"Cette semaine, j'étais en tabarnac. Mon toit de cabanon a sacré le camp
par un soir de grand vent. Quand c'est arrivé, la meilleure chose que
je pouvais faire, c'est de downloader la chanson "Chante la ta chanson"
et l'écouter le plus de fois possible. Ça fait que je l'ai gravée pis
c'est ce qu'on va écouter maintenant."
Mes deux passagers riaient
de bon coeur pendant que je racontais ce sombre récit mettant en
vedette un cabanon cheap. Et lorsque les premières notes de la chanson
ont commencé à se faire entendre, je me suis surpris à voir ma co-pilote
claquer des doigts et mon passager d'en arrière sourire en semblant
marquer la mesure de cet air égayant.
"Chante la ta chanson
la chanson de ton coeur, la chanson de ta vie
Chante la ta chanson
L'oiseau le fait, le vent le fait, l'enfant le fait aussi..."
Après avoir chanté tous les refrains de la chanson avec moi, ma co-pilote s'écria: "C'est Jean Lapointe qui chante ça!"
"Crime t'es bonne, c'est en plein ça!"(pour une floune de 19-20 ans, je trouvais effectivement qu'elle était bonne)
"Ben je suis allée au centre Jean Lapointe!" me répondit-elle.
J'appris,
au fil de l'heure qui suivit, que cette passagère trainait un lourd
passé derrière elle. En fait, la chanson la plus adéquate pour elle
aurait probablement été "Déliquance" des Vilains Pingouins. D'ailleurs,
lorsque je dépassai un gros camion en m'exclamant "C'est le fun dépasser
un gros camion!", elle me dit qu'elle avait déjà fait une fugue dans un
pareil engin et que ça avait été vraiment cool.
J'appris
également qu'elle n'avait pas touché à la drogue chimique depuis 3 mois,
mais qu'elle fumait quotidiennement son ou ses joints. Hugo, l'autre
passager, lui dit qu'il vendait du pot et lui proposa de faire appel à
son coloc pour s'approvisionner en drogue. Mon véhicule était devenu un
lieu de transaction.
Comme j'étais supposément un chauffeur
amusant avec mes répliques et mon choix musical, Cathou la droguée me
dit que c'était la première fois qu'elle embarquait avec quelqu'un
d'aussi cool. Les chauffeurs d'Allo-Stop sont souvent d'étranges
phénomènes qui sentent l'encens ou qui parlent de leur collection de
carte de hockey, me dit-elle. Je devenais chummy bien malgré moi avec
cette jeune femme qui prenait de plus en plus ses aises.
Parce
qu'après "Chante la ta chanson", elle me demanda si je connaissais
l'artiste Mika (?). Je répondis que non, ne connaissant vraiment pas
beaucoup la musique actuelle. Elle me proposa d'écouter son CD, sans
doute plus ou moins intéressée par la musique qui jouait sur mon CD
gravé. Et suite à cette offre, elle me demanda si je faisais des arrêts
sur le chemin de Rimouski. Je répondis que non, mais comme elle me fit
part qu'elle avait faim et qu'elle aimerait arrêter chez McDo à La
Pocatière pour s'acheter un McFlurry aux Oréos, je décidai d'être cool
et d'accepter. Après tout, cette jeune rebelle pourrait devenir
agressive en chemin si je ne collaborais pas.
Comme elle trainait
avec elle un petit poisson dans un sac d'eau, j'appris que son chum
était un type étrange qui passait beaucoup de temps dans les animaleries
à se magasiner des poissons voraces qui s'attaquaient et/ou se
mangeaient entre eux. Elle m'affirma qu'elle était au départ horrifiée
mais qu'elle avait pris goût à cette activité et trouvait maintenant le
tout fort amusant. Comme le poisson n'avait pas de nom, je proposai à
mes deux passagers de lui trouver un nom d'ici la fin du trajet. Après
un peu de cogitation, nous nous en remimes à la radio en choisissant le
premier prénom mentionné. Le hasard fit en sorte que Gaétan fut retenu.
À un moment donné, elle se tourna vers moi et me demanda: "Es-tu honnête?"
Embarrassé, je répondis "Euh, ben oui...?'"
Elle me demanda alors si c'était elle qui sentait le swing.
