vendredi 26 janvier 2007

Conversations de 5 à 7


Malgré mes maux de gorge et de tête me faisant craindre une méningite (enfin la mort!), je me suis rendu au 5 à 7 du forum des jeunes de la fonction publique, qui avait lieu au Mundial de Ste-Foy, hier soir. J'étais dans un assez piètre état, mais ça me faisait un grand bien de boire de la bière socialement. Ça faisait longtemps que je n'étais pas sorti et mon dernier 5 à 7 de bureau devait remonter au mois d'octobre dernier. J'en avais donc besoin.
Ce qui m'a un peu remonté le moral, ça a été de voir un gars en particulier. Je savais qu'il avait un petit gars de 3-4 ans. Je lui ai donc demandé s'il s'était reproduit à nouveau. Il m'annonça que tout seul, ça allait mal. Oups, t'es plus avec ta blonde toi? Non, ça fait 3 mois...
Comme j'avais noté que le garçon en question avait pris pas mal de poids pendant la période où j'avais changé de ministère, cette révélation de célibat récent fut pour moi comme un baûme sur les plaies de mon âme. Dans une illumination soudaine, je me suis dit que ça pourrait être pire: je pourrais être gras et monoparental, ce qui est une combinaison peu enviable, vous en conviendrez.
Mon corps était souffrant, mais mon âme était légère. Et lorsqu'on est dans un état mental adéquat et qu'on a la chance de jaser avec des gens capables d'en prendre, ça donne parfois lieu à d'intéressantes discussions. Voici quelques uns des moments forts de la soirée.

Discussion entre le garçon gras et monoparental et moi-même (note du rédacteur: le gars en question est du type assez baveux, qui manque parfois de fini dans ses interventions, donc il n'y avait pas de pitié à avoir):

-Hey man, t'as pris du poids en sacrament pendant le temps (10 mois) que j'ai été parti du bureau!
-Je sais ben! J'ai pris 25 livres...
-C'est l'enfer, on dirait que t'as explosé!
-Ben oui, quesse tu veux! J'étais à 175 pis là je suis monté à 200, je vais redescendre à un moment donné, ça monte, ça descend, c'est pas mal variable...
-Tu devrais faire des push-ups man...

Discussion entre une amie d'Amélie (mon amie) rencontrée pour la première fois ce soir là et moi-même:

-Moi je viens de Lévis
-Ah ouin, moi j'allais au collège de Lévis...
-Ah ben, peut-être que tu me connais, parce que j'étais présidente de la poly en secondaire 5.
-J'm'en crisse! Moi je faisais sauter des bombes puantes en secondaire 5... J'ai même fait partir l'alarme avec mes bombes puantes pis j'ai brûlé le plancher d'un terrain de squash.

REGARD DÉCOURAGÉ DE MON INTERLOCUTRICE

Plus tard...
-Ma chanson préférée de REM c'est "The Sidewinder sleeps tonight", sur l'album "Automatic for the people".
-Oui!! C'est bon ça!
-Fuck off, pourquoi tu t'es reproduit avec un autre gars? (la fille a 28 ans et a 3 flots, ce qui m'a grandement déstabilisé)
-Ben parce que j'ai trouvé un gentil garçon...
-Ouin, bonne réponse... C'est lequel ton préféré ici autour de la table? (son chum n'était bien entendu pas présent)
-Moi j'aime les rachitiques (inside: une de ses amies m'a qualifié de rachitique, il y a un an et demi)
-Donc je suis ton préféré?
-Oui!

AVALANCHE DE SACRES
DANS MA TÊTE EN ME DISANT QUE JE SUIS ARRIVÉ 10 ANS TROP TARD

En fin de soirée, notre monoparental avec un récent surplus de poids tente de donner un second souffle à la discussion que nous entretenons avec les deux filles restantes. Il faut ajouter que j'ai noté un certain refroidissement des ardeurs de nos deux compagnes après que j'aie mentionné à plusieurs reprises que je trouvais qu'un gars présent au 5 à 7 avait l'air d'avoir manqué d'oxygène à la naissance et qu'il était juste un peu mieux que CHOCO dans le film "Goonies" (le gros mutant dégueulasse qui aime le chocolat). Que voulez-vous, ce garçon me fait hyperventiler car il semble pogner avec les belles filles. L'affaire, c'est que le dit gars a la face parfaite du gars pas trop brillant qui rentre dans un mur sans trop s'en rendre compte, se pète le front en sang, mais continue d'avancer avec un sourire béat dans la face.

