmer.  D'autres auraient simplement été amorphes. Mais Mike était là et me laissait le plancher parce que j'étais inspiré. C’est ça que je veux illustrer : c’est que Mike me laisse aller où je veux en étant toutefois prêt à embarquer si l'occasion se présente. 

Quand on sort ensemble, on a toujours du fun. Une soirée plate pour nous, c'est comme une soirée ordinaire ou même une bonne soirée avec à peu près n'importe qui d'autre. J'ai plus d'anecdotes spectaculaires aux côtés de Mike qu'aux côtés de quiconque. 

Je me rappelle entre autres des moments suivants : 
  • Notre premier tour de la Gaspésie en 2010 et la première fois de ma vie où j'ai fumé du pot (10 joints à deux en une soirée). C'est assurément dans le top 5 des soirées les plus mémorables de ma vie;
  • La fois où des policiers nous avaient fait un lift sur le banc de plastique de l'arrière de leur auto jusqu’à un bar du quartier St-Roch après que je me sois fait passer pour un touriste;
  • La fois où on a fumé du pot dans la boite de pickup d’un gars dans le stationnement de bar de Ste-Foy et où je disais à toutes les filles qui passaient devant nous qu'on n'était pas gais;
  • Toutes les fois où on s’est rentré de la bière en cachette dans les bars (des fois, on en rentre beaucoup) pis qu’on réussit à la boire sans se faire prendre;
  • La fois où on est allés chez Jos Dion et qu’on s’est assis avec des vieux monsieurs de 50-60 ans et que Mike leur a demandé « Êtes-vous gais? Parce que nous autres on est gais… »
  • La fois où on est allés au pub de l’Université et qu’on est allés pisser pis que Mike s’est installé directement à côté de l’urinoir d’un gars qui pissait alors qu’yavait 20 autres urinoirs de libre;
  • Aux Voûtes de Napoléon quand Mike entrait dans les toilettes en criant : « Tassez vous tout le monde! Vite, faut que j’aille chier! »;
  • La fois où on a rencontré un gars de la Colombie Britannique sur la rue St-Jean à presque 3 heures du matin, qui nous a invité chez lui, qui nous a offert de sniffer du speed, pour ensuite nous emmener dans un bar clandestin du boulevard René Lévesque;
  • La fois où un gars m'avait demandé de le sucer dans son char lors de notre voyage en Gaspésie en 2011. Mike était pas avec moi au moment où ça s'est passé mais il était dans un bar pas loin. 
  • L'ouverture des terrasses sur la Grande Allée où on avait volé 3 super gros ballons en fin de soirée qu'on avait ramenés chez nous;
  • La fois où on demandait à du monde de nous prendre en photo au Beaugarte et où on sortait nos langues l'une vis à vis de l'autre en ayant l'air méga gais quand la caméra était prête alors qu'on avait eu l'air totalement normal au premier contact.
J'aurais sans doute plusieurs autres anecdotes à citer mais j'ai un blanc. Enfin, l'essentiel c'est que dans cette liste, je me demande si j'aurais pu accomplir un ou deux de ces points avec quelqu'un d'autre que Mike.

Une chose est sûre, si Mike et moi on arrête de sortir ensemble, je vais tomber de haut. Probablement que ce sera la même chose pour Mike. Comment on pourrait se contenter de faire comme tout le monde et passer une soirée assis à jaser sans rien faire d'autre quand on excelle à créer des moments comme ceux-là?


6 commentaires:

  1. Ce qui m'a accroché dans ton billet outre les histoires palpitantes avec Mike...Le quartier de lune, Beaugarte pour les pauvres ;)

    Nous, on a du fun à coup sûr quand on va là. On trouve ce bar plus pour les has been pis les vieux qui pognent pu dans les bars des plus jeunes...Pas grave, on s'énarve, on danse sans retenue pis on jase avec le monde...qui, habituellement, sont simples et ne se prennent pas pour d'autres!

    En plus, c'est proche de chez ma soeur...quand on vin et fromage là, c'est pas loin pour aller veiller, on perd pas notre buzz!!!

    RépondreSupprimer
  2. Oui, ça nous arrive d'avoir du fun là nous aussi. Par contre, y'a pas plus que 10 ou 20% de la clientèle qui fitte avec nous. Mais c'est vrai que le monde est habituellement bien sympathique et plus parlable qu'ailleurs. En fait, la rue St-Jean en général, c'est plus parlable qu'ailleurs. Connais-tu le bateau de nuit?

    RépondreSupprimer
  3. Non pourquoi? Devrais-je? Même genre que le Quartier??

    RépondreSupprimer
  4. Non, plutôt comme le Sacrilège mais en plus petit. C'est sur la rue St-Jean aussi mais c'est pas indiqué sur la porte. On y est entrés la semaine passée mais on n'est pas restés longtemps. Ça a l'air d'être un endroit du style "underground qui pogne".

    RépondreSupprimer
  5. me semble que j'aimerais ça vous suivre une soirée!!! Je suis certaine que je ne m’ennuierais pas!!

    RépondreSupprimer
  6. Sacrilège??? Notre endroit de prédilection pour aller brosser sur leur belle terrasse les vendredis soirs quand ça me tente de troquer la campagne pour la ville!!!

    Peut-être qu'on a déjà pris une pinte dans un même endroit sans le savoir! ;)

    Fin de ma chronique bar.

    RépondreSupprimer