Me
sentant les aisselles, je dis "Ben je pense pas que ce soit en tout cas
(bien que je puai légèrement à cause de la chaleur qui régnait à
l'intérieur de la voiture)".
Et elle ajouta "Je suis sûre que c'est moi, je me sens..."
Je ne m'obstinai point. Après tout, elle avait le profil pour puer.
J'avais voulu être un peu trop amical avec mes deux passagers et c'était là que ça m'avait mené.
Je
les dompai à Rimouski, ne prenant pas la peine de prendre leurs numéros
tel qu'ils me l'avaient suggéré (pour planifier ensemble mes prochains
départs). Hugo me manquera, mais je crois que le reste de ma vie se
déroulera très bien sans la proximité de Cathou.
Comme son nom l'indique, Penetrator s'adresse d'abord et avant tout aux jeunes enfants.
samedi 21 avril 2007
jeudi 19 avril 2007
Mike Boy en amour
Comme je ne suis pas très inspiré par ma propre existence par les temps
qui courent, je vais vous mettre à jour sur la situation de Mike Boy.
Après tout, il y a un bon moment que je ne vous ai pas entretenu de cet
attachant personnage ayant réussi à séduire bon nombre de blogueuses
(Virge, Vanou, Pupuce, etc...), en épater certains (Célibataire Poche)
et en mener d'autres au seuil de l'hilarité générale (Gharl) au cours du
45Nord du 23 mars dernier.
Eh bien Mike Boy est en amour. Il a récemment découvert une jeune femme travaillant au 4ème étage duquel il est tombé éperduement amoureux, en ne sachant que son nom. Selon sa confession, à chaque fois qu'il vient me voir, il fait un détour par cet étage n'ayant absolument rien à voir avec ses fonctions ou avec les miennes, dans l'espérance de croiser l'élue de son coeur.
Malheureusement, Mike Boy n'est pas un fonceur. Lorsqu'une fille l'intéresse vraiment, il devient angoissé et craint de faire piètre figure. Il s'inspire alors quelque peu du célibataire poche dans sa démarche, en fantasmant en secret (branlette) sur certaines belles filles, en ne mettant toutefois jamais ses plans à exécution. Bref, lorsque vient le temps d'agir, notre héros préfère s'abstenir, ou prendre la fuite tel un petit animal effrayé par un gros camion.
-"Qu'est-ce que je devrais faire Pat? Est-ce que je devrais lui dire que je l'aime?"
-"Peut-être pas que tu l'aimes, mais invite là à dîner avec toi à la cafétéria!"
-"Tu devrais venir avec moi. On pourrait aller manger dans la petite salle où elle mange tous les midis!"
-"Ok, mais je suis sûr que tu feras pas de "move", même si elle est assise à la table à côté de nous !"
-"Oui c'est sûr, mais au moins elle va me voir de plus en plus avec le temps et ça va aider..."
Le problème est que Michel espère que le hasard fera les choses à sa place. Comme si la vie était sans fin et qu'on avait tout le temps du monde devant nous. Et c'est ainsi que Mike va se promener au 4ème étage tous les jours. Ne voulant pas harceler la dame de ses rêves, il se promène dans tous les corridors de l'étage, sans jamais passer devant le bureau de la demoiselle. Son objectif est simple: il erre sans but, dans l'espérance que son chemin croisera celui de son hypothétique dulcinée se rendant aux toilettes pour faire pipi. Malheureusement, en ne dosant pas ses visites à cet étage, Mike Boy pourra possiblement troubler certaines collègues de l'élue de son coeur et acquérir l'indésirable réputation du gars inquiétant qui tourne en rond sans raisons sur l'étage.
Que conseilleriez-vous à Mike Boy pour en arriver à ses fins sans avoir l'air d'un schizophrène?
Eh bien Mike Boy est en amour. Il a récemment découvert une jeune femme travaillant au 4ème étage duquel il est tombé éperduement amoureux, en ne sachant que son nom. Selon sa confession, à chaque fois qu'il vient me voir, il fait un détour par cet étage n'ayant absolument rien à voir avec ses fonctions ou avec les miennes, dans l'espérance de croiser l'élue de son coeur.
