J'aurai
longtemps songé à écrire ce texte. Jamais de façon aussi précise et
aussi directe que ce sera le cas aujourd'hui. Mais je sens qu'il le
faut, cette fois. Je suis rendu là et que je dois mettre les choses au
clair, quitte à écrire le texte le plus perturbant que vous ne lirez en ce 9 janvier 2007.
Depuis deux ans et quelques mois, j'ai rencontré des centaines de filles par le biais du Réseau Contact. Combien? Je ne sais pas trop. Au moins deux centaines, sinon trois.
J'en
connais qui auraient tout sacré ça là après 3 ou 4 rencontres
décevantes, peut-être même seulement 3 ou 4 discussions ennuyantes,
sans rencontre. Mais que voulez-vous, je suis un garçon persévérant
ayant pleinement conscience du peu de possibilités pour rencontrer de
nouvelles personnes dans la vie de tous les jours. J'ai donc tenu bon,
me disant qu'il n'y avait pas grand chose de mieux pour m'occuper et
pour, peut-être, tomber sur la bonne fille pour moi.
Je
ne reviendrai pas sur toutes ces filles que j'ai rencontrées, l'ayant
déjà fait à quelques reprises auparavant. Par contre, je vous avouerai
que malgré mes dénigrements occasionnels des sites de rencontre,
j'ai vécu d'espoir et d'illusion plusieurs dizaines, sinon centaines
de fois. C'est fou ce que le mystère d'une fiche de présentation et une
photo avantageuse peuvent produire comme effet chez le célibataire idéaliste et rêveur.
Quand
l'heure de la rencontre arrivait, je me retrouvais souvent face à une
fille avec un immense cul et/ou un visage sans expression et/ou un
charisme s'approchant du zéro absolu et/ou une odeur me faisant lever
le coeur et/ou bien souvent, une personnalité handicapée
socialement comme j'en ai rarement rencontré dans la vie de tous les
jours. Parfois, la fille était bien correcte, mais ça cliquait juste
modérément entre nous. Plus rarement, ça cliquait assez
pour envisager une suite, une deuxième rencontre. Au-delà de cette
deuxième rencontre, il y avait souvent des rapprochements, toujours
éphémères (je l'admets, j'ai presque toujours été le responsable de la
courte durée des relations, me tannant bien vite dans la majorité des
cas).
Mais avant d'en arriver à un résultat moindrement concret, combien de discussions pathétiques dans ce style là j'aurai enduré:
Le Voyou du Bayou: Salut, ca va la vie?
Cyber-truie (nom fictif): oui
Le Voyou du Bayou: Si tu m'as ajouté à ta liste, ça doit être parce que tu viens du réseau contact?
Cyber-truie (nom fictif): oui
Le Voyou du Bayou: Ok, tu fais quoi dans la vie
Cyber-truie (nom fictif): travail, sorties, cinéma, amis
Le Voyou du Bayou: Ok, c'est quoi ton travail?
Cyber-truie (nom fictif): secrétaire
Le Voyou du Bayou: Ok
Cyber-truie (nom fictif): toi
Le Voyou du Bayou: Je travaille pour le gouvernement
Cyber-truie (nom fictif): Ok
Et
là, je savais déjà, après 5 minutes, que ça ne s'en allait nulle part
et que malgré sa photo attirante, j'allais devoir faire un bloc-delete
de cette cyber-truie n'ayant absolument rien de constructif à déclarer.
Après tout, comment une personne n'ayant rien à dire et étant
incapable de faire des phrases avec sujet + verbe + complément pouvait
s'avérer intéressante pour qui que ce soit ayant un cerveau
fonctionnel? En fait, je pense qu'au moins 50% des filles m'ayant
ajouté à leur liste étaient de pareilles cyber-truies.
Mais je continuais en me disant qu'après tout, j'avais connu Émilie là-dessus. Et si j'avais réussi à connaître une fille m'ayant tant marqué, j'avais l'impression qu'à force de volume, je finirais par trouver un équivalent ou même quelqu'un d'encore mieux. J'espérais et persévérais, malgré les déceptions qui s'accumulaient et les rares filles intéressantes que je rencontrais.
Et cet automne, dans un paroxysme d'efficacité, j'ai baisé avec 4 filles du réseau contact (pas en même temps, bien sûr...). Je ne l'ai pas écrit aussi crûment auparavant, parce que je trouvais que ça n'avait pas sa place. Mais là, je le dis, pour que vous sachiez tous que c'est arrivé et surtout parce que ça ne m'a mené absolument nulle part. En fait, ça m'a fait du bien que ça arrive tant de fois en si peu de temps. Ça m'a fait me sentir beau et intéressant. Parce
qu'en arrivant si fréquemment, on écarte la théorie de l'exception ou
du cas isolé. Après une grande partie de l'année vécue sous le signe de
l'abstinence, je fourrais allègrement. Mais à long terme, ce fut
totalement inutile puisque les atomes crochus ont toujours décroché.
Je
m'en crisse que mes termes soient vraiment crus et déplacés. Je veux
que tout le monde le sache. Je veux que vous soyez aussi troublés par
mon discours que je suis troublé de constater que ces années - qui ont fait de moi un cyber-cruiseur aguerri et habile pour accrocher l'attention- n'ont servi à rien. Tout simplement parce que je suis devenu un pro de la pêche au crapet-soleil alors que j'aime manger de la truite.
Pendant
la dernière période des fêtes, j'ai connu une fille s'appelant Maude.
Notre rencontre fut plaisante et les atomes crochus semblaient être au
rendez-vous, pour une rare fois. La fille avait de la personnalité et de la "drive", tout en étant sympathique (ce qui est rare).
