Je n'ai jamais vu de paysages comparables de toute ma vie. Je pense que ceux qui ont les moyens, le temps et le désir devraient à tout prix aller faire un tour dans ce coin là. Mais plusieurs préfèrent rester chez eux, chialer sur leur misérable existence et empiler leur argent en prévision de la vie dans l'au-delà. D'ailleurs, parlant d'argent, ce voyage ne m'a coûté que 575$ pour l'hôtel et l'avion pour une semaine. Mettons que c'est à la portée de pas mal tout le monde.
Outre
ces spectacles naturels, j'ai vécu certaines expériences humaines à Las
Vegas. Une des expériences les plus particulières consistait en
diverses rangées de 10-12 hispanos dispersées tout au long de la Strip
(rue principale). Ces derniers étaient vêtus de t-shirts aux couleurs
éclatantes sur lesquels étaient inscrits les numéros à joindre pour une
partie de plaisir avec une beauté locale. Par-dessus tout, ces
sympathiques hispanos distribuaient des cartes de putes aux passants.
Même les familles et les couples se faisaient interpeller et se faire
tendre une carte de "hot babe". C'est assez spécial de se promener avec
le bras autour de l'épaule de sa blonde et de se faire tendre des cartes
(style carte de hockey, avec la face de la fille en question) par 4-5
gars un à la suite de l'autre.
The cossin seller
Ça
se passe juste en avant des ascenseurs nous menant à notre chambre. Des
gars tannants ne cessent d'interpeler les passants pour leur offrir
leur cossin qui sert à je ne sais trop quoi mais qui doit être posé sur
un téléphone cellulaire. Quelques jours après notre arrivée, je me
laisse approcher par un des gars en question:
Vendeur: Hey you, let me tell you about my little cossin… blablabla"
Moi: Is it necessary to have a cell phone?
Vendeur: Yes.
Moi: I don't have one.
Vendeur: Why?
Moi: Because I don't want to get brain cancer.
Vendeur:
But what do you do if you're in a car and you have an accident and
blablabla…"' (ayoye, est-ce que je suis si bizarre que ça de pas avoir
de cellulaire?)
Moi: I die.
Vendeur: !
Le
vendeur n'a pas exactement prononcé un point d'exclamation, mais ça
ressemblait à ça. Devant une allusion à la mort, il n'y avait plus
grand-chose à ajouter de toute façon. Peut-être que cette réplique
pourrait être réutilisée dans une autre circonstance où je me
retrouverai face à un vendeur achalant ou me donnant l'impression que je
suis un épais de ne pas encore avoir en ma possession son produit.
The naked company
Le
matin de notre dernière journée, juste avant de prendre la navette qui
allait nous mener à l'aéroport, je suis retourné dans l'hôtel pour
pisser. En sortant des toilettes, je croise le regard d'une assez jolie
fille. Elle me fait un clin d'œil et je lui réponds par un sourire. Dans
ma tête, je suis flatté et très surpris: j'ai réussi à attirer le
regard d'une belle fille à 8h du matin, malgré mon t-shirt rouge uni. De
toute façon, je n'ai l'impression d'attirer les regards de filles que
2-3 fois par année, alors c'est encore plus marquant quand ça arrive un
matin où je suis habillé en gars qui s'en va faire son jogging.
En
réponse à mon sourire, la fille s'arrête sur son chemin et revient
jusqu'à moi en se plaçant juste assez dans ma bulle et en affichant un
petit air séducteur:
Elle: "What are you doing?"
Moi: "Nothing…!" (j'étais pas pour dire que je revenais de pisser, ça manque de classe me semble)
Elle: "I was wondering if you were looking for some naked company?"
Moi: "Euh… I have to go to the airport!"
Je
m'attendais pas pantoute à ça. Je venais de me faire accoster par une
pute pas pantoute habillée en pute, un samedi matin, à 8h, en sortant
des toilettes, juste avant de repartir pour prendre mon vol.
C'est
ça des histoires de gars en couple. Ça finit pas en partie de jambes en
l'air. Il faudra aller lire des histoires de blogueur célibataire pour
un punch final plus lubrifié.