Malheureusement, Mike Boy n'est pas un fonceur. Lorsqu'une fille l'intéresse vraiment, il devient angoissé et craint de faire piètre figure. Il s'inspire alors quelque peu du célibataire poche dans sa démarche, en fantasmant en secret (branlette) sur certaines belles filles, en ne mettant toutefois jamais ses plans à exécution. Bref, lorsque vient le temps d'agir, notre héros préfère s'abstenir, ou prendre la fuite tel un petit animal effrayé par un gros camion.
-"Qu'est-ce que je devrais faire Pat? Est-ce que je devrais lui dire que je l'aime?"
-"Peut-être pas que tu l'aimes, mais invite là à dîner avec toi à la cafétéria!"
-"Tu devrais venir avec moi. On pourrait aller manger dans la petite salle où elle mange tous les midis!"
-"Ok, mais je suis sûr que tu feras pas de "move", même si elle est assise à la table à côté de nous !"
-"Oui c'est sûr, mais au moins elle va me voir de plus en plus avec le temps et ça va aider..."
Le problème est que Michel espère que le hasard fera les choses à sa place. Comme si la vie était sans fin et qu'on avait tout le temps du monde devant nous. Et c'est ainsi que Mike va se promener au 4ème étage tous les jours. Ne voulant pas harceler la dame de ses rêves, il se promène dans tous les corridors de l'étage, sans jamais passer devant le bureau de la demoiselle. Son objectif est simple: il erre sans but, dans l'espérance que son chemin croisera celui de son hypothétique dulcinée se rendant aux toilettes pour faire pipi. Malheureusement, en ne dosant pas ses visites à cet étage, Mike Boy pourra possiblement troubler certaines collègues de l'élue de son coeur et acquérir l'indésirable réputation du gars inquiétant qui tourne en rond sans raisons sur l'étage.
Que conseilleriez-vous à Mike Boy pour en arriver à ses fins sans avoir l'air d'un schizophrène?
jeudi 12 avril 2007
Faussons les sondages
Lorsqu'on m'appelle pour un sondage, soit que je réponds que mes parents
ne sont pas là (effectivement, ils sont pas vraiment là puisque
j'habite seul depuis 2 ans), soit que j'embarque dans un personnage et
décide de fausser le dit sondage avec des réponses incongrues.
Justement, ce soir, on m'appelait pour un sondage sur mes habitudes de consommation. Comme j'étais en train d'étudier pour mon examen de demain (relatif à ma formation de 3 jours dont j'ai parlé hier), un petit break s'imposait. J'ai donc accepté de répondre.
L'interviewer y va alors d'une série de questions plates. Dans le genre "Mangez-vous des céréales au moins une fois par mois?" ou "Si vous vous cherchez un logement, dans quelle source d'information irez-vous chercher votre information?". Avec des trucs du genre, j'avais pas vraiment l'occasion d'exercer ma fantaisie...
Par contre, rendu aux questions personnelles, je peux me laisser aller un peu plus.
À la question "Êtes-vous propriétaire ou locataire?" j'ai répondu propriétaire.
À la question "Combien de personnes résident actuellement dans votre foyer?" j'ai répondu 5 personnes.
À la question "Quel âge ont les membres de votre foyer qui sont âgés de 17 ans et moins?" j'ai répondu 1, 2 et 5 ans.
À la question "Êtes-vous le principal soutien financier de votre famille?" j'ai répondu Non.
À la question "Quel est votre revenu familial?" j'ai répondu entre 15 000 et 20 000$.
Bref, ce soir, je feelais comme un B.S. de 27 ans avec une belle grosse trallée de rejetons et une épouse caissière chez Valentine qui fait vivre la maisonnée. Et malgré tout ça, j'étais propriétaire d'une maison.
Faites-en autant. C'est ainsi que plus jamais les sondages publiés ne seront le reflet de la réalité.
Justement, ce soir, on m'appelait pour un sondage sur mes habitudes de consommation. Comme j'étais en train d'étudier pour mon examen de demain (relatif à ma formation de 3 jours dont j'ai parlé hier), un petit break s'imposait. J'ai donc accepté de répondre.
L'interviewer y va alors d'une série de questions plates. Dans le genre "Mangez-vous des céréales au moins une fois par mois?" ou "Si vous vous cherchez un logement, dans quelle source d'information irez-vous chercher votre information?". Avec des trucs du genre, j'avais pas vraiment l'occasion d'exercer ma fantaisie...
