lundi 25 mai 2015

Soccer dad

On a inscrit mon garçon au soccer et, histoire de m'impliquer tout en lui offrant un support qui ne pouvait que lui donner confiance en lui, j'ai décidé de donner mon nom comme coach de son équipe.

Étrangement, bien qu'ayant donné mon nom et qu'on m'ait presque certifié que je serais pris comme coach, j'ai appris la semaine dernière que quelqu'un d'autre s'était vu offert le poste.

C'est la personne retenue elle-même qui a appelé chez nous pour annoncer qu'elle était la coach. Dès que j'ai pris le message sur le répondeur, j'ai vu que j'avais affaire à une nounoune. Sa voix trainarde et ses intonations de demeurée m'ont convaincu après 5 secondes que c'était vraiment pas mon genre de personne. Tsé le genre de personne pour qui tu sais instantanément que ça vaut pas la peine de la convoquer en entrevue. C'est tout simplement pas le crayon le plus aiguisé de la boite comme certains disent.

Mais peu après cet appel, je reçois un message de l'association de soccer me disant que la nounoune préfère ne pas être coach et désire plutôt uniquement s'impliquer sur le terrain. Elle n'a donné son nom que parce que personne d'autre n'avait été pressenti. 

*****

En arrivant au premier match ce soir, je vois la dite femme qui distribue les dossards aux enfants et je suis persuadé que c'est elle qui a laissé le message sur mon répondeur. Sa face fitte trop avec sa voix. Je me présente en lui disant que je suis le coach et elle me dit: "J'ai appelé que toi, parce que je me suis rendu compte que je serais jamais capable de faire ça..."

Jamais capable de faire quoi? D'appeler tous les autres parents ou d'être coach? Elle l'a pas dit. Mais je l'imagine pas vraiment être capable de faire grand chose donc je ressens pas le besoin de lui demander de préciser son intervention.

Comble de la grosse marde, je réalise bien vite qu'un enfant qui semble retardé et qui prend pas mal de place est son fils et sera dans l'équipe. Sacrament. Déjà que j'ai la mère à côté de moi, je vais être pogné avec son gars qui parle tout croche en disant des affaires que je comprends pas et qui a l'air d'un petit criss qui écoute pas quand on parle et parle par-dessus nous.

Je réalise bien vite que j'en ai au moins un autre retardé dans mon équipe. En tout cas, s'il est pas retardé, il agit tout comme. Il est pas vite en maudit pis il regarde jamais dans le bon sens (s'il est sur le terrain, il regarde en arrière et s'il est assis, il regarde la partie de soccer à côté au lieu de la nôtre).

****

La partie débute et c'est un peu le bordel. Quand j'annonce les changements de joueurs, personne ne m'entend ou ne m'écoute, si bien que je dois crier 3-4 fois la même affaire pour qu'il se passe quelque chose.

Je connais pas le nom de la plupart de mes joueurs, ça fait que je suis fourré quand vient le temps de les appeler. J'ai même de la misère à reconnaitre certaines faces et à comprendre si tous les joueurs qui étaient sur le terrain sont revenus s'asseoir pour que les autres qui étaient assis prennent leur place.

Un petit gars se couche devant le but et se fait scorer un point pendant ce temps là.

Mon gars prend le ballon aux joueurs de l'autre équipe et se retourne face à son propre but et botte dans cette direction. Plus tard, ses culottes se détachent à quelques reprises et il lève lui aussi à quelques reprises son dossard pour se rattacher les culottes (pendant la partie).

Le petit retardé score 3-4 buts. Ça semble être le meilleur de mon équipe. Quessé ça sti?

J'essaye de faire des rotations équitables, genre 3-4 minutes de jeu pour ensuite laisser la place aux autres joueurs de l'équipe, mais j'ai aucune notion du temps. Pendant ce temps, la nounoune à mes côtés prend des initiatives de coach en annonçant les rotations. On est donc deux coachs, si je comprends bien.

C'est le bordel.

Et c'est le début de 3 mois de soccer, deux soirs par semaine.

samedi 16 mai 2015

Histoires de chiotte

Ce vendredi, je sors au Sacrilège avec mon pote Mike boy puisque:

A- C'est ma fête;
B- Ça fait un bout de temps qu'on ne s'est pas vus;
C- Mike a des choses à me raconter au sujet de son récent couple.

À un moment de la soirée, je descends aux toilettes et je remarque qu'ya un gars dans la chiotte. Le gars semble avoir une diarrhée explosive car il fait un boucan d'enfer et ça pue. Je remarque sous la porte que le gars a des espadrilles oranges.

