Dans 
l’avion, j’ai écouté le film « Lincoln », d’après la vie d’Abraham 
Lincoln, un des plus grands présidents américains, sinon le plus grand. 
Parce qu’en y pensant bien, quand un président réussit à arrêter une 
guerre civile qui déchire son pays en deux, il réussit un exploit nettement 
supérieur à un autre qui attaque une autre nation, comme les présidents 
de la deuxième guerre mondiale ou de la guerre du Vietnam par exemple.
Grosso 
modo, l’histoire raconte les tractations politiques de Lincoln pour en 
arriver à combiner un cessez-le-feu et l’abolition de l’esclavage. 
Lincoln se rend compte que l’un ne va pas avec l’autre pour beaucoup, 
notamment pour les démocrates qui seraient prêts à se rendre mais pas au
 détriment de leur économie qui pourrait s’effondrer advenant 
l’abolition de l’esclavage (étrange qu’à cette époque, les méchants 
aient été les démocrates).
Le 
travail est de taille et délicat au maximum : Lincoln doit rallier les 
extrémistes de son propre parti qui sont drastiquement 
anti-esclavagistes (ils souhaitent des punitions sévères pour les états 
esclavagistes à la fin de la guerre) et les démocrates qui sont 
esclavagistes. Afin de faire passer sa motion pour rendre illégal 
l’esclavagisme, ses principaux lieutenants doivent faire de la 
corruption auprès des démocrates plus mous pour s’assurer d’un vote 
majoritaire.
L’intention
 était noble mais les moyens déployés ne l’ont pas été. Ça fesse un peu,
 parce qu’après ça, on se dit que s’il y a eu corruption pour une mesure
 moralement justifiée et n’apportant aucun bénéfice monétaire (ou en 
tout cas, probablement pas beaucoup), qu’est-ce que ça peut être dans 
les cas où une industrie tire profit d’une nouvelle loi? 
Aussi, si
 c’était si difficile de diriger les États-Unis il y a 150 ans, 
qu’est-ce que ça doit être aujourd’hui? La démocratie est lourde et 
bouge lentement. J’imagine que bien peu de dirigeants n’ont pas souhaité
 à un moment ou un autre être un dictateur pendant quelques jours. 
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