Donc, il y avait un petit froid causé par mes interventions un peu trop colorées. Notre monoparent opte pour un sujet plus politiquement correct et demande aux deux filles: "Qu'est-ce que vous aimez vous autres?". À la mention de cette question, je ne peux faire autrement que m'esclaffer en disant que c'est une méchante bonne question générale qui ne risque pas de froisser qui que ce soit... Je m'en inspire un peu plus tard pour développer une nouvelle discussion avec une des deux filles qui était maintenant un peu moins exaspérée par mon attitude:

-Toi, qu'est-ce que t'aime pas?
-Le froid.
-Ok, mais t'aimes pas avoir froid où?
-Ben quand je vais dehors. J'aime pas la sensation du froid, blablabla...
explications supplémentaires sur son malaise relatif au froid... je décide d'enchainer sur quelque chose que moi je n'aime pas
-Ah bon, moi j'aime pas les vers de terre
-Ben moi c'est les araignées que j'aime pas!
-Aimerais-tu mieux manger une araignée ou un ver de terre?
-Un ver de terre!! Une araignée c'est ben trop dégueulasse, ça te rentre dans la tête pis ça pond plein d'oeufs, etc etc etc...
-Voyons donc toi! L'araignée, tu la croques, pis c'est fini. Le ver de terre lui, tu le croques pis y continue à grouiller. Tu le croques encore, pis les différents morceaux continuent tous de grouiller. C'est dégueulasse en criss, pis après ça, ça te glisse tout le long de la gorge... Je comprends rien à ton raisonnement!
Ce ne sont que quelques insignifiances. Mais ça peut démontrer l'éventail des discussions qu'on peut vivre à mes côtés dans un bar, si je suis stimulé et inspiré. J'imagine que plusieurs d'entre vous souhaiterez ne jamais me voir stimulé et inspiré...

dimanche 21 janvier 2007

Je suis un esti de fish?

La semaine dernière, je recevais un email au bureau d'une ancienne chef d'équipe. Ça m'a grandement surpris, parce que je n'étais pas vraiment en excellents termes avec cette personne. Mettons que lors de nos derniers contacts professionnels, il m'arrivait assez régulièrement de lui jeter des regards méprisants...
Donc le email de la semaine dernière ressemblait à ça:
"Salut, j'ai une belle opportunité pour toi. Peux-tu me laisser ton numéro à la maison pour que je t'appelle et que je t'en parle?"

Ce soir, en revenant de mon cours de danse, j'avais un message de sa part sur ma boite vocale. Je l'ai donc rappelée.

Et là, je me suis fait dire que le gouvernement ne répondait plus à toutes ses attentes. Qu'elle avait fini d'attendre après la fonction publique et qu'elle s'était prise en main. Elle me dit qu'il y a une belle opportunité pour un jeune comme moi et qu'elle aurait aimé se faire offrir ça à mon âge. Mais tabarnac, elle restait évasive à fond à propos du sujet. À un moment donné, je lui demande c'est quoi la job? C'est du service conseil ou quoi? Et elle me dit que tout ce qu'elle peut me mentionner c'est que ça a rapport avec Internet et qu'il y a beaucoup d'argent à faire avec ça. Y'a un gars qui est dans son "équipe" qui fait 300 000$ par année. J'apprends qu'il y a une genre de conférence mardi soir en Beauce où je pourrais en apprendre plus. Ou encore, elle pourrait venir me voir chez nous et m'en parler... Jusque là, ça fait "secte" pas mal, mais ça demeure mystérieux et légèrement intéressant. Cependant, lorsqu'elle me parle d'investissement minimal, ça commence à sonner pas mal bizarre. Je lui dis que je vais penser à ça et que je vais la rappeler, car j'ai une game de hockey cosom mardi soir et les gars ont besoin de moi.

