Me voilà donc de
retour à la Ninkasi ce mardi soir 16 juillet à 22h pour agrémenter ma vie d’un peu
de rock and roll en la compagnie d’autres musiciens amateurs,
sensiblement plus jeunes que moi pour la plupart ou sans emploi pour les
autres puisque présents dans un bar un mardi soir de 22h à 2h du matin.
Ce mardi, c’est
mort à la Ninkasi. Le bar est beaucoup plus vide qu’à l’habitude. Simon,
le drummer et animateur me dit qu’il y a eu des jams tous les soirs
pendant les 10 jours du festival d’été, ça fait que ça risque de slaquer
un peu ce soir. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il y aura plus de
temps de scène pour chaque musicien disponible.
Ça fait que je
m’inscris en premier, histoire de pas attendre 2 heures avant de passer.
On m’appelle, je prends la guitare et je dis au bassiste et au drummer
qu’on va faire une toune folk de Paul Piché qui s’appelle « La gigue à
Mitchounano », une des mes préférées de ce gros tas de marde qu’est Paul Piché. J’enchaine ensuite avec « London Calling »
et après cette dernière performance, je m’apprête à sortir de scène lorsque le drummer me dit que
j’ai le temps de rester pour une autre toune. Ça fait qu’on joue
« Losing my Religion » pis je pète la petite corde de la guitare, 15 secondes après le début de la toune. Mais je continue quand même à jouer, malgré le fait qu'ya rien de pire que de jouer avec une corde pétée.
Le public a l’air d’apprécier. Principalement Losing my religion. Mais moi, je trouve que c’est de la grosse marde dans l'ensemble.
« La gigue à
Mitchounano » a été assez mauvaise : je me suis fourré dans les paroles
pis j’ai raccourci la toune presque de moitié. Le bassiste connaissait
pas la toune donc il s’est un peu fourré, contribuant à me fourrer également (et ce même si
c’est un méchant bon bassiste, probablement le meilleur bassiste
amateur que j’ai vu dans ma vie);
« London Calling » a
été pas pire. Ça a été ma meilleure des trois. Je me suis quand même
fourré à un bout de la toune mais je pense que ça a pas trop paru. Une
toune avec de la distorsion, c’est tout le temps bon pour l’énergie pis pour camoufler les erreurs. Aussi, une toune qui se chante avec rage, c’est moins propice aux fausses
notes.
« Losing my
religion » a été ordinaire. Tel que stipulé plus haut, je cassai une
corde en début de performance et je continuai en faisant des accords
imparfaits dus à ce manque. En plus, je me suis un peu fourré avec les
paroles. En sortant de scène, le bassiste m’a serré la pince et m’a dit
que c’était sa meilleure performance de cette toune avec des musiciens du
bar ce qui m’a grandement surpris parce que moi j’ai trouvé ça assez
moyen. Bref, ce fut cool d’avoir un compliment d’un aussi bon musicien.
Une chose dont je
me rends compte à la Ninkasi, c’est que même si je pense être un assez
bon musicien, comparé aux participants des soirées de jam de la Ninkasi, je suis un musicien
vraiment ordinaire. Sur 10 gars qui montent sur scène, je dois être le 3ème
moins bon, mettons. Pis pour la voix, je dois être à peu près dans la même position. Par contre, le point qui est peut-être à mon
avantage, c’est que je suis probablement un peu plus versatile que la moyenne,
dans ce sens que je joue aussi souvent de la basse que de la guitare et
que je peux jouer autant du Paul Piché que du The Clash alors que la
plupart s’en tiennent toujours au même style de soir en soir, comme le gars qui fait tout le monde son free style de rap ou l'autre qui joue son heavy metal avec sa guitare.
Un groupe de gars
qui me semblaient être des itinérants sont montés sur scène pour jouer
du black. Du black metal. Les gars étaient un peu épais, c'était évident à les voir et à les entendre. Quand ils sont montés sur scène, ils se sont mis à varger sur leurs instruments en faisant tout le
temps les mêmes accords de façon enragée. Du black, c’est comme du punk
ultra-cheap. Y'a encore moins d’accords que dans le punk, mais c'est joué encore
plus vite. Bref, ça a calissement pas rapport et c’est de la musique de
marde mais ça faisait quand même changement. J’ai réussi à apprécier
cette performance pour l'angle de la nouveauté du son, des artistes underground (d’habitude, les gens montent sur
scène pour des performances techniques alors que là c’était clairement
pas le cas) et pour le fait qu’un des chums itinérants des deux
itinérants sur le stage s’est brassé les cheveux de la tête, collé sur le stage, pendant tout le long de la performance de ses chums. C'était dément.
C'est définitivement là que ça se passe pour la scène musicale à Québec.
C'est comme le CBGB à New-York dans les années 70 ou le Cavern Club à Liverpool au début des années 60.
Sans les Beatles.
Wow! Spécial comme expérience!
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