Lorsque le gars sort des chiottes et attend derrière moi pour se laver les mains, je peux pas m'empêcher de le regarder et de lui dire: "Ça fait du bien hein?" Et le gars me sourit, un peu gêné, en me disant que oui.

Je remonte en haut du bar et je dis à Mike qu'ya un gars qui chiait dans les toilettes et que ça pue.

"Hey Mike, y'a un gars qui a chié dans les toilettes."
"Ah ouin!"
"Y'a fait du bruit en criss, c'est vraiment dégueulasse."
"Ben voyons donc, tu fais pas ça dans un bar. Me semble que ça se planifie ça."
"Ben oui, moi je fais toujours ça chez nous avant de partir pour pas prendre de chances..."

On remarque ensuite le gars avec des espadrilles oranges se promener tout près de nous. Il parle avec son pote qui est juste à côté de nous et s'en va se promener ailleurs dans le bar. Je dis à Mike que le gars à côté de nous est l'ami du gars qui a chié.

Mike regarde l'ami du chieur situé à 2 mètres de nous, le pointe 2-3 fois et me dit: "C'est lui l'ami du gars qui a chié en bas?" et je réponds par l'affirmative.

On s'adresse donc directement à son ami qui est à côté de nous. Un genre de petit hipster-emo de 23-24 ans. On décide de lui rentrer dedans tout à fait gratuitement et ça donne une discussion qui ressemble à ça:

Moi: "Hey c'est toé l'ami du gars qui chiait en bas?"
Gars: "Euh... oui, je pense"
Moi: "Criss c'est vraiment dégueulasse ça. Comment ça tu te tiens avec du monde de même?"
Gars: "Euh..."
Mike: "Me semble que tu penses à ton affaire avant de sortir. Tu chies chez vous. C'est une règle élémentaire..."
Moi: "Ça a vraiment pas de classe!"
Gars: "Euh..."

******

Un peu plus tard, on jase avec du monde complètement différent dans le bar. Une de ces personnes est un gars qui vient du Vietnam (me semble). La discussion ressemble à ça:

Moi: "Toi, c'est quoi tes plans de retraite?"
Vietnamien: "Ben là je suis pas rendu là, je viens de finir mon bac pis je commence une maîtrise."
Moi: "Ben moi je pense qu'on est jamais trop prévoyant. À part ça, c'est quoi ton nom?"
Vietnamien: "Chi."
Moi: "Quoi?"
Vietnamien: "Chi."
Moi: "Comment t'épelles ça?"
Vietnamien: "C-H-I".
Moi: "Comment le gars qui chiait en bas tantôt???"
Vietnamien: "Euh... je sais pas?"
Moi: "Ben oui, tantôt y'a un gars qui chiait en bas pis ça puait vraiment la marde. Hey, t'es pas chanceux, t'as dû te faire écoeurer toute ta vie."
Vietnamien: "Oui, tout le temps, mais ça me dérange pas."
Moi: "Es-tu né ici ou au Vietnam?"
Vietnamien: "Ici, je suis né à Québec."
Moi: "Ben voyons, pourquoi tes parents t'ont pas appelé Jean-François???"

Et c'est ainsi que cette étrange anecdote axée sur la chiasse prend fin.

jeudi 14 mai 2015

Papa contre le méchant voisin

Voilà belle lurette que je n'étais pas revenu sur ce sujet à propos duquel je n'ai que trop écrit. Mais comme un chapitre s'est fermé (et peut-être même tout le livre) cette semaine, j'ai pas le choix de revenir là-dessus.

Côté gauche: Le voisin de mon père le poursuivait pour 89 000$ pour des motifs de harcèlement constant. Le montant de la poursuite est ventilé en dépenses toutes plus saugrenues les unes que les autres tel que la construction d'une clôture pour ne plus voir mon père ou bien remplir quotidiennement un agenda au taux de 100$/h pour noter les agissements de mon père.

Côté droit: Mon père contre-poursuit son voisin pour 5000$ en dommages punitifs et le remboursement de toutes ses dépenses d'avocat (plus de 20 000$). De plus, il souhaite faire déclarer son voisin comme plaideur quérulent.

Le jugement est sorti cette semaine, soit environ 8 mois après le procès (système rapide). Le voisin perd sur toute la ligne et mon père gagne environ 13 000$. Le jugement déclare que le voisin a abusé de son droit de faire appel à la justice et que bien qu'il se plaigne que mon père le harcèle, les faits tendent à démontrer le contraire.

Une autre défaite en justice pour cet étrange type (sa troisième défaite contre mon père, et sa plus coûteuse). Parions qu'il aura gaspillé au moins 100 000$ de son argent de poche au cours de sa vie en poursuites multiples, plus souvent perdues que gagnées. Parce que si on additionne sa sentence à celle reçue contre un autre voisin de chalet il y a quelques années, le sombre individu en est déjà rendu à des sentences combinées de plus de 20 000$.

