lundi 6 octobre 2014

Acheter des expériences

Il y a quelques années, j'ai rencontré Bernard Mooney (un journaliste financier bien connu, s'exprimant principalement sur le site lesaffaires.com).

Je dois dire que pour un gars avec un veston aussi laid, j'avais trouvé que Mooney était pas amanché pour être plutôt arrogant comme il l'était. Mais enfin, ça lui enlève pas le fait qu'il était et est toujours selon moi parmi le top des journalistes financiers au Québec.

Dans ce texte daté d'il y a près d'un an (que j'ai lu hier soir pour la première fois), Bernard Mooney indique comment dépenser sa richesse pour maximiser son bonheur.

Le titre est un peu fort pour la majorité des gens. Qui a accumulé une véritable "richesse"? Pas grand monde sauf une minorité. Mais si on remplace le terme "richesse" par "économies", on peut considérer que le texte s'applique à davantage de gens.

Le passage qui m'a le plus accroché, c'est le suivant:

Par exemple, au lieu d'acheter une nouvelle auto, vous choisissez de dépenser 20 000 $ pour amener toute la famille en voyage pendant trois semaines au Costa Rica. Vous faites le voyage et, au retour, vous êtes plus pauvre de 20 000 $. Pire, vous n'avez rien de concret pour votre argent !

Pourtant, toutes les recherches démontrent que, si vous mesurez le bonheur après coup, votre voyage sera le meilleur placement de votre vie, mesuré en unité de bonheur par dollar dépensé.

Tout simplement parce que vous aurez des souvenirs précieux pour le reste de votre vie, ce qu'aucun gadget au monde ne peut vous procurer.

Bon ok, si on a les moyens de mettre 20 000$ sur un voyage de 3 semaines pour toute la famille, c'est qu'on est vraiment riche ou pas loin de l'être. Le texte aurait très bien pu être écrit avec un voyage de 3000$, mais j'imagine que Mooney aime s'adresser à l'élite... Toutefois, je suis parfaitement d'accord avec ce texte.

Il y a des gens matérialistes pour qui un objet particulier a de l'importance. À part ma maison, je ne possède aucun objet de grande valeur. Et c'est vrai que les choses qui me sont restées, ce sont mes souvenirs. À ce sujet, je me rappellerai longtemps de mon Pélerinage de Compostelle (même si j'ai pas trippé) et de mon voyage en Islande.

Je comprends pas les gens qui en ont les moyens mais qui ne sortent jamais du Québec. Je vois pas en quoi on peut avoir l'impression de profiter de la vie en restant toujours dans une province où il fait frette ou bien où il mouille 80% du temps. C'est pas exagéré sti. D'octobre à mai, il mouille ou ben il fait frette avec une belle journée aux 5 jours.  Pis l'été, c'est peut-être beau 50% du temps.

Tout le monde mène sa vie comme il l'entend, mais je souscris 100% à ce texte et je pense que même si tout disparait ailleurs que dans notre tête dès qu'on revient au pays, c'est important de voir autre chose et d'avoir des points de repère ailleurs sur la terre, principalement pour les moments où ça va moins bien. Quand on a voyagé et que ça va moins bien, on est en mesure de se rappeler les beaux paysages, les belles filles, les gens sympathiques, la bouffe ou n'importe quoi d'autre d'un autre endroit où on pourrait retourner si on continue à être écoeuré de la vie comme on l'est chez soi.

Si on a pas ces points de repère là, y'a pas d'échappatoire parce qu'on connait rien d'autre que notre misérable existence.

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