Je sais pas si
l’expression est bien choisie, mais mon horloge biologique sonne à fond
ces temps-ci. Par le désir de me reproduire avant d’être trop vieux mais
aussi par le désir d’accomplir un certain nombre des choses. En fait, à bien y penser, c'est pas nécessairement une horloge biologique mais plutôt un décompte existentiel.
Je vais avoir 34
ans sous peu. C’est vraiment pas la fin du monde, mais à 6 ans de la
quarantaine, me semble que je ressens l’urgence de faire certains trucs.
J’ai toujours eu cette urgence de vivre d’une certaine façon. Ça part et ça vient. Des fois, je m'en calisse et je me dis que j'ai tout le temps devant moi. D'autres fois je me dis que je suis passé tout droit (ou que je suis en train de passer tout droit) sur certains trucs.
Certains qualifieraient ce trait d’angoisse généralisée. Peut-être que c’est le cas. Je sais pas, je suis pas psychologue.
Le fait est que mon angoisse a deux volets opposés: d'un côté, une famille (j'en ai déjà une, mais je parle d'une plus grande) et de l'autre, des voyages et des activités spéciales. Pour une personne normale, ces deux volets seraient pas irréconciliables, mais pour mon voisinage, ça fitte pas.
Presque toutes les familles de mon quartier sont composées de 2 ou 3 enfants et de parents qui ont installé une piscine pis des balançoires en arrière de chez eux. Leur vie a l'air de se passer là. Quand je parle avec les gars dans l'autobus, je réalise qu'ils font à peu près rien: ils vont pas au festival d'été, ils font pas de voyage spécial, ils sortent pas dans les bars. Tout ce qu'ils font, c'est agrandir leur patio ou ben se faire installer un garage.
De l'autre côté, y'a les célibataires de mon âge qui vivent plutôt à Québec, donc je les vois pas vraiment. Ceux là sortent occasionnellement (et doivent trouver que c'est pas facile de se trouver quelqu'un à leur âge). Ils font probablement plus de voyages que les petites familles, mais ils doivent se dire que l'âge de former une famille commence à être passé. Et j'imagine qu'ya un peu d'inquiétude, de remords ou de regrets, surtout les vendredis ou samedis soirs, tout seuls chez eux.
Bref, les deux voies m'intéressent et m'intéressent pas à la fois. L'idéal est de conjuguer les deux et je pense que je serais capable mais quand je vois que personne le fait, je me demande si c'est possible?
Quand je regarde le globe terrestre, des fois j'ai pas d'émotions pis d'autres fois, je trouve que le monde est tellement grand que je capote. Y'a tellement d'endroits à visiter et pas tant d'années que ça pour en profiter. Comment on peut bien vivre avec le fait de connaitre même pas 1% de la planète?
En fait, on connait probablement pas beaucoup plus que 1% du Canada. Je regardais récemment un livre sur le grand nord canadien et j'hallucinais en réalisant à quel point on connait rien de notre pays. Le pire, c'est qu'à part quelques militaires et gardes côtiers, personne ne connaitra l'essentiel du territoire qui est soit inaccessible, soit très coûteux à accéder. Mais l'idée de respirer de l'air jamais respiré sur l'Ile Devon (plus grande ile inhabitée au monde) dans le grand nord, même si c'était juste pour une journée, je trouverais ça cool.
Y'a tellement de choses à voir. Et tellement de choses à faire. Et des choses à bâtir pendant que c'est le temps de les bâtir..
Mais le temps continue de passer et des choses spéciales, y s'en passe pas tant que ça.
J’ai toujours eu cette urgence de vivre d’une certaine façon. Ça part et ça vient. Des fois, je m'en calisse et je me dis que j'ai tout le temps devant moi. D'autres fois je me dis que je suis passé tout droit (ou que je suis en train de passer tout droit) sur certains trucs.
Certains qualifieraient ce trait d’angoisse généralisée. Peut-être que c’est le cas. Je sais pas, je suis pas psychologue.
Le fait est que mon angoisse a deux volets opposés: d'un côté, une famille (j'en ai déjà une, mais je parle d'une plus grande) et de l'autre, des voyages et des activités spéciales. Pour une personne normale, ces deux volets seraient pas irréconciliables, mais pour mon voisinage, ça fitte pas.
Presque toutes les familles de mon quartier sont composées de 2 ou 3 enfants et de parents qui ont installé une piscine pis des balançoires en arrière de chez eux. Leur vie a l'air de se passer là. Quand je parle avec les gars dans l'autobus, je réalise qu'ils font à peu près rien: ils vont pas au festival d'été, ils font pas de voyage spécial, ils sortent pas dans les bars. Tout ce qu'ils font, c'est agrandir leur patio ou ben se faire installer un garage.
De l'autre côté, y'a les célibataires de mon âge qui vivent plutôt à Québec, donc je les vois pas vraiment. Ceux là sortent occasionnellement (et doivent trouver que c'est pas facile de se trouver quelqu'un à leur âge). Ils font probablement plus de voyages que les petites familles, mais ils doivent se dire que l'âge de former une famille commence à être passé. Et j'imagine qu'ya un peu d'inquiétude, de remords ou de regrets, surtout les vendredis ou samedis soirs, tout seuls chez eux.
L'Ile Devon, dans le Grand Nord canadien. |
Quand je regarde le globe terrestre, des fois j'ai pas d'émotions pis d'autres fois, je trouve que le monde est tellement grand que je capote. Y'a tellement d'endroits à visiter et pas tant d'années que ça pour en profiter. Comment on peut bien vivre avec le fait de connaitre même pas 1% de la planète?
En fait, on connait probablement pas beaucoup plus que 1% du Canada. Je regardais récemment un livre sur le grand nord canadien et j'hallucinais en réalisant à quel point on connait rien de notre pays. Le pire, c'est qu'à part quelques militaires et gardes côtiers, personne ne connaitra l'essentiel du territoire qui est soit inaccessible, soit très coûteux à accéder. Mais l'idée de respirer de l'air jamais respiré sur l'Ile Devon (plus grande ile inhabitée au monde) dans le grand nord, même si c'était juste pour une journée, je trouverais ça cool.
Y'a tellement de choses à voir. Et tellement de choses à faire. Et des choses à bâtir pendant que c'est le temps de les bâtir..
Mais le temps continue de passer et des choses spéciales, y s'en passe pas tant que ça.