Je pense donc que c'est une ostie de patente pyramidale de merde, ou encore une secte monétaire du genre église de scientologie. Quand t'appelles quelqu'un pis que tu restes évasif à fond, c'est jamais bon signe. En plus, quand y'a des rassemblements à l'extérieur et qu'une mention "d'investissement très mineurs" est faite, je pense qu'on peut s'attendre à une crosse magistrale. En plus, son email, y'était même pas personnalisé avec mon nom. J'en déduis donc qu'elle a fait un copier-coller de ce court texte à plusieurs personnes sans se donner la peine d'ajouter le prénom du destinataire après le "Salut".

Je vais peut-être creuser d'avantage et aller voir la présentation, mais je m'attends vraiment à une attrape pour demeurés. Pourquoi on m'a fait cette offre là? J'ai tu l'air aussi innocent que ça??

samedi 20 janvier 2007

Assumer son célibat

En prenant la résolution d'assumer mon célibat, j'ai slaqué pas mal le temps passé sur l'ordinateur. Quand on sait que rien de bon ne sera tiré des soirées, aussi nombreuses soient-elles, passées devant l'ordinateur, qu'est-ce qu'on fait? 
 
On se rabat sur la télévision.
 
Malheureusement, la télévision est encore pire que l'ordinateur pour se rendre compte à quel point la vie est vide de sens: sur l'ordinateur, on jase avec plein de gens. La plupart n'ont pas grand chose à dire et on a bien souvent l'impression de perdre son temps. Mais au moins, on interagit avec des gens (aussi analphabètes soient-ils).
 
Devant la télévision, on réalise qu'on est bel et bien seuls. Et en plus d'être seuls, on se rend compte qu'on est en train de s'abrutir solidement devant une émission complètement idiote. J'ai écouté pour la première fois mon premier épisode de Virginie au complet dans les deux dernières semaines. Je me suis surpris à trouver ça pas si pire. J'étais même pratiquement horrifié à l'idée que ce soit la dernière saison alors que je me trouvais au seuil d'un vif intérêt pour cette série. Peut-être que le fait d'essayer d'établir le contact avec plein de gens vides de substance m'a fait prendre conscience qu'il y avait un peu de matière dans un téléroman de Fabienne Larouche.
 
Outre la télévision, les stimulations se font rares. Au niveau des stimulations hormonales en tout cas, c'est le calme plat.
 
Au boulot, y'a pas grand monde qui me stimule. Oui y'a quelques belles filles, mais aucune avec qui je n'aie le goût d'établir le contact.
 
La Russe dont j'ai parlé il y a près de 2 mois est presque aussi froide que la Sibérie. Hormis les petits sourires discrets qu'elle me fait lorsque je la salue, je ne pressens aucune ouverture. Elle doit être matchée, pas intéressée, introvertie ou encore lesbienne. J'ai donc, à regret, décidé de mettre fin à mes stratégies juvéniles qui consistaient à faire chauffer mon lunch 2 minutes de plus que requis pour lui laisser le temps de se présenter aux micro-ondes et ainsi, possiblement, échanger au sujet de la chute du communisme.
 
La très belle fille de la semaine dernière, qui m'avait manifesté un intérêt d'amitié, n'a pas donné suite à ma réponse. Cette offre amicale n'était donc qu'une parole en l'air. Mais c'est le même style de réplique que j'ai moi aussi servi à quelques filles auparavant. Je ne vois pas en quoi le fait d'avoir le rôle de l'arroseur arrosé me donnerait le droit d'être amer et aigri. Je n'ai le droit que d'être un peu déçu...
 
Parfois, le téléphone sonne en soirée. Je me dis que ça doit être ma mère qui veut jaser un peu. C'est effectivement elle à coup sûr. Plus rarement, le téléphone sonne une deuxième fois. Je suis alors tout excité. Je me dis qu'une irrésistible fille sortie de nulle part m'appelle pour me dire que je suis l'homme de sa vie et qu'elle n'en peut plus d'attendre dans l'ombre. Ces fois là, mes belles illusions s'effondrent lorsque j'entends le timbre de voix quinquagénaire au bout du fil. Car c'est encore bien souvent ma mère qui me rappelle pour je ne sais trop quel oubli lors du premier coup de téléphone. 
 
