vendredi 30 août 2013

Le poids d'un chasseur intergalactique

Cette année, pour la première fois depuis 2005, je n'ai pas joué de guitare une seule fois dans les rues de Québec. Trois raisons peuvent l'expliquer: l'intérêt y était plus ou moins (après 8 ans, y'a moins d'excitation), j'avais pas vraiment le goût de croiser des gens du boulot et, raison principale, j'ai joué plusieurs fois à la Ninkasi au cours des derniers mois.

La Ninkasi, c'est comme l'autobus ou comme bien d'autres endroits: on y voit des visages familiers de semaine en semaine et on associe ces visages à des émotions qui vont de la fascination à l'antipathie. Je pense que la plupart des gars qui montent sur scène sont sympathiques. Peut-être même que c'est le cas de la totalité. Mais y'en a une couple qui m'énervent et dont la face me revient pas.

Y'en a un pour qui mes sentiments sont mitigés. C'est un petit gars de 22-23 ans qui se prénomme Olivier (dit Oli) qui s'habille en noir, qui a les cheveux longs et qui a une barbichette. Il a l'air d'un geek puissance 5 ou peut-être même puissance 10 (ça dépend des critères personnels d'évaluation).

Oli est bien sympathique. Il a beaucoup de jasette. De plus, il est très talentueux. Il chante juste (il est capable de crier comme le chanteur de Led Zeppelin sans fausser), il joue super bien du drum et je pense qu'il est assez bon à la basse et à la flûte.

Par contre, c'est un osti de geek. La première fois où je lui ai parlé, j'étais assis seul à une table et deux filles sont venues s'asseoir avec moi car elles cherchaient une place. Je me rappelle plus trop pourquoi mais Oli a fini par s'asseoir à la table et à prendre toute la place comme un gars qui a jamais parlé à une fille de sa vie. J'avais deux certitudes: 1- si j'avais pas été là, il serait jamais allé parler aux filles par lui-même et 2- il s'en sacrait que je sois là. J'étais juste sa porte d'entrée vers les deux filles.

Ce mardi, je suis retourné à la Ninkasi. Peu après mon arrivée, je vois Oli qui me dit que depuis qu'il m'a entendu chanter "Losing my religion", il n'arrête pas d'écouter la toune. On se met à jaser ensemble pendant la première partie de la soirée. Éventuellement, on se ramasse autour d'une table avec un autre gars pour écouter le show commencer.

Deux filles s'installent en avant de nous. L'une d'elles se revire vers moi et m'adresse la parole en anglais pour me demander ce que signifie le menu. Je lui traduis ce qui est inscrit et m'informe d'où elles viennent. Elle me dit qu'elles sont de l'Allemagne. Je trouve ça super cool et commence à discuter un peu avec elles. J'introduis Oli qui, je l'avais oublié, a tendance à prendre toute la place. Ça fait qu'il se met à ploguer tout ce qu'il sait de l'Allemagne et tout son vocabulaire allemand. Un geek, ça en connait des affaires.

Je demande à la fille avec qui je parle si elle veut devenir mon amie sur Facebook et elle accepte. Je lui tend mon Ipod et lui dit de s'ajouter elle-même. Oli enchaine en me disant : "Je pense que je t'ai pas sur mon Facebook". Je lui tend donc mon Ipod et il s'ajoute.

Évidemment, le lendemain, je réalise qu'il a aussi ajouté l'Allemande à son Facebook. Bref, j'ai encore servi de "porte d'entrée". Qualifiez moi d'indigné mais ça me surprendrait en sibolac qu'il ait pas profité de l'ajout de ma personne pour dire à l'Allemande: "un coup parti, ça te tente pas que je t'ajoute toi aussi?".

Mais c'est pas tout. Le plus spécial, c'est que j'ai assisté à ses discussions un peu hallucinantes relatives au monde des tronches. Le pire ayant sans doute été toutes ses connaissances personnelles sur Star Wars, notamment les personnages de BD inconnus pour ceux qui n'ont vu que les films. Oli a donc parlé des personnages chez qui la force était la plus présente et qui, bien que peu efficaces avec un sabre laser, avaient une force mentale incroyable. Le bout de la marde a probablement été le moment où il a dit qu'il connaissait le poids d'un chasseur intergalactique.

Si vous avez un minimum d'expérience de la vie, vous avez juste besoin de ce détail dans tout le texte pour vous dresser un portrait de l'individu et imaginer à quel point il peut virer crack pot en voyant une belle petite allemande blonde...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire