samedi 13 décembre 2014

Interstellaire: mon amour est quantifiable (???)

Interstellaire est un de ces films comme "Donnie Darko", "Mullholland Drive", "2001, Odyssée de l'espace" et d'autres du même genre qui sont impossibles à comprendre sans lire des interprétations sur Internet. Bref, la lecture d'accompagnement doit surpasser la visualisation de l'oeuvre pour en arriver à une compréhension acceptable.

J'ai déjà eu ma passe "élitiste" du type "quand c'est compliqué, c'est que c'est du vrai art". Les amateurs de rock progressif sont un peu comme ça. Quand ils écoutent une vieille toune de Yes ou de Genesis qui dure 20 minutes et qui comprend 15 parties différentes, ils disent qu'ya rien de comparable.

Je suis un amateur de science-fiction. La première série de Star Wars (1977-1983) est composée de trois excellents films qui sont probablement dans mon top 20 personnel de tous les temps. La deuxième série est plutôt nulle par contre. Ça fait que j'ai un biais assez favorable pour le genre. Malheureusement Interstellaire n'est selon moi pas un très bon film dans ce genre.

Synopsis: Dans un futur pas si éloigné, ça va pas bien sur la Terre. Des tempêtes de sable à répétition ont bousillé à peu près toutes les cultures. Il ne reste que la culture du maïs qui est encore possible. L'humanité est donc en péril. Dans ces conditions peu enviables, un homme vit sur une ferme avec son père et ses deux enfants. Un jour, en entrant dans sa maison pendant une tempête de sable, il découvre des lignes de sable en relief dans la chambre de sa fille. Il réalise que ces lignes indiquent des coordonnées. Ça fait qu'il part avec son vieux pick-up et trouve une base secrète de la NASA. Peu après son arrivée, le grand chef de la place indique à notre héros qu'il était attendu et que c'est lui qui leur faut pour conduire un vaisseau spatial dans l'espace à la recherche d'un nouveau monde pour les terriens. Moins de 10 minutes de pellicule plus loin, après avoir annoncé à ses enfants qu'il quitte la planète, notre héros s'envole en direction de Saturne où il devrait trouver un trou de ver (cossin cosmique permettant d'atteindre un point éloigné de l'univers en peu de temps) qui le mènera vers un monde potentiellement habitable.

Une fois le trou de ver traversé, notre héros et ses compagnons trouveront trois mondes potentiellement habitables à portée. Le premier est une planète à proximité qui est toutefois collée sur un gigantesque trou noir nommé "Garguantua". Le deuxième est une planète de roche et de neige sur laquelle un chercheur a réussi à s'établir. La troisième est une planète dont on ne saura rien jusqu'à la fin du film.

Ça fait que notre héros s'aventure sur les deux premières planètes et y connait quelques ennuis. Entre autres, chaque heure passée sur la première planète correspondra à 7 années sur terre. Sur la deuxième planète, il y aura une pas pire bad luck itou.

Après avoir survécu à ces péripéties et réalisant qu'il n'y a aucun espoir avec ces missions, notre héros permet à son unique compagne survivante d'atteindre la troisième planète, pendant que lui et le robot d'accompagnement sont avalés par le trou noir.

C'est à partir d'ici où il faut prendre beaucoup de buvard pour comprendre ce qui va se passer.

Notre héros, avalé par le trou noir, se retrouve dans un monde parallèle qui lui donne accès à l'arrière de la bibliothèque de sa maison, là où divers phénomènes étranges se sont passés avec sa fille, lorsque cette dernière était petite. Il réalise que le fantôme imaginé par sa fille lorsque celle-ci avait 10 ans était en fait lui-même, dans son trou noir, qui cherchait à communiquer avec sa fille pour lui indiquer comment sauver le monde. En d'autres mots, en rentrant dans le trou noir, il est retourné dans le passé, derrière la bibliothèque de sa fille, et a réussi à communiquer avec elle de façon abstraite. Sa fille s'est servie de toutes les informations fournies par son père pour faire avancer la technologie et sauver l'humanité, ou quelque chose comme ça. Ça a même l'air que son père lui a permis de comprendre comment créer un trou noir pis plein d'autres cossins comme ça qui se créent pas vraiment. Ce bout m'a complètement fait décrocher.