Et c'est ainsi que se déroulent les soirées du célibataire qui s'assume et qui attend que le Bon Dieu fasse toute la job à sa place

mercredi 17 janvier 2007

Calculs pour occuper son temps

Il est de notoriété publique que le mois de janvier est plate et long. On reste cloîtrés chez soi, y fait frette, y'a plus de bons films féériques - nous faisant croire que la vie est remplie de magie - et la pression des fêtes est disparue, nous faisant cheminer vers un état quasi-dépressionaire. Bref, les jours, et surtout les soirs, sont longs. C'est dans ces périodes là qu'on se dit: "Coudonc, c'est ben long la vie... Ça finit tu bientôt??"
Donc, cette semaine, lors d'un souper chez mes parents, je me suis enquéri de l'âge auquel mes quatre grand-parents étaient décédés. 
 
La moyenne donnait environ 80 ans, ce qui est pas mal la moyenne pour un Canadien de bonne famille.
Bon ok, alors il me reste un peu plus de 52 ans à vivre selon les statistiques actuelles. Donc, encore 30 ans de carrière au gouvernement, puis 22 ans de retraite (à moins que la retraite ne soit accessible qu'après 40 ans de carrière dans le futur). 22 ans à jouer au FreeCell sur mon ordinateur! À aller jaser avec le petit commis du dépanneur et à m'acheter des gratteux. À manger des peppermints sur ma chaise berçante en écoutant la poule aux oeufs d'or 10ème génération et en vivant avec l'espérance d'aller confronter le petit-fils de Guy Mongrain en direct à la télévision.
 
Le futur m'excite.
 
Avez-vous déjà fait cet exercice, et si oui, capotez vous à l'idée de savoir que vous avez atteint un pourcentage significatif de votre espérance de vie ou que vous allez vivre jusqu'à un âge si avancé que l'incontinence et la sénilité feront partie intégrante de votre quotidien?

mardi 9 janvier 2007

À toutes les filles du réseau contact

J'aurai longtemps songé à écrire ce texte. Jamais de façon aussi précise et aussi directe que ce sera le cas aujourd'hui. Mais je sens qu'il le faut, cette fois. Je suis rendu là et que je dois mettre les choses au clair, quitte à écrire le texte le plus perturbant que vous ne lirez en ce 9 janvier 2007.
 
Depuis deux ans et quelques mois, j'ai rencontré des centaines de filles par le biais du Réseau Contact. Combien? Je ne sais pas trop. Au moins deux centaines, sinon trois.
 
J'en connais qui auraient tout sacré ça là après 3 ou 4 rencontres décevantes, peut-être même seulement 3 ou 4 discussions ennuyantes, sans rencontre. Mais que voulez-vous, je suis un garçon persévérant ayant pleinement conscience du peu de possibilités pour rencontrer de nouvelles personnes dans la vie de tous les jours. J'ai donc tenu bon, me disant qu'il n'y avait pas grand chose de mieux pour m'occuper et pour, peut-être, tomber sur la bonne fille pour moi.
 
Je ne reviendrai pas sur toutes ces filles que j'ai rencontrées, l'ayant déjà fait à quelques reprises auparavant. Par contre, je vous avouerai que malgré mes dénigrements occasionnels des sites de rencontre, j'ai vécu d'espoir et d'illusion plusieurs dizaines, sinon centaines de fois. C'est fou ce que le mystère d'une fiche de présentation et une photo avantageuse peuvent produire comme effet chez le célibataire idéaliste et rêveur.
 
Quand l'heure de la rencontre arrivait, je me retrouvais souvent face à une fille avec un immense cul et/ou un visage sans expression et/ou un charisme s'approchant du zéro absolu et/ou une odeur me faisant lever le coeur et/ou bien souvent, une personnalité handicapée socialement comme j'en ai rarement rencontré dans la vie de tous les jours. Parfois, la fille était bien correcte, mais ça cliquait juste modérément entre nous. Plus rarement, ça cliquait assez pour envisager une suite, une deuxième rencontre. Au-delà de cette deuxième rencontre, il y avait souvent des rapprochements, toujours éphémères (je l'admets, j'ai presque toujours été le responsable de la courte durée des relations, me tannant bien vite dans la majorité des cas).
 
