dimanche 30 mars 2014

C'est pas du gâteau


J'en ai mon sacrament de tas de l'hiver. On est rendu le 30 mars, pis ce matin, y neige pis y vente encore. Ok, c'est de la neige semie-mouillée, mais c'est de la neige quand même.


Parallèlement à cette météo de merde qui nous afflige cette année, voilà plus d'un mois que je ronge mon frein. Avez-vous déjà rongé un frein? C'est pas très bon et surtout difficile à digérer. Il ne faut donc pas ronger un frein trop longtemps, comme nous l'enseignent tous les nutritionnistes.

Si seulement je pouvais me laisser aller et en parler. Mais non, je peux pas. Car plus on avance, autant dans sa carrière que dans l'histoire de l'humanité, moins on peut s'en permettre. On n'a qu'à regarder aller la société: on invente maintenant des mots techniques (cyberintimidation) pour décrire des réalités qui ont toujours existé. On peut ajouter à ce terme la diffamation et sans doute d'autres mots qui ne me viennent actuellement pas en tête mais qui consistent simplement à décrire l'acte de dire ou d'écrire des choses qui ne plaisent pas aux autres à divers degrés. Le problème est que le moindre degré d'inconfort causé semble maintenant inacceptable.

Je fais même pas référence aux histoires de Gab Roy. Je pense principalement à moi. À moi aujourd'hui, hier et y'a 5 ou 6 ans.

Bien que j'assume pratiquement tout ce que j'ai écrit, je réalise que la société est de moins en moins portée à accepter les points de vue qui divergent ou les opinions contestataires.

Mais comment font pour vivre les Africains et Sud-Américains dans leur régimes despotiques? Je suis au Canada (encore mieux, au Québec, royaume de la confiance en la nature humaine) pis je me sens un peu brimé. Si j'habitais dans un de ces coins du tiers-monde, je ferais ben un cancer à me contenir sur une base quotidienne. Sur une base horaire, dirai-je même plus.

J'ai encore besoin de ce blog. Car j'ai encore énormément de choses à raconter. Malheureusement, j'ai beaucoup de choses à censurer. Ça me fait écrire des textes sur le fait de ne pas savoir quoi écrire. J'aurais beaucoup mieux à raconter et je me laisserais aller si on vivait, comme je le souhaite sans le dire ouvertement, dans la jungle.

Je suis capable de me retenir, de diluer mon désir de mettre un peu de punch dans mes écrits et surtout de dénoncer tous les épais de la planète (il y en a beaucoup).

Je suis capable de me retenir, mais c'est pas du gâteau.

3 commentaires:

  1. J'aimerais bien savoir ce que tu entends par «[...] la société est de moins en moins portée à accepter les points de vue qui divergent ou les opinions contestataires.»

    As-tu vraiment besoin que tout le monde autour soit d'accord?!

    Personnellement, je ne suis pas souvent d'accord avec mon entourage et cela me pose de moins en moins d'inconvénients. J'ai appris qu'on a tous nos façons de voir les choses... Que j'ai la chance de pouvoir exprimer ma vision du monde d'une manière respectueuse, mais que je ne dois pas m'attendre à changer la vision des autres. Ça fonctionne pas mal dans tous les cas: la culture du viol, la politique, le réchauffement climatique et même ma job...

    Je t'accorde toutefois que plus notre carrière nous permet d'avoir une opinion éclairée sur certains sujets, moins on a le droit d'en parler... Et ça laisse à 4-5 pas de vie qui n'ont rien à perdre toute la place publique pour débattre de questions où tout le monde devrait prendre position.

    Lâche pas! :P

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  2. Difficile de te répondre avec précision pour ne pas me peinturer dans un coin. Mais mettons que tu travaille dans le domaine de l'éducation pis que tu trouves que les cadres sont trop payés et font rien, ben si tu le dis, même si t'es respecteuse, juste le fait de "mordre la main qui te nourrit" te mettra dans la merde si tes paroles ou écrits viennent à leur connaissance. Même si tu fais ça par respect des deniers publics.

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  3. Je comprends très bien - enfin, je crois.

    C'est ce qui me fait dire que plus on a les informations pour avoir une opinion valable, moins on peut parler.

    Je comprends très, très, très bien.
    J'oserais même rajouter que lorsque tu travailles dans un petit milieu, que Mme Chose est la cousine de Mme Unetelle pis que M. Untel est l'ami du frère de l'autre... Tout ce que tu dis seras obligatoirement retenu contre toi. Si tu dis que tu les aimes bien, alors que tout le monde sait que ce sont de gros incompétents, tu vas passer pour une hypocrite. Si tu dis que ce sont de gros incompétents, tu te fais chier dessus parce qu'on ne doit pas dire du mal de leur famille. C'est bien plaisant.

    On peut rajouter à ça le plaisir de voir ton président de syndicat pis tous les délégués être parents/ amis avec le DG. Après ça, on se demande pourquoi notre syndicat travaille contre ses membres...

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