Ensuite, notre héros est éjecté du trou noir puis est rescapé miraculeusement par des patrouilleurs de l'espace à peine quelques minutes avant qu'il ne manque d'oxygène. Il retrouve finalement sa fille qui est rendue à genre 90 ans et qui meurt de vieillesse devant lui. Ensuite, n'ayant plus rien à perdre et n'ayant un âge physique que de 45 ans environ bien que né 124 ans plus tôt, il vole un engin de l'espace et part à la rescousse de sa collègue pognée toute seule sur la troisième planète où il ne semble avoir que des roches. On devine donc que notre héros arrivera là-bas dans 5 ou 6 ans et aura une alimentation à base de roches avec cette pauvre fille isolée avec des embryons humains sur une planète où y'a pas grand chose à faire et encore moins de choses à manger.

Critique: Le problème avec Interstellaire, comme avec beaucoup de films avec un important budget en effets spéciaux, c'est le scénario. Je sais que plusieurs personnes sont littéralement bandées sur Christopher Nolan (le réalisateur) et lui accordent un 10/10 sans même aller voir ses films mais c'est pas mon cas. Je suis bandé sur aucun réalisateur. Même Martin Scorcese et Stanley Kubrick ont fait des mauvais films et je pense qu'ils surpassent assurément Christopher Nolan. Voici donc quelques bouts du film qui soutiennent ma critique:

1- La passe "Anges de la rénovation" (ça prend une tragédie familiale antérieure) où le personnage principal mentionne que sa femme est morte et que si l'humanité s'était pas détournée de la technologie, il y aurait encore des IRM et on aurait découvert le cancer de cette dernière à temps;
2- La relation du personnage principal avec sa fille, son gars et son père est bizarre et détachée. Il a l'air de se foutre d'un peu tout le monde sauf de sa fille. D'ailleurs, à la fin du film, sa fille meurt devant lui mais on sait pas ce qui est arrivé à son garçon.
3- La découverte d'une base secrète de la NASA par le père et les gens l'accueillant pour lui dire qu'ils ont besoin de lui pour conduire un vaisseau spatial vers des colonies potentielles.
4- Quand le gars est dans le trou noir et voit sa fille derrière la bibliothèque. Il voit du sens dans ce qui arrive et fait un osti de lien pas rapport avec l'amour et la gravité. Il dit quelque chose comme: "L'amour est plus fort que la gravité! Mon amour pour ma fille est quantifiable!" WHAT THE FUCK!?!?!;
5- Tout ce qui se passe dans le trou noir est sans queue ni tête. Notamment, le type réussit à programmer la montre de sa fille pour qu'un code morse y soit inclut. Le gars est pas capable d'entrer en contact avec sa fille, mais il est capable de créer des lignes de sable dans la chambre de sa fille, de faire tomber des livres de la bibliothèque pis de programmer une montre à aiguilles. 
6- À la fin, le personnage principal repart gaspiller 30 ans de sa vie pour essayer de retrouver sa compagne astronaute sur une planète remplie de roches. On comprend que le gars a pas grand chose à perdre puisque sa fille, son seul amour, vient de mourir. Mais on se demande pourquoi le gars repart dans une expédition très longue, très risquée et sans indice sur ses chances de succès. De plus, qu'est-ce qu'il en a à foutre de cette fille?
7- Les personnages ont rien de très spécial, ni les dialogues, ni le scénario. Pour moi, la seule force du film, ce sont les effets spéciaux.

Si quelqu'un considère que ce film est un chef d'oeuvre, il s'agit d'un putain d'amoureux de Christopher Nolan. Ce film est un peu comme "Gravité" avec Sandra Bullock: c'est juste un film spectaculaire au niveau des effets spéciaux et basé sur des théories scientifiques mais avec un scénario ben ben ben ordinaire.

Cote Penetrator: 6,5 pénétrations sur 10. 

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