lundi 27 janvier 2014

Dépassé par quelqu'un né après mes débuts - maudit criss

Toi pour qui le rock and roll ne fait pas partie de ta vie? Comment te sens-tu? Comment fais-tu pour faire sortir le méchant? Ok, tu joues peut-être pas d'un instrument même si selon moi tu devrais car y'a rien comme une activité créatrice qui génère des décibels. Mais si tu joues d'aucun instrument, au moins, retires-tu du plaisir à écouter de musique forte une fois de temps en temps? Si non, comment fais-tu pour exister??

Voici un petit récapitulatif de ma relation avec la musique, plus précisément avec la guitare (et aussi avec la basse et le clavier dans une moindre mesure). J'ai passé 10 années de ma vie à jouer de la musique seul ou avec un ou des amis. Parfois, juste pour jammer, parfois pour enregistrer des compositions sur un 4-tracks. Après ça, j'ai joué de la musique dans les rues de Québec de 2005 à 2012. Parfois très peu (genre l'année 2009 où j'ai joué une seule fois dans la rue si je me souviens bien), parfois un peu plus.

En 2013, je n'ai pas joué une seule fois dans la rue. Mais j'ai joué plusieurs fois au bar la Ninkasi, sur la rue St-Jean.

Pis en 2014, soit la semaine passée, je suis allé essayer un autre concept de jam en public à la Barricade de Lévis. Le concept était nouveau là-bas et c'était bien entendu calqué sur les jams de La Ninkasi.

En plus cheap. Avec beaucoup moins de musiciens et de public sur place. Avec du matériel vraiment moins bon (un ampli de basse qui arrête de fonctionner pendant qu'on joue et qu'on doit shaker pour qu'il recommence à fonctionner). Avec un animateur/drummer plus ou moins présent quoi que correct, mais pas aussi talentueux que les gars du groupe de la Ninkasi.

Bref, la Ninkasi, c'est comme un Big Mac pis la Barricade, un hot-dog steamé de chez Valentine.

Notons toutefois que la Barricade était nettement supérieure sur un point: Les pintes de bière sont gratuites pour les musiciens (à volonté, jusqu'à concurrence du déraisonnable, même si le terme "déraisonnable" ne m'a pas été explicité par le barman) tandis qu'à la Ninkasi, il arrive qu'on se fasse offrir un coupon pour une pinte gratuite après notre performance, mais c'est pas toujours le cas.

Enfin, toujours est-il que jeudi passé, l'ex-blogueur Brem et moi nous sommes rendus à la Barricade avec nos instruments respectifs. L'animateur de la soirée était un jeune drummer de 20-22 ans qui portait un T-Shirt de Ghostbusters mais qui n'a pas réagi lorsque je lui ai demandé : "Who'd you gonna call?" ce qui m'a fait réaliser qu'il ne pigeait probablement rien de ce que je lui disais. C'était le choc des générations.

Ensuite, deux jeunes gars de 19 ans sont arrivés et ce sont les seules personnes hormis Brem et moi qui ont joué ce soir là. Les deux gars étaient bien sympathiques, mais eux aussi semblaient avoir des connaissances assez limitées sur le rock classique. Lorsque je leur parlais de tounes que tout bon musicien devrait connaitre, je voyais le vide dans leur regard.

Mais malgré tout, les deux garçons étaient forts sur leurs instruments. Plus forts que Brem. Pis plus fort que moi. Oh oui, plus fort que moi qui ai commencé à jouer de la guitare en 1995 alors que ces deux garçons commençaient à ramper par terre. Ils ont eu le temps d'apprendre à marcher, à faire du bécike sur deux roues, à écrire pis à lire, à chauffer un scooter pis ensuite un char, pis maudit criss, ils ont réussi à me rattraper et même me dépasser sur la guitare et la basse.

Ça m'a shaké en sacrament de réaliser que deux enfants qui avaient 15 ans de moins que moi et qui connaissent pas grand chose du rock classique m'avaient dépassé avec leurs doigts nettement plus agiles que les miens.

Je dirais pas que je me suis senti vieux ce soir là. Mais j'ai senti que j'avais stagné et que si je m'étais donné comme ces gars là se sont probablement donnés, j'aurais dû être 10 fois meilleur que je ne le suis aujourd'hui.

Quel putain de choc.

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