mardi 7 mai 2013

Niveller vers le eau

Depuis plusieurs années, je fais figure de gars un peu téteux avec le français, principalement au boulot. Je pense pas exagérer dans mes exigences (c’est-à-dire être clair et écrire un texte dépourvu de fautes) mais je me rends compte que le français écrit chez plusieurs personnes est généralement limité, voire médiocre. 
Quand je révise des documents, je rature généralement les passages que je trouve boiteux, la redondance (tsé quand on dit 5 fois la même chose dans un paragraphe pis 3 autres fois la même chose dans le paragraphe suivant) ou ce qui est carrément incompréhensible. J’ai déjà lu que George Orwell (auteur de « 1984 » et « La ferme des animaux ») disait que si un mot n’ajoute rien à une phrase, il faut le supprimer. C’est un peu ma façon de voir les choses, quoi que ça m’arrive quand même de ne pas appliquer ce que je prêche. Enfin, malgré mes imperfections lexicales, je pense être au-dessus la moyenne, ce qui n’est pas si difficile tant la médiocrité est répandue.
Quand les gens me remettent des documents, parfois, on me dit « Regardes surtout le texte, pas le français » ou bien « Il va peut-être rester des fautes ». Ça me fait comprendre que les gens sont un peu craintifs à l’idée de me présenter un document. Je retire du plaisir de cette crainte que j’inspire. D’abord et avant tout parce que ça me donne l’impression qu’on fait un peu plus attention et qu’on se sait surveillé, ce qui doit logiquement faire en sorte que les gens s’appliquent Ce qui me consterne par contre, c’est que j’ai l’impression d’être une des seules personnes à agir ainsi.  
J’ai eu quelques grandes révélations dans ma vie. D’abord, à la sortie de l’Université, j’ai réalisé que je ne connaissais rien et ne savais rien faire de particulier. Ensuite, en commençant à travailler, j’ai réalisé que bien des gens de 40, 50 ou 60 ans étaient moins cultivés, moins curieux et moins intelligents que moi lorsque j’avais 15 ans. En d'autres mots, j'apprenais que l'évolution de bien des gens avait arrêté avant que je n'aie mon permis de conduire. Finalement, j’ai réalisé que mon niveau de français en secondaire 1 était suffisant pour le marché du travail.
C’est quand même très spécial de reprendre des gens qui ont 20 ou 25 ans de plus que moi sur leur français écrit. Je vis plus ou moins bien avec ça. Je trouve pas ça normal.
« Veuillez nous envoyer les documents que vous devez remplir les informations ». Scuse, ça se dit pas « que  vous devez remplir les informations ». Faudrait écrire « sur lesquels ».
« vous devez fournir ses informations ». Scuse, on écrit pas « ses » mais « ces ». Ah, tu sais pas la différence entre « ses » et « ces »? Ben y’en a un qui est possessif et l’autre qui est démonstratif.
Oups, j’avais oublié que ça faisait probablement plus de 20 ans que t’écrivais des documents comme celui-là.
Oh mon Dieu, ça veut dire que des centaines, voire des milliers de gens ont vu des "ses" à la place de "ces". Pis personne t'as jamais rien dit?

2 commentaires:

  1. Hé bien, je vois que je ne suis pas la seule dans cette situation. Je suis aussi la "fatigante" qui reprend tout le monde sur le français écrit et parlé au boulot. Durant les réunions, je fais les corrections sur le document présenté. Je n'ai pas un français parfait, mais j'essaie de m'appliquer. Pourquoi je sais écrire correctement? J'ai suivi le même programme scolaire que tout le monde. Je me suis toujours demandée comment des gens (souvent avec des grosses jobs) peuvent ne pas maîtriser les principes de bases: é, er, ces, ses, son, sont, etc.? Tu comprendras alors que mon critère #1 quand je parlais à des gars sur réseau contact ou MSN était leur français ;)

    RépondreSupprimer
  2. Et ce n'est pas mieux quand ils s'ouvrent la bouche... ciel! Mon fils de 7 ans a plus de vocabulaire que la plupart des employés de l'Université Laval!

    RépondreSupprimer