Mais avant d'en arriver à un résultat moindrement concret, combien de discussions pathétiques dans ce style là j'aurai enduré:
 
Le Voyou du Bayou: Salut, ca va la vie?
Cyber-truie (nom fictif): oui
Le Voyou du Bayou: Si tu m'as ajouté à ta liste, ça doit être parce que tu viens du réseau contact?
Cyber-truie (nom fictif): oui
Le Voyou du Bayou: Ok, tu fais quoi dans la vie
Cyber-truie (nom fictif): travail, sorties, cinéma, amis
Le Voyou du Bayou: Ok, c'est quoi ton travail?
Cyber-truie (nom fictif): secrétaire
Le Voyou du Bayou: Ok
Cyber-truie (nom fictif): toi
Le Voyou du Bayou: Je travaille pour le gouvernement
Cyber-truie (nom fictif): Ok
 
 Et là, je savais déjà, après 5 minutes, que ça ne s'en allait nulle part et que malgré sa photo attirante, j'allais devoir faire un bloc-delete de cette cyber-truie n'ayant absolument rien de constructif à déclarer. Après tout, comment une personne n'ayant rien à dire et étant incapable de faire des phrases avec sujet + verbe + complément pouvait s'avérer intéressante pour qui que ce soit ayant un cerveau fonctionnel? En fait, je pense qu'au moins 50% des filles m'ayant ajouté à leur liste étaient de pareilles cyber-truies.
Mais je continuais en me disant qu'après tout, j'avais connu Émilie là-dessus. Et si j'avais réussi à connaître une fille m'ayant tant marqué, j'avais l'impression qu'à force de volume, je finirais par trouver un équivalent ou même quelqu'un d'encore mieux. J'espérais et persévérais, malgré les déceptions qui s'accumulaient et les rares filles intéressantes que je rencontrais.
 
Et cet automne, dans un paroxysme d'efficacité, j'ai baisé avec 4 filles du réseau contact (pas en même temps, bien sûr...). Je ne l'ai pas écrit aussi crûment auparavant, parce que je trouvais que ça n'avait pas sa place. Mais là, je le dis, pour que vous sachiez tous que c'est arrivé et surtout parce que ça ne m'a mené absolument nulle part. En fait, ça m'a fait du bien que ça arrive tant de fois en si peu de temps. Ça m'a fait me sentir beau et intéressant. Parce qu'en arrivant si fréquemment, on écarte la théorie de l'exception ou du cas isolé. Après une grande partie de l'année vécue sous le signe de l'abstinence, je fourrais allègrement. Mais à long terme, ce fut totalement inutile puisque les atomes crochus ont toujours décroché.
 
Je m'en crisse que mes termes soient vraiment crus et déplacés. Je veux que tout le monde le sache. Je veux que vous soyez aussi troublés par mon discours que je suis troublé de constater que ces années - qui ont fait de moi un cyber-cruiseur aguerri et habile pour accrocher l'attention- n'ont servi à rien. Tout simplement parce que je suis devenu un pro de la pêche au crapet-soleil alors que j'aime manger de la truite.
 
Pendant la dernière période des fêtes, j'ai connu une fille s'appelant Maude. Notre rencontre fut plaisante et les atomes crochus semblaient être au rendez-vous, pour une rare fois. La fille avait de la personnalité et de la "drive", tout en étant sympathique (ce qui est rare). De plus, elle avait lu mon blog en bonne partie et l'avait trouvé intéressant sans paraitre choquée par les passages plus punchés.
 
Quelques jours plus tard, elle est venue souper chez moi. Nous nous sommes collés puis embrassés. Je ne sais pas pourquoi, mais il y eut un malaise à partir de ce moment là.
 
Dans les jours qui ont suivi, un éloignement s'est produit, comme au moins deux fois auparavant, avec des filles du réseau contact. En bonus, j'eus même droit à quelques savoureux mensonges, me permettant de prendre pleinement conscience que ça n'allait déjà nulle part. À titre d'exemple, elle me fit croire qu'elle allait écouter le hockey chez un ami un bon soir. Mais étant invisible, je la vis connectée sur MSN ainsi qu'en ligne sur le réseau contact. C'est fou comme les gens ne prennent pas conscience des traces qu'ils laissent un peu partout... Bref, ce n'était pas de bonne augure. Et le sentiment d'exclusivité qu'on cherche tous, je venais de réaliser que ce n'était pas cette fois ci que j'allais le trouver.
 