Par contre, rendu aux questions personnelles, je peux me laisser aller un peu plus.
À la question "Êtes-vous propriétaire ou locataire?" j'ai répondu propriétaire.
À la question "Combien de personnes résident actuellement dans votre foyer?" j'ai répondu 5 personnes.
À la question "Quel âge ont les membres de votre foyer qui sont âgés de 17 ans et moins?" j'ai répondu 1, 2 et 5 ans.
À la question "Êtes-vous le principal soutien financier de votre famille?" j'ai répondu Non.
À la question "Quel est votre revenu familial?" j'ai répondu entre 15 000 et 20 000$.
Bref, ce soir, je feelais comme un B.S. de 27 ans avec une belle grosse trallée de rejetons et une épouse caissière chez Valentine qui fait vivre la maisonnée. Et malgré tout ça, j'étais propriétaire d'une maison.
Faites-en autant. C'est ainsi que plus jamais les sondages publiés ne seront le reflet de la réalité.
mercredi 11 avril 2007
Jour de formation
Aujourd'hui, ce n'était pas une journée ordinaire. Tout d'abord, parce qu'on me qualifiait de pire blogueur de l'insipidosphère québécoise sur un blog et de charmant garçon sur un autre. Ensuite, parce que je recevais une autre de ces fameuses formations gouvernementales...
Mon patron m'avait chaudement recommandé de suivre une formation de 3 jours sur certaines notions essentielles à mon travail. Malgré ma désillusion himalayenne par rapport aux formations gouvernementales, j'ai accepté l'offre avec le sourire, en me disant que ça allait au moins rompre la routine.
À 8h15 ce matin, je prenais donc un taxi en direction de la Grande Allée. En chemin, je jase un peu avec le chauffeur, un sympathique quinquagénaire (ou peut-être même sexagénaire?). Il me fait part de ses expériences dans la conduite de fonctionnaires. J'apprends que plusieurs fourrent allègrement le système en prenant des coupons de taxi gouvernementaux pour aller se faire couper les cheveux la fin de semaine. Je lui dis que ces crosseurs me dégoûtent autant que lui. Avant de m'enflammer sur ce sujet et de descendre au grand complet la communauté fonctionnaire, je me dis que j'ai peut-être affaire à un espion (sympathisan de quelque gestionnaire) et je décide de me retenir dans mon déversement de fiel naissant.
J'arrive aux lieux de formation qui sont situés tout près de l'Hôtel Concorde. En pénétrant dans le local, j'apprends avec joie qu'il y a des muffins et du jus à volonté pour les participants. Je me prends donc un jus d'orange Minute Maid en cannette ainsi qu'un gros muffin avec des taches rouges dessus (qui semblent être des framboises). En prenant une bouchée, je suis grandement déçu car les taches rouges sont beaucoup moins bonnes qu'anticipé. Il s'agit plus de canneberges que de framboises. Première désillusion de la journée.
Quelques participants sont déjà arrivés et ont pris place dans la salle. Je m'asseois en avant de la salle dans le but d'être attentif et de ne pas voguer dans mes pensées toute la journée. Cependant, lorsque je vois le formateur et entend son timbre de voix, je décide de me déplacer d'une rangée vers l'arrière.
Une fois tout le monde arrivé, on se présente et je réalise avec bonheur que la plupart ne sont pas des employés de la fonction publique provinciale. Il y a tout de même deux employés de la fonction publique municipale (ville de Québec) dont une dame vraiment hideuse (avec un des pires rires guttural de fumeuse que j'aie jamais entendus ainsi qu'une dentition aussi répugnante que les pires dentiers utilisés pour la conception des "têtes à claques"). Cet échantillon unique me confirme ma théorie selon laquelle le fonctionnaire municipal typique se retrouve loin derrière le fonctionnaire provincial et le fédéral (qui sont déjà loin derrière l'être humain normal pour l'ensemble de leur oeuvre).
