mercredi 11 avril 2007

Jour de formation

Aujourd'hui, ce n'était pas une journée ordinaire. Tout d'abord, parce qu'on me qualifiait de pire blogueur de l'insipidosphère québécoise sur un blog et de charmant garçon sur un autre. Ensuite, parce que je recevais une autre de ces fameuses formations gouvernementales...

Mon patron m'avait chaudement recommandé de suivre une formation de 3 jours sur certaines notions essentielles à mon travail. Malgré ma désillusion himalayenne par rapport aux formations gouvernementales, j'ai accepté l'offre avec le sourire, en me disant que ça allait au moins rompre la routine.

À 8h15 ce matin, je prenais donc un taxi en direction de la Grande Allée. En chemin, je jase un peu avec le chauffeur, un sympathique quinquagénaire (ou peut-être même sexagénaire?). Il me fait part de ses expériences dans la conduite de fonctionnaires. J'apprends que plusieurs fourrent allègrement le système en prenant des coupons de taxi gouvernementaux pour aller se faire couper les cheveux la fin de semaine. Je lui dis que ces crosseurs me dégoûtent autant que lui. Avant de m'enflammer sur ce sujet et de descendre au grand complet la communauté fonctionnaire, je me dis que j'ai peut-être affaire à un espion (sympathisan de quelque gestionnaire) et je décide de me retenir dans mon déversement de fiel naissant.

J'arrive aux lieux de formation qui sont situés tout près de l'Hôtel Concorde. En pénétrant dans le local, j'apprends avec joie qu'il y a des muffins et du jus à volonté pour les participants. Je me prends donc un jus d'orange Minute Maid en cannette ainsi qu'un gros muffin avec des taches rouges dessus (qui semblent être des framboises). En prenant une bouchée, je suis grandement déçu car les taches rouges sont beaucoup moins bonnes qu'anticipé. Il s'agit plus de canneberges que de framboises. Première désillusion de la journée.

Quelques participants sont déjà arrivés et ont pris place dans la salle. Je m'asseois en avant de la salle dans le but d'être attentif et de ne pas voguer dans mes pensées toute la journée. Cependant, lorsque je vois le formateur et entend son timbre de voix, je décide de me déplacer d'une rangée vers l'arrière.

Une fois tout le monde arrivé, on se présente et je réalise avec bonheur que la plupart ne sont pas des employés de la fonction publique provinciale. Il y a tout de même deux employés de la fonction publique municipale (ville de Québec) dont une dame vraiment hideuse (avec un des pires rires guttural de fumeuse que j'aie jamais entendus ainsi qu'une dentition aussi répugnante que les pires dentiers utilisés pour la conception des "têtes à claques"). Cet échantillon unique me confirme ma théorie selon laquelle le fonctionnaire municipal typique se retrouve loin derrière le fonctionnaire provincial et le fédéral (qui sont déjà loin derrière l'être humain normal pour l'ensemble de leur oeuvre).

La journée de formation se déroule sans trop de heurts, bien que l'unique jeune femme présente (l'unique employée du gouvernement provincial mis à part moi-même) soit vraiment exaspérante avec ses interventions de parfaite "ginette connaissante". Vous savez, le genre de fille qui a un débit de 50 mots à la minute et qui s'exprime en disant des choses comme "Cet élément là n'est pas au coeur du problème, c'est plutôt une question de structure horizontale et blablablabla...". Bref, c'est exactement le genre de personne qui m'horripile et qui aurait besoin d'une bonne claque en arrière de la tête ou d'un croc-en-jambe bien placé pour revenir sur le plancher des vaches. Je me suis toutefois abstenu de pareilles interventions.

Comme les principes exposés n'étaient pas des plus accrocheurs, j'ai passé ma journée à penser à ma vie amoureuse, à des façons originales de faire de la pub pour mon blog (aller dans une salle de cours déserte à l'Université Laval et écrire www.levoyoudubayou.blogspot.com sur un tableau?) à mon retour d'impôt fédéral, aux chansons que j'allais chanter dans l'auto avec mes futurs passagers d'allo-stop et aux autres muffins qui avaient l'air encore meilleurs que celui que j'avais pris.

Je l'admets, je ne crois pas aux formations, ni à l'éducation supplémentaire dans un contexte d'employé gouvernemental qui détient un bac. Dans une job normale, c'est pas mal plus les compétences personnelles que les connaissances générales qui priment. Si quelqu'un sort d'une formation en se disant "Wow, ma vie vient de changer", tant qu'à moi, cette personne là ne savait pas travailler à la base.

Comme j'ai l'impression de ne pas avoir appris beaucoup de choses au cours de cette journée de formation (et il me reste 2 jours à faire encore!), je décide de voler 3 poches de thé vert pour mon amoureuse, Mélissa, qui aime bien ces petites gâteries. Si je suis aussi peu satisfait demain encore, j'en volerai au moins quatre autres.

Au retour, j'embarque dans un nouveau taxi encore une fois conduit par un quasi-retraité. L'homme est bien gentil, mais ses oreilles semblent au seuil de la putréfaction. Tout au long de la route, je me demande si ces dernières ne vont pas fondre en chemin.

Ma mère m'apprendra au cours du souper familial que ce pauvre homme souffrait peut-être d'une forme galopante de psoriasis. Je suis soulagé à l'idée que ce gentil vieillard ne soit pas tout à fait en voie de décomposition.

Mes contacts avec les chauffeurs de taxi furent donc l'élément le plus marquant de cette journée de formation gouvernementale qui s'est sans doute déroulée à grands frais. Et ça continue jeudi et vendredi...

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