Le lendemain, au téléphone, je lui demandai comment s'était passée l'écoute de la partie de hockey chez son ami. Elle bafouilla en me disant qu'elle n'était pas restée tard mais que ça avait été plaisant. Ah le bafouillage, pas besoin de détecteur de mensonge avec ça... Comme on avait parlé de faire quelque chose ce soir là, je lui ai demandé ce qu'elle faisait de bon. Elle me dit que son amie s'en allait manger des sushis chez elle et qu'elle allait coucher là. C'était l'histoire idéale pour fermer la porte à une potentielle offre pour faire quelque chose ensemble. Cette fois, pas de doute, j'ai clairement compris que c'était une autre histoire morte-née pour moi.
 
Et là, l'accumulation s'est faite sentir plus forte que jamais auparavant. Qu'est-ce que ça allait me prendre pour que je comprenne enfin? Une autre centaine de rencontres? Quelques milliers d'heures de discussions MSN de plus? Un paquet de nouvelles correspondances par courriel avec des filles qui semblent bien articulées et intéressantes mais avec qui l'attirance physique et/ou mentale n'allait pas être au rendez-vous lors d'une rencontre en personne?
 
Non, il n'y avait rien à faire de plus. J'avais fait tout ce que j'ai pu. De plus, les rencontres Internet, c'était rendu comme sortir les vidanges ou aller chier. C'était rendu d'une banalité totale. Cet élément là a peut-être joué pas mal, dans le fond. Peut-être qu'en n'étant plus stressé, en trouvant ça routinier, j'ai fini par avoir une attitude de vendeur de balayeuse qui connait à fond son produit et qui sait réagir de façon adéquate dans quelque situation que ce soit. Peut-être. Mais à dire vrai, les examens de conscience, j'en ai rien à foutre. J'ai toujours fait ce que j'ai pu, j'y suis allé avec ma bonne foi à chaque fois. J'ai jamais joué de "game" et j'ai surtout - contrairement à bien des gens - essayé d'accorder de l'exclusivité aux gens qui en valaient la peine.
 
Qu'en aurai-je tiré, de toutes ces rencontres, de ce pourcentage substantiel de la population féminine de 20 à 30 ans de la région de Québec rencontré autour d'une bière? Qu'une myopie un peu plus prononcée et beaucoup, beaucoup d'heures investies sur des gens dont la compagnie n'aura jamais été rentable.
Ces écrits se veulent un uppercut à toutes les filles qui fréquentent le Réseau Contact. Ça se veut aussi une opération d'estropiage de ma propre personne. Parce que je sais que le vide de mes soirées de semaine pourrait me donner le goût d'y retourner avant longtemps. Mais avec ce texte, je cherche à me rendre aussi indésirable que possible pour toute adepte du cyber-cruisage. J'ai gaspillé énormément de temps là-dessus, énormément de journées et de soirées à espérer découvrir la perle au milieu du tas de merde. Mais je me leurrais; il n'y avait qu'un gigantesque tas de merde...
 
Je me suis longtemps dit qu'en dehors du réseau contact, il n'y avait pas grand chose pour rencontrer de nouvelles personnes. En effet, y'a vraiment pas grand chose. Mais au moins, dans la vraie vie, on sait un peu plus à quoi s'en tenir, on voit au moins la face de la personne à qui on s'adresse. J'essaierai de cruiser les filles qui font chier leur chien dans la rue, tiens donc. Oh la belle crotte que votre chien est en train de faire là mademoiselle.
 
Pourquoi pas osti de criss?
 
Ceci étant dit, je n'écrirai pas de nouveau texte avant quelques jours afin de m'assurer que la plupart des filles sur ma liste MSN (i.e. celles qui proviennent du réseau contact) liront ce texte. J'espère que ça les "shakera" un peu avant qu'elles ne me "bloc-delete" de leur liste. 
 
Et suite à cette lecture, quand plus aucune fille provenant du cyber-espace n'aura quoique ce soit à foutre de moi, je me dirai que j'aurai atteint mon objectif de me tirer dans les deux jambes. J'attendrai ensuite patiemment que le Bon Dieu projette sa lumière divine sur moi, me faisant devenir l'élu sur le passage de qui toutes les filles du monde réel se revireront, puisqu'il n'y aura plus qu'en chair et en os que je pourrai envisager de développer une relation de couple.
 
D'ici ce jour utopique, allez toutes chier.