dimanche 12 juin 2016

La version

Jusqu'à tout récemment, je ne savais pas que ça existait, mais on peut faire une "version" à une femme enceinte. Ça consiste à prendre le bébé au travers du ventre et le revirer pour qu'il se présente dans le bon sens pour l'accouchement.

Il y a des vidéos de l'intervention sur Youtube. C'est rapide et pas compliqué. Mais ça marche pas tout le temps.

On avait une version de planifiée il y a deux jours. On nous avait demandé de nous rendre à l'hôpital à 8h. Ça ne me semblait qu'une formalité. Rapide, efficace et suivie d'un retour aux occupations habituelles.

Eh bien, on a tout d'abord eu une échographie pour voir si la version était toujours nécessaire. Tout d'un coup que le bébé serait maintenant dans le bon sens, tsé. Mais l'échographie était négative: le bébé était en position assise. Un parfait exemple de siège.

Donc on retourne dans notre minuscule pièce isolée par un rideau. On se fait dire que le médecin a deux césariennes à faire avant de nous voir. On brette là toute la matinée. Vers midi, on se fait emmener au salon d'attente (salon avec des divans et une télé). Vers 12h30, on se fait emmener dans la salle des césariennes pour que la version soit tentée.

Le médecin aidée d'une externe essaie pendant environ 10 secondes de tourner le bébé, mais ça ne marche pas à son goût. Donc il arrête tout.

Par la suite, une prise de sang doit être faite pour voir si le sang du bébé et de la maman ne se sont pas mélangés. On est encore à jeun. En fait, on est à jeun depuis qu'on s'est couchés la veille. Vers 2h30 de l'après-midi, on se fait dire qu'on peut manger enfin.

On attend encore 2-3 heures avant de se faire voir par deux externes qui nous annoncent l'air grave qu'ils ont trouvé quelque chose dans la prise de sang. C'est-à-dire du sang du bébé et de la maman et non pas seulement le sang de la maman. Qu'est-ce que ça veut dire? Que les choses vont mal ou qu'on va faire une césarienne d'urgence pour intervenir? On sait pas.

On reste sous observation encore un bout. Puis, finalement, vers 17h30, après s'être fait dire que tout était correct, on peut quitter l'hôpital mais il faut rester vigilant au cas où il y aurait eu un décollement placentaire (événement un peu ennuyeux qui peut entrainer la mort du foetus).

Pour moi, c'est ça une version: 10 secondes d'intervention pour 10 heures de présence à l'hôpital.

mercredi 1 juin 2016

30 jours

Je reviens après une longue absence. Reviens-je pour le long terme? J’en doute, mais je vais essayer.

Ça a été ma première longue période sans écriture depuis 10 ans. Et je ne peux pas vraiment dire que le blog m'a manqué. Mais je me suis quand même dit que ce pourrait être une bonne idée d'écrire quelques nouvelles traces de ma vie.



Je reviens dans une salle vide et je suis parfaitement conscient que ça va pas se remplir après un, deux ou trois textes. Ça se remplira probablement même pas avec 25 textes. Mais bon, il faut écrire pour soi, pas pour les autres.



La raison principale de ce retour est que dans 30 jours, à moins d’une bad luck incroyable de la vie, je serai père une deuxième fois. J’ai hâte. C’est long, une grossesse. Avec ce deuxième enfant, je vais avoir atteint mon but principal dans la vie (attention au punch) : avoir deux enfants.



C’est dur de prendre de la distance par rapport à soi-même, par rapport à ce qui nous manque vraiment et ce dont on est satisfait. Au quotidien, tout est comme une grosse bouillie abstraite. Un mélange d’émotions dont on est pas certain de la couleur dominante: de l’ennui, à la fatigue, au dégoût, à la satisfaction, à la rigolade, etc. On sait jamais trop trop pourquoi on se sent comme on se sent. On sent juste un vague malaise, ou une vague satisfaction. Et presque tous les jours sont comme ça.



C'est tellement une habitude de pas exactement connaitre notre niveau de satisfaction qu'il faut se concentrer pour l'évaluer. Et quand je le fais, je réalise que j'ai jamais rien voulu de plus qu'une famille avec deux enfants. 

Faque c'est ça sti. Je suis à 30 jours d'atteindre l'objectif de ma vie.