Fin (pour le moment).

dimanche 10 mai 2015

15 ans après un hara-kiri

Jeudi passé, le 7 mai, je me dis: "Me semble que c'est dans ces temps-ci que Dédé Fortin s'est suicidé?". Je regarde donc sur Internet et je vois que c'est le lendemain, soit le 8 mai, que Dédé a tenté de s'éventrer avec bien peu de succès, souffrant ainsi le martyr avant de mourir après une longue agonie.

En soirée, je vais à la Ninkasi pour un peu de karaoké. En fin de soirée (après minuit, soit une fois rendu le 8 mai), je me sens inspiré et j'attrape des gens au hasard dans le bar pour leur dire: "Hey, aujourd'hui, ça fait 15 ans que Dédé s'est suicidé!".

Contre toute attente, malgré le fait que la clientèle du bar soit relativement jeune (jeune vingtaine en moyenne), tout le monde comprend de qui je parle et tout le monde ressent un malaise. Le premier gars à qui je l'annonce me dit: "Ah oui, sérieux?" et le gars se frappe deux doigts contre le coeur en regardant vers le ciel. Y'a même un gars à qui je le dis qui se dépêche de s'en aller après mon annonce parce que ça a l'air de lui être insupportable que quelqu'un soit désespéré au point de suicider comme ça.

Le moment le plus spécial est celui-ci:

Je suis dehors, à répéter pour une 5ème ou 6ème fois que Dédé s'est fait hara-kiri y'a exactement 15 ans. Le gars à qui je m'adresse est un peu surpris de la nouvelle. Je répète la même chose au bouncer d'environ 25 ans qui fait une drôle de face. Je lui dis: "Tu t'en sacres toi hein de Dédé Fortin?".

C'est alors que le gars baisse le haut de son T-Shirt pour me montrer le haut de sa poitrine. Il a 2 ou 3 phrases de tatouées qui se révèlent être des vers de la chanson "Dehors Novembre", une des chansons les plus darks des colocs qui est probablement ma préférée. Les vers tatoués sont: "J'vais avoir d'l'instinct, j'vais rester fidèle à mon style, l'entente parfaite, entre mon coeur et ma raison". Ces mots suivent une autre phrase qui dit "j'vais recommencer ma prochaine vie de la même façon", bref, ce sont de très amusants mots de fin de vie.

Ça fait que Dédé est encore bien vivant dans le coeur de plusieurs jeunes de 20-25 ans qui ne l'ont même pas connu. Et sa fin suscite encore beaucoup de sympathie de par son désespoir incroyable.

mardi 5 mai 2015

Chez l'ergothéraca$h

Depuis l'automne, la prof de mon gars faisait remarquer que fiston éprouvait des difficultés avec sa motricité fine et qu'il faudrait peut-être songer à aller en ergothérapie si la situation ne s'améliorait pas.

Après plusieurs discussions et de la réflexion, mon gars est finalement allé en séance d'évaluation d'ergothérapie la semaine dernière.

C'était quand même intéressant. Pendant que j'étais derrière une fenêtre style poste de police (tsé le miroir-fenêtre derrière lequel on se place pour observer un criminel qui ne sait pas qu'on est de l'autre côté), la jeune ergothérapeute faisait faire plein d'exercices à mon gars.

J'ai bien vu qu'il avait de la misère à parfois écouter les consignes avant un exercice. J'ai aussi remarqué qu'il était pas un champion de la coordination de ses membres (en faisant des Jumping Jack par exemple). J'ai noté pas mal de trucs en fait et, bien que je savais que mon gars était pas un champion à tous les niveaux, ça m'a fait prendre conscience qu'il en arrachait plus que je ne l'aurais pensé.

Aujourd'hui on s'est fait remettre un rapport qui résumait ce qui avait été observé. Notons que les questionnaires d'évaluation, la rencontre de deux heures avec mon gars, la rédaction du rapport et la remise du rapport ont coûté 750 beaux dollars, lesquels sont très partiellement remboursables par les assurances (30$ par rencontre sont remboursables et les rencontres coûtent entre 100 et 200$).

La beauté de l'affaire, c'est que dans le rapport, on recommande 8 rencontres supplémentaires de suivi d'une heure chacune (125$ de la shot) pour améliorer certains points.

Bref, le 750$ n'est qu'un apéritif appelant le plat de résistance de 1000$ au minimum.

Après ça, y'a certains autres points tels que l'attention et la concentration qui pourront être évalués pour un coût sans doute comparable par un psychologue, parce que ce bout là, c'est pas la responsabilité de l'ergothéraca$h.