dimanche 4 janvier 2015

Angoisses

Mine de rien, 2015 sera l'année de mon 36ème anniversaire.

En 2014, j'ai eu un putain de coup de vieux le jour de mes 35 ans. J'étais déprimé-fâché et je me rappelle que le soir de ma fête, chez Dave, j'ai fait un discours d'encouragement au suicide au locataire témoin de Jéhovah qui habitait chez Dave. Je lui ai dit que je souhaitais à personne d'avoir 35 ans et que la mort était sans doute préférable. Évidemment, je déconnais en poussant jusqu'au bout mon dégoût à l'idée de vieillir. Mon but était possiblement d'introduire chez ce jovialiste extrême une déprime latente altérant son air constant d'imbécile heureux.

Ceci étant dit, je pense que mes 36 ans vont être pas mal moins pire que mes 35 ans. En d'autres mots, un coup saucé, c'est pas si pire. Et anyway, quessé que vous voulez que je fasse contre le temps? Le temps est plus fort que tout. Y'a juste les trous noirs qui sont plus forts que le temps ça a l'air, si on se fie aux films de science-fiction. 

Avec un peu de recul, je m'analyse pis je me dis que j'ai besoin de crises existentielles à diverses périodes de ma vie. En fait, j'en ai pas besoin, mais je suis programmé pour sticker à l'occasion sur un sujet particulier. Faut qu'un sujet m'obsède ou, à tout le moins, me préoccupe grandement pour que j'en fasse le tour et que je passe ensuite définitivement à autre chose.

Ça fait qu'une fois aux 2-3 ans, je peux parfois vivre 3-4 semaines d'angoisse à revirer un sujet dans tous les sens. Jusqu'à temps que j'aie évalué le sujet sous tous ses angles et que je réalise que, même si je peux rien y faire, j'ai au moins évalué toutes les possibilités qui s'offraient et je me dis que je ne serai pas pris au dépourvu si l'avenue la moins souhaitable se présente à moi. J'aurai un plan B, ou même un plan C.

Vers la fin de l'adolescence, j'ai capoté à l'idée que mon âme meure avec moi. À la fin de mon bac, j'ai un peu capoté avec une succession de mauvaises jobs dans lesquelles je me voyais pas pantoute. Plus tard, j'ai capoté quand mon ex m'a laissé pis que j'ai appris qu'elle avait un nouveau chum. L'an passé, je capotais à l'idée d'avoir fait la moitié du chemin dans la trentaine. Ces temps-ci, je capote un peu à l'idée d'être rétrogradé au boulot, même si je sais que j'ai des droits et que je suis pas encore vraiment en danger. Le point commun de toutes ces angoisses, c'est qu'elles sont relatives à des trucs hors de mon contrôle.

J'idéalise pas tant que ça le lâcher-prise. Mes angoisses me permettent d'évaluer tous mes recours, de vivre à fond une émotion jusqu'à temps qu'elle soit brûlée au complet et qu'il y ait plus de gaz pour continuer la combustion. Le problème, c'est que je me demande si, physiquement, il y a des conséquences à ces angoisses. Est-ce que je diminue mon espérance de vie? Est-ce que je fais subir à mes organes internes un stress nocif? 

Parfois, j'en arrive à la conclusion suivante: si je pouvais avoir assez de cash pour lâcher ma job pis m'en aller vivre dans une cabane isolée du reste du monde, la moitié de mes tracas s'envoleraient.

Les tracas viennent du boulot et des relations humaines.

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