La journée de formation se déroule sans trop de heurts, bien que l'unique jeune femme présente (l'unique employée du gouvernement provincial mis à part moi-même) soit vraiment exaspérante avec ses interventions de parfaite "ginette connaissante". Vous savez, le genre de fille qui a un débit de 50 mots à la minute et qui s'exprime en disant des choses comme "Cet élément là n'est pas au coeur du problème, c'est plutôt une question de structure horizontale et blablablabla...". Bref, c'est exactement le genre de personne qui m'horripile et qui aurait besoin d'une bonne claque en arrière de la tête ou d'un croc-en-jambe bien placé pour revenir sur le plancher des vaches. Je me suis toutefois abstenu de pareilles interventions.
Comme les principes exposés n'étaient pas des plus accrocheurs, j'ai passé ma journée à penser à ma vie amoureuse, à des façons originales de faire de la pub pour mon blog (aller dans une salle de cours déserte à l'Université Laval et écrire www.levoyoudubayou.blogspot.com sur un tableau?) à mon retour d'impôt fédéral, aux chansons que j'allais chanter dans l'auto avec mes futurs passagers d'allo-stop et aux autres muffins qui avaient l'air encore meilleurs que celui que j'avais pris.
Je l'admets, je ne crois pas aux formations, ni à l'éducation supplémentaire dans un contexte d'employé gouvernemental qui détient un bac. Dans une job normale, c'est pas mal plus les compétences personnelles que les connaissances générales qui priment. Si quelqu'un sort d'une formation en se disant "Wow, ma vie vient de changer", tant qu'à moi, cette personne là ne savait pas travailler à la base.
Comme j'ai l'impression de ne pas avoir appris beaucoup de choses au cours de cette journée de formation (et il me reste 2 jours à faire encore!), je décide de voler 3 poches de thé vert pour mon amoureuse, Mélissa, qui aime bien ces petites gâteries. Si je suis aussi peu satisfait demain encore, j'en volerai au moins quatre autres.
Au retour, j'embarque dans un nouveau taxi encore une fois conduit par un quasi-retraité. L'homme est bien gentil, mais ses oreilles semblent au seuil de la putréfaction. Tout au long de la route, je me demande si ces dernières ne vont pas fondre en chemin.
Ma mère m'apprendra au cours du souper familial que ce pauvre homme souffrait peut-être d'une forme galopante de psoriasis. Je suis soulagé à l'idée que ce gentil vieillard ne soit pas tout à fait en voie de décomposition.
Mes contacts avec les chauffeurs de taxi furent donc l'élément le plus marquant de cette journée de formation gouvernementale qui s'est sans doute déroulée à grands frais. Et ça continue jeudi et vendredi...
Mon patron m'avait chaudement recommandé de suivre une formation de 3 jours sur certaines notions essentielles à mon travail. Malgré ma désillusion himalayenne par rapport aux formations gouvernementales, j'ai accepté l'offre avec le sourire, en me disant que ça allait au moins rompre la routine.
À 8h15 ce matin, je prenais donc un taxi en direction de la Grande Allée. En chemin, je jase un peu avec le chauffeur, un sympathique quinquagénaire (ou peut-être même sexagénaire?). Il me fait part de ses expériences dans la conduite de fonctionnaires. J'apprends que plusieurs fourrent allègrement le système en prenant des coupons de taxi gouvernementaux pour aller se faire couper les cheveux la fin de semaine. Je lui dis que ces crosseurs me dégoûtent autant que lui. Avant de m'enflammer sur ce sujet et de descendre au grand complet la communauté fonctionnaire, je me dis que j'ai peut-être affaire à un espion (sympathisan de quelque gestionnaire) et je décide de me retenir dans mon déversement de fiel naissant.
J'arrive aux lieux de formation qui sont situés tout près de l'Hôtel Concorde. En pénétrant dans le local, j'apprends avec joie qu'il y a des muffins et du jus à volonté pour les participants. Je me prends donc un jus d'orange Minute Maid en cannette ainsi qu'un gros muffin avec des taches rouges dessus (qui semblent être des framboises). En prenant une bouchée, je suis grandement déçu car les taches rouges sont beaucoup moins bonnes qu'anticipé. Il s'agit plus de canneberges que de framboises. Première désillusion de la journée.
Quelques participants sont déjà arrivés et ont pris place dans la salle. Je m'asseois en avant de la salle dans le but d'être attentif et de ne pas voguer dans mes pensées toute la journée. Cependant, lorsque je vois le formateur et entend son timbre de voix, je décide de me déplacer d'une rangée vers l'arrière.
