dimanche 3 novembre 2013

Une fille perdue

Les années passent et comme bien des gens sans doute, je vois mon entourage changer.

En fait, dans la trentaine, c'est moins pire. Les gens ne changent plus beaucoup. C'était surtout dans la première moitié de la vingtaine que j'ai vu le plus de gens changer:

Certains se mettent à focusser sur le cash. Travailler plus, pour faire plus d'argent pour acheter une grosse maison avec un garage double pis avoir un sea-doo.

Ou bien avoir des flots pis focusser exclusivement sur sa famille en n'accordant plus de temps à quoi que ce soit d'autre.

Dans des cas plus rares, certains prennent une tournure plus artistique ou plus hippie. Ils partent faire le tour du monde ou bien se mettent à se tenir avec un groupe au profil particulier (musiciens, pétasses, drogués, etc).

Généralement, on tire un inconfort du fait que notre entourage évolue dans une direction qui ne nous plait pas. Mais parfois, c'est la stagnation qui est difficile à prendre. Car certaines personnes ne changent pas.

Rendus à l'âge adulte, on se rend compte qu'elles auraient dû évoluer pour bien se mouvoir au travers des nouvelles exigences de cette importante étape de leur vie. En d'autres mots, c'est facile d'être déraisonnable et mal organisé à 14 ans. Mais à 34 ans, ça a un peu plus de conséquences.

Je pense que ma sœur entre dans cette dernière catégorie. Bien qu'elle mène une vie relativement rangée et assez responsable, tout ce qu'elle fait hors-travail m'apparait comme de la bipolarité modérée. Voici quelques exemples pour illustrer mon propos:

Un jour, elle arrête de fumer puis recommence 2 semaines plus tard. Quand elle m'annonce qu'elle vient d'arrêter de fumer et que je lui demande "Ça fait combien de temps?", si je la félicite pas après qu'elle m'ait répondu que ça fait 2 jours, elle trouve que je la supporte pas (notons ici qu'elle a dû arrêter de fumer au moins 10 fois dans sa vie).

Un jour, elle s'achète un kit pour faire du snowboard mais en fait seulement 6 fois pendant l'hiver pis en refait jamais par la suite.

Un jour, elle se met à faire du jogging pour arrêter 2 semaines plus tard.

Un jour, elle dompe son chum pour me dire qu'elle est due pour prendre un break. La semaine suivante, j'apprends qu'elle en a rencontré un autre (pis c'est un ti-coune pire que le précédent).

*****

Depuis le printemps dernier, ma sœur avait un nouveau chum. Un gars correct, pas charismatique pantoute mais nettement plus équilibré que l'impressionnante quantité de tatas qu'elle avait ramassée au cours des mois ou mêmes années précédentes.

Y'a deux semaines, elle venait faire un tour chez moi pour me dire que ça marchait plus avec son chum. Elle le trouvait trop raide avec elle, pas dynamique, pas en forme, pas enclin à faire attention à son allure.

C'était pas mal fini. En fait, dans ma tête, c'était fini à 99%.

Mais y'a quelques jours, ma mère m'a dit que ma sœur était restée en couple avec son chum. Je comprenais pas vraiment, mais c'était pas surprenant avec ma sœur.

Pis vendredi, ma sœur nous a annoncé qu'elle était enceinte pis qu'elle voulait garder le bébé.

Quand elle a appelé chez mes parents pour leur annoncer, elle a mis le téléphone en fonction "mains libres" pour entendre leur réaction. Mon père a dit: "Me semblait que ça allait plus bien?". Et ça a adonné que ma sœur était avec son chum à ce moment là.

Non, mais quel bel exemple de nounounisme que de dire à tout le monde que ça marche plus, pour ensuite, deux semaines plus tard, annoncer à tout le monde qu'elle est enceinte en compagnie du gars avec qui tout le monde pensait que ça marchait plus. Elle pensait qu'on allait tous sauter de joie en se disant: "Wow, quelles circonstances optimales pour te reproduire!"

Ma sœur peut être comprise ou incomprise (c'est selon), dans ce genre de situation.

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