samedi 20 janvier 2007

Assumer son célibat

En prenant la résolution d'assumer mon célibat, j'ai slaqué pas mal le temps passé sur l'ordinateur. Quand on sait que rien de bon ne sera tiré des soirées, aussi nombreuses soient-elles, passées devant l'ordinateur, qu'est-ce qu'on fait? 
 
On se rabat sur la télévision.
 
Malheureusement, la télévision est encore pire que l'ordinateur pour se rendre compte à quel point la vie est vide de sens: sur l'ordinateur, on jase avec plein de gens. La plupart n'ont pas grand chose à dire et on a bien souvent l'impression de perdre son temps. Mais au moins, on interagit avec des gens (aussi analphabètes soient-ils).
 
Devant la télévision, on réalise qu'on est bel et bien seuls. Et en plus d'être seuls, on se rend compte qu'on est en train de s'abrutir solidement devant une émission complètement idiote. J'ai écouté pour la première fois mon premier épisode de Virginie au complet dans les deux dernières semaines. Je me suis surpris à trouver ça pas si pire. J'étais même pratiquement horrifié à l'idée que ce soit la dernière saison alors que je me trouvais au seuil d'un vif intérêt pour cette série. Peut-être que le fait d'essayer d'établir le contact avec plein de gens vides de substance m'a fait prendre conscience qu'il y avait un peu de matière dans un téléroman de Fabienne Larouche.
 
Outre la télévision, les stimulations se font rares. Au niveau des stimulations hormonales en tout cas, c'est le calme plat.
 
Au boulot, y'a pas grand monde qui me stimule. Oui y'a quelques belles filles, mais aucune avec qui je n'aie le goût d'établir le contact.
 
La Russe dont j'ai parlé il y a près de 2 mois est presque aussi froide que la Sibérie. Hormis les petits sourires discrets qu'elle me fait lorsque je la salue, je ne pressens aucune ouverture. Elle doit être matchée, pas intéressée, introvertie ou encore lesbienne. J'ai donc, à regret, décidé de mettre fin à mes stratégies juvéniles qui consistaient à faire chauffer mon lunch 2 minutes de plus que requis pour lui laisser le temps de se présenter aux micro-ondes et ainsi, possiblement, échanger au sujet de la chute du communisme.
 
La très belle fille de la semaine dernière, qui m'avait manifesté un intérêt d'amitié, n'a pas donné suite à ma réponse. Cette offre amicale n'était donc qu'une parole en l'air. Mais c'est le même style de réplique que j'ai moi aussi servi à quelques filles auparavant. Je ne vois pas en quoi le fait d'avoir le rôle de l'arroseur arrosé me donnerait le droit d'être amer et aigri. Je n'ai le droit que d'être un peu déçu...
 
Parfois, le téléphone sonne en soirée. Je me dis que ça doit être ma mère qui veut jaser un peu. C'est effectivement elle à coup sûr. Plus rarement, le téléphone sonne une deuxième fois. Je suis alors tout excité. Je me dis qu'une irrésistible fille sortie de nulle part m'appelle pour me dire que je suis l'homme de sa vie et qu'elle n'en peut plus d'attendre dans l'ombre. Ces fois là, mes belles illusions s'effondrent lorsque j'entends le timbre de voix quinquagénaire au bout du fil. Car c'est encore bien souvent ma mère qui me rappelle pour je ne sais trop quel oubli lors du premier coup de téléphone. 
 
Et c'est ainsi que se déroulent les soirées du célibataire qui s'assume et qui attend que le Bon Dieu fasse toute la job à sa place

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