Une fois tout le monde arrivé, on se présente et je réalise avec bonheur que la plupart ne sont pas des employés de la fonction publique provinciale. Il y a tout de même deux employés de la fonction publique municipale (ville de Québec) dont une dame vraiment hideuse (avec un des pires rires guttural de fumeuse que j'aie jamais entendus ainsi qu'une dentition aussi répugnante que les pires dentiers utilisés pour la conception des "têtes à claques"). Cet échantillon unique me confirme ma théorie selon laquelle le fonctionnaire municipal typique se retrouve loin derrière le fonctionnaire provincial et le fédéral (qui sont déjà loin derrière l'être humain normal pour l'ensemble de leur oeuvre).
La journée de formation se déroule sans trop de heurts, bien que l'unique jeune femme présente (l'unique employée du gouvernement provincial mis à part moi-même) soit vraiment exaspérante avec ses interventions de parfaite "ginette connaissante". Vous savez, le genre de fille qui a un débit de 50 mots à la minute et qui s'exprime en disant des choses comme "Cet élément là n'est pas au coeur du problème, c'est plutôt une question de structure horizontale et blablablabla...". Bref, c'est exactement le genre de personne qui m'horripile et qui aurait besoin d'une bonne claque en arrière de la tête ou d'un croc-en-jambe bien placé pour revenir sur le plancher des vaches. Je me suis toutefois abstenu de pareilles interventions.
Comme les principes exposés n'étaient pas des plus accrocheurs, j'ai passé ma journée à penser à ma vie amoureuse, à des façons originales de faire de la pub pour mon blog (aller dans une salle de cours déserte à l'Université Laval et écrire www.levoyoudubayou.blogspot.com sur un tableau?) à mon retour d'impôt fédéral, aux chansons que j'allais chanter dans l'auto avec mes futurs passagers d'allo-stop et aux autres muffins qui avaient l'air encore meilleurs que celui que j'avais pris.
Je l'admets, je ne crois pas aux formations, ni à l'éducation supplémentaire dans un contexte d'employé gouvernemental qui détient un bac. Dans une job normale, c'est pas mal plus les compétences personnelles que les connaissances générales qui priment. Si quelqu'un sort d'une formation en se disant "Wow, ma vie vient de changer", tant qu'à moi, cette personne là ne savait pas travailler à la base.
Comme j'ai l'impression de ne pas avoir appris beaucoup de choses au cours de cette journée de formation (et il me reste 2 jours à faire encore!), je décide de voler 3 poches de thé vert pour mon amoureuse, Mélissa, qui aime bien ces petites gâteries. Si je suis aussi peu satisfait demain encore, j'en volerai au moins quatre autres.
Au retour, j'embarque dans un nouveau taxi encore une fois conduit par un quasi-retraité. L'homme est bien gentil, mais ses oreilles semblent au seuil de la putréfaction. Tout au long de la route, je me demande si ces dernières ne vont pas fondre en chemin.
Ma mère m'apprendra au cours du souper familial que ce pauvre homme souffrait peut-être d'une forme galopante de psoriasis. Je suis soulagé à l'idée que ce gentil vieillard ne soit pas tout à fait en voie de décomposition.
Mes contacts avec les chauffeurs de taxi furent donc l'élément le plus marquant de cette journée de formation gouvernementale qui s'est sans doute déroulée à grands frais. Et ça continue jeudi et vendredi...
mardi 3 avril 2007
Marcel Leboeuf, mon rayon de soleil
Quand on n'est pas très inspiré et que la grisaille des premiers jours d'avril nous déprime quelque peu, qu'est-ce qu'on fait?
On écrit à une star québécoise pour passer le temps!
Comme j'ai toujours un peu méprisé Marcel Leboeuf et que son nom est pour moi synonyme de médiocrité, le choix de lui écrire s'est imposé de lui-même. Vous vous rappelerez possiblement certains de ses rôles (tous moins convaincants les uns que les autres) comme le pathétique concierge dans Chop Suey...
J'ai donc décidé de lui écrire un petit mot. Parions que ça lui fera bien plaisir.
De : Patrick (pb1979@hotmail.com)
Envoyé : 3 avril 2007 20:16:20
À : info@marcel.ca
Objet : Commentaires d'un fan parmi tant d'autres
Bonjour Marcel,
Je suis un jeune homme de près de 28 ans, habitant Lévis.
