J'ai des souvenirs assez lointains de Journey: j'ai reçu leur greatest hits autour de 1994, dans ma batch de CD reçus via la Maison Columbia. J'aimais beaucoup ce groupe à l'adolescence. D'ailleurs, pendant que mes compagnons d'école écoutaient du Nirvana, du Soundgarden ou ben du gros rap de marde, moi j'écoutais des greatest hits des années 80. J'écoutais Journey, Bryan Adams, The Police, Meat Loaf et même, je l'avoue avec honte, du Ace of Base (mais principalement parce que je trouvais que la chanteuse blonde était vraiment belle dans le vidéoclip de "The Sign").
Bref, ce dimanche soir 6 juillet, Journey donnait un spectacle au festival d'été. Et même si le chanteur original avait été remplacé par un chinois des Philippines (un peu débandant), je me suis dit que je devais être là.
En première partie, on avait droit au Steve Miller Band. Je connaissais les hits du groupe, mais rien d'autre. C'était quand même assez bon pour un groupe de vieux de 70 ans. J'aime pas mal la toune "The Joker" (Some people call me the space cowboy...) et je suis capable d'apprécier 3-4 autres succès. Steve Miller offre une bonne performance, mais il est un peu gossant avec ses interventions avant presque chaque toune dans le genre: "Now, this is a song from the 1973 album SPACE COWBOY, it's called THE JOKER!". En d'autres mots, ce type nomme l'album pis l'année reliés à la toune en mettant l'accent sur les mots importants. On croirait entendre Mike Gauthier.
Chose étonnante, Steve Miller Band a trois numéro 1 au Billboard et plusieurs autres tounes au top 40. Pour sa part, le groupe Journey n'a aucun numéro 1. Leur plus grand hit a été "Open arms" qui ne s'est rendu qu'à la deuxième position. Assez surprenant de voir qu'une première partie puisse être assurée par un groupe ayant eu des succès plus importants au top 40 que le programme principal.
Enfin, pour ce qui est de la prestation de Journey, voilà le portrait: le show commence en force avec trois hits: "Be good to yourself", "'Separate ways" et "Anyway you want it". Ensuite, on sort de plus en plus de mon greatest hits. On a droit à des solos de pianos et des solos de guitare sur des tounes qui ont plus ou moins rapport et qui s'étirent un peu trop. Le guitariste profite de son long solo tout seul pour jouer des bouts du "O Canada" au travers d'une improvisation qui s'étire. Jusque là c'est pas si pire, mais on finit par entendre plein de tounes ordinaires issues d'albums plus récents. La foule s'en sacre. La foule veut entendre Don't stop believin.
La performance est très rock. Le chanteur (un chinois des Philippines, je le répète) chante pratiquement comme le chanteur original de Journey. Il porte des pantalons de cuir, se donne à fond et saute partout sur scène. C'est vraiment énergique.
Les musiciens, quant à eux, ressemblent à des Éric Lapointe de 60 ans (veste de cuir, lunettes fumées, grosses chaines ou bagues). Malgré leur face qui ne me revient pas vraiment, ils s'adressent à tour de rôle à la foule en prenant le micro et semblent sympathiques.
Quand arrive enfin Don't stop believin, soit la toune que tout le monde attendait, la foule capote. On dirait que tout le monde connait les paroles par coeur. J'ai l'impression que 30 000 personnes chantent en même temps que le chanteur. C'est très cool.
Mais dès que la toune est finie, je me dirige vers la sortie, tout comme probablement 50% des spectateurs (même si le show est pas encore fini). Oh oui, j'avais bien raison, les gens étaient là pour Don't stop believin et pouvaient partir l'esprit tranquille par la suite. Tout ce qui manquait, c'était une projection de Tony Soprano au restaurant, pour faire cadrer la toune avec la dernière scène des Sopranos dans laquelle la toune est utilisée.
Donc, je quitte les plaines pour retourner à mon auto. Sur le chemin du retour, je passe à côté de la scène du pigeonnier et qu'est-ce que j'entends? J'entends Don't stop believin chantée sur cette scène.
Et je réalise que c'est Marc Dupré, monsieur zéro personnalité artistique, qui est en train de chanter la toune avec probablement une de ses protégées de l'émission La Voix. Quel osti de pas bon. Y'a dû demander à un de ses chums qui était au show de Journey de lui téléphoner quand la toune Don't stop believin allait être jouée pour qu'il ramasse à son show à lui tous les spectateurs qui quittaient. Évidemment, je ne suis pas dupe et poursuis mon chemin. Je viens d'entendre la toune chantée par un vietcong, j'ai pas besoin de l'entendre chantée par un imitateur incapable de composer une power balad qui a vraiment du power.
Dis moi si tu aimes Marc Dupré, je te dirai si j'ai le goût d'être ton ami.
Cote Penetrator: 7,5 pénétrations sur 10 (pour Journey et le Steve Miller Band, pas pour Marc Dupré)
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