Aujourd'hui, ce n'était pas une journée ordinaire. Tout d'abord, parce qu'on me qualifiait de pire blogueur de l'insipidosphère québécoise sur un blog et de charmant garçon sur un autre. Ensuite, parce que je recevais une autre de ces fameuses formations gouvernementales...
Mon
patron m'avait chaudement recommandé de suivre une formation de 3 jours
sur certaines notions essentielles à mon travail. Malgré ma désillusion
himalayenne par rapport aux formations gouvernementales, j'ai accepté
l'offre avec le sourire, en me disant que ça allait au moins rompre la
routine.
À 8h15 ce matin, je prenais donc un taxi en direction de
la Grande Allée. En chemin, je jase un peu avec le chauffeur, un
sympathique quinquagénaire (ou peut-être même sexagénaire?). Il me fait
part de ses expériences dans la conduite de fonctionnaires. J'apprends
que plusieurs fourrent allègrement le système en prenant des coupons de
taxi gouvernementaux pour aller se faire couper les cheveux la fin de
semaine. Je lui dis que ces crosseurs me dégoûtent autant que lui. Avant
de m'enflammer sur ce sujet et de descendre au grand complet la
communauté fonctionnaire, je me dis que j'ai peut-être affaire à un
espion (sympathisan de quelque gestionnaire) et je décide de me retenir
dans mon déversement de fiel naissant.
J'arrive aux lieux de
formation qui sont situés tout près de l'Hôtel Concorde. En pénétrant
dans le local, j'apprends avec joie qu'il y a des muffins et du jus à
volonté pour les participants. Je me prends donc un jus d'orange Minute
Maid en cannette ainsi qu'un gros muffin avec des taches rouges dessus
(qui semblent être des framboises). En prenant une bouchée, je suis
grandement déçu car les taches rouges sont beaucoup moins bonnes
qu'anticipé. Il s'agit plus de canneberges que de framboises. Première
désillusion de la journée.
Quelques participants sont déjà
arrivés et ont pris place dans la salle. Je m'asseois en avant de la
salle dans le but d'être attentif et de ne pas voguer dans mes pensées
toute la journée. Cependant, lorsque je vois le formateur et entend son
timbre de voix, je décide de me déplacer d'une rangée vers l'arrière.
Une
fois tout le monde arrivé, on se présente et je réalise avec bonheur
que la plupart ne sont pas des employés de la fonction publique
provinciale. Il y a tout de même deux employés de la fonction publique
municipale (ville de Québec) dont une dame vraiment hideuse (avec un des
pires rires guttural de fumeuse que j'aie jamais entendus ainsi qu'une
dentition aussi répugnante que les pires dentiers utilisés pour la
conception des "têtes à claques").
Cet échantillon unique me confirme ma théorie selon laquelle le
fonctionnaire municipal typique se retrouve loin derrière le
fonctionnaire provincial et le fédéral (qui sont déjà loin derrière
l'être humain normal pour l'ensemble de leur oeuvre).
La journée
de formation se déroule sans trop de heurts, bien que l'unique jeune
femme présente (l'unique employée du gouvernement provincial mis à part
moi-même) soit vraiment exaspérante avec ses interventions de parfaite
"ginette connaissante". Vous savez, le genre de fille qui a un débit de
50 mots à la minute et qui s'exprime en disant des choses comme "Cet
élément là n'est pas au coeur du problème, c'est plutôt une question de
structure horizontale et blablablabla...". Bref, c'est exactement le
genre de personne qui m'horripile et qui aurait besoin d'une bonne
claque en arrière de la tête ou d'un croc-en-jambe bien placé pour
revenir sur le plancher des vaches. Je me suis toutefois abstenu de
pareilles interventions.
Comme les principes exposés n'étaient
pas des plus accrocheurs, j'ai passé ma journée à penser à ma vie
amoureuse, à des façons originales de faire de la pub pour mon blog
(aller dans une salle de cours déserte à l'Université Laval et écrire
www.levoyoudubayou.blogspot.com sur un tableau?) à mon retour d'impôt
fédéral, aux chansons que j'allais chanter dans l'auto avec mes futurs
passagers d'allo-stop et aux autres muffins qui avaient l'air encore
meilleurs que celui que j'avais pris.
Je l'admets, je ne crois
pas aux formations, ni à l'éducation supplémentaire dans un contexte
d'employé gouvernemental qui détient un bac. Dans une job normale, c'est
pas mal plus les compétences personnelles que les connaissances
générales qui priment. Si quelqu'un sort d'une formation en se disant
"Wow, ma vie vient de changer", tant qu'à moi, cette personne là ne
savait pas travailler à la base.
Comme j'ai l'impression de ne
pas avoir appris beaucoup de choses au cours de cette journée de
formation (et il me reste 2 jours à faire encore!), je décide de voler 3
poches de thé vert pour mon amoureuse, Mélissa, qui aime bien ces
petites gâteries. Si je suis aussi peu satisfait demain encore, j'en
volerai au moins quatre autres.
Au retour, j'embarque dans un
nouveau taxi encore une fois conduit par un quasi-retraité. L'homme est
bien gentil, mais ses oreilles semblent au seuil de la putréfaction.
Tout au long de la route, je me demande si ces dernières ne vont pas
fondre en chemin.
Ma mère m'apprendra au cours du souper familial
que ce pauvre homme souffrait peut-être d'une forme galopante de
psoriasis. Je suis soulagé à l'idée que ce gentil vieillard ne soit pas
tout à fait en voie de décomposition.
Mes contacts avec les
chauffeurs de taxi furent donc l'élément le plus marquant de cette
journée de formation gouvernementale qui s'est sans doute déroulée à
grands frais. Et ça continue jeudi et vendredi...
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