Je travaille pour la fonction publique provinciale depuis tout près de 5 ans. Je me dois d'avouer qu'il m'arrive souvent de constater avec effroi que ma vie y a perdu toute sa saveur. Au fil du temps, je me suis senti ternir de plus en plus, pour finalement avoir l'impression d'avoir pris la teinte de mes paravents.
Et que dire de mes collègues... Une horde de baby-boomers, laids, encroûtés et ankylosés par une vie à se tourner les pouces en ayant l'impression d'être utiles pour la société. Chaque jour qui passe me fait constater que la motivation n'est définitivement pas le dénominateur commun à la fonction publique. En fait, l'espérance de la retraite est l'unique motivation chez la plupart de ces fonctionnaires condamnés à une mort précoce suite à une inutile carrière passée à respirer de la crasse provenant des paravents les entourant.
Tu sais Marcel, quand je pense à toi, je me sens à des années lumières de la fonction publique. La fougue de tes rôles, comme celle du sympathique concierge dans Chop Suey, ou encore celle de l'autoritaire Directeur d'école de Virginie me permettent d'échapper quelques instants à la morosité du quotidien. C'est un de mes rares échappatoires quand je me sens écrasé par la lourdeur de mon quotidien.
La question que je me pose est la suivante: T'arrive t-il de présenter ta conférence sur la motivation à des groupes de fonctionnaires?
Je crois que cette formation "La passion selon Marcel" serait grandement bénéfique pour bon nombre de fonctionnaires. Surtout quand on sait que l'immense majorité, sinon la totalité de ces fonctionnaires cheminent vers le travail d'un pas pesant, tous les matins.
Merci de ton attention et continue d'être un porteur d'espoir.
On écrit à une star québécoise pour passer le temps!
Comme j'ai toujours un peu méprisé Marcel Leboeuf et que son nom est pour moi synonyme de médiocrité, le choix de lui écrire s'est imposé de lui-même. Vous vous rappelerez possiblement certains de ses rôles (tous moins convaincants les uns que les autres) comme le pathétique concierge dans Chop Suey...
J'ai donc décidé de lui écrire un petit mot. Parions que ça lui fera bien plaisir.
De : Patrick (pb1979@hotmail.com)
Envoyé : 3 avril 2007 20:16:20
À : info@marcel.ca
Objet : Commentaires d'un fan parmi tant d'autres
Bonjour Marcel,
Je suis un jeune homme de près de 28 ans, habitant Lévis.
Je travaille pour la fonction publique provinciale depuis tout près de 5 ans. Je me dois d'avouer qu'il m'arrive souvent de constater avec effroi que ma vie y a perdu toute sa saveur. Au fil du temps, je me suis senti ternir de plus en plus, pour finalement avoir l'impression d'avoir pris la teinte de mes paravents.
Et que dire de mes collègues... Une horde de baby-boomers, laids, encroûtés et ankylosés par une vie à se tourner les pouces en ayant l'impression d'être utiles pour la société. Chaque jour qui passe me fait constater que la motivation n'est définitivement pas le dénominateur commun à la fonction publique. En fait, l'espérance de la retraite est l'unique motivation chez la plupart de ces fonctionnaires condamnés à une mort précoce suite à une inutile carrière passée à respirer de la crasse provenant des paravents les entourant.
Tu sais Marcel, quand je pense à toi, je me sens à des années lumières de la fonction publique. La fougue de tes rôles, comme celle du sympathique concierge dans Chop Suey, ou encore celle de l'autoritaire Directeur d'école de Virginie me permettent d'échapper quelques instants à la morosité du quotidien. C'est un de mes rares échappatoires quand je me sens écrasé par la lourdeur de mon quotidien.
La question que je me pose est la suivante: T'arrive t-il de présenter ta conférence sur la motivation à des groupes de fonctionnaires?
Je crois que cette formation "La passion selon Marcel" serait grandement bénéfique pour bon nombre de fonctionnaires. Surtout quand on sait que l'immense majorité, sinon la totalité de ces fonctionnaires cheminent vers le travail d'un pas pesant, tous les matins.
Merci de ton attention et continue d'être un porteur d'espoir.
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