De plus, elle avait lu mon blog en bonne partie et l'avait trouvé
intéressant sans paraitre choquée par les passages plus punchés.
Quelques
jours plus tard, elle est venue souper chez moi. Nous nous sommes
collés puis embrassés. Je ne sais pas pourquoi, mais il y eut un
malaise à partir de ce moment là.
Dans les jours qui ont suivi, un éloignement s'est produit, comme au moins deux fois auparavant,
avec des filles du réseau contact. En bonus, j'eus même droit à
quelques savoureux mensonges, me permettant de prendre pleinement
conscience que ça n'allait déjà nulle part. À titre d'exemple, elle me fit croire qu'elle allait écouter le hockey chez un ami un bon soir. Mais étant invisible,
je la vis connectée sur MSN ainsi qu'en ligne sur le réseau contact.
C'est fou comme les gens ne prennent pas conscience des traces qu'ils
laissent un peu partout... Bref, ce n'était pas de bonne augure. Et le
sentiment d'exclusivité qu'on cherche tous, je venais de réaliser que ce
n'était pas cette fois ci que j'allais le trouver.
Le
lendemain, au téléphone, je lui demandai comment s'était passée
l'écoute de la partie de hockey chez son ami. Elle bafouilla en me
disant qu'elle n'était pas restée tard mais que ça avait été plaisant. Ah le bafouillage, pas besoin de détecteur de mensonge avec ça...
Comme on avait parlé de faire quelque chose ce soir là, je lui ai
demandé ce qu'elle faisait de bon. Elle me dit que son amie s'en allait
manger des sushis chez elle et qu'elle allait coucher là. C'était
l'histoire idéale pour fermer la porte à une potentielle offre pour
faire quelque chose ensemble. Cette fois, pas de doute, j'ai clairement compris que c'était une autre histoire morte-née pour moi.
Et là, l'accumulation s'est faite sentir plus forte que jamais auparavant. Qu'est-ce que ça allait me prendre pour que je comprenne enfin? Une autre centaine de rencontres? Quelques milliers d'heures de discussions MSN de plus? Un paquet de nouvelles correspondances par courriel avec des filles qui semblent bien articulées et intéressantes mais avec qui l'attirance physique et/ou mentale n'allait pas être au rendez-vous lors d'une rencontre en personne?
Non,
il n'y avait rien à faire de plus. J'avais fait tout ce que j'ai pu.
De plus, les rencontres Internet, c'était rendu comme sortir les
vidanges ou aller chier. C'était rendu d'une banalité totale. Cet
élément là a peut-être joué pas mal, dans le fond. Peut-être qu'en
n'étant plus stressé, en trouvant ça routinier, j'ai fini par avoir une
attitude de vendeur de balayeuse qui connait à fond son produit et qui
sait réagir de façon adéquate dans quelque situation que ce soit.
Peut-être. Mais à dire vrai, les examens de conscience, j'en ai rien à
foutre. J'ai toujours fait ce que j'ai pu, j'y suis allé avec ma bonne foi à chaque fois. J'ai jamais joué de "game" et j'ai surtout - contrairement à bien des gens - essayé d'accorder de l'exclusivité aux gens qui en valaient la peine.
Qu'en aurai-je tiré, de toutes ces rencontres, de ce pourcentage substantiel de la population féminine de 20 à 30 ans de
la région de Québec rencontré autour d'une bière? Qu'une myopie un peu
plus prononcée et beaucoup, beaucoup d'heures investies sur des gens
dont la compagnie n'aura jamais été rentable.
Ces
écrits se veulent un uppercut à toutes les filles qui fréquentent le
Réseau Contact. Ça se veut aussi une opération d'estropiage de ma
propre personne. Parce que je sais que le vide de mes soirées de
semaine pourrait me donner le goût d'y retourner avant longtemps. Mais avec ce texte, je cherche à me rendre aussi indésirable que possible pour toute adepte du cyber-cruisage. J'ai gaspillé énormément de temps là-dessus, énormément de journées et de soirées à espérer découvrir la perle au milieu du tas de merde. Mais je me leurrais; il n'y avait qu'un gigantesque tas de merde...
Je me suis longtemps dit qu'en dehors du réseau contact, il n'y avait pas grand chose pour rencontrer de nouvelles personnes. En effet, y'a vraiment pas grand chose. Mais
au moins, dans la vraie vie, on sait un peu plus à quoi s'en tenir, on
voit au moins la face de la personne à qui on s'adresse. J'essaierai
de cruiser les filles qui font chier leur chien dans la rue, tiens
donc. Oh la belle crotte que votre chien est en train de faire là
mademoiselle.
Pourquoi pas osti de criss?
Ceci
étant dit, je n'écrirai pas de nouveau texte avant quelques jours afin
de m'assurer que la plupart des filles sur ma liste MSN (i.e. celles qui proviennent du réseau contact) liront ce texte. J'espère que ça les "shakera" un peu avant qu'elles ne me "bloc-delete" de leur liste.
Et suite à cette lecture,
quand plus aucune fille provenant du cyber-espace n'aura quoique ce
soit à foutre de moi, je me dirai que j'aurai atteint mon objectif de
me tirer dans les deux jambes. J'attendrai ensuite patiemment que le
Bon Dieu projette sa lumière divine sur moi, me faisant devenir l'élu
sur le passage de qui toutes les filles du monde réel se revireront, puisqu'il n'y aura plus qu'en chair et en os que je pourrai envisager de développer une relation de couple.
D'ici ce jour utopique, allez toutes chier.
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