dimanche 27 juillet 2014

Maudit qu'le monde est beau

Il y a quelques années, j'étais un très grand fan de karaoké. Je fréquentais d'ailleurs régulièrement deux bars karaokés de St-Romuald: Le Petit Prince et le Globe.

J'aimais beaucoup aller dans ces endroits pour chanter mes tounes préférées. La clientèle faisait dur, chantait régulièrement du Éric Lapointe ou du Marjo mais ne se prenait pas au sérieux. Ça faisait changement des discothèques.

Faut dire qu'à cette époque, je connaissais pas vraiment les petits bars cools, tels que ceux de la rue St-Jean à Québec. J'avais donc l'impression que la seule alternative valable aux discothèques étaient les bars karaokés. J'ai éventuellement été écoeuré d'entendre chanter "Marie-Stone", "Illégal" pis "La rue principale" et j'ai fini par délaisser les karaokés...

Hier, après plusieurs années d'abstinence, je suis retourné au Globe avec des amis du boulot. Ça faisait probablement 5 ans que j'étais pas rentré là mais l'endroit avait pas changé. Autant pour le look de la place que pour la clientèle et les tounes qui sont chantées.

Maudit qu'le monde est beau dans les karaokés.

Un de mes potes présents était accompagné d'un ami. Difficile de décrire le gars en question, mais tous se sont entendus qu'après une poignée de main et 10 secondes d'échange, on a réalisé que quelque chose clochait avec ce type (regard confus, propos décousus, insistance bizarre). Certains pourraient qualifier ce genre d'étrange ou de bizarre. Pour ma part, je le qualifierais d'osti de fucké. Un autre de mes amis avait une théorie intéressante: peut-être avait-il été échappé à la naissance.

Au cours de la soirée, j'ai appris que le gars venait de se faire cocufier par sa blonde et que ça l'avait shaké pas mal. Pour moi, ça tenait pas la route. Le gars était bien trop fucké pour qu'un élément isolé et récent explique pareille personnalité.

Heureusement, il a passé la soirée à jaser avec d'autres gens, donc j'ai pas été pogné pour l'endurer. Mais j'ai quand même eu affaire à lui un peu et j'ai même dû partager mon micro avec lui à deux ou trois reprises. À chaque fois, il scrappait encore plus la toune qu'elle ne l'était déjà. Et tout le monde se demandait ce qu'il était en train de faire pendant qu'il chantait pendant les bouts instrumentaux des chansons.

Sans doute en sacrament après la vie de s'être fait cocufier, j'imagine qu'il a flairé une opportunité lorsqu'une grosse de 350 livres a fait son arrivée dans le bar. Probablement qu'il s'est dit qu'il allait pouvoir fourrer une fille peu regardante pour expulser son trop-plein.

Donc, notre joyeux luron est allé s'asseoir avec la grosse et son amie à l'allure relativement fuckée. Répétons que la clientèle des karaokés est généralement constitué d'une clientèle pouvant correspondre à la tranche la plus laide des clients d'un bar normal. Ces deux filles cadrent bien avec la tranche de qualité inférieure dont je viens de faire mention.

Chose surprenante et fort révélatrice, après deux minutes de discussion, la grosse et son amie se sont retournées vers notre table en nous jetant des regards perplexes: "Est-ce qu'il prend de la drogue votre ami?" ont-elles demandé.

Notre pauvre type est revenue un peu plus tard, la queue entre les deux jambes. Il a tristement dit qu'il avait été "rejeté par la grosse". Quand même une grosse de 350 livres, te trouve fucké et veut pas de toi (le gars était quand même pas laid, probablement même beau pour certaines filles), c'est que t'es un osti de fucké.

Voici quelques échanges ayant eu lieu lors de la soirée. Ces derniers permettent de mettre en lumière la nature des échanges avec ce type.

Ce premier échange a lieu environ 30 minutes après mon arrivée. Quelques personnes et moi trouvons déjà que le gars est bizarre. Je m'adresse à mon pote pour lui dire.

Moi: Hey, ton chum, y'est tu en train de faire une psychose?
Lui: Non, y'est comme ça tout le temps.

Les trois échanges ci-dessous ont lieu vers la fin de la soirée. Pendant que je suis avec Aimepé, le type se tient près de nous et me dit des choses qui ont pas rapport et qui n'ont aucun lien avec quelque discussion que ce soit. J'entreprends alors de lui répondre avec des phrases tirées de chansons de Céline Dion. Ma stratégie fonctionne bien car à chacune de mes répliques, le gars trouve rien à redire pendant quelques instants.

Lui: Bonne chance, vous le méritez et faut continuer comme ça.
Moi: L'amour soulève des montagnes.

Lui: L'honneur, c'est important, il faut vivre sa vie avec honneur.
Moi: Incognito, je recommence ma vie à zero.

Lui: Blablablablabla.
Moi: Tout l'amour du monde, ne vaut plus rien, si tu es loin de moi.

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