dimanche 11 juin 2006

La fête à mon père / Les bienfaits du ritalin

Hier soir, nous nous sommes rendus au restaurant "La Sagamité" du Village Huron afin de souligner le 60ème anniversaire de mon père (2 semaines à l'avance).
 
Pour l'occasion, ma soeur est venue à Québec avec Thomas et en compagnie de son nouveau chum et de son fils de 8 ans. Ma première impression sur son nouveau chum est que je ne m'attendais pas à ce genre là. Je n'ai pas vraiment d'opinion précise en fait. Quoique dans ce cas là, je crois que de ne pas avoir d'opinion signifie quand même quelque chose...
 
Pour son fils par contre, c'était dur de demeurer sans opinion. Ce dernier entre dans ma maison, commence a fouiller dans mes DVD après même pas 30 secondes, avant de jouer avec une étiquette de yogourt en faisant de très sonores bruits de navette spatiale dans la cuisine. Spécial, et pas nécessairement de bonne augure...
 
À l'arrivée au restaurant, je vois les deux familles réunies (bord de ma mère et bord de mon père). J'aurais pensé trouver moins de gens, donc je suis satisfait de la participation de la parenté. Ça s'annonce vivant en tout cas.
 
Un peu plus tard, mes parents arrivent (car c'était une surprise pour mon père) en compagnie de Michel, notre ancien voisin, et le couple d'amis Italiens de Montréal de mes parents. La surprise semble efficace car mon père paraît abasourdi à son arrivée dans la pièce de réception.
 
Je prends ensuite place à une table pour le souper. Pour l'occasion, je suis entouré de mon filleul Thomas, de son nouveau beau-frère de 8 ans, de mon cousin François, de sa blonde Sarah et de ma cousine Annie.
Le petit gars commence vite à se faire insupportable: en passant en dessous de la table, en venant se coller sur moi, en me mettant la main sur l'entre-jambe, en gossant après mon appareil numérique, en me donnant un bec sur l'épaule, en me chatouillant, en pognant les mamelons de mon cousin Frank, en donnant des coups de tête à je ne sais plus qui, bref en étant tout sauf discret et réservé comme un enfant se devrait d'être lorsqu'il est avec 30-40 personnes qu'il ne connait pas. Lorsqu'il pique ses champignons avec sa fourchette en les offrant à tout le monde en crissant la fourchette à 5 cm du visage des gens en criant: 
"CHAMPIGNONS?" je me dis que les partys des fêtes risquent d'être très longs et pénibles si ça fonctionne à long terme entre ma soeur et son nouveau chum.
 
Comme si c'était pas assez, ma cousine Annie commence à me sortir des répliques du genre: "Arrête donc de dire des niaiseries" pendant que je niaisais gentiment Sarah. À un moment donné, je réalise que c'est pas la première soirée où je trouve qu'elle agit comme inhibitrice de plaisir. Je lui dis donc: "Toi je pense qui va falloir te checker, parce que tu commences à te prendre au sérieux pas mal" et j'ajoute que je la trouve agressive. Elle me réplique quelque chose qui va dans le même sens à mon endroit. Rien de tel pour jeter un froid autour d'une table. Mais bon, même si je n'ai pas été des plus diplomates, ça fait une couple d'années que je vois qu'Annie est devenue une parfaite petite universitaire qui se croit. Et si vous me lisez ou me connaissez depuis quelques temps, vous savez que quelqu'un qui se croit et moi, ça ne fait pas bon ménage...
Donc une autre brique dans le mur qui finira tôt ou tard par me couper de toute ma famille, et possiblement d'une grande partie de mon entourage.
 
Après le souper, je m'en vais voir les chûtes Kabir-Kouba, main dans la main avec Thomas. Je me dépêche pour qu'on soit seuls, sans avoir l'autre dans les pattes. Ma soeur vient cependant nous rejoindre quelques minutes plus tard, main dans la main avec son nouveau beau-fils. Elle me prend à part et me dis: "Fais donc attention là, je t'ai vu tantôt pis t'as été sec avec lui!" Je lui réponds que je considère que c'est un méchant bon candidat au ritalin et que j'ai de la misère à garder mon calme quand un flot de 8 ans que je ne connaissais pas 2 heures plus tôt envahit mon espace vital et dépose ses mains sur mon entre-jambe. Elle me répond qu'il en prend déjà du ritalin et qu'il a quelques troubles que je ne retranscrirai pas, car le monde est petit... Quoiqu'il en soit, je suis persuadé que sa dose de ritalin devrait à tout le moins être triplée.
Comme la proximité du dit flot et les discours moralisateurs de ma soeur commencent à m'insupporter dangereusement, je retourne au restaurant avant de pêter les plombs...
 
De retour dans la salle, je lis un petit mot pour mon père. Le texte semble bien apprécié par les gens présents. Mon père fait un petit discours à la suite de mon intervention, dans lequel il me parait plutôt fataliste. Je dois avouer que j'ai trouvé son intervention assez triste, dans le style: "J'espère pour en avoir encore 10 ans à être en forme...". Juste de revenir là-dessus ça me fait prendre conscience du fait que certains âges doivent paraitre lourds de conséquences pour les gens. Y'en a qui capotent quand ils pognent le 20 ans, laissez-moi vous dire que vos crises existentielles me paraissent bien futiles à comparer à quelqu'un qui sait que le corps humain a amorcé sa pente descendante...
 
Mais même si mon père a 60 ans et devient un vieil homme, je considérerai toujours qu'il est de compagnie beaucoup plus profitable que la quasi-totalité de l'humanité. C'est en fait la seule personne sur terre qui soit d'une importance capitale pour moi. C'est sur lui que ma personnalité est basée, et ses horizons sont encore plus étendus que les miens. Donc vieil homme, même si tu vieillis, tu seras toujours mieux que bien des débris qui sont beaucoup plus jeunes que toi mais qui sont nés limités ou qui ont fini par stagner de façon précoce, sans jamais avoir vraiment cherché à se dépasser.
 
(ci-dessous: Jean-Pierre baisant le cercle dégarni sur le crâne de mon père et moi qui lit mon petit mot)

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