J'ai lu le livre de Biz, le séparatiste de Loco Locass, au sujet de sa dépression post-partum. Ça s'appelle « Dérives ».
Le
champ lexical rappelle les chansons de Loco Locass : on y retrouve une
pléthore de termes lus/entendus à peine une fois par année par le
québécois moyen. Parfois, Biz nous plogue un « câlisse » ou un
« tabarnak » pour nous montrer qu'il est capable d'être à la fois
élitiste et proche du peuple en un seul et même livre. Étrangement, on
est content quand le « câlisse » arrive parce qu'on n'avait jusque-là
pas grand-chose de familier auquel s'agripper.
Grosso
modo, le roman est l'histoire ordinaire d'un gars ordinaire qui se
réfugie dans son lit, incapable de faire face à son nouveau rôle de père
et à sa réalité qui le déprime et l'ennuie. Les chapitres sont séparés
par une allégorie sur un gars qui navigue seul dans un marais et qui se
retrouve face à sa potentielle mort (au bout de sa déprime). Peu friand
des paraboles, j'ai fini par sauter ces chapitres afin de me concentrer
sur la vraie histoire, laquelle se lit en 30 minutes.
Je
me suis demandé si Biz (j'aimerais bien pouvoir l'appeler par son vrai
nom parce que je me sens pas confortable à l'idée d'appeler ce type par
son nom d'artiste) vivait réellement une dépression post-partum ou si
c'était une dépression comme tant d'autres causée par une accumulation
de frustrations et/ou un mal de vivre.
Un
passage du livre revient sur Dédé Fortin, le « magnifique samouraÏ » qui
s'était battu pour la patrie et s'était suicidé en partie à cause de
l'échec du référendum de 1995. On revient aussi sur la désillusion de
René Lévesque suite au référendum de 1980. Les souverainistes déçus se
suicident ou meurent à petit feu à cause de leur mission impossible,
dirait-on. Ça semble indiquer que Biz traine lui aussi un invivable
boulet de Canadien contre son gré.
Si d'avoir un enfant ne lui a pas permis de trouver son bonheur, ça m'étonnerait qu'un chien le fasse! Personellement j'en ai assez de ce débat référendaire. Quelle que soit mes convictions, j'en ai assez d'en entendre parler. Y a des choses plus importantes/urgentes à régler et c'est pas vrai que la séparation va nous permettre de tous les régler...
RépondreSupprimerEn fait les gens peuvent être séparatistes comme ils le veulent, mais si c'est tellement important que ça rend dépressif ou suicidaire, y'a un méchant problème de priorités...
SupprimerVrai aussi!
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