mardi 20 novembre 2012

Flashback

Hier, je me suis rappelé qu’il y a quelques années, quatre années après vérification, un journaliste français m’avait écrit pour me rencontrer afin de faire un reportage sur moi. 

J’y comprenais rien. J’aurais eu de la misère à concevoir qu’un journaliste de télé-communautaire veuille me rencontrer. Que dire d’un journaliste de TV5 assigné habituellement à l’Afrique du Nord?

Aimepé m’avait dit que c’était probablement une attrape. J’en avais plus ou moins l’impression mais comme ça tombait dans une période où ça brassait sur mon blog, je me suis dit que l'hypothèse était peut-être valable. J'ai quand même accepté l'offre de rencontre du journaliste, un peu à reculons. 

Finalement, j’avais tort. Il s’est pointé à la taverne Jos Dion (où je lui avais donné rendez-vous) avec un caméraman de Radio-Canada (sous-traitant pour TV5 au Québec). Man, c’était incroyable, un Français de TV5 pis un gars avec une caméra à 50 000$ s'étaient déplacés dans une taverne miteuse pour me filmer parce que j'avais écrit des textes sur mon ordinateur dans mon sous-sol...

Comment l’Univers avait pu se rendre jusque là depuis le Big Bang?

J’ai bu une couple de bière avec le journaliste et son caméraman québécois qui étaient bien sympathiques tous les deux. Le Français a tenté de faire une petite entrevue sans prétention. Je pense que j'étais dans ma phase "langues de porc" et je lui ai dit qu'on pourrait faire une entrevue en mangeant une langue de porc ensemble. Je sais plus trop s'il l'a fait. Je crois que non. 

Je lui ai dit que ça me dérangeait pas qu’il filme ma face en autant que mon blog ne soit pas nommé explicitement. Et s’il voulait donner l’adresse de mon blog à l’écran, il allait devoir me filmer de dos. Je pense qu’il aurait préféré me filmer de face avec mon blog mentionné. Ça fait que l’entrevue a probablement pas eu la forme désirée pour lui.  

À ma connaissance, le reportage a jamais été diffusé. J’ai plus jamais réentendu parler de ce type si ce n'est qu'une semaine plus tard, par courriel, pour me dire que le reportage n'avait pas encore été diffusé. Peut-être qu'il a simplement réalisé que j'étais un gars ordinaire et qu'une fois le mystère dissipé, y'avait pas de quoi faire un reportage avec ma personne. Peut-être aussi que c'est son producteur ou un quelconque chef de pupitre qui lui a dit que ce reportage n'était d'aucun putain d'intérêt pour la francophonie.

*****

Les temps ont changé. Ça me manque pas vraiment de recevoir d'attention injustifiée. Je ne comprenais pas comment ça se faisait que je me sois rendu là y'a 4 ans et je me le demande encore aujourd'hui. Ce qui me manque par contre, c'est qu'il se passe des choses un peu spéciales, qu’il y ait un peu d’action, que j'aie un peu plus d'écho... mais pas trop. 

J’ai aujourd’hui l’attention que je mérite, c’est-à-dire une attention négligeable. Je dis pas que j’aimerais pas en avoir un peu plus, mais pas de là à faire déplacer un caméraman ou bien voir d’autres blogueurs écrire des textes à mon sujet pour dire qu’ils m’aiment pas. Ça m'a déjà stimulé. Aujourd'hui, je pense que je veux la paix, dis-je après avoir pogné un solide Waterloo. Même si je trouve encore qu'à bien des égards, la vie, la société, les gens dans l'autobus MAIS PAS LES GENS DE MA JOB sont des parcelles vivantes de merde. 

La place d’un blogueur est la même que celle d’un ami Facebook à mon avis. C’est quelqu’un de qui on s’aime se tenir au courant mais ça s'arrête là. C’est tout. Et c’est maintenant ce que je crois être devenu grâce à la grande purge du printemps 2012.

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